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Poésie

Posts Tagged ‘se lier’

Ce n’est qu’au bout de plusieurs jours (Michel Houellebecq)

Posted by arbrealettres sur 21 juillet 2022



Julia Perret   -luminescence

Ce n’est qu’au bout de plusieurs jours, de plusieurs nuits de méditation et de veille
au centre de l’espace se révèle et prend forme quelque chose qui ressemble à un soleil,

quelque chose autour de quoi l’espace se lie et se constitue en même temps par ce lien,
un point central autour duquel le monde se forme et se finit dans un formidable entrelacement topologique,

Un point dont la contemplation prolongée conduit
l’âme à un saut vers l’absolument identique.

Le nom de ce point n’existe dans aucune langue ;
mais de lui émanent la joie, la lumière et le bien.

(Michel Houellebecq)

Illustration: Julia Perret

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A une rose (René Char)

Posted by arbrealettres sur 28 septembre 2019



 

Christian Schloe  46828_b [1280x768]

A une rose
je me lie.

(René Char)

Illustration: Christian Schloe

 

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Ô mon Dieu, ne sera-t-il jamais possible (Valéry Larbaud)

Posted by arbrealettres sur 27 juillet 2018




    
Ô mon Dieu, ne sera-t-il jamais possible
Que je connaisse cette douce femme, là-bas, en Petite Russie,
Et ces deux amies de Rotterdam,
Et la jeune mendiante d’Andalousie
Et que je me lie avec elles
D’une indissoluble amitié?
(Hélas, elles ne liront pas ces poèmes,
Elles ne sauront ni mon nom, ni la tendresse de mon coeur;
Et pourtant elles existent, elles vivent maintenant.)
Ne sera-t-il jamais possible que cette grande joie me soit donnée,
De les connaître?
Car je ne sais pourquoi, mon Dieu, il me semble qu’avec elles quatre,
Je pourrais conquérir un monde!

(Valéry Larbaud)

 

Recueil: Les Poésies de A.O. Barnabooth
Traduction:
Editions: Gallimard

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Chagrin d’enfant (William Blake)

Posted by arbrealettres sur 13 juin 2018



Illustration: William Blake
    
Chagrin d’enfant

Ma mère gémit, mon père pleura ;
Je sautai dans ce monde dangereux,
Désarmé, nu, pépiant à tue-tête
Comme un démon caché dans un nuage.

Me débattant dans les mains de mon père
Me démenant dans mes langes
Ficelé et las, je préférais
Bouder sur le sein de ma mère.

Quand je vis que la rage était vaine
Que bouder ne servirait de rien
Après bien des espiègleries et des ruses
Je commençai à m’apaiser et à sourire.

Je m’apaisai de jour en jour.
Le moment vint où je tins debout sur le sol
Et je souris nuit par nuit
N’ayant de but que le plaisir.

Et je vis devant moi briller
Des grappes de la vigne sauvage
Et nombreux, des arbres et des fleurs charmants
Étendirent sur moi leur floraison printanière.

Mon père alors, avec les yeux d’un saint,
Un livre saint dans les mains
Prononça des malédictions sur ma tête
Et me lia à l’ombre d’un myrte.

***

INFANT SORROW

My mother groand! my father wept.
Into the dangerous world I leapt:
Helpless, naked, piping loud;
Like a fiend hid in a cloud.

Struggling in my fathers hands:
Striving against my swadling bands:
Bound and weary I thought best
To sulk upon my mothers breast.

(William Blake)

 

Recueil: William Blake
Traduction: Georges Bataille
Editions: Fata Morgana

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A CORPS PERDU (Andrée Chedid)

Posted by arbrealettres sur 14 mars 2018



 

Nikolay Butkovskiy 053

A CORPS PERDU

A corps perdu
Je me lie
A nos corps perdus

A ce corps
Qui nous annexe
Pour mieux nous perdre
Qui nous escorte
Pour nous trahir

A ce corps
Qui nous flatte
Puis nous brocarde
Qui nous comble
Puis nous détrousse

Je me rallie
A nos squelettes provisoires
A nos cinq sens
Aux accents du coeur
Aux voyages du sang

Je m’allie
A nos corps en perdition
A ces abris de chair
A ces gibiers du temps

Je me relie
A ce corps
Terreau de l’âme
Qui progresse en sourdine
Et furtivement se détruit

Je chemine
Avec ce qui vit
Et se dissipe
Avec ce qui périt
Et se perpétue

Avec ce qui succombe
Puis en d’autres corps
Survit.

(Andrée Chedid)

Illustration: Nikolay Butkovskiy

 

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J’aimais le riz (Robert Sabatier)

Posted by arbrealettres sur 4 janvier 2018



 

Illustration: Laurent Connabel
    

J’aimais le riz

J’aimais le riz, j’aimais l’intelligence,
j’aimais l’amour mais je ne m’aimais pas.
Les mots sont doux s’ils s’envolent des phrases,
si comme Icare ils fondent au soleil.

Et je suis là, je marche sur la terre
de mon pas lourd. Je vois tant de fantômes
qu’entre eux je glisse en demandant excuse
d’être vivant tout en ne vivant pas.

Quand, libéré, je secouais mes chaînes,
je ne pensais qu’à l’autre me lier.
Oh ! j’ai grand-peur d’être le seul au monde
à ne savoir où poser mon vertige.

(Robert Sabatier)

 

Recueil: Oeuvres poétiques complètes
Traduction:
Editions: Albin Michel

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Pour être frère du matin (Adonis)

Posted by arbrealettres sur 10 octobre 2016



 

Catherine Rebeyre   18

Pour être frère du matin
il faut te lier avec la nuit

(Adonis)

Illustration

 

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Elle s’infiltre en moi (Hélène Dassavray)

Posted by arbrealettres sur 18 janvier 2016



 

Armand Point  -La_Joie_des_choses-Musée_des_beaux-arts_de_Nancy [1280x768]

Elle s’infiltre en moi
aussi intimement
que le fleuve se lie à la mer
elle se mêle à mon sang
pénètre mon cœur
à chaque battement
pas d’alternative
à suivre votre voix

(Hélène Dassavray)

Découvert chez la boucheaoreilles ici

Illustration: Armand Point 

 

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