Quand j’imagine un tournesol
Il est toujours tourné vers moi.
Pour qui donc
Est-ce que je me prends ?
(Eugène Guillevic)
Traduction:
Editions: Gallimard
Posted by arbrealettres sur 13 décembre 2020
Quand j’imagine un tournesol
Il est toujours tourné vers moi.
Pour qui donc
Est-ce que je me prends ?
(Eugène Guillevic)
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Posted by arbrealettres sur 11 novembre 2020
RYTHMES
Tout débuta
Dans l’arythmie
Le chaos
Des vents erratiques
S’emparaient de l’univers
L’intempérie régna
L’indéchiffrable détonation
Fut notre prologue
Tout fut
Débâcle et dispersion
Turbulences et gaspillage
Avant que le rythme
Ne prenne possession
De l’espace
Suivirent de vastes accords
D’indéfectibles liaisons
Des notes s’arrimèrent
Au tissu du rien
Des courroies invisibles
Liaient astres et planètes
Du fond des eaux
Surgissaient
Les remous de la vie
Dans la pavane
Des univers
Se prenant pour le noyau
La Vie
Se rythma
Se nuança
De leitmotiv
En parade
De reprise
En plain-chant
La Vie devint ritournelle
Fugue Impromptu
Refrain
Se fit dissonance
Mélodie Brisure
Se fit battement
Cadence Mesure
Et se mira
Dans le destin
Impie et sacrilège
L’oiseau s’affranchissait
Des liens de la terre
Libre d’allégeance
Il s’éleva
Au-dessus des créatures
Assujetties aux sols
Et à leurs tyrannies
S’unissant
Aux jeux fondateurs
Des nuages et du vent
L’oiseau s’allia à l’espace
S’accoupla à l’étendue
S’emboîta dans la distance
Se relia à l’immensité
Se noua à l’infini
Tandis que lié au temps
Et aux choses
Enfanté sur un sol
Aux racines multiples
L’homme naquit tributaire
D’un passé indélébile
Le lieu prit possession
De sa chair
De son souffle
Les stigmates de l’histoire
Tatouèrent sa mémoire
Et sa peau
Venu on ne sait d’où
Traversant les millénaires
L’homme se trouva captif
Des vestiges d’un monde
Aux masques étranges
Et menaçants
Il s’en arrachait parfois
Grâce aux sons et aux mots
Aux gestes et à l’image
À leurs pistes éloquentes
À leur sens continu
Pour mieux tenir debout
L’homme inventa la fable
Se vêtit de légendes
Peupla le ciel d’idoles
Multiplia ses panthéons
Cumula ses utopies
Se voulant éternel
Il fixa son oreille
Sur la coquille du monde
À l’écoute
D’une voix souterraine
Qui l’escorte le guide
Et l’agrandit
Alors
De nuits en nuits
Et d’aubes en aubes
Tantôt le jour s’éclaire
Tantôt le jour moisit
Faiseur d’images
Le souffle veille
De pesanteur
Le corps fléchit
Toute vie
Amorça
Le mystère
Tout mystère
Se voila
De ténèbres
Toute ténèbre
Se chargea
D’espérance
Toute espérance
Fut soumise
À la Vie
L’esprit cheminait
Sans se tarir
Le corps s’incarnait
Pour mûrir
L’esprit se libérait
Sans périr
Le corps se décharnait
Pour mourir
Parfois l’existence ravivait
L’aiguillon du désir
Ou bien l’enfouissait
Au creux des eaux stagnantes
Parfois elle rameutait
L’essor
D’autres fois elle piétinait
L’élan
Souvent l’existence patrouillait
Sur les chemins du vide
Ou bien se rachetait
Par l’embrasement du coeur
Face au rude
Mais salutaire
Affrontement
De la mort unanime
L’homme sacra
Son séjour éphémère
Pour y planter
Le blé d’avenir.
