Posts Tagged ‘se presser’
Posted by arbrealettres sur 20 février 2023

Illustration: Serge Ceccarelli
Le Chemin
Il voit au-delà de notre âme
Le revers des mystères,
Est à vif jusqu’en son sommeil,
Se presse tranquillement solitaire.
En équilibre, son corps chaloupe
Sur la corde d’un chemin tendu.
Le chat parle une langue millénaire
Jauge, fixe, les yeux mi-clos,
Les fentes et les blessures
De nos plus vieilles lunes.
Il marche lentement son silence,
Mais connaît toutes les distances.
Il voit l’invisible
Et apprivoise celui qu’il a choisi.
Il prend la vie à pleines griffes
Et s’en va, impassible sage,
Se cacher pour mourir.
(Patrick Bertrand)
Recueil: Silence la queue du chat balance
Traduction:
Editions: Actes Sud
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Posted in poésie | Tagué: (Patrick Bertrand), apprivoiser, au-delà, à vif, âme, équilibre, blessure, chalouper, chat, chemin, choisir, connaître, corde, corps, distance, fente, fixer, griffe, impassible, invisible, jauger, langue, lentement, lune, marcher, mi-clos, millénaire, mourir, mystère, parler, plein, prendre, revers, sage, se cacher, se presser, silence, solitaire, sommeil, tendu, tranquillement, vie, vieux, voir, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 février 2023

LA VIE DANS LE TEMPS
Les secondes, pas à pas inaccessibles —
Les minutes se pressaient, toujours trop longues —
Les heures, l’une après l’autre mal aimées —
L’an neuf, en allé sans remplir les vœux —
Le jour accompli, le coeur tourne encore —
Le sommeil, au matin miroir interdit —
L’instant n’a pas lui où nous aurions pu —
Notre vie, infranchissable, recluse —
(André Frénaud)
Recueil: Il n’y a pas de paradis
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (André Frénaud), accomplir, aimer, coeur, encore, heure, inaccessible, infranchissable, instant, interdit, jour, long, luire, mal, matin, minute, miroir, reclus, remplir, s'en aller, se presser, seconde, sommeil, temps, tourner, vie, voeu | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 mars 2022

Illustration: Aina Frozt
En guerre
Il fait nuit si profonde autour de moi,
tant de solitude et de détresse.
Les murs tremblent et se pressent,
les larmes coulent du pain froid.
Il fait froid à pierre fendre dans la maison.
Aucun feu ne brûle, nulle part de lumière.
Mon souffle fume et expire dans l’air,
et tout espoir devient renonciation.
Dans le pays les routes bâillent largement
et m’appellent sûrement aussi.
Mais je suis fatiguée et emplie de peine…
ll fait nuit si profonde autour de moi.
***
Im Krieg
Es ist so tiefe Nacht um mich
und Einsamkeit und graue Not.
Die Wände drängen zitternd sich
und Tränen rinnen aus dem Brot.
Es ist so bitter kalt im Haus.
Kein Feuer brennt und nirgends Licht.
Mein Atem raucht im Raume aus
und aile Hoffnung wird Verzicht.
Im Lande gähnen Strassen weit
und rufen mich auch sicherlich.
Doch ich bin miide und volt Leid…
Es ist so tiefe Nacht um mich.
(Ingerborg Bachmann)
Recueil: Toute personne qui tombe a des ailes
Traduction: Françoise Rétif
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Ingerborg Bachmann), air, appeler, autour, bâiller, brûler, couler, détresse, devenir, emplir, espoir, expirer, fatigue, fendre, feu, froid, fumer, guerre, larme, lumière, maison, mur, nuit, nulle part, pain, pays, peine, pierre, profond, renonciation, route, se presser, solitude, souffle, trembler | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 février 2022

Le Pays
C’est un petit pays qui se cache parmi
ses bois et ses collines;
il est paisible, il va sa vie
sans se presser sous ses noyers;
il a de beaux vergers et de beaux champs de blé
des champs de trèfle et de luzerne,
roses et jaunes dans les prés,
par grands carrés mal arrangés;
il monte vers les bois, il s’abandonne aux pentes
vers les vallons étroits où coulent des ruisseaux
et, la nuit, leurs musiques d’eau
sont là comme un autre silence.
Son ciel est dans les yeux de ses femmes,
la voix des fontaines dans leur voix;
on garde de sa terre aux gros souliers qu’on a
pour s’en aller dans la campagne;
on s’égare aux sentiers qui ne vont nulle part
et d’où le lac paraît, la montagne, les neiges
et le miroitement des vagues;
et, quand on s’en revient, le village est blotti,
autour de son église,
parmi l’espace d’ombre où hésite et retombe
la cloche inquiète du couvre-feu.
(Charles-Ferdinand Ramuz)
Recueil: Le Petit Village
Traduction:
Editions: Héros-Limite
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Posted in poésie | Tagué: (Charles-Ferdinand Ramuz), aller, arranger, église, étroit, beau, blé, blotti, bois, campagne, carré, champ, champs, ciel, cloche, colline, couler, couvre-feu, eau, espace, femme, fontaine, garde, hésiter, inquiet, jaune, lac, luzerne, miroitement, montagne, monter, musique, neige, noyer, nuit, nulle part, paisible, paraître, pays, pente, petit, retomber, rose, ruisseau, s'abandonner, s'égarder, s'en aller, s'en revenir, se cacher, se presser, sentier, silence, sombre, soulier, terre, trèfle, vague, vallon, verger, vie, voix, yeux | 4 Comments »
Posted by arbrealettres sur 30 juillet 2020

