Posts Tagged ‘s’égréner’
Posted by arbrealettres sur 3 décembre 2020

CLAIR DE LUNE
La lune bleuit le jardin et, dans l’ombre, Zeineh rêve.
Elle est accroupie tout au bord du ruisseau limpide,
un jasmin aux lèvres, l’âme resplendissante d’amour.
Chaque battement de son cœur scande le nom du bien-aimé
et la chanson de l’eau le lui répète.
Zeineh sourit ; la fleur de jasmin palpite.
L’heure s’écoule. Le jardin bleuit davantage.
La lune a quitté le palmier dentelé et glisse derrière la colline ;
un rossignol prélude ; ses notes énamourées s’égrènent une à une dans la nuit écouteuse.
Zeineh lève le visage et rit.
Mais la fleur de jasmin s’est échappée de ses lèvres.
Elle est recueillie par le ruisseau où ne se mire plus la lune.
Zeineh tressaille. Son regard cherche les pétales tombés au fil du courant.
Mais le courant a emporté la fleur de jasmin et, là-bas,
la grenouille mélancolique semble pleurer une joie évanouie.
La fleur de jasmin est loin ; elle parfume l’eau fuyante.
Dans le cœur de Zeineh plus rien, que le souvenir du parfum.
(Anonyme)
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Posted in poésie | Tagué: (anonyme), amour, âme, écouteur, énamouré, évanoui, battement, bien-aimé, bleuir, chanson, chercher, clair de lune, coeur, colline, courant, davantage, dentelé, derrière, eau, emporter, fil, fuir, glisser, grenouille, heure, jardin, jasmin, joie, lèvres, lever, loin, lune, mélancolique, nom, note, nuit, ombre, palmier, palpiter, parfum, parfumer, pétale, pleurer, préluder, quitter, répéter, rêver, recueillir, regarder, resplendir, rire, rossignol, ruisseau, s'échapper, s'écouler, s'égréner, scander, se mirer, sembler, sourire, souvenir, tomber, tressailler, visage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 juillet 2020
toi mon parcours parmi tours et tours
où tous ensemble les dieux s’inversent
en encensoir de fourmillement
là mon destin qui triste s’égrène
par-dessus les convives couronnes
volèrent et la fête des dieux
fit s’envoler flambeurs d’anémones
s’environnant de lierre et genêts
(Bernard Manciet)
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Posted in poésie | Tagué: (Bernard Manciet), anémone, convive, couronné, destin, Dieu, encensoir, ensemble, fête, fourmillement, genêt, lierre, parcours, s'égréner, s'inverser, tour, triste, voler | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 novembre 2018

Illustration: Lionel Valot
MORT, JE M’ÉGRÈNERAI EN TOI…
À Lilian
Mort, je m’égrènerai en toi
Et non pas seulement mon corps
Mais aussi mes bonnes mes mauvaises pensées
Tous les chemins que j’emprunterai revivront en Toi.
Je veillerai dans ta chair, pour l’émouvoir
Et ton esprit recevra le mien comme un vent —
Tu ne cesseras de m’écouter —
Enseveli en Toi, pour que Tu me chantes…
(Pierre Minet)
Recueil: Les poètes du Grand Jeu
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Pierre Minet), écouter, émouvoir, bon, cesser, chair, chanter, chemin, corps, emprunter, ensevelir, esprit, mauvais, mort, pensée, recevoir, revivre, s'égréner, veiller, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 14 mai 2018

Illustration: Danny Quirk
Peau d’âne
Peau d’âne, peau d’homme,
et l’indécente éternité qui se moque
de la lumière décrite
au bout du chemin, n’est-elle que chimère
ou ce sablier trompeur où s’égrène le temps ?
Voici que déjà les saisons nous meurtrissent
à vitesse moderée et que l’hiver revient ;
et voici les rides, sillons de nos printemps.
N’ est-il pas de secret bourgeon sur l’ arbre
vieilli ?
La chute des mots, crépuscule des dieux
le silence, à peine l’obscurité,
la mort est cette pluie qui tombe
simplement
et ne guérit plus.
(Claudine Helft)
Recueil: Une indécente éternité
Traduction:
Editions: De la Différence
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Posted in poésie | Tagué: (Claudine Helft), arbre, âne, éternité, bout, chemin, chimère, chute, crépuscule, décrire, Dieu, guérir, hiver, homme, indécent, lumière, meurtrir, mort, mot, obscurité, peau, pluie, printemps, revenir, ride, s'égréner, sablier, saison, se moquer, silence, sillon, simplement, temps, tomber, trompeur, vieillir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 janvier 2018

AVÈNEMENT
Un souffle d’éternité
Investit nos paroles
Tandis que l’homme se hâte
De vivre et de mourir
Brève parade des saisons
Flux et reflux des ombres
Précarité du chant
Nos mots chancellent
Nos raisons s’égrènent
Nos sentiers s’épuisent
Nos rêves en sourdine
Récusent l’horizon
Nous cédons
Aux gouffres impassibles
En exil d’espérance
Nous rayons l’avenir
Pourtant
Ni corps Ni coeurs
N’ont dévoilé leurs arcanes
Un monde en germe
Nous invite
A d’autres semailles
D’autres labours
D’autres récits.
(Andrée Chedid)
Recueil: Par-delà les mots
Traduction:
Editions: Flammarion
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Andrée Chédid), arcane, avènement, avenir, éternité, bref, céder, chanceler, chant, coeur, corps, dévoiler, espérance, exil, flux, germe, gouffre, homme, horizon, impassible, investir, inviter, labour, monde, mot, mourir, ombre, parade, parole, précarité, raison, rayer, récit, récuser, rêve, reflux, s'égréner, s'épuiser, saison, se hâter, semailles, sentier, souffle, sourdine, vivre | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 novembre 2017

