Si tu le veux bien, enfant aux yeux bleus,
Au front doux et pur, au sourire heureux,
Nous irons aux champs dans les grandes herbes,
Si tu le veux bien, enfant aux yeux bleus,
De mille bluets composer nos gerbes.
L’aurore paraît, la nuit fuit le jour,
Pour toi l’oiseau dit ses chansons d’amour,
Et la fleur s’éveille, ô ma douce amie.
L’aurore parait, la nuit fuit le jour,
Et toi seule encor restes endormie.
Je connais au bois de vrais coins charmants,
Tout frais… et cachés, faits pour les amants,
Comme le bon Dieu rarement parsème.
Je connais au bois de vrais coins charmants
Où l’on est heureux, où toujours l’on s’aime.
Et là nous irons la main dans la main,
Sans s’inquièter ni du lendemain,
Ni du monde vain qui jamais ne rêve.
Viens, là, nons irons la main dans la main,
Enivrés et seuls, et rêvant sans trêve.
Viens, car le soleil monte dans le ciel
Plus étincelant et plus solennel,
Jetant sur les prés ses rayons de flammes.
Viens, car le soleil monte dans le ciel :
C’est l’heure d’aller où chantent les âmes.
De rêve et d’amour ce n’est point assez,
Dirons-nous tous deux mollement bercés
Par le chaud zéphir ou la folle brise.
De rêve et d’amour ce n’est point assez
Dira notre coeur qui, je crois, se grise.
Notre oeil se noiera dans l’azur serein,
Recherchant avide un regard divin
Et les habits blancs d’adorables anges.
Notre oeil se noiera dans l’azur serein,
Et nous chanterons de pures louanges.
Si tu le veux bien, enfant aux yeux bleus,
Au front doux et pur, au sourire heureux,
Nous irons aux champs dans les grandes herbes,
Si tu le veux bien enfant aux yeux bleus,
De mille bluets composer nos gerbes.
Je ne me grise pas de l’idée d’être grand,
Et je croirais plutôt être une apparition
Comme on en voit monter au carrefour des âges
En ce monde, jamais appelées par personne.
Et si ces visions même n’ont pas de voix,
Elles sèment l’inquiétude en toute vie.
Je ne veux guère, au vrai, paraître davantage,
Quand bien même pour le silex je sois briquet
Et, pour les eaux, une suite de cataractes.
Mais je n’ai pas signé de pacte avec le diable
Pour avoir en échange une once de bonheur.
Je vais, au long du temps, calmement, à ma perte.
Si je veux une récompense, qu’elle soit
De laisser après moi le monde plus humain.
Qu’il y ait plus de pain, de livres, de lilas
Et de chaleur dans la maison du démuni,
Et, s’il se peut, je veux, non certes des miracles,
Mais de plus en plus rare la pluie des mensonges
Quand le silence hurle,
Se fait assourdissant
Que des sons minuscules
Se font cris de géants
Nos mots sont des compas,
Nous guident sur l’océan
Nos mots comme continents,
Il nous restera ça
Quand les nuages filent
Sans qu’on puisse les toucher
Dans le bleu tendres îles,
Impossible d’accoster
Nos mots sont des trois mâts
Naviguent dans ces nuées
Nos mots comme nos voiliers,
Il nous restera ça
Et quand le ciel pleure,
Se grise de sanglots
Que les sons, les couleurs
Se prennent dans les rouleaux
Nos mots à bouts de bras
Sont nos armes, nos flambeaux
Nos mots comme drapeaux,
Il nous restera ça
Quand les portes sont fermées,
Que l’on reste au-dehors
Quand on a beau frapper
De nos mains, de nos corps
Nos mots resteront là,
Gravés dans le décor
Nos mots comme trésor,
Il nous restera ça
Quand mes lèvres sont scellées,
que je ne sais que dire
Quand je ne sais que pleurer
quand je voudrais sourire
Mes mots glissent tous bas,
pour éviter le pire
Mes mots comme des soupirs,
il me restera ça
Quand on voudrait fixer
Chaque souvenir chaque nuit
Pour ne rien oublier
De chaque sensation
Les mots sont nos combats,
Les mots sont l’émotion
Nos mots comme chansons
Il nous restera ça
Il nous restera ça
(Luciole)
Paroliers : David Babin / Angelo Foley / Lucile Gerard
Rien jamais ne trouble cet étang :
Un jour chasse l’autre
Et dans ce sommeil la vie se prolonge
Sans même apporter le peu qu’on attend,
Mais ton esprit trotte
De songe en songe.
Petite boule de plumage éclatant,
Bel oiseau jaune et bleu qui te balances
Au-dessus de l’eau morte
En te grisant de tendres et joyeuses notes,
Je t’écoute depuis longtemps,
Mais ta chanson n’a pas de sens.
Depuis le moment
Où je t’ai connue
Hélas follement
Je n’ai pas cessé
De penser à toi
Comme un insensé
Ramona, j’ai fait un rêve merveilleux
Ramona, nous étions partis tous les deux
Nous allions lentement
Loin de tous les regards jaloux
Et jamais deux amants
N’avaient connu de soir plus doux
Ramona, je pouvais alors me griser
De tes yeux, de ton parfum, de tes baisers
Et je donnerais tout pour revivre un jour
Ramona, ce rêve d’amour
Mais ce doux roman
N’était seulement qu’un rêve d’amant
Par ta cruauté
Tout autre a été
La réalité
Ramona, j’ai fait un rêve merveilleux
Ramona, nous étions partis tous les deux
Nous allions lentement
Loin de tous les regards jaloux
Et jamais deux amants
N’avaient connu de soir plus doux
Ramona, je pouvais alors me griser
De tes yeux, de ton parfum, de tes baisers
Et je donnerais tout pour revivre un jour
Ramona, ce rêve d’amour
J’ai rencontré trois jeunes filles :
Mon coeur, pourquoi tant d’émoi ?
Le temps n’est plus des bals sous les charmilles
Ni des propos d’amour sournois
Dont folles têtes se grisent :
Amour n’est point fait pour les barbes grises :
Mon coeur, mon vieux coeur, pourquoi tant d’émoi ?
Le temps n’est plus : me voici solitaire
Et lassé;
Mais de vous qu’est-il donc advenu
O jolie dame du notaire
Dont je baisais la gorge nue
Au temps passé ?
Et de Margot, la belle au dé,
Et de la demoiselle des Adrets,
Que reste-t-il désormais ?
Dents branlantes et mains ridées…
Mais où est le joyeux drille
Que j’étais ?
Le temps n’est plus, hélas! d’aimer :
J’ai rencontré trois jeunes filles.