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Posts Tagged ‘se redresser’

MOURIR IV (Andrée Chedid)

Posted by arbrealettres sur 16 janvier 2023



    
MOURIR IV

J’en ai assez de mourir
Jour après jour
Et de laisser les journées
Filer entre mes mains
J’en ai assez de périr
Jour après jour
Et de perdre dans l’oubli
Tous mes lendemains

La sève des souvenirs
Ne m’habite plus
Le silence s’installe
Nos mains unies
Se sont tues
Dans l’herbe
La mémoire m’a quittée
Et le jour s’enveloppe
De ficelles
Qui m’emmaillotent
Et me laissent sur la rive
Abandonnée
Je veux me redresser
Mais pourquoi ?
Et comment ?
J’abandonne
Et laisse la mort immense
Prendre ma place
Pour toujours ?

(Andrée Chedid)

 

Recueil: L’Étoffe de l’univers
Traduction:
Editions: Flammarion

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Vagues (Katherine Mansfield)

Posted by arbrealettres sur 20 avril 2022




    

Vagues

J’ai vu un Dieu minuscule
Assis
sous un parapluie bleu vif
Qui avait des glands blancs
Et des baleines d’or fourchues.
Au-dessous de lui
Son petit monde
S’expose au soleil.
L’ombre de Son chapeau
S’étale sur la ville.
Quand il étire Son bras
Un lac devient un sombre tremblement.
Quand il donne un coup de pied
Il fait nuit sur les cols des montagnes.
Mais tu es petit !
Il y a des dieux bien plus grands que toi ;
Ils s’élèvent et chutent,
Les dieux de la mer dévalant.
Ton coeur peut-il avoir de tels soupirs,
De tels cris sauvages et vains,
Un tel souffle venteux,
Une telle mort gémissante ?
Et ton bras peut-il envelopper
Le vieux,
Le froid,
L’immuable et épouvantable lieu
Où les hordes
De monstres de mer cornus
Et où les oiseaux hurlant
Se réunissent?
De ces hommes silencieux
Qui gisent dans
Nos prisons nacrées,
Peux-tu en faire ta proie?

Comme nous peux-tu rester
Attendant ton heure,
Et alors t’élever comme une tour
Et t’écraser et te fracasser?
Il n’y a ni arbres ni buissons
Dans mon pays,
Dit le Dieu minuscule.
Mais il y a des ruisseaux
Et des cascades
Et des pics montagneux
Couverts de jolies herbes.
Il y a de petites côtes et des ports sûrs,
Des grottes pour la fraîcheur et des plaines pour le soleil et le vent.
Joli est le son des rivières,
Jolie l’éclatante lumière
Des pics jolis.
Je suis satisfait.

Mais Ton royaume est petit,
Dit le Dieu de la Mer.
Ton royaume va choir,
Je ne peux te tolérer.
Tu es fier!
Avec un bruyant
Carillon de rires,
Il s’est redressé et a recouvert
Le pays du Dieu minuscule
De l’extrémité de sa main,
De la pointe de son doigt: Et après —

Le Dieu minuscule
Se mit à pleurer.

***

Waves

I saw a tiny God
Sitting
Under a bright blue Umbrella
That had white tassels
And forked ribs of gold.
Below him His little world
Lay open to the sun.
The shadow of His hat
Lay upon a city.
When he stretched forth His hand
A lake became a dark tremble.
When he kicked up His foot
It became night in the mountain passes.
But thou art small!
There are gods fargreater than thou;
They rise and fall
The tumbling gods of the sea.
Can thy heart heave such sighs,
Such hollow savage cries,
Such windy breath,
Such groaning death?
And can thy arm enfold
The o1d
The cold
The changeless dreadful place
Where the herds
Of horned sea-monsters
And the screaming birds
Gather together.
From those silent men That lie in the pen
Of our pearly prisons,
Canst thou hunt thy prey?
Like us cant thou stay
Awaiting thine hour,
And then rise like a tower
And crash and shatter?

There are neither trees nor bushes
In my country,
Said the tiny God
But there are streams
And waterfalls
And mountain peaks
Covered with lovely weed
There are little shores and safe harbours,
Caves for cool and plains for sun and wind.
Lovely is the sound of the rivers,
Lovely the flashing brightness
Of the lovely peaks.
I am content.

