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Poésie

Posts Tagged ‘s’enrichir’

La moisson sera belle (Tao Yuan Ming)

Posted by arbrealettres sur 9 novembre 2021




La moisson sera belle. La terre s’enrichit.
Pourvu qu’il ne gèle pas
que le gel ne tue pas
tout, laissant broussaille morte.

Sur le versant sud j’ai planté des haricots.
Il y a beaucoup de mauvaises herbes.
Les semis sont maigres.
Je me lève tôt pour aller bêcher,
Quand je reviens avec ma bêche,
je porte aussi le clair de lune
sur mon épaule.
Le sentier est étroit
hautes les fleurs sauvages et l’herbe.
Mes habits sont trempés de rosée.
Ça m’est égal,
si rien ne vient troubler ma paix.

(Tao Yuan Ming)

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LE RETOUR À LA CAMPAGNE (Tao Yuan Ming)

Posted by arbrealettres sur 7 février 2020




    
LE RETOUR À LA CAMPAGNE

Jeune je n’aimais pas la vie agitée.
J’ai grandi dans l’amitié des montagnes
C’était une erreur d’entrer dans le monde.
J’ai perdu treize ans de ma seule vie.
L’oiseau en cage songe aux forêts d’antan,
le poisson du bassin à l’ancienne rivière.
Ainsi je suis retourné vivre dans le midi.
Je bêche mon jardin, je cultive mes champs.
J’ai peu de terre, dix mous à peine.
Ma maison est petite. Un orme et un saule
me font de l’ombre. J’ai des pêchers et des
abricotiers en face de la maison. Au loin
il y a les maisons des paysans. Je vois fumer
leurs cheminées dans le ciel calme. Un chien
aboie. Perché sur un mûrier, un coq chante.
Le silence habite chez moi. J’ai de l’espace.
J’ai du temps. Si longtemps j’ai vécu
en cage. Me voilà rendu à moi-même.

Il n’arrive pas grand-chose chez nous.
Il passe peu de voitures sur le chemin.
Pendant le jour les portes restent closes.
Dans la maison calme les désirs se calment.
Quelquefois je rencontre un voisin sur la route.
On parle peu. La récolte de chanvre sera bonne.
Il y aura cette année beaucoup de mûriers.
La moisson sera belle. La terre s’enrichit.
Pourvu qu’il ne gèle pas, que le gel ne tue pas
tout, laissant seulement broussaille morte.

Je me lève tôt pour aller bêcher,
Quand je reviens avec ma bêche, je porte aussi le clair de lune
sur mon épaule.
Le sentier est étroit, hautes les fleurs sauvages et l’herbe.
Mes habits sont trempés de rosée. Ça m’est égal,
si rien ne vient troubler ma paix.
Sur le versant sud j’ai planté des haricots.
Il y a beaucoup de mauvaises herbes. Les semis sont maigres.

(Tao Yuan Ming)

 

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Desiderata (Max Ehrmann)

Posted by arbrealettres sur 2 janvier 2019




    
Desiderata

Reste calme au milieu du bruit et de l’impatience
et souviens-toi de la paix qui découle du silence.

Autant que tu le peux, mais sans te renier,
sois en bons termes avec tout le monde.
Dis ce que tu penses, clairement, simplement;
et écoute les autres,
même les sots et les ignorants;
eux aussi ont quelque chose à dire.

Evite les gens grossiers et violents;
ils ne sont que tourments pour l’esprit.

Si tu te compares aux autres,
tu risques de devenir vaniteux ou amer,
il y aura toujours quelqu’un de plus grand ou de plus petit que toi.
Sois fier de ce que tu as fait et de ce que tu veux faire.
Aime ton métier, même s’il est humble;
c’est un bien précieux en notre époque trouble.

Sois prudent dans tes affaires,
car on pourrait te jouer de vilains tours.
Mais que ceci ne te rende pas aveugle à ce qu’il y a de beau;
bien des gens luttent pour un idéal et,
partout sur la Terre, on fait preuve de courage.

Sois toi-même, surtout dans tes affections.
Fuis par-dessus tout le cynisme en amour,
car il persiste même après avoir desséché ton cœur et désenchanté ton âme.

