
Mon corps
est lave chatouilleuse
il a dormi
et maintenant il se réveille
je me divise à peine
flottant sur la mer immense
suis-je cette mouche qui nage?
cette roche qui regarde?
cette chose transparente qui brille?
(Luis Mizón)
Posted by arbrealettres sur 8 octobre 2020
Mon corps
est lave chatouilleuse
il a dormi
et maintenant il se réveille
je me divise à peine
flottant sur la mer immense
suis-je cette mouche qui nage?
cette roche qui regarde?
cette chose transparente qui brille?
(Luis Mizón)
Posted in poésie | Tagué: (Luis Mizón), briller, chatouilleuse, corps, dormir, flotter, lave, mer, mouche, nager, regarder, roche, se diviser, se réveiller, transparente | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 mars 2019
LE BOULEAU
Bouleau, tu me fais songer
A une chambre pleine des respirations,
Des mouvements et des murmures de l’amour.
Elle quitte ses chaussures ;
Elle dégrafe sa jupe ; les bras levés
Elle enlève une boucle d’oreille, puis l’autre.
C’est ainsi que le tronc blanc
Se divise en deux, et ses branches
Sont pâles et lisses.
***
BIRCH
Birch tree, you remind me
Of a room filled with breathing,
The sway and whisper of love.
She slips off her shoes ;
Ûnzips her skirt ; arms raised,
Ûnclasps an earring, and the other.
Just so the sallow trunk
Divides, and the branches
Are pale and smooth.
(Louis Simpson)
Posted in poésie | Tagué: (Louis Simpson), amour, blanc, boucle, bouleau, branche, bras, chambre, chaussure, dégrafer, enlever, jupe, lever, lisse, mouvement, murmuré, oreille, pâle, quitter, respiration, se diviser, songer, tronc | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 29 juin 2018
L’image de la rue se divise pour moi en deux rectangles vitrés,
séparés par un mètre de mur opaque.
Chaque fois qu’un passant disparaît du premier créneau, je suis pris d’inquiétude
— si peu puis-je prévoir sous quelle forme il m’apparaîtra dans le second, s’il s’y présente jamais.
Il est vrai que la plupart des marcheurs
gardent la même identité dans les deux créneaux.
Comme, toutefois, ils ne surviennent dans le second qu’avec un irréparable retard,
mes soupçons ne se concentrent que davantage sur l’intervalle
où me les dissimule le fatal pan de maçonnerie.
(Petr Král)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Petr Král), apparaître, créneau, disparaître, dissimuler, forme, garder, identité, image, inquiétude, intervalle, irréparable, marcheur, mur, opaque, pan, prévoir, rectangle, retard, rue, séparé, se diviser, se présenter, soupçon, survenir, vitre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 mai 2018
Illustration: Catherine Millet
Le temps
Ne se divise pas.
Avant, pendant, après
Se retrouvent en nous.
Maintenant ou plus tard.
(Eugène Guillevic)
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Posted by arbrealettres sur 27 octobre 2017
Toutes les plantes ce matin
toutes les bêtes et tous les hommes
sont sortis d’une seule maison
ils se divisent sur les routes
il n’y a rien au-dessus d’eux
que la lumière.
(Jean Tardieu)
Posted in poésie | Tagué: (Jean Tardieu), au-dessus, bête, homme, lumière, maison, matin, plante, rien, route, se diviser, sortir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 10 mars 2017
Exécution
Je creuse ma fosse comme il faut, comme ils le disent.
Je cherche dans la terre aujourd’hui un réconfort.
Une poussée et un coup – et un ver en sort :
Il tremble en dessous de moi, brisant mon cœur.
Ma pelle le traverse – et miracle, je vois:
Le ver se divise – il devient deux, il devient trois.
Je le coupe à nouveau : ils sont quatre, ils sont cinq –
Était-ce moi qui ai créé toutes ces vies ?
Puis le soleil perce à travers mon âme sombre
Et un nouvel espoir me rend fier et fort :
Si même un ver ne meurt pas sous la lame,
Peux-tu toi homme, dire que tu es moins d’un ver ?
(Avrom Sutzkever)
Posted in poésie | Tagué: (Avrom Sutzkever), âme, briser, chercher, coeur, coup, créer, creuser, espoir, exécution, fier, fort, fossé, lame, miracle, mourir, pelle, percer, poussée, réconfort, se diviser, soleil, sombre, sortir, terre, trembler, ver, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 14 janvier 2017
LA NUIT ET LA MAISON
La nuit réunit la maison et son silence
Depuis la base depuis les fondations
Jusqu’à la fleur immobile
On n’entend battre que l’horloge du temps
La nuit réunit la maison et son destin
Plus rien ne se disperse ne se divise
Tout est pareil à l’attentif cyprès
Le vide chemine en ses espaces vivants
***
ANOITE E A CASA
A noite reúne a casa e o seu silêncio
Desde o alicerce desde o fundamento
Até à flor imóvel
Apenas se ouve bater o relógio do tempo
A noite reúne a casa a seu destino
Nada agora se dispersa se divide
Tudo está como o cipreste atento
O vazio caminha em seus espaças vivos
(Sophia de Mello Breyner Andresen)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Sophia de Mello Breyner Andresen), attentif, base, batte, cheminer, cyprès, destin, entendre, espace, fleur, fondation, horloge, immobile, maison, nuit, réunir, se disperser, se diviser, silence, temps, vide, vivant | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 janvier 2017
SAINTE CLAIRE D’ASSISE
Voici celle qui s’arrêta devant
Les nuits profondes pures et frémissantes.
Voici celle qui sut dans le paysage
Deviner l’unité promise :
Coeur attentif à l’appel des images,
Visage tendu,
Volonté transparente
Entière là où les autres se divisent.
***
SANTA CLARA DE ASSIS
Eis aquela que parou em frente
Das altas noites puras e suspensas.
Eis aquela que soube na paisagem
Adivinhar a unidade prometida :
Coração atento ao rosto das imagens,
Face erguida,
Vontade transparente
Inteira onde os outros se dividem.
(Sophia de Mello Breyner Andresen)
Posted in poésie | Tagué: (Sophia de Mello Breyner Andresen), appel, attentif, claire, coeur, deviner, entier, frémissant, image, nuit, paysage, profond, promis, pur, s'arrêter, saint, savoir, se diviser, tendu, transparent, unité, visage, voloné | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 novembre 2016
Hélas, comme le
temps passe vite,
sans s’arrêter
d’année en année
sur sa chaîne
il s’enfile.
Hélas, comme
bientôt nos cheveux
auront blanchi et seront dispersés.
Mais quand
brusquement
le temps se divise
en jour et en nuit,
quand notre coeur
s’attarde —
ne joue-t-il pas
avec le temps
l’éternité ?
***
Ach, wie die
Zeit sich eilt,
unverweilt
Jahr um Jahr
an ihre
Kette reiht.
Ach, wir bald
ist das Haar
weiß und verweht.
Doch, wenn die
Zeit sich teilt
jhlings in
Tag und Nacht,
wenn uns das
Herz verweilt —
spielt es nicht
mit der Zeit
Ewigkeit?
(Hannah Arendt)
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Posted by arbrealettres sur 19 novembre 2016
Chaque fois que je m’interroge
je me divise en deux –
moi et ma question
La question cherche une réponse
et moi une autre question
(Adonis)
Posted in méditations | Tagué: (Adonis), chercher, moi, question, réponse, s'interroger, se diviser | Leave a Comment »