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Posts Tagged ‘se replier’

Il faut nous replier en nous-mêmes (Yvan Goll)

Posted by arbrealettres sur 21 octobre 2021



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Il faut nous replier en nous-mêmes
La pierre silencieuse est sage
Le trèfle rouge est bon
Solitaire et simple
Soyons solitaires
Et patients

(Yvan Goll)

Illustration

 

 

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LE RETOUR DES DIEUX (Georges Henein)

Posted by arbrealettres sur 19 avril 2020


 


Campos Edson 01 [1280x768]

LE RETOUR DES DIEUX

Seins issus d’une fête labiale
et cachetés à la cire du souvenir
une fille sourit à sa peau
dans le vent nu des campagnes
puis ses mains descendent le long
comme l’ancre d’un vaisseau
reconduit à la terre

Reflet exténué des saisons vécues
elle se replie sur un mal
plus secret que toute mort
sur la tige nacrée de sa solitude
de son corps
sur l’odeur brusque de l’amour
dans un tiroir d’embruns

les doigts à l’épreuve du tambour
la taille sur la pente du cerceau
elle s’affaiblit dans l’eau légère
de sa propre distance
comme un sort mal jeté

Aucun réveil pourtant
aucun réveil possible
sans le retour des Dieux
auxquels nulle croyance n’est due.

(Georges Henein)

Illustration: Campos Edson

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Je suis triste (Gilles Weinzaepflen)

Posted by arbrealettres sur 16 octobre 2019



Illustration: Edvard Munch
    
Je suis triste mon âme est triste
Malgré ce beau soleil qui brille pour rien
Tant mon âme est triste pour rien
De la désolation pure sans soulagement

Du désastre sans rien de cassé

Quelque chose est en morceaux
Quelque chose est plié comme un coin
Comme une oreille de chien trop longue
Qui se replie au sommet du crâne

Avec le tatouage à l’intérieur devenu visible

Ça gémit à l’intérieur comme si ça voulait sortir
Mais c’est pas capable de sortir
Ça sait d’avance que sortir ne sert à rien
Même dehors est encore du dedans retourné

(Gilles Weinzaepflen)

 

Recueil: Noël Jivaro
Traduction:
Editions: Le clou dans le fer

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ODE À TES MAINS (Pablo Neruda)

Posted by arbrealettres sur 6 septembre 2018



Illustration: Eliane Marque
    
ODE À TES MAINS

Sur un marché
ou dans une mer de mains,
moi je reconnaîtrais
les tiennes
comme deux oiseaux blancs,
distincts
entre tous les oiseaux :
elles volent parmi les mains,
migratrices,
elles naviguent dans l’air,
transparentes,
mais
reviennent
à ton flanc,
à mon flanc,
se replient, endormies, sur ma poitrine.
Diaphanes elles sont fines
et nues,
lumineuses comme
une vitrine de cristaux,
et vont
comme
des éventails dans l’air,
comme des plumes du ciel.

Au pain, aussi, à l’eau elles ressemblent,
au blé, aux pays de la lune,
au profil de l’amande, au poisson sauvage
qui palpite d’argent
sur le chemin
des sources.
Tes mains vont et viennent
au travail,
loin, elles résonnent
en touchant des fourchettes,
font le feu et soudain clapotent
dans l’eau
noire de la cuisine,
picorent la machine éclaircissant
les broussailles de ma calligraphie,
clouent aux murs,
lavent du linge
et reviennent à leur blancheur.

Il y a bien une raison
pour qu’il fût décidé sur la terre
que dormirait et volerait
sur mon coeur
ce miracle.

(Pablo Neruda)

 

Recueil: Nouvelles odes élémentaires
Traduction: Jean-Francis Reille
Editions: Gallimard

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Confession (Alexàndra Galanou)

Posted by arbrealettres sur 15 avril 2018



Illustration: Francine Van Hove
    
Confession

Je passe mes nuits
à chercher des vers cachés
dans les recoins des mots
dans les papiers pliés
du désordre
dans les sentiments empaillés
des souvenirs.
J’efface la tristesse,
nourris la peur,
exorcise la douleur
et me replie.