Permets-toi de t’enrichir de l’expérience des ans,
te défaisant progressivement de tes puérilités.
Affermis-toi pour faire face aux malheurs de la vie.
Mais ne te détruis pas par une imagination maladive;
bien des peurs prennent naissance dans la fatigue et la solitude.

Malgré la saine discipline qui s’impose,
sois bon envers toi-même.
Tu es un enfant de l’univers,
tout comme les arbres et les étoiles:
tu as le droit d’être ici.
Et même si cela n’est pas clair en toi,
sois assuré que tout se passe dans l’univers selon ses règles propres.

Par conséquent, sois en paix avec ton Dieu,
quelle que soit en toi son image.
Et par-delà tes peines et tes aspirations,
au milieu de la confusion de la vie,
sois en paix avec ton âme.

Dis-toi qu’en dépit de ses faussetés, de ses ingratitudes, de ses rêves brisés,
le monde est tout de même merveilleux.
Répands la bonne humeur. Et tâche d’être heureux.

***

Desiderata

Go placidly amid the noise and haste,
and remember what peace there may be in silence.
As far as possible without surrender
be on good terms with all persons.
Speak your truth quietly and clearly;
and listen to others,
even the dull and the ignorant;
they too have their story.

Avoid loud and aggressive persons,
they are vexations to the spirit.
If you compare yourself with others,
you may become vain and bitter;
for always there will be greater and lesser persons than yourself.
Enjoy your achievements as well as your plans.

Keep interested in your own career, however humble;
it is a real possession in the changing fortunes of time.
Exercise caution in your business affairs;
for the world is full of trickery.
But let this not blind you to what virtue there is;
many persons strive for high ideals;
and everywhere life is full of heroism.

Be yourself.
Especially, do not feign affection.
Neither be cynical about love;
for in the face of all aridity and disenchantment
it is as perennial as the grass.

Take kindly the counsel of the years,
gracefully surrendering the things of youth.
Nurture strength of spirit to shield you in sudden misfortune.
But do not distress yourself with dark imaginings.
Many fears are born of fatigue and loneliness.
Beyond a wholesome discipline,
be gentle with yourself.

You are a child of the universe,
no less than the trees and the stars;
you have a right to be here.
And whether or not it is clear to you,
no doubt the universe is unfolding as it should.

Therefore be at peace with God,
whatever you conceive Him to be,
and whatever your labors and aspirations,
in the noisy confusion of life keep peace with your soul.

With all its sham, drudgery, and broken dreams,
it is still a beautiful world.
Be cheerful.
Strive to be happy.

(Max Ehrmann)

 

Recueil: Desiderata of Happiness
Traduction: Hubert Claes
Editions:

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Un port est un séjour charmant (Charles Baudelaire)

Posted by arbrealettres sur 19 novembre 2018



Un port est un séjour charmant
pour une âme fatiguée des luttes de la vie.
L’ampleur du ciel,
l’architecture mobile des nuages,
les colorations changeantes de la mer,
le scintillement des phares,
sont un prisme merveilleusement propre
à amuser les yeux sans jamais les lasser.
Les formes élancées des navires, au gréement compliqué,
auxquels la houle imprime des oscillations harmonieuses,
servent à entretenir dans l’âme le goût du rythme et de la beauté.
Et puis, surtout, il y a une sorte de plaisir mystérieux et aristocratique
pour celui qui n’a plus ni curiosité ni ambition, à contempler,
couché dans le belvédère ou accoudé sur le môle,
tous ces mouvements de ceux qui partent et de ceux qui reviennent,
de ceux qui ont encore la force de vouloir, le désir de voyager ou de s’enrichir.

(Charles Baudelaire)

 

 

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Traverse (Gilles de Obaldia)

Posted by arbrealettres sur 7 juillet 2018



Bruno Walpoth -1 [1280x768]

 

Traverse

Traverse, s’il le faut, le pays de ta désolation intérieure
En acceptant d’aller voir cette désolation,
Tu t’enrichis et tu peux croître

En repoussant tout ce qui t’est inconfortable,
tu deviens un illusionniste ingénieux
et ta souffrance s’accroît

Enfonce-toi lentement dans la méditation

Bientôt, tu n’auras plus pied,
et tu seras à nouveau cet amoureux de l’intérieur,
captif et capteur, passé au crible des proximités

(Gilles de Obaldia)

Découvert chez la boucheaoreilles ici
Illustration: Bruno Walpoth

 

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Agir et penser comme un chat (2) (Stéphane Garnier)

Posted by arbrealettres sur 5 avril 2018




Illustration: ArbreaPhotos
    
Les chats, les femmes et les grands criminels
ont ceci de commun,
ils représentent un idéal inaccessible
et une capacité à s’aimer soi-même
qui nous les rend attirants.

