Illustration: Pascal Renoux
Un homme est-il déjà mort de mort pure ?
D’une mort sans autre cause que la mort ?
L’âme serait son crime, plus mystérieusement
qu’un suicide — elle n’aurait besoin d’aucune arme
et ne réclamerait pas de main extérieure… elle seule suffirait.
Oeuf et serpent, elle-même se gobant.
Tendu, le jour où l’arc se relâchera, je partirai pour toujours
dans cet univers insoupçonné où aucun miroir n’arrête l’esprit.
Je serais aussi moins fausse si j’étais moins vraie.
Être soulagée, crier dans ta poitrine, la mienne n’est pas assez grande.
Mais comment te rejoindre ?
Ma tête tranchée flotte dans la nuit.
(Miriam Silesu)
Traduction:
Editions: Lettres vives