But Thy kingdom is small
Said the God of the Sea.
Thy kingdom shall fall,
I shall not let thee be.
Thou art proud
With a loud
Pealing of laughter,
He rose and covered
The tiny God’s land
With the tip of his hand
With the curl of his fingers:
And after—

The tiny God
Began to cry.

(Katherine Mansfield)

Recueil: Villa Pauline Autres Poèmes
Traduction: Philippe Blanchon
Editions: La Nerthe

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Lorsqu’un ramier s’envole (Franz Hellens)

Posted by arbrealettres sur 15 novembre 2021



 

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Lorsqu’un ramier s’envole on voit la branche
Qui se redresse et quelque temps encore
Reprend sa courbe sans pouvoir
Se résoudre à quitter ce contour qui ressemble
A la courbe éternelle d’une hanche.

(Franz Hellens)

Illustration

 

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PORTEURS DE CICATRICES (Andrée Chedid)

Posted by arbrealettres sur 30 juillet 2020



Illustration: Akbar Behkalam
    
Poem in French, Dutch, Spanish, English, Italian, German, Portuguese, Sicilian, Romanian, Polish, Greek, Chinese, Arab, Hindi, Japanese, Farsi, Bulgarian, Icelandic, Russian, Malaya, Filipino, Hebrew, Tamil
Poem of the Week Ithaca 639
by Andrée Chedid, Egypte-France (1920-2011)

– All translations are made in collaboration with Germain Droogenbroodt –
PORTEURS DE CICATRICES

Les morts aux visages rompus se redressent
La langue des humiliés se gonfle
Orageuse se lève la marée des victimes

Mais prenez garde porteurs de cicatrices!

Éteignez dans vos chairs les volcans de la haine

Piétinez l’aiguillon et crachez le venin
qui vous apparenteraient un jour aux bourreaux

Étouffez ces clairons ces sonneries qui forcent la ressemblance qui commandent le talion

Questionnez vos viscères
Percez vos propres masques

Soyez autres!

***

DRAGERS VAN LITTEKENS

De doden met stukgeslagen gezichten staan weer op
De tong van de vernederden zwelt op
Stormachtig stijgt het getij van de slachtoffers

Maar wees op jullie hoede, dragers van littekens!

Doof in jullie vlees de vulkanen van de haat

Vertrap de angel, spuw het gif uit
dat jullie ooit op de beulen zou doen lijken

Demp het klaroengeschal dat tot gelijkenis dwingt, tot weerwraak leidt

Bevraag jullie ingewanden
Doorprik jullie eigen maskers

Wees anders!

Dutch translation Germain Droogenbroodt

***
LOS PORTADORES DE CICATRICES

Los muertos con rostros destrozados se levantan
La lengua de los humillados se inflama
Tormentosa se alza la marea de las víctimas

¡Pero cuidado con los portadores de cicatrices!

Apaguen en su carne los volcanes del odio

Pisoteen el aguijón y escupan el veneno
que un día les hiciera parecer verdugos

Sofoquen esos clarines, esos toques de llamada,
que con fuerza remiten a la orden de represalia

Cuestionen sus entrañas
Perforen sus propias máscaras

¡Sean otros!

Traducción Rafael Carcelén

***

BEARERS OF SCARS

The dead with broken faces rise up
The tongue of the humiliated swells
The stormy tide of victims rises

But beware bearers of scars

Extinguish in your flesh the volcanoes of hate

Stomp the sting and spit out the venom
that would one day make you look like the executioners

Silence those bugles, those bells forcing sameness commanding vengeance

Question your guts
Rip off your masks

Be different.
English translation Stanley Barkan

***

***

LATORI DI CICATRICI

I morti con i volti rotti si risollevano
la lingua degli umiliati si gonfia
Cresce la marea tempestosa delle vittime

Prestate attenzioneai latori di cicatrici

Nella tua carne spegni i vulcani dell’odio

Calpesta il pungiglionee sputa il veleno
che un giorno potrà farti apparire come uno dei boia

Silenzia le trombe,quelle campaneche impongono somiglianza
costringono alla vendetta

Interroga le tue viscere
esci fuori dalle tue stesse maschere

Sii diverso.

Traduzione di Luca Benassi

***

DIE NARBENTRÄGER

Die Toten mit gebrochenen Gesichtern erheben sich
Die Zunge der Erniedrigten schwillt
Stürmisch steigt die Flut der Opfer

Aber gebt acht, Träger der Narben!