(Sigmund Freud)

Il n’y a pas de chat ordinaire.

(Sidonie-Gabrielle Colette)

A fréquenter les chats,
on ne risque que de s’enrichir.

(Sidonie-Gabrielle Colette)

Comme quiconque les a un tant soit peu fréquentés le sait bien,
les chats font preuve d’une patience infinie
envers les limites de l’esprit humain.

(Cleveland Amory)

Les chats savent très bien qui les aime
et qui ne les aime pas, mais s’en soucient trop peu
pour y remédier.

(Winifred Carrière)

Conquérir l’amitié d’un chat est chose difficile.
C’est une bête philosophique, rangée, tranquille, tenant à ses habitudes,
amie de l’ordre et de la propreté,
et qui ne place pas ses affections à l’étourdie:
il veut bien être votre ami,
si vous en êtes digne,
mais non pas votre esclave

(Théophile Gautier)

La différence entre un chien et un chat.

Le chien pense: ils me nourrissent,
ils me protègent,
ils doivent être des dieux.

Le chat pense: ils me nourrissent,
ils me protègent,
je dois être dieu.

(Ira Lewis)

Les chats sont malins
et conscients de l’être.

(Tomi Ungerer)

Les chiens ont des maîtres,
les chats ont des serviteurs.

(Dave Barry)

De tous les animaux,
seul le chat atteint
une vie contemplative.

(Andrew Lang)

 

Auteur: Stéphane Garnier
Recueil: Agir et Penser comme un Chat
Editions: De l’Opportun

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Qui vit de vie (François Cheng)

Posted by arbrealettres sur 24 février 2018


Qui accueille s’enrichit
Qui exclut s’appauvrit

Qui élève s’élève
Qui abaisse s’abaisse

Qui oublie se délie
Qui se souvient advient

Qui vit de mort périt
Qui vit de vie sur-vit

(François Cheng)

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Post-scriptum poétique (Katerina Anghelàki-Rooke)

Posted by arbrealettres sur 29 janvier 2018



Post-scriptum poétique

Les poèmes ne peuvent plus
être beaux
puisque la vérité s’est enlaidie.
Désormais l’expérience
est le seul corps des poèmes
et tandis que s’enrichit l’expérience
elle nourrit le poème et sans doute lui donne force.
J’ai mal aux genoux je ne peux plus
m’agenouiller devant la Poésie,
je ne peux lui offrir
que l’expérience et les blessures.
Les adjectifs sont défraîchis —
seuls mes fantasmes
peuvent désormais orner ma poésie.
Mais je la servirai toujours
tant qu’elle voudra de moi bien sûr
car elle seule me permet d’oublier un peu
l’horizon bouché de mon avenir.

***

Poetic Postscript

Poems cannot be beautiful
anymore, because truth
has turned ugly.
Experience is now
the only body of poems
and the richer the experience
the better the poem is nourished
and the stronger it grows.
My knees ache
I am unable to fall on them
to worship poetry;
the wounds of my experience
is all I have to offer.
The adjectives withered;
only with my fantasies
I can decorate poetry now.
But I shall always serve her
-for as long as she wants me-
because only poetry can make me
forget for a while
the closed horizon of my future.

(Katerina Anghelàki-Rooke)

Découvert ici: https://schabrieres.wordpress.com/

 

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Cette nuit (Omar Khayam)

Posted by arbrealettres sur 1 avril 2017



Cette nuit, je boirai d’une large amphore,
je m’enrichirai de mainte de coupe de vin,
je divorcerai d’avec la raison et la religion
et me fiancerai à la fille de la vigne.

(Omar Khayam)

 

 

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Pourquoi l’on est venu, demeuré, reparti (Omar Khayam)

Posted by arbrealettres sur 9 août 2016



Créé dans la détresse, on m’a conduit ici,
Où d’étonnement seul je me suis enrichi;
Puis il faudra partir à regret, sans connaître
Pourquoi l’on est venu, demeuré, reparti.

(Omar Khayam)

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