Sentiments troublés
Et sentiments égarés
Se pressent en moi
À ce dieu foulant les lis
Je brûle d’offrir mes seins
(Yosano Akiko)
Recueil: Cheveux emmêlés
Traduction: Claire Dodane
Editions: Les Belles Lettres
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Posted by arbrealettres sur 21 janvier 2020

Illustration: Valerie Metsenatova
Chemin de campagne
Où fleurissent écarlates
Des fleurs inconnues
Surtout ne vous pressez pas,
Promeneur au parapluie !
(Yosano Akiko)
Recueil: Cheveux emmêlés
Traduction: Claire Dodane
Editions: Les Belles Lettres
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Posted by arbrealettres sur 18 novembre 2019

Illustration: Edward Hopper
Soir ivre
Soir ivre empli d’une clarté bleutée
titube à la fenêtre et désire chanter.
Les vitres peureusement se rassemblent et se pressent
dans lesquelles ses ombres se sont prises au filet.
Il obscurcit et tangue autour des maisons,
tombe sur un enfant et le chasse en criant,
poursuit tout en haletant et chuchotant
de sombres et inquiétantes déclarations.
Dans la cour humide, à la lisière sombre du mur,
il s’ébat avec les rats dans les coins.
Une femme dans sa robe grise râpée de bure
s’enfuit devant lui pour se cacher plus loin.
A la fontaine un filet mince encore coule,
une goutte s’empresse de saisir l’autre au vol ;
là, il boit sans ambages au trou encrassé de rouille
et aide à laver les noirs caniveaux et rigoles.
Soir ivre empli d’une clarté bleutée
titube par la fenêtre et commence à chanter.
Les vitres se brisent. Le visage ensanglanté,
il entre pour lutter avec ma terreur.
***
Betrunkner Abend
Betrunkner Abend, voll vom blauen Licht,
taumelt ans Fenster und begehrt zu singen.
Die Scheiben drängen furchtsam sich und dicht,
in denen seine Schatten sich verfingen.
Er schwankt verdunkelnd um das Häusermeer,
trifft auf ein Kind, es schreiend zu verjagen,
und atmet keuchend pinter allem her,
Beängstigendes flüsternd auszusagen.
Im feuchten Hof am dunklen Mauerrand
tummelt mit Ratten er sich in den Ecken.
Ein Weib, in grau verschlissenem Gewand,
weicht vor ihm weg, sich tiefer zu verstecken.
Am Brunnen rinnt ein dünner Faden noch,
ein Tropfen läuft, den andern zu erhaschen;
dort trinkt er jäh aus rostverschleimtem Loch
und hait, die schwarzen Gossen mitzuwaschen.
Betrunkner Abend, voll vom blauen Licht,
taumelt ins Fenster und beginnt zu singen.
Die Scheiben brechen. Blutend im Gesicht
dringt er herein, mit meinem Graun zu ringen.
(Ingerborg Bachmann)
Recueil: Toute personne qui tombe a des ailes
Traduction: Françoise Rétif
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Ingerborg Bachmann), aider, ambages, bleuté, boire, bure, caniveau, chanter, chasser, chuchoter, clarté, coin, commencer, couler, cour, crier, déclaration, désirer, emplir, encrasser, enfant, ensanglanter, entrer, femme, fenêtre, filet, fontaine, goutte, gris, haleter, humide, inquiétant, ivre, laver, lisière, loin, lutter, maison, mince, mur, noir, obscurcir, ombre, peureux, poursuivre, prendre, rat, râpe, rigole, robe, rouille, s'ébattre, s'empresser, s'enfuir, saisir, se briser, se cacher, se presser, se rassembler, soir, sombre, tanguer, terreur, tituber, tomber, trou, visage, vitre, vol | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 20 mai 2019

Vers les cerisiers en fleurs
on les voit se presser
relevant le bas de leurs robes
(Kobayashi Issa)
Illustration: Hokusaï
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Posted in haïku, poésie | Tagué: (Kobayashi Issa), cerisier, fleur, relever, robe, se presser | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 avril 2019

Un couple là-bas s’endort
dans la barque de la mort.
Ne vous pressez pas, vous dis-je,
nous attendons un prodige.
Cannelure des colonnes
c’est de vous que sortit l’homme :
or au fond des propylées
la gorge était profilée.
Pins odorants de soleil
pour qui sonna le sommeil ?
(Georges Libbrecht)
Illustration: Odd Nerdrum
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Posted in poésie | Tagué: (Georges Libbrecht), attendre, barque, colonne, couple, gorge, homme, mort, pin, prodige, s'endormir, se presser, soleil, sonner, sortir | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 1 avril 2019

DIES IRAE
Etranger suis en mon pays !
Plus un désir… seul, le calice.
Sombre penser, penser maudit,
Mets un bâillon à la justice.
Il sera tard… Vers moi cheminent
Les silences des anciens temps
Et sinistre, cette famine…
Ou des chants sans cesse pleurant :
— Allons, presse-toi, plus n’attends !
(George Bacovia)
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Posted in poésie | Tagué: (George Bacovia), attendre, étranger, baillon, calice, cheminer, désir, famine, justice, maudit, pays, penser, pleurer, se presser, silence, sombre, tard | Leave a Comment »