Posts Tagged ‘se taire’
Posted by arbrealettres sur 29 novembre 2019

Illustration: Laurent S
Nuit blanche
Les bouteilles vidées, les couples désenlacés, on a secoué les nappes, les calèches s’en vont, baisers, la musique s’est tue, les fleurs ont détaché leurs pétales, échos, on a rangé les instruments, les arbres ont perdu leurs feuilles, lueurs, replié partitions et pupitres, les oiseaux se sont dissous dans le froid, pause, la Lune s’est répandue en neige, les flots se sont calmés, sommeil, un trait léger signale encore quelques balustres, les graviers et les vents se sont enrobés de silence, respiration, les marches deviennent transparentes, le mur, le sol, glissement, et même cette feuille de papier va disparaître.
(Michel Butor)
Recueil: Collation précédé de HORS-D’OEUVRE scandés par les SOUVENIRS ILLUSOIRES D’UN JAPON TRES ANCIEN
Traduction:
Editions: Seghers
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Posted in poésie | Tagué: (Michel Butor), arbre, écho, baiser, balustre, blanc, bouteille, calèche, coupe, désenlacer, détacher, devenir, disparaître, encore, enrober, feuille, fleur, flot, froid, glissement, gravier, instrument, léger, lueur, lune, marche, mur, musique, nappe, neige, nuit, oiseau, papier, partition, pause, pétale, perdre, pupitre, ranger, replier, respiration, s'en aller, se calmer, se dissoudre, se répandre, se taire, secouer, signaler, silence, sol, sommeil, trait, transparent, vent, vider | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 novembre 2019

Pourtant l’amour
se conforme à l’amour.
Il n’est couple d’oiseaux qui ne ressemble au nôtre.
Et du haut de leur toit, ils nous regardent
avec un rayonnement,
ils évoquent le temps où les bêtes parlaient,
leur parlaient à eux, les oiseaux,
tandis que se taisaient les hommes,
maintenant si bavards.
Il nous faudrait connaître le monde par leurs pépiements
si confidentiels à présent
que nous ne les déchiffrons pas.
Nous resterions assis sous leurs arbres,
et les écouterions comme les enfants
écoutent le maître.
Notre silence,
et la sûreté de leur pépiement
nous aiderait à vivre.
(Marie-Claire Bancquart)
Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/
Recueil: Toute minute est première
Traduction:
Editions: Castor Astral
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Posted in poésie | Tagué: (Marie-Claire Bancquart), aider, amour, arbre, assis, écouter, évoquer, bavard, bête, confidentiel, connaître, couple, déchiffrer, enfant, homme, maître, monde, oiseau, parler, pépiement, pourtant, rayonnement, regarder, ressembler, rester, sûreté, se conformer, se taire, silence, temps, toit, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 novembre 2019

Midi au village
Nul troupeau n’erre ni ne broute ;
Le berger s’allonge à l’écart ;
La poussière dort sur la route,
Le charretier sur le brancard.
Le forgeron dort dans la forge ;
Le maçon s’étend sur un banc ;
Le boucher ronfle à pleine gorge,
Les bras rouges encor de sang.
La guêpe rôde au bord des jattes ;
Les ramiers couvrent les pignons ;
Et, la gueule entre les deux pattes,
Le dogue a des rêves grognons.
Les lavandières babillardes
Se taisent. Non loin du lavoir,
En plein azur, sèchent les hardes
D’une blancheur blessante à voir.
La férule à peine surveille
Les écoliers inattentifs ;
Le murmure épars d’une abeille
Se mêle aux alphabets plaintifs…
Un vent chaud traîne ses écharpes
Sur les grands blés lourds de sommeil,
Et les mouches se font des harpes
Avec des rayons de soleil.
Immobiles devant les portes
Sur la pierre des seuils étroits,
Les aïeules semblent des mortes
Avec leurs quenouilles aux doigts.
C’est alors que de la fenêtre
S’entendent, tout en parlant bas,
Plus libres qu’à minuit peut-être,
Les amants, qui ne dorment pas.
(René-François Sully Prudhomme)
Illustration: Julien Girard
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Posted in poésie | Tagué: (René-François Sully Prudhomme), amant, azur, berger, charretier, dogue, dormir, férule, fenêtre, forgeron, guêpe, gueule, harde, immobile, lavandière, libre, midi, murmuré, plaintif, poussière, se taire, troupeau, village | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 20 octobre 2019

