Posts Tagged ‘se pelotonner’
Posted by arbrealettres sur 29 mars 2022

Illustration: ArbreaPhotos
Vieux frère
Mon chat, hôte sacré de ma vieille maison,
De ton dos électrique arrondis la souplesse,
Viens te pelotonner sur mes genoux, et laisse
Que je plonge mes doigts dans ta chaude toison.
Ferme à demi, les reins émus d’un long frisson,
Ton œil vert qui me raille et pourtant me caresse,
Ton œil vert semé d’or, qui, chargé de paresse,
M’observe d’ironique et bénigne façon.
Tu n’as jamais connu, philosophe, ô vieux frère,
La fidélité sotte et bruyante du chien :
Tu m’aimes cependant, et mon coeur le sent bien.
Ton amour clairvoyant, et peut-être éphémère,
Me plaît, et je salue en toi, calme penseur,
Deux exquises vertus : scepticisme et douceur.
(Jules Lemaître)
Recueil: le chat en cent poèmes
Traduction:
Editions: Omnibus
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Posted in poésie | Tagué: (Jules Lemaître), aimer, amour, arrondir, à demi, électrique, ému, éphémère, bénigne, bruyant, calme, caresser, charger, chat, chaud, chien, clairvoyant, coeur, connaître, doigt, dos, douceur, exquis, façon, fermer, fidélité, frère, frisson, genoux, hôte, ironique, laisser, long, maison, observer, oeil, or, paresse, penseur, philosophe, plaire, plonger, railler, rein, sacré, saluer, scepticisme, se pelotonner, semer, sentir, sot, souplesse, toison, venir, vert, vertu, vieux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 juillet 2021

Un homme voulait se faire ascète. Une belle nuit, il déclara :
« Le moment est venu pour moi d’abandonner ma demeure et de chercher Dieu.
Ah! qui donc m’a retenu si longtemps ici dans les trompeuses illusions? »
Dieu murmura : « Moi »; mais l’homme ne comprit pas.
Il dit : « Où es-tu, Toi qui t’es joué si longtemps de moi? »
A ses côtés sa femme était paisiblement étendue sur le lit, un bébé endormi sur son sein.
La voix reprit : «Dieu, il est là », mais l’homme n’entendit pas.
Le bébé pleura en rêve, se pelotonnant plus près de sa mère.
Dieu ordonna : « Arrête, insensé, ne quitte pas ta maison »
— mais il n’entendit pas encore.
Dieu soupira et dit avec tristesse :
« Pourquoi mon serviteur croit-il me chercher quand il s’éloigne de moi? »
(Rabindranath Tagore)
Recueil: Le jardinier d’amour La jeune Lune
Traduction: Mme Sturge Moore
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Rabindranath Tagore), abandonner, arrêter, ascète, étendu, bébé, chercher, comprendre, croire, déclarer, demeure, Dieu, endormi, entendre, femme, homme, illusion, insensé, lit, longtemps, maison, mère, moment, murmurer, nuit, ordonner, paisible, pleurer, quitter, rêve, retenir, s'éloigner, se jouer, se pelotonner, sein, serviteur, soupirer, tristesse, trompeur, venir, vouloir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 avril 2018
Petit déjeuner pris
le matou se pelotonne
Sur le canapé
***
Breakfast done
the tomcat curls up
On the down couch
(Jack Kerouac)
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Posted in poésie | Tagué: (Jack Kerouac), canapé, déjeuner, matou, se pelotonner | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 juin 2017
Illustration
Le Christus de Guadalajara
est déposé dans Son suaire.
Dans Ses paumes sont plantés
les clous et dans Ses pieds.
Ô Mère de Dieu, ait pitié,
Il pleure et si Elle pouvait
Notre Dame donnerait Sa couronne
contre une goutte de Son sang.
Mais comme Lui seule en Sa douleur,
La Madrecita se pelotonne
dans un coin sombre pour porter
Sa terrible Rose du Monde.
***
The Christus of Guadalajara
turns in His salted sheet.
Into His palms are driven
the nails and into His feet.
O Mother of God, have mercy,
He cries, and if She could
Our Lady would give Her crown
to ransom a drop of His blood.
But alone in Her anguish as He,
La Madrecita has curled
in a lampless corner to bear
Her terrible Rose of the World.
(Tennessee Williams)
Recueil: Dans l’hiver des villes
Traduction: Jacques Demarcq
Editions: Seghers
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Posted in poésie | Tagué: (Tennessee Williams), Christ, clou, couronné, Dieu, douleur, goutte, mère, monde, paume, pied, pitié, pleurer, porter, rose, sang, se pelotonner, suaire, terrible | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 septembre 2016
La châtaigne
Châtaignes rousses de l’automne
Les soirs endoloris grisonnent
Assis devant le feu de bois
Il n’y a plus que toi et moi
Et le chat qui se pelotonne
(Calaferte)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Calaferte), assis, automne, bois, chat, châtaigne, endolori, feu, grisonner, rousse, se pelotonner | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 août 2016

le mille-pattes
même au singulier
je suis au pluriel,
ça épate,
ça épate !
et tandis qu’on s’étonne
je me pelotonne,
ou me carapate
dans le peuplier
ou sous l’arc en ciel,
même au singulier
je suis au pluriel !
(Gérard Bialestowski)
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Posted in humour, poésie | Tagué: (Gérard Bialestowski), arc-en-ciel, épater, mille-pattes, peuplier, pluriel, s'étonner, se carapater, se pelotonner, singulier | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 juillet 2016

Les poèmes que j’ai vécus dans ton corps en silence
me redemanderont leur voix un jour, quand tu partiras.
Mais je n’aurai plus de voix pour les dire.
Parce que toi, tu avais toujours l’habitude
de marcher pieds nus dans les chambres,
puis tu te pelotonnais dans le lit,
petite boule de plumes, de soie et de flamme sauvage.
Tu croisais les mains autour de tes genoux,
laissant en évidence, par provocation,
tes plantes de pied roses et poussiéreuses.
Il faut que tu te souviennes de moi comme ça — me disais-tu;
il faut que tu te souviennes de moi comme ça avec mes pieds sales;
avec mes cheveux tombant dans les yeux
— parce que comme ça je te vois plus profondément.
Alors comment ne pas rester sans voix.
Jamais la Poésie n’a marché ainsi
sous les pommiers en fleur immaculés d’aucun paradis.
(Yannis Ritsos)
Illustration: Jacques Muller
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Posted in poésie | Tagué: (Yannis Ritsos), boule, cheveux, corps, flamme, fleur, genoux, habitude, immaculé, main, paradis, partir, pied, pieds nus, plume, poème, pommier, rose, se pelotonner, se souvenir, silence, soie, voix | 4 Comments »
Posted by arbrealettres sur 19 mai 2016

Les cinq musiciens sont en train de jouer.
Je rentre chez moi par de tièdes forêts au sol élastique,
me pelotonne comme un embryon, m’assoupis, roule
dans l’apesanteur de l’avenir, et remarque soudain
que les plantes ont des pensées.
(Tomas Tranströmer)
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Posted in poésie | Tagué: (Tomas Tranströmer), apesanteur, avenir, élastique, embryon, forêt, jouer, musicien, pensée, plante, se pelotonner | 2 Comments »