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Poésie

Posts Tagged ‘se rebiffer’

Boîte à merveilles (Robert Vigneau)

Posted by arbrealettres sur 4 avril 2022




Illustration: ArbreaPhotos
    

Boîte à merveilles

S’il met sa patte à l’oreille,
Cette oreille est boîte à pluie,
S’il ouvre un oeil dans la nuit,
Cet oeil est boîte à soleil.

Je l’agace, il se rebiffe,
Son pied se fait boîte à griffes.
Je l’endors, il est heureux,
Il ronronne, boîte à feu.

Boîte à jeux, boîte à sommeil,
Mon chat est boîte à merveilles !

(Robert Vigneau)

Recueil: le chat en cent poèmes
Traduction:
Editions: Omnibus

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Quelle empoignade (Richard Rognet)

Posted by arbrealettres sur 22 mars 2019



Illustration: Eliette Graf
    
Quelle empoignade
dans le tilleul, entre
le vert qui se rebiffe

et la rouille de l’automne
entêté ! ça claque au
vent! ça se brouille !
ça grelotte ! ça proteste !

Où sont donc nos
anciennes cachettes,
si chaleureuses, si
discrètes? et nos

amours sans importance,
qu’ils seraient bien
venus, à présent!

(Richard Rognet)

 

Recueil: Un peu d’ombre sera la réponse
Traduction:
Editions: Gallimard

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La solitude a quelque chose d’amer et de vigoureux (Dominique Sampiero)

Posted by arbrealettres sur 4 juillet 2016



La solitude a quelque chose d’amer et de vigoureux,
un goût de chicorée, de chicon, comme des scories dans la bouche,
une cigarette qu’on ne finit pas de mâchouiller,
un bout de terre au coin des lèvres, la foutue salissure, rien à faire,
on tousse, on chique, on crache, on est là à renâcler, à se rebiffer devant l’évidence,
l’ébauche est là, parfois elle remue, ça fait mal,
et son grand corps de bête cogne dans la poitrine, à rompre, à briser la cage.

(Dominique Sampiero)

 

 

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ÉVENTAIL (André Pieyre de Mandiargues)

Posted by arbrealettres sur 22 novembre 2015




ÉVENTAIL

Ta vie est une main qui tient un éventail
Voilà qu’il s’ouvre après un temps de fermeture,

Il se ferme à demi,

Puis il s’épanouit
Interminablement ainsi qu’un jour de juin
Aux banlieues de Stockholm,

Pavane qui dément la nuit,

Vas-tu te réjouir
A l’unisson des belles sciences
Et de la violente innocence
Tout de suite il est refermé,

Droit comme une dent dure;

Pusses-tu pourtant te rebiffer
Dompter les doigts qui commandent les branches
Saisir l’isthme du poignet providentiel

Remonter le lent bras de l’omnipotence
Jusqu’à l’aisselle de la révélation
Alors tu humerais l’odeur épouvantable
Qui émane des ménageries supérieures
Tu saurais l’extrême odeur de tigre
Que le coton céleste empêche de descendre
Sur la terre où ton regard s’arrête
Au jeu joli d’un éventail.

(André Pieyre de Mandiargues)

 

 

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