Posts Tagged ‘sécheresse’
Posted by arbrealettres sur 15 mai 2022

TOUT AU FOND D’UN ÉTANG
Mon enfance a vécu tout au fond d’un étang
L’oeil ouvert aux ébats des insectes,
A l’immobilité des plantes.
La tête chaude et les pieds secs
Je regardais la marche lente
Des choses qui grandissent, hors du temps.
Soir et matin n’étaient que mots liquides
Dans la ferme sécheresse de l’eau,
Mes pieds trempaient dans un abîme
Et ma tête s’ouvrait, sublime,
A la surface, tout en haut,
Pareille au nénuphar dont la fleur se décide.
(Franz Hellens)
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Posted by arbrealettres sur 2 février 2021

Illustration: Annie Predal
La nuit, on se connaît par la voix, par la respiration,
par une noire tendresse des bras ;
on se connaît lentement,
comme si on ne s’était jamais rencontré,
ni échangé les mots étranges d’un adieu;
on se connaît par le désespoir de l’ignorance,
qui aux uns et aux autres dérobe le sentiment,
les laissant livrés à la sécheresse d’un reflet.
(Nuno Jùdice)
Recueil: Un chant dans l’épaisseur du temps suivi de méditation sur des ruines
Traduction: Michel Chandeigne
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 5 octobre 2020

Sécheresse
Les sacs sont légers, les chèvres sont sèches;
vient un pauvre, il s’assoit sur les talons,
on n’en a nul souci, qu’il meure de faim s’il le veut!
La sécheresse pèse sur le pays comme le mont Oûdan;
elle se lèche les lèvres de satisfaction, elle ne recule pas d’un pas;
elle veut nous ôter jusqu’à nos voiles de visage
et nos pantalons, et nous empêcher d’aller aux réunions galantes.
Les chamelles et les chamelons d’un an sont arrêtés et retenus aux lieux où ils sont, tant ils sont épuisés;
Les chameaux s’arrêtent en plein désert sans pouvoir avancer, de faiblesse;
qu’arrivera-t-il, à plus forte raison, aux petits des vieilles chèvres
qui à grand-peine déplient leurs articulations pour marcher?
(Khamîd ägg Äfiser)
Chants touaregs, recueillis et traduits par Charles de Foucauld, Albin Michel,1997.
Recueil: 120 nuances d’Afrique
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted in poésie | Tagué: (Khamîd ägg Äfiser), articulation, avancer, à grand-peine, épuiser, ôter, chamelle, chamelon, chèvre, déplier, désert, empêcher, faiblesse, faim, galant, lèvres, léger, lieux, marcher, mourir, pantalon, pauvre, pays, peser, pouvoir, réunion, reculer, retenir, s'arrêter, s'asseoir, sac, satisfaction, sécheresse, se lécher, sec, souci, visage, voile, vouloir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 décembre 2019

SÉCHERESSE
Deux bonzes japonais font tinter leurs clochettes
Et de la canicule égrènent la chanson.
Chacun porte un lotus à sa robe accroché
Afin de conjurer la mauvaise moisson.
Deux curés en soutane noire prient en choeur,
Agenouillés devant de pieuses images :
Jésus que tout le sang qui coule de ton coeur
Au-dessus du pays se transforme en nuage.
Deux rabbins sont blottis au profond de leur être
Et pleurent en priant la résurrection :
Ô Toi qu’ils ont trouvé, que nos lointains ancêtres
Plaident pour nous Ta grâce et Ta compassion.
Tandis que tout là-haut le visage solaire
Scintille – ardent buisson dans l’azur embrasé,
Et que deux arbrisseaux, la bouche grande ouverte
Semblent, à l’agonie, attendre la rosée.
(Jacob-Zvi Sharguel)
Recueil: Anthologie de la poésie yiddish Le miroir d’un peuple
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Jacob-Zvi Sharguel), accrocher, agenouillé, agonie, ancêtre, arbrisseau, ardent, attendre, au-dessus, azur, égrener, être, blotti, bonze, bouche, buisson, canicule, chanson, choeur, clochette, coeur, compassion, conjurer, couler, curé, embraser, grâce, image, japonais, Jésus, là-haut, lointain, lotus, mauvais, moisson, noir, nuage, ouvert, pays, pieux, plaider, pleurer, porter, prier, profond, rabbin, résurrection, robe, rosée, sang, sécheresse, scintiller, se transformer, sembler, solaire, soutane, tinter, trouver, visage | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 14 octobre 2019

Illustration: Karen Lamonte
RETOUR
Les choses brodent l’ample monotonie des absences
Cette heure est une coquille pâle
L’obscur azur des profondeurs s’est fracturé
Cette heure est un manteau de sécheresse
(Giuseppe Ungaretti)
Recueil: Vie d’un homme Poésie 1914-1970
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 28 septembre 2019
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Posted by arbrealettres sur 9 août 2018