(Andrée Chedid)
Posted in poésie | Tagué: (Andrée Chédid), accord, affrontement, agrandir, aiguillon, allégeance, amorcer, arracher, arythmie, assujetti, astre, au-dessus, aube, avenir, écoute, élan, éloquent, éphémère, étendue, éternel, étrange, battement, blé, brisure, cadence, captif, chair, chaos, chemin, cheminer, chose, ciel, coeur, continu, coquille, corps, courroie, créature, creux, cumuler, débâcle, débuter, désir, détonation, debout, destin, dispersion, dissonance, distance, eau, embrasement, enfanter, enfouir, erratique, escorter, espace, espérance, esprit, essor, existence, fable, face, faiseur, fixer, fléchir, fond, fondateur, fugue, gagner, gaspillage, geste, guider, histoire, homme, idole, image, immensité, impie, impromptu, indéchiffrable, indéfectible, indélébile, infini, intempérie, inventer, invisible, jeu, jour, légende, leitmotiv, liaison, libre, lien, lier, lieu, masque, mélodie, mémoire, mûrir, menacer, mesure, millénaire, moisir, monde, mort, mot, mourir, multiplier, mystère, naître, note, noyau, nuage, nuit, oiseau, oreille, panthéon, parade, passé, patrouiller, pavane, peau, pesanteur, peupler, piétiner, piste, plain-chant, planète, planter, possession, prendre, prologue, rameuter, raviver, refrain, remous, reprise, rien, ritournelle, rude, rythme, s'accoupler, s'affranchir, s'allier, s'arrimer, s'éclairer, s'emboîter, s'emparer, s'incarner, s'unir, sacrer, sacrilège, salutaire, séjour, se charger, se décharner, se libérer, se mirer, se nouer, se nuancer, se prendre, se racheter, se relier, se tarir, se vêtir, se voiler, sens, sol, son, souffle, soumettre, souterrain, stagner, stigmate, suivre, surgir, tatouer, ténèbres, temps, tenir, terre, tissu, traverser, tributaire, turbulence, tyrannie, unanime, univers, utopie, vaste, veiller, venir, vent, vestiges, vide, vie, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 octobre 2020
Illustration
ÉLÉGIE
Dans une bête coupure
Que je m’étais faite au pouce
Mon cœur battait lourdement.
La pluie violente noyait
L’herbe trop longue et malade
Que mes pas enfouissaient.
J’allais, soldat grelottant,
Plutôt gibier que chasseur,
À travers une oseraie
Où je me tordais les pieds.
Mais, laissant mon corps à la peine.
Oubliant mon triste harnais,
Je m’étais enfoncé bien loin
Dans le plus riche de mes rêves
Et je me prenais à sourire.
Je n’étais pas si malheureux
Que ce soir où, devant ma table,
Je me complais à retrouver
L’eau qui débordait mes souliers,
L’osier qui cinglait mon visage
Et ces battements dans mon pouce.
(Charles Vildrac)
Posted in poésie | Tagué: (Charles Vildrac), aller, élégie, battement, battre, bête, chasseur, cingler, coeur, corps, coupure, déborder, eau, enfouir, gibier, grelotter, harnais, herbe, laisser, loin, long, lourd, malade, malheureux, noyer, oseraie, osier, oublier, pas, peine, pied, pluie, pouce, rêve, retrouver, riche, s'enfoncer, se complaire, se prendre, se tordre, soir, soldat, soulier, sourire, table, triste, violent, visage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 août 2020
Illustration: Josephine Wall
Je ne suis qu’élan vers l’Esprit;
et l’Esprit parfois me pénètre de sa douceur infinie.
Je me prends à sourire.
Tout mon bonheur est dans ma certitude.
(Pierre Oster)
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Posted by arbrealettres sur 12 février 2020
Un chou se prenant pour un chat
léchant son museau moustachu,
sa bedaine de pacha,
à ses feuilles s’arracha,
pour prouver que sous son poncho
couleur d’artichaut,
son pelage était doux et chaud,
sa queue de soie, sa robe blanche.
En miaulant à belle voix,
le chou se percha sur un toit,
puis dansa le cha-cha-cha
de branche en branche.
Or, le chou n’était pas un chat
aux pattes de caoutchouc,
sur la ramure il trébucha,
et c’est ainsi que le chou chut
fâcheusement et cacha
sa piteuse mésaventure
dans un gros tas d’épluchures.
