Quand l’être est scindé,
il erre, se traîne.
Gâchis. Grisaille.
Quand il est un,
il jaillit dans la lumière.
(Charles Juliet)
Traduction:
Editions: Gallimard
Posted by arbrealettres sur 10 janvier 2022
Quand l’être est scindé,
il erre, se traîne.
Gâchis. Grisaille.
Quand il est un,
il jaillit dans la lumière.
(Charles Juliet)
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Posted by arbrealettres sur 4 juin 2020
Illustration: Gilbert Garcin
nos souvenirs coulent dans le sablier
ils s’amassent au fond
les pieds se traînent
et le corps fatigué
vieillissant
nous semble lourd
ah ! l’idée de la mort
revient toujours
moins pesante peut-être
que la vie passée
car la mort est un brouillard
visible et impalpable
passant sur le front de nos proches
et le passé
ce grain de sable dans nos chaussures
qui nous fait boiter
et rend le chemin douloureux
(Olivier Bouillon)
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Posted by arbrealettres sur 23 février 2020
Le voyage
Partir avant le jour, à tâtons, sans voir goutte,
Sans songer seulement à demander sa route ;
Aller de chute en chute, et, se traînant ainsi,
Faire un tiers du chemin jusqu’à près de midi ;
Voir sur sa tête alors s’amasser les nuages,
Dans un sable mouvant précipiter ses pas,
Courir, en essuyant orages sur orages,
Vers un but incertain où l’on n’arrive pas ;
Détrempé vers le soir, chercher une retraite,
Arriver haletant, se coucher, s’endormir :
On appelle cela naître, vivre et mourir.
La volonté de Dieu soit faite !
(Jean-Pierre Claris de Florian)
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Posted by arbrealettres sur 25 juillet 2019
Ce piano voyage en dedans,
voyage par sauts joyeux.
Ensuite il médite, en repos ferré,
cloué par dix horizons.
Il avance. Il se traîne sous des tunnels,
plus loin, sous des tunnels de douleur,
sous des vertèbres qui fuguent naturellement.
D’autres fois, ses trompes vont,
lents et jaunes désirs de vivre,
vont s’éclipsant
et s’épouillent d’insectiles cauchemars
déjà morts pour le tonnerre, héraut des genèses.
Obscur piano qui guettes-tu
avec ta surdité qui m’entend,
avec ton mutisme qui m’assourdit ?
Oh pouls mystérieux.
(César Vallejo)
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Posted by arbrealettres sur 4 avril 2019
Approche, dernière chose que je reconnaisse,
mal incurable dans l’étoffe de peau; […]
Naïvement pur d’avenir, je suis
monté sur le bûcher trouble de la douleur,
sûr de ne plus acheter d’avenir
pour ce coeur où la source était muette.
Suis-je encore, méconnaissable, ce qui brûle?
Je n’y traînerai pas de souvenirs.
Ô vie, ô vie; être dehors.
Et moi en flammes. Nul qui me connaisse
Suis-je encore, méconnaissable, ce qui brûle ?
Je n’y traînerai
pas de souvenirs.
O vie, ô vie : être dehors.
Et moi en flammes. Nul qui me connaisse.
(Dernière annotation dans son Journal)
(Rainer Maria Rilke)
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Posted by arbrealettres sur 1 avril 2019
COMPLAINTE
Les feuilles se traînent
Le vent se déchaîne
Parmi les rameaux.
Et je me rappelle
Nous deux, moi et elle
Dans le parc, si beau.
Avec le vent chantent
Aux vitres dormantes
Idéaux nouveaux…
(George Bacovia)
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Posted by arbrealettres sur 12 novembre 2018
L’UNIQUE BLESSURE
Quelle bête tombée en pâmoison
se traîne dans mon sang
et désire se sauver ?
Voici la difficulté :
marcher dans les rues
et signaler le ciel ou la terre.
(Alejandra Pizarnik)
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Posted by arbrealettres sur 17 octobre 2018
Les jours de pleine lune
le crapaud se cache dans les bois.
Quand le jour se lève, l’aurore
le chasse dans les montagnes.
Le jasmin envahit les champs
pendant que le crapaud se traîne
une épine dans le flanc.
Les crapauds n’ont pas de nom
quand ils meurent dans la montagne.
(Leopoldo Maria Panero)
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Posted by arbrealettres sur 14 septembre 2018
Le fermier
Le buffle maigre, épuisé, se traîne de plus en plus péniblement.
Les gens du monde, ignorant les misères du fermier,
Diront que les grains poussent tout seuls dans les champs.
Minuit, il réveille son fils pour labourer dès l’aube.
(Yen Jen-Yu)
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Posted by arbrealettres sur 16 août 2018
Las du triste hôpital, et de l’encens fétide
Qui monte en la blancheur banale des rideaux
Vers le grand crucifix ennuyé du mur vide,
Le moribond sournois y redresse un vieux dos.
Se traîne et va, moins pour réchauffer sa pourriture
Que pour voir du soleil sur les pierres, coller
Les poils blancs et les os de la maigre figure
Aux fenêtres qu’un beau rayon clair veut hâler.
Et la bouche, fiévreuse et d’azur bleu vorace,
Telle, jeune, elle alla respirer son trésor,
Une peau virginale et de jadis! encrasse
D’un long baiser amer les tièdes carreaux d’or.
Ivre, il vit, oubliant l’horreur des saintes huiles,
Les tisanes, l’horloge et le lit infligé,
la toux; et quand le soir saigne parmi les tuiles,
Son oeil, à l’horizon de lumière gorgé,
Voit des galères d’or, belles comme des cygnes,
sur un fleuve de pourpre et de parfums dormir
En berçant l’éclair fauve et riche de leurs lignes
Dans un grand nonchaloir chargé de souvenirs!
Ainsi, pris du dégoût de l’homme à l’âme dure
Vautré dans le bonheur, où ses seuls appétits
Mangent, et qui s’entête à chercher cette ordure
Pour l’offrir à la femme allaitant ses petits,
Je fuis et je m’accroche à toutes les croisées
D’où l’on tourne l’épaule à la vie et, béni,
Dans leur verre, lavé d’éternelles rosées,
Que dore le matin chaste de l’Infini
Je me mire et me vois ange ! et je meurs, et j’aime
– Que la vitre soit l’art, soit la mysticité –
À renaître, portant mon rêve en diadème,
Au ciel antérieur où fleurit la Beauté!
Mais hélas! Ici-bas est maître : sa hantise
Vient m’écœurer parfois jusqu’en cet abri sûr,
Et le vomissement impur de la Bêtise
Me force à me boucher le nez devant l’azur.
Est-il moyen, ô Moi qui connais l’amertume,
D’enfoncer le cristal par le monstre insulté
Et de m’enfuir, avec mes deux ailes sans plume
(Stéphane Mallarmé)
Posted in poésie | Tagué: (Stéphane Mallarmé), amer, banal, blancheur, bouche, crucifix, dormir, encens, ennuyé, fétide, galère, hôpital, horreur, infliger, jeune, las, moribond, nonchaloir, pourriture, réchauffer, respirer, rideau, saigner, se traîner, sournois, souvenir, tisane, triste, vide | Leave a Comment »