Löscht in eurem Fleisch die Vulkane des Hasses

Zertretet den Stachel und spuckt aus das Gift
das euch eines Tages dem Henker gleich machen würde

Dämpft die Schalmeien, dieses Tönen,
das zur Ähnlichkeit zwingt, zur Vergeltung befiehlt

Befragt eure Eingeweide
zerreißt eure Masken

Seid anders!

Übersetzung Wolfgang Klink

***

OS PORTADORES DE CICATRIZES

Os mortos com rostos destroçados se levantam
A língua dos humilhados se inflama
Tormentosa se levanta a maré das vítimas

Mas cuidado com os portadores de cicatrizes!

Apaguem nas suas carnes os vulcões do ódio

Pisoteiem o aguilhão e cuspam o veneno
que um dia vos fez parecer verdugos

Sufoquem esses clarins, esses toques de chamada,
que com força remetem à ordem de represália

Questionem as suas entranhas
Perfurem suas próprias máscaras

Sejam outros!

Tradução ao Português: José Eduardo Degrazia

***

PUTTATURI DI CICATRICI

Li morti cu li facci rutti si iazzanu
Li lingui di li umiliati unchianu
La marea timpistusa nchiana

Ma stati attenti a chiddi chi hannu cicatrici

Astutati li vulcani di l’odiu supra la vostra peddi

Scalpisati lu bruciuri e sputati lu vilenu
Ca un jornu vi putissi mparintari cu li carnefici

Faciti zzittiri li trummi chi forzanu la summigghianza ca dumanna lu tagghiuni

Dumannati a li vostri visciri,
spunnati li maschiri

Canciativi in autri.

Traduzion i di Gaetano Cipolla

***

PURTĂTORI DE CICATRICI

Cu fețe strâmbemorții se ridică,
Se umflă limba umiliților,
Vijelios se înalță valul înfrânților.

Luați seama,purtători de cicatrici!

Stingeți în propria carnevulcanii vrăjmășiei,

Striviți sub talpă acul și apoi scuipați veninul
Care, într-o bună zi, vă va schimba-ncălăi.

Înăbușiți sunetul goarnelor, acel semnalde răzbunareîncolonată,

Lăsați-vă purtați de vocea interioară
Și, rupându-vă masca,

Fiți diferiți!

Traducere: Gabriela Căluțiu Sonnenberg

***

NOSICIELE BLIZN

Martwipowstają z rozdartymi twarzami
Język upokorzonych nabrzmiewa

Burza wzbierafalą ofiar
Lecz strzeżcie się nosicieli blizn!

Zgaście w swych ciałach wulkany nienawiści

Zdepczcie żądło i wyplujcie jad
który pewnego dnia upodobniłby was do katów

Stłumcie trąbki,dzwonyodbierające wam siebie pchające do odwetu

Wsłuchajcie się w swoje wnętrza
Rozkujcie własne maski

Bądźcie inni!

Przekład na polski: Mirosław Grudzień – Małgorzata Żurecka

***

ΣΗΜΑΔΕΜΕΝΟΙ

Σπασμένα πρόσωπα, οι νεκροί, σηκώνονται
γλώσσα ταπεινωμένων εξογκωμένη
φουσκώνει η παλλίρρια θυμάτων
προσοχή μόνο στους σημαδεμένους
το ηφαίστειο του μίσους
απέρριψε από μέσα σου
ποδοπάτησε το κεντρί και φτύσε το φαρμάκι
που μια μέρα σε κάνει ίδιο με τους εκτελεστές
αποσιώπησε τις ηχηρές καμπάνες
που την εκδίκηση αποζητούν

αναρωτήσου
απόρριψε τη μάσκα σου
γίνε ο άλλος

ΜετάφρασηΜανώληΑλυγιζάκη//translated by Manolis Aligizakis

***

伤痕累累的人

破脸的死人站了起来
受辱的舌头鼓了出来

受害者的风潮汹涌而起
但要当心伤痕累累的人
在你的肉体中熄灭仇恨的火山
踩毁毒刺而吐出毒液
总有一天毒液会使你变得像刽子手一样
让那些号角、那些强迫雷同号令复仇的钟声沉静下来
追问你的本心
撕开你自己的面具
独立群外。

