Posts Tagged ‘se tenir’
Posted by arbrealettres sur 20 avril 2022

La grotte opale du rêve
Dans la grotte opale du rêve j’ai trouvé une fée:
Ses ailes étaient plus frêles que des pétales de fleur,
Plus frêles encore que des flocons de neige.
Elle n’était pas effrayée et se tenait sur mon doigt,
Puis délicatement elle rentra dans ma main.
J’ai joint mes deux paumes
Et l’ai tenue prisonnière.
Je l’ai portée hors de la grotte opale,
Puis j’ai ouvert les mains.
D’abord elle devint une aigrette de chardon*,
Enfîn une particule dans un rayon de soleil,
Enfîn — plus rien du tout.
Vide est maintenant la grotte opale de mon rêve.
***
The Opal Dream Cave
In an opal dream cave I found a fairy:
Her wings were frailer than flower petals,
Frailer far than snowflakes.
She was not frightened, but poised on my finger,
Then delicately walked into my hand
I shut the two palms of my hands together
And held her prisoner
I carried her out of the opal cave,
Then opened my hands.
First she became thistledown*,
Then a mote in a sunbeam,
Then—nothing at all
Empty now is my opal dream cave.
*Thistledown est le nom d’une fée dans un des contes de Louisa May
(Katherine Mansfield)
Recueil: Villa Pauline Autres Poèmes
Traduction: Philippe Blanchon
Editions: La Nerthe
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Katherine Mansfield), aigrette, aile, chardon, délicat, devenir, doigt, effrayer, fée, fleur, flocon, frêle, grotte, joindre, main, maintenant, neige, opale, ouvrir, particule, paume, pétale, porter, prisonnier, rayon, rêve, rentrer, rien, se tenir, soleil, tenir, trouver, vide | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 20 avril 2022

L’Abîme
Un Abîme de silence nous sépare l’un de l’autre.
Je me tiens d’un côté de l’abîme, toi de l’autre.
Je ne peux te voir ni t’entendre, mais sais que tu es là.
Souvent je t’appelle par ton nom d’enfant
Et prétends que l’écho à mon cri est ta voix.
Comment combler l’abîme ? Jamais par la parole ou le contact.
Autrefois je pensais que nous pourrions le remplir de larmes.
Maintenant je veux le détruire avec nos rires.
***
The Gulf
A Gulf of silence separates us from each other.
I stand at one side of the gulf, you at the other.
I cannot see you or hear you, yet know that you are there.
Often I call you by your childish name
And pretend that the echo to my crying is your voice.
How can we bridge the gulf? Never by speech or touch.
Once I thought we might fill it quite up with tears.
Now I want to shatter it with our laughter.
(Katherine Mansfield)
Recueil: Villa Pauline Autres Poèmes
Traduction: Philippe Blanchon
Editions: La Nerthe
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Katherine Mansfield), abîme, appeler, autre, autrefois, écho, côte, combler, contact, cri, détruire, enfant, entendre, jamais, larme, maintenant, nom, parole, penser, pouvoir, prétendre, remplir, rire, savoir, séparer, se tenir, silence, souvent, un, voir, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 février 2022

Les Maisons
Les vieilles maisons sont toutes voûtées,
elles sont comme des grand’mères
qui se tiennent assises, les mains sur les genoux,
parce qu’elles ont trop travaillé dans leur vie;
mais les neuves sont fraîches et jolies
comme des filles à fichus
qui, ayant dansé, vont se reposer
et qui se sont mis une rose au cou.
Le soleil couchant brille dans les vitres,
les fumées montent dévidées
et leurs écheveaux embrouillés
tissent aux branches des noyers
de grandes toiles d’araignées.
Et, pendant la nuit, sur les toits,
l’heure du clocher dont les ressorts crient — et le poids descend —
(Charles-Ferdinand Ramuz)
Recueil: Le Petit Village
Traduction:
Editions: Héros-Limite
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Charles-Ferdinand Ramuz), assis, écheveau, branche, briller, clocher, cou, couchant, crier, danser, dévidé, descendre, embrouiller, fichu, fille, frais, fumée, genoux, grand'mère, heure, joli, main, maison, monter, neuf, noyer, poids, ressort, rose, se reposer, se tenir, soleil, tisser, toile d'araignées, toit, travailler, uit, vie, vieux, vitre, voûte | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 octobre 2021