(Alexàndra Galanou)

 

Recueil: Dans les recoins des mots
Traduction:
Editions: Circé

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Quand j’ai un peu trop pensé à toi (Edward Estlin Cummings)

Posted by arbrealettres sur 2 février 2018



    
quand j’ai un peu trop pensé à
toi et suis simplement complètement
plein de Désir… devine un graduel mouvement
de muscle se mettant à,et ce qu’il me fera
avant de se replier… je comprends
que je t’aime… sentant ton corps qui soudain
m’atteint à la vitesse de blanches paroles

(le simple instant de la parfaite faim
Oui)
combien nage magnifiquement
le monde bouffon dans mes vastes sangs,
fissurant les cerveaux Une lumière vite énorme
—et furieusement perplexe en de,prismatiques,caprices,
le moi bavard aperçoit pris d’une frayeur folle

un têtard comique frétillant dans la boue avec délice

***

when i have thought of you somewhat too
much and am become perfectly and
simply Lustful….sense a gradual stir
of beginning muscle,and what it will do
to me before shutting….understand
i love you….feel your suddenly body reach
for me with a speed of white speech

(the simple instant of perfect hunger
Yes)
how beautifully swims
the fooling world in my huge blood,
cracking brains A swiftlyenormous light
—and furiously puzzling through,prismatic,whims,
the chattering self perceives with hysterical fright

a comic tadpole wriggling in delicious mud

(Edward Estlin Cummings)

 

Recueil: Erotiques
Traduction: Jacques Demarcq
Editions: Seghers

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Ensemble (Andrée Chedid)

Posted by arbrealettres sur 3 novembre 2017



Ensemble

Je chemine vers les fonds de toi
Où le regard est en repos
Où l’ombre se replie
Où les murs se descellent

Quand j’ai appris
Que ton geste et ton mot
N’étaient que tes saisons
J’ai pris sur moi ce pèlerinage
Pour te franchir porte à porte
Ô toi qui me conteras notre histoire.

(Andrée Chedid)


Illustration: Mustapha Merchaoui

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De mon enfance (Lucien Becker)

Posted by arbrealettres sur 12 août 2017



Illustration: Edward Hopper

    

De mon enfance, je revois le couchant
s’étendre sur le plancher usé
et se replier lentement dans l’ombre
comme un épi trop lourd de blé.

Aux quatre coins du corps,
le coeur tire sur ses liens.
j’ai peur de vivre derrière ces vitres
tant elles sont béantes et vides.

Je ne respire pas plus qu’un objet.
Où sont les chemins descendus du soleil
vers l’après-midi si large de l’été ?
Au soir, on retrouvait les sources perdues.

Derrière les murs, plus vivantes en leur nudité
et renversées parmi leurs seins, les femmes
sont les plus belles blessures du monde
avec leur sexe, leur bouche et leurs yeux.

Au-dessus de la terre, il y a une chambre
où la solitude et le papier peint sont éternels.
Quand je n’y suis pas, des femmes de clarté
vont au-devant du jour ou de l’armoire

et, dès que je rentre, rejoignent mes yeux.
Gardiennes de secrets, elles revivent en moi
comme un buisson éperdu de printemps.
Le coeur s’enfonce dans le corps

tiède de pleurs, de plantes et de sources.
La voix n’a plus d’ombre, ni de retard
et monte comme une lame ensanglantée
de la terre entr’ouverte par le ciel.

Une grande amertume envahit la fenêtre
qui dénude le front avec un reste de jour
en y laissant la cicatrice des veines
et partout le rire jaillit des bouteilles.

(Lucien Becker)

Recueil: Rien que l’amour
Editions: La Table Ronde

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La mer propulse le désir (Silvia Baron Supervielle)

Posted by arbrealettres sur 3 août 2017




    
la mer propulse
le désir et se replie
dans le désert

après la nuit
l’aube remonte
au firmament

seul l’amour
sans nom retient
son secret

(Silvia Baron Supervielle)

 

Recueil: Sur le fleuve
Editions: Arfuyen

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La lueur (Kristel Saint-Cyr)

Posted by arbrealettres sur 10 juin 2016



La lueur

Et parfois
L’orgueil même
Se replie
Et s’agenouille
Devant l’humble lueur
Comme un secret tu
Parmi tant d’ombre
L’humble clarté
D’or
Là-bas
Où repose
Si pur
Le cœur de Dieu
Frémit
Et palpite
En Son temple
L’Infini en l’infime

(Kristel Saint-Cyr)

Illustration: ArbreaPhotos  

 

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