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Poésie

Posts Tagged ‘sentir’

Sur le lit plein de ton parfum (Cécile Sauvage)

Posted by arbrealettres sur 7 juin 2023



Illustration: Maurice-Ambroise Ehlinger
    
Sur le lit plein de ton parfum
Je vais dormir comme en tes bras
Et revivre encore tes caresses,
Te retenir nu contre moi
Sentir tes formes sur les miennes
Et ton désir lourd et tremblant
Grelotter de fièvre à mon flanc.
J’aurais faim de ta chair vivante,
J’aurais ta vie entre mes mains.

(Cécile Sauvage)

Recueil: Je serai le FEU (Diglee)
Editions: La ville brûle

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FLORILÈGE (Rosemonde Gérard)

Posted by arbrealettres sur 5 juin 2023




    
FLORILÈGE (extrait)

[…]

Pardon ! Pardon Si j’en oublie…
J’en vois encor sur le chemin,
Et des livres de poésie
Resplendissent entre leurs mains.

Ah! Je voudrais les garder toutes
Dans ce jardin que je construits,
Car si parfois je les écoute,
Je les entends mieux aujourd’hui.

[…]

Je veux que la plus effacée,
La plus oubliée aujourd’hui,
Sente, un instant, que ma pensée
À côté d’elle me conduit,

Et sache, la pauvre petite,
Qu’en terminant j’écris tout bas,
– Comme une fleur qu’on ressuscite –
Son nom, que je ne connais pas !

(Rosemonde Gérard)

Recueil: Les Muses Françaises
Editions: Fasquelle

Recueil: Je serai le FEU (Diglee)
Editions: La ville brûle

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Attente (Marie Noël)

Posted by arbrealettres sur 23 mai 2023



Illustration: Fanny Verne
    
Attente

J’ai vécu sans le savoir,
Comme l’herbe pousse…
Le matin, le jour, le soir
Tournaient sur la mousse.

Les ans ont fui sous mes yeux
Comme, à tire-d’ailes,
D’un bout à l’autre des cieux
Fuient les hirondelles…

Mais voici que j’ai soudain
Une fleur éclose.
J’ai peur des doigts qui demain
Cueilleront ma rose,

Demain, demain, quand l’Amour
Au brusque visage
S’abattra comme un vautour
Sur mon cœur sauvage.

Dans l’Amour si grand, si grand,
Je me perdrai toute,
Comme un agnelet errant
Dans un bois sans route.

Dans l’Amour, comme un cheveu
Dans la flamme active,
Comme une noix dans le feu,
Je brûlerai vive.
Dans l’Amour, courant amer,
Las ! comme une goutte,
Une larme dans la mer,
Je me noierai toute.

Mon cœur libre, ô mon seul bien,
Au fond de ce gouffre,
Que serai-je ? Un petit rien
Qui souffre, qui souffre !

Quand deux êtres, mal ou bien,
S’y fondront ensemble,
Que serai-je ? Une petit rien
Qui tremble, qui tremble !

J’ai peur de demain, j’ai peur
Du vent qui me ploie,
Mais j’ai plus peur du bonheur,
Plus peur de la joie

Qui surprend à pas de loup,
Si douce, si forte
Qu’à la sentir tout d’un coup
Je tomberai morte,

Demain, demain, quand l’Amour
Au brusque visage
S’abattra comme un vautour
Sur mon cœur sauvage…

………………

Quand mes veines l’entendront
Sur la route gaie,
Je me cacherai le front
Derrière une haie.

Quand mes cheveux sentiront
Accourir sa fièvre,
Je fuirai d’un saut plus prompt
Que le bond d’un lièvre.

Quand ses prunelles, ô dieux !
Fixeront mon âme,
Je fuirai, fermant les yeux,
Sans voir feu ni flamme.

Quand me suivront ses aveux
Comme des abeilles,
Je fuirai, de mes cheveux
Cachant mes oreilles.

Quand m’atteindra son baiser
Plus qu’à demi-morte,
J’irai sans me reposer
N’importe où, n’importe

Où s’ouvriront des chemins
Béants au passage,
Eperdue et de mes mains
Couvrant mon visage.

Et, quand d’un geste vainqueur,
Toute il m’aura prise,
Me débattant sur son cœur,
Farouche, insoumise,

Je ferai, dans mon effroi
D’une heure nouvelle,
D’un obscur je ne sais quoi,
Je ferai, rebelle,

Quand il croira me tenir
A lui tout entière,
Pour retarder l’avenir,
Vingt pas en arrière !…

S’il allait ne pas venir !…

(Marie Noël)

Recueil: Quelqu’un plus tard se souviendra de nous
Traduction: Lauraine Jungelson
Editions: Gallimard

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L’échelonnement des haies (Paul Verlaine)

Posted by arbrealettres sur 21 mai 2023



Illustration
    
L’échelonnement des haies
Moutonne à l’infini, mer
Claire dans le brouillard clair
Qui sent bon les jeunes baies.

Des arbres et des moulins
Sont légers sur le vert tendre
Où vient s’ébattre et s’étendre
L’agilité des poulains.