DANS L’OMBRE DES CHOSES
dans l’ombre des choses
j’aime me tenir
et j’aime entrevoir la création
errer à l’intuition
suivre l’étrangeté de l’art
comme cet ambigu sans nom
et plein d’incertitude —
je pars de nouveau chaque matin
(Adonis)
Recueil: Mémoire du vent
Traduction: André Velter
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Adonis), aimer, ambigu, art, étrangeté, chose, création, de nouveau, entrevoir, errer, incertitude, intuition, matin, nom, ombre, partir, plein, se tenir, suivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 octobre 2021

Illustration: ArbreaPhotos
Cette lumière de silence
qui se tient en chaque chose,
le poème tente d’en inventer
en quelque sorte une équivalence :
son propre silence,
creusant la page,
peut quelquefois rayonner lui aussi.
(Gérard Bocholer)
Recueil: Le poème Exercice spirituel
Traduction:
Editions: Ad Solem
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Gérard Bocholer), équivalence, creuser, inventer, lumière, page, poème, rayonner, se tenir, silence, tenter | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 juillet 2021

Voici que là-haut,
sur la colline d’en face,
un cerf se tient solitaire.
L’hiver commençant,
il se tient sous la pluie froide,
tout ruisselant, solitaire.
***

Recueil: Ô pruniers en fleur
Traduction: Alain-Louis Colas
Editions: Folio
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in haïku, poésie | Tagué: (Ryôkan), cerf, colline, commencer, en face, froid, hiver, là-haut, pluie, ruisseler, se tenir, solitaire, voici | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 avril 2021

Omniprésence
Il est en moi, autour de moi, faisant face de tous côtés.
Emmuré dans l’ego pour exclure Son droit
je me tiens sur ses bornes et plonge mon regard
jusqu’aux frontières de l’Infini.
Chaque chose finie que je vois est une façade ;
de ses fenêtres m’observe l’Illimitable.
En vain d’un corps séparé fut faite ma prison ;
Sa présence occulte brûle en chaque cellule.
Il est devenu ma substance et mon souffle,
Il est mon angoisse et mon extase,
ma naissance est le signe de Son éternité,
ma mort un passage vers Son immortalité.
Mes abîmes muets sont Sa secrète demeure ;
dans la chambre de mon coeur vit le Dieu inadoré.
(Sri Aurobindo)
Recueil: Poésie
Traduction: Français Cristof Alward-Pitoëff
Editions: Sri Aurobindo Ashram Trust
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Sri Aurobindo), abîme, angoisse, égo, éternité, borne, brûler, côte, cellule, chambre, coeur, corps, demeurer, devenir, Dieu, droit, emmurer, en vain, exclure, extase, façade, faire face, fenêtre, fini, frontière, illimitable, immortalité, inadoré, infini, mort, muet, naissance, observer, occulté, omniprésence, passage, plonger, présence, prison, regard, séparer, se tenir, secret, signe, souffle, substance, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 février 2021