Chinese translation William Zhou

***

الموتى ذوو الوجوه المشوهة ينهضون،
ألسنة المهانين تنتفض
عاصفا، يعلو مدُّ الضحايا.
لكن حذار يا أصحاب الجراح القديمة
أخمدوا في دواخلكم براكين الكراهية
اسحقوا العقرب
وابصقوا السم الذي قد يؤاخيكم بالجلادين.
اخرسوا هذه الأبواق
وهذه الأجراس التي تحيي هوس الثأر
سائلوا أحشاءكم
اثقبوا أقنعتكم
كونوا آخرين!
Arabic translation Amal Bouchareb

***

दाग़ के वाहक

टूटे हुए चेहरों वाले मुर्दे उठ जाते हैं
अपमानित की जीभ सूज जाती है l

पीड़ितों की तूफानी लहर उठती है
लेकिन दागों से सावधान रहें
अपने मांस में घृणा के ज्वालामुखी बुझाओ
डंक मारना और जहर बाहर थूकना
एक दिन तुम जल्लादों की तरह दिखते हो

उन बगलों को मौन कर दें, जो लोग सामर्थ्य को प्रतिशोध के लिए मजबूर करते हैं

अपनी हिम्मत पर सवाल उठाएं
अपने खुद के मुखौटे चीर
अलग बनो।

Hindi translation by Jyotirmaya Thakur

***

傷を持つ者

つぶれた顔の死体が浮かび上がる
屈辱を受けた者の舌は腫れ上がっている

嵐のような犠牲者の潮は満ちる
しかし傷を持った人のことに気づきなさい

あなたの身体の中の憎しみの火山を消すのだ
棘を踏みつけ毒を吐きだせ

その毒はいつかあなたを死刑執行人のような顔にするだろうから
自由を奪い、復讐を命じるそのラッパと鐘を止めるのだ

自らの腹に聞いてみるがいい
その仮面を脱ぎ捨て目を見開くのだ

自分自身であれ

Japanese translation Manabu Kitawaki

***

حاملین زخم ها
مردگان با صورتهای شکسته بپا می خیزند
زبان تحقیرشدگان متورم میشود
موج طوفان قربانیان برمیخیزد
اما مراقب باشید ای حاملین زخمها
آتشفشانهای نفرت را در خود خاموش کنید
نیش را بزنید و زهر را بیرون بکشید
که یک روز شما را شبیه اعدام کنندگان می کند

آن شیپورها را خاموش کنید، آن زنگ هایی که یکنواختی را تحمیل می کنند

فرمان انتقام بکشند ،
احساسات درونی خود را زیر سوال ببرید

نقابتان را بردارید
متفاوت باشید.

Farsi translation by Sepideh Zamani

***

НОСИТЕЛИ НА БЕЛЕЗИ

Мъртвите със счупени лица се надигат
Езикът на унизените се подува
Бурният прилив на жертвите расте
Но пазете се носители на белези

Загасете в своята плът вулканите на омразата
Стъпете върху жилото и изкарайте отровата
не правете така, че да изглеждате като палачи

Заглушете тези тръби, тези камбани на еднаквостта и отмъщението

Попитайте същността си
Разкъсайте маските си

Бъдете различни.

превод от английски: Иван Христов
Bulgarian translation Ivan Hristov

***

ÞIÐ SEM BEREIÐ ÖRIN

Lík með sundurtætt andlit rísa upp
Tunga undirokaðra þrútnar
Ofsafengin flóðbylgja fórnarlamba rís

En gætið ykkar þið sem berið örin!
Slökkvið hatursgígana í holdinu

Fótumtroðið broddinn og skyrpið eitrinu
sem einn daginn mundu gera ykkur að böðlum

Kæfið herlúðrana bjöllurnar
sem troða öllum í sama mót
og krefjast svara í sömu mynt

Leitið inn á við
Flettið sjálfa ykkur grímunum

Breytið ykkur!

Islandic translation Þór Stefánsson

***
ЛЮДИ СО ШРАМАМИ

Снова поднимутся мертвые с битыми лицами.

Западут языки у поверженных.

Поднимется бурно волна пострадавших людей.
Берегитесь, однако, вы, люди со шрамами!
Затушите вулканную ненависть в плоти.
Вырвите жало и выплюньте из себя яд,
или когда-нибудь сделает это из вас палачей.

Глушите звук колокола, что зовет к одинаковости и ведет к возмездию.

Загляните внутрь себя с вопросом.

Порвите маски.

Станьте другими!

