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Poésie

Posts Tagged ‘seigneur’

Un double me précède (Jacques Dupin)

Posted by arbrealettres sur 23 mars 2023


portrait-dorian-gray-oscar-wilde

un double me précède
serviteur, seigneur
arrogant

(Jacques Dupin)

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« LE PENSEUR » DE RODIN (Gabriela Mistral)

Posted by arbrealettres sur 26 février 2023



Illustration: Auguste Rodin
    
« LE PENSEUR » DE RODIN

Son menton sur sa main rude,
le Penseur se souvient qu’il est chair vouée à la fosse,
chair de fatalité, nue en face du destin,
chair qui hait la mort, qui a frémi de beauté,
frémi d’amour, tout le long de son ardent printemps
et maintenant, à son automne, sent l’envahir le flot de la vérité et de la tristesse.
Sur son front passe le « il faut mourir »
du bronze, lorsque la nuit tombe.

L’angoisse sillonne ses muscles tendus,
chaque creux de sa chair s’emplit de terreur;
il se fend, telle feuille d’automne, à la voix du Seigneur
qui l’appelle dans le bronze… Et il n’y a pas d’arbre tordu,
sur la plaine au feu du soleil, pas de lion blessé,
crispés comme cet homme qui médite sur la mort.

(Gabriela Mistral)

Recueil: Poèmes choisis Prix Nobel de littérature 1945
Editions: Rombaldi

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Verbe (Patrick Bertrand)

Posted by arbrealettres sur 20 février 2023



Illustration: Serge Ceccarelli
    
Verbe

Chat touille
Ses petits rires
Dans un grand sac
De bonne humeur.
Chat cale
Sur son problème
De grain de sable
Dans le désert.
Chat pèle
Son orange,
Un sucre d’orge
Du Seigneur.
Chat leurre
Le soleil,
Chat est le prince
De la nuit.

(Patrick Bertrand)

 

Recueil: Silence la queue du chat balance
Traduction:
Editions: Actes Sud

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Entre vos mains, ma gente dame (Dante)

Posted by arbrealettres sur 18 février 2023



Illustration: Oleg Zhivetin 
    
Entre vos mains, ma gente dame,
je remets cet esprit qui se meurt :
il s’en va si dolent qu’Amour le regarde
avec pitié quand il le congédie.
Vous l’avez lié à sa domination
si bien qu’il n’a plus aucune force
pour l’invoquer sinon pour dire : « Seigneur,
tout ce que tu veux de moi, je le veux. »

Je sais que tout tort vous déplaît :
aussi la mort, que je n’ai pas méritée,
entre bien plus amère en mon coeur.
Ma douce dame, tant que je suis en vie,
afin que je meure en paix et consolé,
pour mes yeux daignez ne pas être avare.

***

Ne le man vostre, gentil donna mia,
raccomando lo spirito che more :
e’ se ne va si dolente ch’Amore
lo mira con pietà, che ‘l manda via.
Voi lo legaste a la sua signoria,
sí che non ebbe poi alcun valore
di poter lui chiamar se non : « Signore,
qualunque vuoi di me, quel vo’ che sia. »

Io so che a voi ogni torto dispiace :
però la morte, che non ho servita,
molto più m’entra ne lo core amara.
Gentil mia donna, mentre ho de la vita,
per tal ch’io mora consolato in pace,
vi piaccia agli occhi miei non esser cara.

(Dante)

 

Recueil: Rimes
Traduction: Jacqueline Risset
Editions: Flammarion

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SUR L’AIR D’UN BODDHISATVA D’AILLEURS (Li Yù)

Posted by arbrealettres sur 20 janvier 2023



Illustration: Dai Dunbang
    
SUR L’AIR D’UN BODDHISATVA D’AILLEURS

Sous des étincelles d’astres, par la lune assombrie,
enveloppée de brume légère,
C’est là une belle nuit pour vous rejoindre, mon Seigneur,
Chaussettes retirées pour gravir les marches parfumées,
Tenant à la main mes escarpins cousus d’or.

Du côté sud de la salle aux peintures vous voici ;
Là, une fois contre vous blottie toute tremblante :
Votre servante s’est donné du mal pour s’échapper,
S’il vous plait, laissez-vous bien aller à la tendresse.