LE VENT EST BLEU
Le vent est bleu, la mer est blanche,
et s’envolent les dimanches,
les dimanches bénévoles,
ceux d’hier et d’aujourd’hui.
Quais de Rio, quais d’ici,
embarquez vos clairs de lune,
les sirènes se sont tues
et dans le tunnel des gares,
les hommes sont des statues.
(Géo Libbrecht)
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Posted in poésie | Tagué: (Géo Libbrecht), aujourd'hui, bénévole, blanc, bleu, clair de lune, dimanche, embarquer, gare, hier, homme, mer, quai, s'envoler, se taire, sirène, statue, tunnel, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 octobre 2019

Ô quelle grande solitude tu as fait dans ma maison,
Ma petite Ursule bien-aimée, par ton rapide départ;
Nous sommes nombreux, et pourtant, notre maison est déserte;
L’absence d’une petite âme a fait chez nous un grand vide.
Tu babillais tout le temps, et tu chantais pour tous,
Ta personne remplissait tous les coins de notre demeure.
Du front de ta mère tu chassais la chagrine tristesse,
De la tête de ton père tu chassais les noirs soucis,
Prenant un tel par le bras, et étreignant un autre,
Déridant toute la maisonnée par ton rire joyeux.
Maintenant tout se tait : la maison est un désert :
Pas un jeu; personne n’a envie d’éclater de rire.
Et dans chaque coin le regret saisit l’homme par le coeur;
C’est en vain que l’on cherche la moindre trace de bonheur.
(Adam Mickiewicz)
Illustration: Henry Raeburn
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Posted in poésie | Tagué: (Adam Mickiewicz), absence, âme, éclater, babiller, bien-aimée, bonheur, chanter, chasser, chercher, coeur, départ, désert, déserte, en vain, jeu, maison, mère, père, rapide, regret, remplir, rire, se taire, solitude, vide | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 octobre 2019

Illustration: Stéphane Pencréac’h
La vie dure
Est-ce faiblesse de la tête
ou suis-je un pâle volontaire
plus de vigueur pour cette quête
rien que sommeil goût de se taire
lente érosion d’un terrain mou
et jour à jour l’humble négoce
le pain l’argent le toit les gosses
le chant happé dans quel remous
mais talon frappe et je remonte
à la surface où l’air est vie
de l’air encore je veux mon compte
qu’à d’autres fêtes on me convie
crache l’eau crache l’eau
rouge soufflet qui te déplie
poumon terrible – poésie –
relance en moi le sang des mots!
(Jean Pérol)
Recueil: Poésie I (1953-1978)
Traduction:
Editions: De la Différence
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Pérol), air, argent, érosion, chant, compte, convier, cracher, dur, eau, faiblesse, fête, frapper, goût, gosse, happer, humble, lent, mot, mou, négoce, pain, pâle, poésie, poumon, quête, relancer, remonter, remous, rouge, sang, se déplier, se taire, sommeil, soufflet, surface, talon, tête, terrain, terrible, toit, vie, vigueur, volontaire, vouloir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 octobre 2019
Ce qui
En toi se tait
Croit que ton corps
Est sans limites.
(Guillevic)
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Posted in poésie | Tagué: (Guillevic), corps, en toi, limite, se taire | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 12 septembre 2019

La guerre est en nous
avec ce feu qui nous hante
ces lueurs qui mordent
ces cris ces mots
à travers nos dents serrées
et toute cette colère qui flamboie
la guerre est en nous
puisque la mort
comme un trésor caché
repose attend se tait et pourrit…
(Philippe Soupault)
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Philippe Soupault), attendre, colère, cri, dent, feu, flamboyer, guerre, hanter, lueur, mordre, mort, mot, pourrir, reposer, se taire, trésor | 4 Comments »
Posted by arbrealettres sur 4 août 2019
Stance
Consentir à l’ombre et se taire
La nuit, sous le ciel étoilé,
Le grand silence de la terre
Nourrit le murmure des blés…
(Jean-Luc Moreau)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Jean-Luc Moreau), étoile, blé, ciel, murmuré, nourrir, nuit, ombre, se taire, silence | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 août 2019
Tais-toi
Ecoute l’ombre qui palpite
La nature qui prend son temps
Ne dis rien
L’esprit a besoin de silence
et la mort est muette
quelque part
qui attend
Tais-toi
Ecoute la vie qui moissonne
la joie qui nous dépasse
la terre qui nous reprend
(Clod’ Aria)
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Clod' Aria), écouter, dépasser, joie, monotone, mort, muette, nature, ombre, palpiter, reprendre, se taire, terre | 4 Comments »