Que j’aime au fond des bois…
Que j’aime au fond des bois la plainte souterraine,
Fuyant sous le gravier, d’une source captive!
L’anneau de fer verdit au pavé qui le rive
Parmi l’amas des glands, des cornes et des faînes.
Partout la mousse étend autour de la fontaine
Son velours moite; à peine, amoureuse et pensive,
Murmure obscurément, à travers la bourdaine
Et le houx, l’eau suintant aux glèbes de la rive.
Mon coeur est cette source en pleurs au fond des bois,
Qu’entoure le silence et voile le mystère,
Que nul rayon ne frôle, où nul oiseau ne boit;
Mais vers la sombre dalle approche et penche-toi,
Ecoute pour toi seul du flot crépusculaire
La chanson s’égrener comme un divin rosaire!
(Marie Dauguet)
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Posted in poésie | Tagué: (Marie Dauguet), aimer, amas, amoureux, anneau, approcher, écouter, boire, bois, captif, chanson, coeur, corne, crépusculaire, dalle, divin, eau, en pleurs, entourer, faîne, fer, flot, fontaine, frôler, fuir, gland, gravier, houx, moite, mousse, murmurer, mystère, oiseau, pavé, pensif, plainte, rayon, river, rosaire, s'égréner, se pencher, seul, silence, sombre, source, souterrain, suinter, velours, verdir, voiler | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 juin 2017

Tout près de là,
Dans l’univers,
Ni toi, ni moi,
Ne sommes nés,
Et se peut-il
Que sur ce coin de terre,
Notre vie, par ma voix,
S’égrène au passé.
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Posted in poésie | Tagué: (Lucie Albertini), coin, moi, né, passé, près, s'égréner, toi, vie, voix | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 15 septembre 2016

SEREIN
L’été a tout brulé.
Mais que revienne un doigt d’ombre,
Le coquelicot retrouve son sang,
Et la voix qui s’égrène de la lune
Propage les roseaux.
Meurent la peur et la pitié.
(Giuseppe Ungaretti)
Illustration: Josette Mercier
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Posted in poésie | Tagué: (Giuseppe Ungaretti), été, brûlé, coquelicot, doigt, lune, ombre, propager, roseaux, s'égréner, sang, serein, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 avril 2016

Goutte à goutte
Si loin si profond dans la terre
L’eau primitive solitaire
Dans le noir éternel attend
La goutte suintant de la roche
Où la stalactite s’accroche
Enfermant un infime instant
Du temps.
Au plus profond de l’âme obscure
Sur la secrète meurtrissure
Qui lente se creuse et s’étend
Dans le silence en moi j’écoute
Jour à jour s’égrener les gouttes
De l’eau de ma vie où j’entends
Le temps.
(Jacques Charpentreau)
découvert ici chez laboucheaoreilles
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Jacques Charpentreau), attendre, âme, écouter, éternel, eau, goutte à goutte, instant, lente, obscur, primitive, profond, roche, s'accrocher, s'égréner, secrète, soir, solitaire, stalactite, suinter, temps, terre, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 février 2016

L’HORLOGE
Au centre d’un pignon dans la cour taciturne,
Un cadran blasonnait la tristesse des murs
Et les Heures tombaient, à coups rythmés et sûrs,
Comme des gouttes d’eau qui tomberaient d’une urne.
Comme des gouttes d’eau, s’égrenant par instant
Sur un homme perdu dans une grotte obscure.
Pleurs du rocher qui font une humide piqûre
Et par une douleur marquent le cours du Temps.
Et toujours et toujours, au printemps, en automne,
A l’heure où tout s’éveille, à l’heure où tout se tait,
On entendait la voix du cadran qui chantait,
Inoubliablement plaintive et monotone.
Les sons tristes, épars, dans le silence noir
Semblaient répercutés au fond de cette cloche :
Appels de cor pleurant au loin sur une roche
Et bruits intermittents des forges dans le soir.
Et toujours et toujours dans la calme demeure
L’horloge diligente éparpillait son chant
Et les aiguilles d’or, se fuyant, se cherchant,
Semblaient s’ouvrir en croix surie tombeau de l’Heure !
Impassible cadran où tout le long du jour
Dans son arène vide allaient tourner nos rêves,
Cependant que la cloche en quelques notes brèves
Parlait de l’heure enfuie aux échos de la cour !
(Georges Rodenbach)
Illustration: Laetitia Méral
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Posted in poésie | Tagué: (Georges Rodenbach), automne, écho, éparpiller, cadran, chant, cloche, cour, douleur, goutte, grotte, heure, horloge, impassible, note, parler, pignon, piqûre, printemps, rêve, s'égréner, silence, son, taciturne, tourner, triste, tristesse, urne | Leave a Comment »