Russian translation by Daria Mishueva

***

malayan

***

Tagadala ng mga pilat

Ang mga patay na durog ang mukha ay nagsibangon
Ang dila ng mga ipinahiya gustong sumigaw

Naghuhumulagpos ang galit sa mga biktima
Subalit mag-ingat sa mga tagapagdala ng pilat

Patayin mo sa iyong laman ang bulkan ng pagkamuhi

Yurakan ang mga nangangagat at ilura ang mga lason
Na isang araw magmukha ka ring kagaya ng mga taga-usig
Patahimikin ang mga nag-iingay, yaong mga kampanang nag-uudyok ng paghihiganti

Saan nanggagaling ang lakas ng iyong loob
Wasakin mo ang sarili mong maskara

Huwag mong tularan ang iba.

Filipino translation Eden Soriano Trinidad

***

נושאי הצלקות

הַמֵּתִים, בְּפָנִים שְׁבוּרוֹת, מִתְקוֹמְמִים
לְשׁוֹן הַמֻּשְׁפָּלִים מִתְנַפַּחַת

עוֹלָה הַגֵּאוֹת הַסּוֹעֶרֶת שֶׁל קָרְבָּנוֹת
אַךְ הִזָּהֲרוּ נוֹשְׂאֵי הַצַּלָּקוֹת
כַּבּוּ בִּבְשַׂרְכֶם אֶת הָרֵי הַגַּעַשׁ שֶׁל הַשִּׂנְאָה
רִמְסוּ בְּרַגְלֵיכֶם אֶת הָעֹקֶץ וְרִקְקוּ אֶת הָאֶרֶס
שֶׁיּוֹם אֶחָד יִגְרְמוּ לָכֶם לְהֵרָאוֹת כְּמוֹ הַתַּלְיָנִים

הַשְׁתִּיקוּ אֶת הַחֲצוֹצְרוֹת הָהֵן, אוֹתָם פַּעֲמוֹנִים שֶׁכּוֹפִים זֶהוּת מְצַוִּים

נְקָמָה
פַּקְפְּקוּ בִּתְחוּשׁוֹתֵיכֶם
פִּקְּחוּ עֵינֵיכֶם
הֱיוּ שׁוֹנִים.

Hebrew translation Dorit Weisman

***

தழும்புகளைச் சுமப்பவர்கள்!

உடைந்த முகங்களுடன் இறந்தவர்கள் எழுகின்றனர்
இழிவுபடுத்தப்பட்டவர்களின் நாக்குகள் பொங்கி எழுகின்றன
பாதிக்கப்பட்டவர்களின் புயல் அலைகள் எழுகின்றன
தழும்புகளைச் சுமப்பவர்களே எச்சரிக்கையாக இருங்கள்!
வெறுப்பு என்ற எரிமலைதனை உங்கள் தசைகளில் அணைத்துவிடுங்கள்

வன்மத்தை காலடியில் மிதித்துத், துப்பி விடுங்கள்!
ஒருநாள் உங்களைத் தூக்கிலிடுபவர்களெனக் காட்டும்!
அந்த காற்று இசைக்கருவியை மூடி வையுங்கள்
பழிதீர்ப்பதற்கு உதவும் மணிகளை முடக்கி வையுங்கள்
உங்களது தைரியத்தைச் சோதித்துப் பாருங்கள்!
உங்கள் முகத்திரையை மாற்றுங்கள்
மாறுபட்டவராக இருந்து பழகுங்கள்!

Tamil translation Subbaraman NV

(Andrée Chedid)

 

Recueil: ITHACA 639
Editions: POINT
Site: http://www.point-editions.com/en/

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A propos d’Horace (Victor Hugo)

Posted by arbrealettres sur 29 juin 2020




    
A propos d’Horace

[…]

Un jour, quand l’homme sera sage,
Lorsqu’on n’instruira plus les oiseaux par la cage,
Quand les sociétés difformes sentiront
Dans l’enfant mieux compris se redresser leur front,
Que, des libres essors ayant sondé les règles,
On connaîtra la loi de croissance des aigles,
Et que le plein midi rayonnera pour tous,
Savoir étant sublime, apprendre sera doux.

[…]

(Victor Hugo)

 

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Durga Stotra (Sri Aurobindo)

Posted by arbrealettres sur 19 mars 2020




    
Durga Stotra

Mère Durga ! Chevalière au lion, donneuse de tous les pouvoirs, Mère,
bien-aimée de Shiva! Nous, la jeunesse du Bengale, nés de ta Puissance,
sommes réunis dans ton temple pour t’adresser notre prière.
Écoute, ô Mère ! Descends sur notre terre du Bengale ! Manifeste-toi !

