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Poésie

Posts Tagged ‘se traîner’

Un homme malade se traînait (Alexandre Blok)

Posted by arbrealettres sur 16 septembre 2022




    
Un homme malade se traînait sur la berge.
Une file de chariots rampait à ses côtés.

Les Tziganes roulaient vers la ville fumante ;
Des belles filles et des gars éméchés.

Et les blagues et les cris fusaient des chariots.
Et l’homme clopinait avec son baluchon.

Il suppliait de l’emmener jusqu’au village.
Une petite Tzigane lui a tendu sa main brune.

Il a couru vers elle clopinant tant et plus,
Et jeté dans le chariot son lourd baluchon.

Mais l’écume à la bouche, son coeur a lâché.
La Tzigane a hissé un mort dans son chariot.

La Tzigane a assis le mort à ses côtés,
Et il se balançait et tombait en avant.

Chantant la liberté, elle allait au village
Pour rendre à la femme son époux trépassé.

(Alexandre Blok)

 

Recueil: L’HORIZON EST EN FEU Cinq poètes russes du XXè siècle
Traduction:
Editions: Gallimard

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Quand l’être est scindé (Charles Juliet

Posted by arbrealettres sur 10 janvier 2022



    

Quand l’être est scindé,
il erre, se traîne.
Gâchis. Grisaille.

Quand il est un,
il jaillit dans la lumière.

(Charles Juliet)

Recueil: Pour plus de lumière anthologie personnelle
Traduction:
Editions: Gallimard

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Nos souvenirs coulent dans le sablier (Olivier Bouillon)

Posted by arbrealettres sur 4 juin 2020



Illustration: Gilbert Garcin
    
nos souvenirs coulent dans le sablier
ils s’amassent au fond

les pieds se traînent
et le corps fatigué
vieillissant
nous semble lourd

ah ! l’idée de la mort
revient toujours
moins pesante peut-être
que la vie passée

car la mort est un brouillard
visible et impalpable
passant sur le front de nos proches

et le passé
ce grain de sable dans nos chaussures
qui nous fait boiter
et rend le chemin douloureux

(Olivier Bouillon)

Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/

Recueil: Revue Traction-Brabant 88
Traduction:
Editions: Patrice Maltaverne

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Le voyage (Jean-Pierre Claris de Florian)

Posted by arbrealettres sur 23 février 2020




    
Le voyage

Partir avant le jour, à tâtons, sans voir goutte,
Sans songer seulement à demander sa route ;
Aller de chute en chute, et, se traînant ainsi,
Faire un tiers du chemin jusqu’à près de midi ;
Voir sur sa tête alors s’amasser les nuages,
Dans un sable mouvant précipiter ses pas,
Courir, en essuyant orages sur orages,
Vers un but incertain où l’on n’arrive pas ;
Détrempé vers le soir, chercher une retraite,
Arriver haletant, se coucher, s’endormir :
On appelle cela naître, vivre et mourir.
La volonté de Dieu soit faite !

(Jean-Pierre Claris de Florian)

 

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Ce piano voyage en dedans (César Vallejo)

Posted by arbrealettres sur 25 juillet 2019




    
Ce piano voyage en dedans,
voyage par sauts joyeux.
Ensuite il médite, en repos ferré,
cloué par dix horizons.

Il avance. Il se traîne sous des tunnels,
plus loin, sous des tunnels de douleur,
sous des vertèbres qui fuguent naturellement.

D’autres fois, ses trompes vont,
lents et jaunes désirs de vivre,
vont s’éclipsant
et s’épouillent d’insectiles cauchemars
déjà morts pour le tonnerre, héraut des genèses.

Obscur piano qui guettes-tu
avec ta surdité qui m’entend,
avec ton mutisme qui m’assourdit ?

Oh pouls mystérieux.

(César Vallejo)

 

Recueil: Poésie complète 1919-1937
Traduction: Nicole Réda-Euvremer
Editions: Flammarion

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Approche (Rainer Maria Rilke)

Posted by arbrealettres sur 4 avril 2019



Approche, dernière chose que je reconnaisse,
mal incurable dans l’étoffe de peau; […]
Naïvement pur d’avenir, je suis
monté sur le bûcher trouble de la douleur,
sûr de ne plus acheter d’avenir
pour ce coeur où la source était muette.
Suis-je encore, méconnaissable, ce qui brûle?
Je n’y traînerai pas de souvenirs.
Ô vie, ô vie; être dehors.
Et moi en flammes. Nul qui me connaisse
Suis-je encore, méconnaissable, ce qui brûle ?
Je n’y traînerai
pas de souvenirs.
O vie, ô vie : être dehors.
Et moi en flammes. Nul qui me connaisse.

(Dernière annotation dans son Journal)

(Rainer Maria Rilke)

Illustration: Ethan Cranke

 

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COMPLAINTE (George Bacovia)

Posted by arbrealettres sur 1 avril 2019



COMPLAINTE

Les feuilles se traînent
Le vent se déchaîne
Parmi les rameaux.

Et je me rappelle
Nous deux, moi et elle
Dans le parc, si beau.

Avec le vent chantent
Aux vitres dormantes
Idéaux nouveaux…

(George Bacovia)

Illustration: Colin Marcoux

 

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L’UNIQUE BLESSURE (Alejandra Pizarnik)

Posted by arbrealettres sur 12 novembre 2018




L’UNIQUE BLESSURE

Quelle bête tombée en pâmoison
se traîne dans mon sang
et désire se sauver ?

Voici la difficulté :
marcher dans les rues
et signaler le ciel ou la terre.

(Alejandra Pizarnik)

 

 

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Les jours de pleine lune (Leopoldo Maria Panero)

Posted by arbrealettres sur 17 octobre 2018




    
Les jours de pleine lune
le crapaud se cache dans les bois.
Quand le jour se lève, l’aurore
le chasse dans les montagnes.

Le jasmin envahit les champs
pendant que le crapaud se traîne
une épine dans le flanc.

Les crapauds n’ont pas de nom
quand ils meurent dans la montagne.

(Leopoldo Maria Panero)

 

Recueil: Bonne nouvelle du désastre et autres poèmes
Traduction: Victor Martinezet Cédric Démangeot
Editions: Fissile

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Le fermier (Yen Jen-Yu)

Posted by arbrealettres sur 14 septembre 2018



Le fermier

Le buffle maigre, épuisé, se traîne de plus en plus péniblement.
Les gens du monde, ignorant les misères du fermier,
Diront que les grains poussent tout seuls dans les champs.
Minuit, il réveille son fils pour labourer dès l’aube.

(Yen Jen-Yu)

 

 

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