Dans ce vague d’un Dimanche
Voici se jouer aussi
De grandes brebis aussi
Douces que leur laine blanche.
Tout à l’heure déferlait
L’onde, roulée en volutes,
De cloches comme des flûtes
Dans le ciel comme du lait.

(Paul Verlaine)

Recueil: Poésies Verlaine
Editions: Hachette

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SOUHAITS (Lucia Amara Baltzli)

Posted by arbrealettres sur 16 mai 2023



Illustration: Adèle Vergé
    
SOUHAITS,

Dans l’immensité de tes bras
Se perdre à tout jamais
Oubliant le temps
Oubliant les gens.
Se blottir contre toi
Sentir ta force
Se sentir protégée.
Fermer les yeux et ne plus se réveiller
Fermer les yeux et changer de lieux
Se perdre dans tes yeux
Se perdre dans ton monde
Se blottir dans tes bras
Se blottir contre toi
Sentir la douceur de tes lèvres
De tes baisers
Sentir tes caresses, ta tendresse.
Vouloir que le temps s’arrête
Vouloir que la vie s’arrête
Pour pouvoir rester blottie dans tes bras
Pour rester contre ton corps
S’endormir dans la douceur et la chaleur de tes bras
Ne plus vivre que pour ces instants
Ne plus vivre que pour la pureté, de nos sentiments.

(Lucia Amara Baltzli)

Recueil: Le Damier 6
Editions: France Europe

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NUL BONHEUR (Rosa Burel)

Posted by arbrealettres sur 13 mai 2023




Illustration: Jean-Jacques Henner
    
NUL BONHEUR

Nul bonheur ne peut me toucher
Tout a fui par ton absence
Une fleur vient m’effaroucher
L’oiseau chante ma réticence.
Nul bonheur ne m’aide à revivre
Ton silence est un poids cruel
Si lourd à mon âme en duel…
Car sur la terre il me faut vivre…

Nul bonheur ne m’a plus comblée
Le jardin me parait désert
Dans sa blessure, l’exilée
N’entend que son morne concert.
Nul bonheur ne franchit ma porte
Le silence frappe mon coeur
Seule ma peine n’est point morte
Heureux qui ne sent sa rigueur.

(Rosa Burel)

Recueil: à coeur ouvert
Editions: Bertout

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«ON AIME REVENIR AU CHEMIN DE L’ENFANCE» (Rosa Burel)

Posted by arbrealettres sur 12 mai 2023



Illustration: Céline Roussin
    
«ON AIME REVENIR AU CHEMIN DE L’ENFANCE»

On aime revenir, quand le temps a passé
Au chemin de l’enfance où l’on voudrait revivre
Les jours pleins d’innocence où le cœur a laissé
Avec son plus beau chant, l’âme d’un espoir ivre…
— Cherche à le retrouver tu sentiras, que rien
N’est plus jamais semblable à l’image adorée.
L’inexorable a fui tandis que, déjà, vient
L’heure de tout quitter à l’ombre mordorée.

(Rosa Burel)

Recueil: à coeur ouvert
Editions: Bertout

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Ô PAYSAGE (Rosa Burel)

Posted by arbrealettres sur 12 mai 2023




    
Ô PAYSAGE

Le soleil luit sur la route,
Caresse un vaste champ de blé
Tel un grand rivage sablé
Combien dans mon coeur je le goûte
Alors que tombent les épis
De la belle plaine aux blés mûrs
La brise aux mille reflets purs
Rayonne sur ce blond tapis
Tout près, le calme pâturage
Aligne ses petits bouquets
Sentant bon la vieille bourrache
Près des oiseaux dans les bosquets
Les matins bleus aux couchants d’or
Recouvrent tes sillons de vie
O paysage fortifie
Tous les humains de ton trésor.

(Rosa Burel)

Recueil: à coeur ouvert
Editions: Bertout

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COMMUNICATION (Jean Mambrino)

Posted by arbrealettres sur 10 mai 2023



Illustration
    
COMMUNICATION

Quelle foudre inflexible a pris ce corps en main,
l’a pétri, ravagé d’orages sans pitié !
Ce qui dévaste n’a pas de nom, pas de mains,
saisit l’esprit entier.

Il faut manger ses cris.

Et le corps en douleurs sent le vent de la peur,
un vide où rien ne protège plus de la mort,
l’espace du rien qui l’angoisse, l’humilie,
ne laisse plus qu’un noir entre lui et la mort.

La personne petite où se débat la vie
voit derrière son oui les arbres toujours verts,
puis soudain ce visage imprégné de noblesse,

presque inconnu dans sa douceur et sa noblesse,
rayonnant d’un souvenir qui n’a pas de fin,
et dans ses yeux tout ce qui reste de lumière.

(Jean Mambrino)

Recueil: Anthologie de la poésie française du XXè siècle
Editions: Gallimard

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Ferme les yeux (Philippe Mathy)

Posted by arbrealettres sur 26 avril 2023




    
Ferme les yeux,
Tends la main,
Sens-tu les griffes douces?
Le bonheur est perché
Sur tes doigts.

(Philippe Mathy)

Recueil: L’atelier des saisons

Editions: Cheyne

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