Mère Durga! D’âge en âge, naissance après naissance, nous venons ici-bas
dans un corps humain, accomplissons ton oeuvre et regagnons le foyer de Ta Félicité.
Cette fois encore, en cette naissance, nous voici, consacrés à ton oeuvre.
Écoute, ô Mère ! Descends sur notre terre du Bengale ! Sois avec nous, notre Sauveuse !

Mère Durga! Chevalière au lion, trident en main, ton corps de beauté
couvert d’une armure, Mère, donneuse de victoire ! L’Inde attend ta venue,
impatiente de te voir sous ta forme de Grâce et de Bonté. Écoute, ô Mère !
Descends sur notre terre du Bengale ! Manifeste-toi !

Mère Durga! Donneuse de force, d’amour, de connaissance !
Toi qui dans l’essence de ta nature es la Shakti-de-Puissance ! Ô Redoutable,
au double visage de Douceur et de Violence ! Dans la bataille de la vie,
dans la bataille de l’Inde, c’est toi qui nous as envoyés comme tes guerriers.

Ô Mère, accorde à nos coeurs et nos esprits l’énergie du Titan,
l’audace et la hardiesse du Titan dans toutes nos actions. Accorde, ô Mère,
à notre coeur et notre intelligence la force de caractère et la connaissance d’un dieu !

Mère Durga ! Le peuple de l’Inde, noble entre tous, était englouti dans d’épaisses
ténèbres. Mais voici que peu à peu, ô Mère, tu te lèves à l’extrême horizon
et l’Aurore resplendit dans le rougeoiement de ton corps-de-ciel qui dissipe l’obscurité.
Que l’immense lumière se répande, ô Mère, et disperse les ténèbres !

Mère Durga ! Parée de profonde verdure, ornée de la Toute-Beauté, toi qui maintiens,
toi en qui reposent la connaissance, l’amour et la force, c’est sur la terre du Bengale
que tu t’incarnes aujourd’hui; cachée jusqu’ à présent, repliée sur elle-même,
elle concentrait ses énergies. Mais l’âge est venu, le jour est venu et déjà
elle se redresse, notre Mère du Bengale, portant l’Inde entière sur ses épaules.
Viens, ô Mère ! Manifeste-toi !

Mère Durga! Nous, tes enfants, que par ta grâce, sous ton empire,
nous puissions accomplir la grande oeuvre, le grand idéal. Anéantis en nous
la petitesse, anéantis l’égoïsme, anéantis la peur !

Mère Durga! Toi qui revêts le visage de Kâlî, portant à ton cou une guirlande de crânes,
vêtue d’espace, brandissant l’épée, ô Déesse, triomphatrice de l’Asura!
De ton rugissement féroce et impitoyable, fais périr les passions-ennemies de l’âme,
qu’il n’en reste plus une seule vivante au fond de nous.

Que nous devenions purs et sans souillure. Telle est notre prière, ô Mère !
Manifeste-toi!

Mère Durga! L’Inde moribonde est abîmée dans l’égoïsme, la peur, la petitesse.
Rends-nous grands et dignes des plus hautes tentatives, rends-nous magnanimes
et sincères dans notre volonté inflexible d’atteindre la Vérité.
Chasse tout misérable désir, toute impuissance, toute paresse,
que plus jamais nous ne soyons paralysés par la peur !

Mère Durga! Shakti-du-Yoga! Que ton pouvoir immense s’étende partout !
Nous sommes tes enfants bien-aimés. Fais largement briller parmi nous
l’enseignement perdu, la fermeté, la puissance de la pensée,
la dévotion et la foi, l’austérité et la chasteté, la connaissance de la Vérité,
et à travers nous répands-les sur le monde. Pour aider et secourir l’humanité,
toi, Durga, annihilatrice de toute adversité,
ô Mère-du-monde ! Manifeste-toi !

Durga Mère ! Extermine en nous les vices-ennemis, puis extirpe au-dehors
tous les dangers, tous les obstacles ! Que plein de force, valeureux et noble,
le peuple de l’Inde vive à jamais dans ses forêts sacrées et dans ses champs fertiles,
au pied de ses montagnes amies du ciel, le long des rives de ses fleuves
aux eaux saintes et purifiantes. Peuple suprême par son amour et son unité,
sa vigueur et sa droiture, son art et sa littérature, son héroïsme et sa connaissance !
Telle est notre prière aux pieds de la Mère ! Manifeste-toi !