***

(Li Yù) (937 – 978)

 

Recueil: Quand mon âme vagabonde en ces anciens royaumes Poèmes Song illustrés par Dai Dunbang
Traduction: du Chinois par Bertrand Goujard
Editions: De la Cerise

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Suppliques (Badawi al-Jabal)

Posted by arbrealettres sur 17 janvier 2023




    
Suppliques
(extrait)

Comme j’ai foi en sa bonté,
entre Dieu et moi il y a une Porte.
Je m’y réfugie toujours,
les divans et les lieux me connaissent.

Seigneur, ta Porte ne repousse pas
ceux qui s’y protègent,
Voile est sur elle.

Sa clé dans mes mains est Certitude,
le doute ne l’effleure pas.

Et si l’on me questionne sur mes péchés,
mes larmes sont la réponse.

Elles en sont le Livre, dans ma main droite
lorsque je la tends à ta miséricorde.

(Badawi al-Jabal)

***

 

Recueil: Poésie Syrienne contemporaine
Traduction:de l’Arabe par Saleh Diab
Editions: Le Castor Astral

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Sourate des paisibles (Khayr al-Din al-Asadi)

Posted by arbrealettres sur 17 janvier 2023




    
Sourate des paisibles
(extrait)

Je suis descendu sur ce terrain de jeu
et me suis retrouvé étranger et seul.
Ô Seigneur ! Où sont-ils ceux qui se passionnent
pour la dignité et le bel-agir ?

le déluge s’est déversé, le déluge des épreuves,
ses torrents ont emporté ma maison
excepté le château de mes rêves
chargé de l’auréole des enchantements

je suis sorti de ma peau comme le serpent,
puis j’ai regardé et voici que je suis Lui

j’ai accepté mon isolement
tel le compas qui tourne
sur sa circonférence,
mais le sort me fera à la fin
centre du cercle

la vie n’est que ruines,
rien qu’une poignée de vent,
alors relève tes pans
là où tu vas

(Khayr al-Din al-Asadi)

 

Recueil: Poésie Syrienne contemporaine
Traduction:de l’Arabe par Saleh Diab
Editions: Le Castor Astral

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L’esprit des nuées (Anonyme)

Posted by arbrealettres sur 5 décembre 2022



Illustration: Shan Sa
    
L’esprit des nuées

Je baigne mon corps dans l’eau d’orchidée
Et mille parfums se mêlent à mes cheveux.
Je passe des robes colorées à la trame fleurie.
L’esprit des nuées tourne et virevolte.
Il s’équilibre enfin.
Radieux et souverain dans sa gloire éternelle,
Il vient se délasser dans le temple de Longue Vie.
Le soleil et la lune ornent son éclat.
Son char est attelé d’un dragon.
Sa main divine est ferme sur les rênes.
Il vagabonde dans l’ampleur du ciel.
À peine descendu, le voilà déjà qui s’envole jusqu’aux nuages.
Ses yeux limpides embrassent le Nord et les régions des quatre mers.
Quelle contrée n’a-t-il pas encore visitée ?
Je pense à vous beau seigneur en soupirant.
Grave est ce coeur que vous seul savez affliger.

(Anonyme)

Le Recueil des chants du Sud (Chuci)
(IV III siècles : période des Royaumes combattants)

Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel

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Depuis que vous êtes parti (Zhang Jiu-ling)

Posted by arbrealettres sur 26 juin 2022



Illustration: Goyō Hashiguchi
    
Depuis que vous êtes parti

Depuis que vous êtes parti seigneur
A l’ouvrage je n’ai plus le coeur
Mon être à la pleine lune est pareil
Dont nuit après nuit décroît l’éclat

(Zhang Jiu-ling)

 

Recueil: L’Ecriture poétique chinoise
Traduction: François Cheng
Editions: du Seuil

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Le Pèlerin chérubinique (extraits) (Angelus Silesius)

Posted by arbrealettres sur 9 avril 2022




    
Le Pèlerin chérubinique (extraits)

Homme, tu es un charbon,
Dieu est ton feu et ta lumière ;
tu es noir, obscur, froid,
si tu ne reposes pas en Lui.

La lumière est le vêtement du Seigneur ;
si même tu perds la lumière,
sache que tu n’as pas encore perdu Dieu même.

Dieu demeure dans une lumière où nulle voie ne mène :
qui ne devient pas elle,
ne le verra jamais de toute éternité.

Dieu est la vraie lumière, le reste n’est qu’éclat,
si tu ne l’as pas, Lui, la lumière des lumières.
L’esprit qui se dirige vers Dieu en tout temps
conçoit sans cesse en lui-même la lumière éternelle.

(Angelus Silesius)

Recueil: Les poètes de Dieu (Pierre Haïat)
Editions: Philippe Lebaud

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