Illustration: Josephine Wall
Quand tu te tiens
dans la proximité du centre
la moindre parcelle de vie
est intégrée à la sphère
Avoir la force de t’arracher
aux joies plaisirs émotions
que te donnent tes semblables
Pour boire à cette source
où capiteuse se fait la vie
Combien seul
combien étranger à ce monde
celui que le manque
contraint à chercher
une vie plus haute
Instants
de folle ébriété
Quand un même flux
mêle en son torrent
la lumière et les eaux
Ce feu doux
de l’amour
quand l’oeil
a clarifié la flamme
Femme
c’est de toi
que me vient la vie
et je n’en finirai pas
de te louer te célébrer
que comprendre
comment rendre compte
parfois c’est le dégoût
la détresse
cette fureur du sang
parce que tout avorte
que chaque effort est vain
que rien n’échappe à la faux
ou parfois
c’est cette vénération cette joie
jubilante cette suffocante
lumière
et chaque visage m’émeut
alors jusqu’aux larmes
je déambule
dans la rue
parmi la foule
désobstrué
transparent
anonyme
avec
oui
avec
comme une lumière invaincue
qui pétille
et bat dans mes veines
minutieusement
goulûment
je vois les visages
happe cette vie
qui déferle
je me livre à chacun
je me love en chacun
en moi
s’enlacent des regards
se nouent des étreintes
s’ébauchent des nuits d’amour
et soudain me saisit
le sentiment suffocant
du mystère de la vie
hautes lames
de l’immense
dévotion éperdue
spacieux vertige
(Charles Juliet)
Recueil: Moisson
Traduction:
Editions: P.O.L.
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Charles Juliet), amour, avorter, ébriété, échapper, émotion, émouvoir, éperdu, étranger, étreinte, battre, boire, capiteux, célèbre, centre, chercher, clarifier, comprendre, contraindre, déambuler, dégoût, désobstruer, détresse, dévotion, donner, doux, eau, effort, faux, femme, feu, finir, flamme, flux, fou, foule, fureur, goulu, haut, immense, instant, intégrer, invaincu, joie, jublier, larme, louer, lumière, manquer, mêler, minutieux, moindre, monde, mystère, nuit, oeil, parcelle, pétiller, plaisir, proximité, regard, rien, rue, s'arracher, s'ébaucher, s'enlacer, saisir, sang, se livrer, se lover, se nouer, se tenir, semblable, sentiment, seul, soudain, source, spacieux, sphère, suffoquer, torrent, transparent, vain, vartige, vénération, veine, venir, vie, visage, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 20 janvier 2021

Illustration
Les mariées
Je garderai longtemps cette image nouvelle
cet enthousiasme, cet envol d’angelots.
Deux mariées si belles dans leurs robes de neige
dans leur bonheur immense et leurs rires d’enfants.
Deux mariées nouvelles qui remercient le maire
et descendent les marches en se tenant la main.
Les familles sont là, toutes endimanchées,
les petits en blue-jean font une ronde folle
et les vieux ébahis rient encor de leurs craintes.
Deux mariées si belles dans leurs robes de neige
font un grand souffle d’air au plus large du ciel
tout est roses fleuries, tout est blanc, tout est doux,
et le désir palpite entre leurs baisers fous.
Pas de curés, de trouble-fêtes, d’hommes vêtus de noir
personne pour leur dire le chemin qu’il faut suivre.
Rien que deux mariées folles
dans leur bonheur d’amour.
(Danielle Julien)
Traduit de l’occitan par l’autrice.
Recueil: Voix Vives de méditerranée en méditerranée Anthologie Sète 2019
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Danielle Julien), air, amour, angekot, ébahi, baiser, blanc, bonheur, ciel, crainte, cuté, désir, descendre, doux, endimancher, enfant, enthousiasme, envol, famille, fleurir, fou, garder, homme, immense, large, longtemps, main, maire, marche, Marie, neige, noir, nouveau, palpiter, remercier, rire, robe, ronde, rose, se tenir, souffle, trouble-fête, vêtu, vieux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 10 janvier 2021

Près du rail, où souvent passe comme un éclair
Le convoi furieux et son cheval de fer,
Tranquille, l’aiguilleur vit dans sa maisonnette.
Par la fenêtre, on voit l’intérieur honnête,
Tel que le voyageur fiévreux doit l’envier.
C’est la femme parfois qui se tient au levier,
Portant sur un seul bras son enfant qui l’embrasse.
Jetant un sifflement atroce, le train passe
Devant l’humble logis qui tressaille au fracas.
Et le petit enfant ne se dérange pas.
(François Coppée)
Recueil: Promenades et interieurs
Traduction:
Editions:
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (François Coppée), aiguilleur, atroce, éclair, bras, cheval, convoi, déranger, embrasser, enfant, envier, femme, fenêtre, fer, fiévreux, fracas, furieux, honnête, humble, intérieur, jeter, levier, logis, maisonnette, parfois, passer, petit, porter, rail, se tenir, sifflement, train, tranquille, tressaillir, vivre, voir, voyageur | 1 Comment »