Mère Durga ! Que ta Force, la Force du Yoga, inonde et emplisse notre corps !
Nous deviendrons tes instruments, ton épée qui abat le mal, ta lampe qui dissipe
l’ignorance. Exauce cette aspiration de la jeunesse du Bengale. Toi, notre Souveraine,
guide-nous ; toi qui détruis le mal et brandis ferme l’épée ;
toi, lumière resplendissante de la connaissance, tiens haut la lampe !
Manifeste-toi !

Mère Durga! Quand nous te posséderons, nous ne déferons plus tes liens :
nous t’attacherons à nous avec la triple corde de la foi, de la dévotion et de l’amour.
Viens, Mère ! Manifeste-toi dans notre esprit, notre vie, notre corps !
Viens, révélatrice de la Voie des Héros ! Plus jamais nous ne te rejetterons !
Que notre vie entière devienne une adoration sans fin de Durga!
Que toutes nos actions soient pour toujours sacrées, pleines d’amour et d’énergie,
vouées au service de la Mère ! Telle est notre prière, ô Mère !
Descends sur notre terre du Bengale ! Manifeste-toi !

(Sri Aurobindo)

 

Recueil: Poésie
Traduction: Français Cristof Alward-Pitoëff
Editions: Sri Aurobindo Ashram Trust

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Retouche au mal (Daniel Boulanger)

Posted by arbrealettres sur 24 décembre 2019



Retouche au mal

l’herbe froissée par l’amour se redresse
du silex qu’une main d’homme a saisi
pour arriver à ses fins
un enfant en promenade
tirera des étincelles pures
un jour

(Daniel Boulanger)

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AH! Instants qui abolissent le lendemain (Juan Ramón Jiménez)

Posted by arbrealettres sur 16 mars 2019



 

Gurbuz Dogan Eksioglu (48) 

AH!
Instants qui abolissent
le lendemain ; qui s’achèvent
dans le présent ; quand nous sommes prêts
à tout, n’importe quoi,
ni avec quoi !

Comme se redresse
notre être ; que nous sommes grands,
alors ! Que nous sommes seuls !

…Et que nous avons peu besoin
de l’homme, et de dieu !

***

¡AY!
¡Instantes, en que el mañana
no vale nada; en que es hoy
el fin; y estamos dispuestos
a todo, no importa qué,
ni con qué!

¡Cómo se alza
nuestro ser; qué grandes somos,
entonces! Que solos somos !

… ¡Y qué poquísima falta
nos hace el hombre, ni el dios!

(Juan Ramón Jiménez)

Illustration: Gurbuz Dogan Eksioglu

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DEBOUT! (Annie Salager)

Posted by arbrealettres sur 18 février 2019




    
DEBOUT!

Il y a longtemps, bien longtemps,
dans la steppe je me suis redressée
j’ai levé la tête et, tête levée, j’ai regardé
j’ai vu, j’ai vu du bleu là au-dessus
un bleu profond par-dessus ma tête
la peur et le plaisir m’ont transpercée
aussitôt j’ai su qu’il faudra mourir
et j’ai su qu’un désir plus vaste que
mon corps allait durer, maintenant
inatteignable par le saut d’arbre en arbre
j’ai su qu’il ne me quitterait jamais
je fus heureuse aussi, crispée de nouveauté
et je cherche depuis le mot qui manque
et que j’appellai bleu, un mot donné
en abondance par tant d’espace et sa lumière
obscure en moi, alors sans bien savoir pourquoi
pour courir les chemins et dire sa magie
à sa rencontre j’ai commencé à inventer ma vie

(Annie Salager)

 

Recueil: La Mémoire et l’Archet
Traduction:
Editions: La rumeur libre

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Un seul bourgeon (Anne Goyen)

Posted by arbrealettres sur 27 avril 2018



Illustration: Laura Zollar
    
Un seul bourgeon
Nous fait renaître
En lui s’enclôt
Tout l’éternel

L’obscur jardin
De nos tendresses
Resplendit
D’enfants et de fleurs

L’ange dans l’arbre
Se redresse
Et regarde
A travers nos coeurs.

(Anne Goyen)

 

Recueil: Arbres, soyez
Traduction:
Editions: Ad Solem

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