(Charles Dobzynski)
Posted in poésie | Tagué: (Charles Dobzynski), artichaut, épluchure, bedaine, blanc, branche, cacher, caoutchouc, chat, chaud, choir, chou, couleur, danser, doux, fâcheux, feuille, lécher, mésaventure, miauler, moustachu, museau, pacha, patte, pelage, piteux, poncho, prouver, queue, ramure, robe, s'arracher, se percher, se prendre, soie, tas, toit, trébucher, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 octobre 2018
Mourir d’aimer
Les parois de ma vie sont lisses
Je m’y accroche mais je glisse
Lentement vers ma destinée
Mourir d’aimer
Tandis que le monde me juge
Je ne vois pour moi qu’un refuge
Toute issue m’étant condamnée
Mourir d’aimer
Mourir d’aimer
De plein gré s’enfoncer dans la nuit
Payer l’amour au prix de sa vie
Pécher contre le corps mais non contre l’esprit
Laissons le monde à ses problèmes
Les gens haineux face à eux-mêmes
Avec leurs petites idées
Mourir d’aimer
Puisque notre amour ne peut vivre
Mieux vaut en refermer le livre
Et plutôt que de le brûler
Mourir d’aimer
Partir en redressant la tête
Sortir vainqueur d’une défaite
Renverser toutes les données
Mourir d’aimer
Mourir d’aimer
Comme on le peut de n’importe quoi
Abandonner tout derrière soi
Pour n’emporter que ce qui fut nous, qui fut toi
Tu es le printemps, moi l’automne
Ton cœur se prend, le mien se donne
Et ma route est déjà tracée
Mourir d’aimer
Mourir d’aimer
Mourir d’aimer
(Charles Aznavour)
Posted in poésie | Tagué: (Charles Aznavour), abandonner, accrocher, aimer, amour, automne, brûler, coeur, condamné, destinée, emporter, gens, glisser, haineux, issue, juger, laisser, lisse, livre, monde, mourir, nuit, paroi, payer, pêcher, printemps, prix, problème, refermer, refuge, renverser, route, s'enfoncer, se donner, se prendre, sortir, tracer, vainqueur, vie, vivre, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 juillet 2018
LECTURE
Le soleil derrière les arbres,
l’ombre des feuilles sur la page,
l’ombre de la phrase.
Un souffle tourne la page,
murmure autre chose.
Un oiseau traverse l’air.
Son image brouillée s’est prise
entre les pieds des roseaux.
(Jean Grosjean)
Posted in poésie | Tagué: (Jean Grosjean), air, arbre, brouiller, feuille, image, lecture, murmurer, oiseau, ombre, page, phrase, pied, roseau, se prendre, soleil, souffle, tourner, traverser | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 mars 2018
Illustration: Giotto di Bondone
Si les anges volent,
c’est parce qu’ils se prennent eux-mêmes
à la légère.
(Gilbert Keith Chesterton)
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Posted by arbrealettres sur 5 décembre 2017
Illustration: Abel-Dominique Boyé
Printemps
Dieu récrit la nature encore une fois
aussi douce d’amour et rêveuse de mort
voici ma vie encore dans ce songe de sang
— que la campagne est pâle sous son odeur de vent.
Pourtant, c’en est fini du chemin tiède
des mains de mousseline et de l’air des colombes
ailes de lilas blanc des printemps d’autrefois
c’en est fini
les marronniers en sang ne se faneront pas.
Ne regarde plus derrière toi vers le sable chanteur
tu appris là le pas de soie des danses
c’en est fini des fêtes du silence
et la musique morte s’écrase dans le bruit.
C’en est fini du vent léger
qui laisse aux fleurs leur pollen
le vent de sang qui vient des plaines
plombe nos vies de son danger.
L’amour n’est plus sous l’or de mai
l’eau seule y tresse, si douce aux paumes
le piège où se prendront les fées.
Le tonnerre glisse des mains de Dieu
des astres filent de nos doigts
tiges de lumière en quête d’un fruit
d’un fruit de sang au creux des hommes
à longs tâtons à travers la nuit
(Alain Borne)
Recueil: Oeuvres poétiques complètes
Traduction:
Editions: Curandera
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Posted by arbrealettres sur 4 décembre 2017
Illustration: ArbreaPhotos
L’absent
Sans toi
le soleil tombe comme un mort abandonné.
Sans toi
je me prends dans mes bras
et m’emmène vers la vie
mendier de la ferveur.
***
El ausente
Sin ti
el sole cae como un muerto abandonado.
Sin ti
me torno en mis brazos
y me llevo a la vida
a mendigar fervor.
(Alejandra Pizarnik)
Recueil: Les aventures perdues
Traduction: Jacques Ancet
Editions: Ypsilon
Posted in poésie | Tagué: (Alejandra Pizarnik), abandonné, absent, bras, emmener, ferveur, mendier, mort, sans, se prendre, soleil, toi, vie | Leave a Comment »