NOM CACHÉ
Le véritable Nom n’est pas celui qui dore les portiques,
illustre les actes; ni que le peuple mâche de dépit;
Le véritable Nom n’est point lu dans le Palais même, ni aux
jardins ni aux grottes, mais demeure caché par les eaux
sous la voûte de l’aqueduc où je m’abreuve.
Seulement dans la très grande sécheresse, quand l’hiver crépite
sans flux, quand les sources, basses à l’extrême, s’encoquillent dans leurs glaces,
Quand le vide est au coeur du souterrain et dans le souterrain
du coeur, — où le sang même ne roule plus, — sous la
voûte alors accessible se peut recueillir le Nom.
Mais fondent les eaux dures, déborde la vie, vienne le torrent
dévastateur plutôt que la Connaissance!
(Victor Segalen)
Illustration: William Blake
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Posted in poésie | Tagué: (Victor Segalen), abreuver, acte, aqueduc, caché, coeur, connaissance, déborder, dépit, dévastateur, dorer, grotte, hiver, illustrer, jardin, mâcher, nom, palais, peuple, portique, sang, sécheresse, torrent, vide, voûte | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 juillet 2018

Illustration
LA SÉCHERESSE
La sécheresse dans ma tête est si grande
que je dois prendre garde
de ne pas mettre le feu
à la mémoire.
(Ewa Lipska)
Recueil: Moi ailleurs l’écharde
Traduction: Isabelle Macor-Filarska et Irena Gudaniec-Barbier
Editions: Grèges
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Posted by arbrealettres sur 12 juin 2018
Le Village
Telle une pleine potée de patates,
Lentement fume dans la sage
Et tiède soirée du village
Une foison d’ardoises écarlates.
Faisant alors un signe au paysage,
Espoir, une svelte fumée
S’attarde dans la cheminée,
Puis pour monter, dans le doute s’engage.
L’acacia, l’ombre va l’accueillir,
Et son menu sein ferme tremble.
Le petit arbre exhale ensemble
Air et papillon, un petit soupir.
Et cependant que me couvre, m’entoure
Le buisson de mélancolie,
Tombent les abois dans l’oubli
Sur de grands pays de velours.
Péniblement, les femmes, tortillées,
Déjà vont allumer la lampe.
Ame opprimée, la flamme rampe,
Tandis qu’au ciel elle veut s’élancer.
Et tout s’éteint. La lune maternelle
Baigne le pré dans son halo.
Là, une branche de sureau
Vers la clarté tend sa main fraternelle.
De l’éternel bonheur la source mouille
D’une simple tuile un haillon,
Et bouddahs d’émeraude sont
Dans la fraîche pelouse les grenouilles.
De sabre au clair, l’avoine de naguère
A courbé aujourd’hui son front,
Et murs en ruine seront
Bientôt sa gloire et sa force d’hier.
Là règne le silence. On y perçoit
Peut-être une voix cristalline.
Sans bien l’entendre on la devine.
Seul maintenant le silence en fait foi.
Ce qu’il comprend, l’esprit, quand il s’éclaire,
Emergeant seule de la nuit,
C’est cette parole d’ici,
De la charrue, de la bêche de fer.
Ces mots sont aussi ceux du paysan :
Au soleil, au sol, à la pluie.
Ces mots sont les miens aujourd’hui.
Le temps soigneux sera leur confident.
Ces mots sont là, comme pour un sourire
Au nourrisson; la flatterie
A un cheval: tout ce qu’ici
Contient le pur, le grave pour le dire.
Dans le sommeil le village est plongé.
Des rêves angoissés voltigent,
Qui frôlent de l’herbe la tige
Où l’ombre somnolente est engagée.
Dorment les fouets, les bottes, les couteaux,
Les cieux, les prés, les grands, les sages
Espaces entre les feuillages
Et les nervures fines des rameaux.
Le rude paysan, dans son sommeil,
Peu à peu devient sécheresse
Et tel un chagrin qui lui blesse
Le cœur, là-haut je suis assis, je veille.
(Attila Jozsef)
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Posted in poésie | Tagué: (Attila Jozsef), acacia, angoisse, ardoise, assis, blesser, botte, chagrin, cheval, cieux, coeur, couteaux, doute, exhaler, fouet, fumée, gloire, grave, mélancolie, patate, paysan, pluie, potée, pré, pur, rameaux, ruine, sage, sécheresse, signe, sommeil, somnolente, sourire, tortillé, veiller, village, voltiger | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 mars 2018
durées
de l’angoisse à long rythme
quand hommes et bêtes
restaient à l’affût
de la sécheresse ou des torrents bordés d’acacias
l’enfant de la ruelle
ne sait plus rien
tente seulement dans la seconde
de saisir le regard de qui voudra
acheter l’une de ses cigarettes
(Hédi Kaddour)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Hédi Kaddour), acacia, acheter, affût, angoisse, bête, cigarette, durée, homme, regard, rien, ruelle, rythme, saisir, savoir, sécheresse | 2 Comments »