C’est en vous imaginant séparé que vous avez créé le fossé.
Vous n avez pas à le traverser.
Il vous suffit de ne pas le créer.
(Nisargadatta Maharaj)
Posted by arbrealettres sur 28 août 2019
C’est en vous imaginant séparé que vous avez créé le fossé.
Vous n avez pas à le traverser.
Il vous suffit de ne pas le créer.
(Nisargadatta Maharaj)
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Posted by arbrealettres sur 4 avril 2019
C’est dans la musique seule que se manifeste ce phénomène extraordinaire :
que la loi, qui en tout autre domaine ordonne,
se trouve ici suppliante, disponible, infiniment dépendante de nous.
Derrière cet écran de sons, le Tout s’approche,
— nous sommes d’un côté, et, de l’autre, —
séparé de nous par rien qu’un peu d’air mouvant, animé par nous, —
vibre l’inclinaison de l’étoile.
(Rainer Maria Rilke)
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Posted by arbrealettres sur 17 janvier 2019
Ma morte vivante
Dans mon chagrin, rien n’est en mouvement
J’attends, personne ne viendra
Ni de jour, ni de nuit
Ni jamais plus de ce qui fut moi-même
Mes yeux se sont séparés de tes yeux
Ils perdent leur confiance, ils perdent leur lumière
Ma bouche s’est séparée de ta bouche
Ma bouche s’est séparée du plaisir
Et du sens de l’amour, et du sens de la vie
Mes mains se sont séparées de tes mains
Mes mains laissent tout échapper
Mes pieds se sont séparés de tes pieds
Ils n’avanceront plus, il n’y a plus de route
Ils ne connaîtront plus mon poids, ni le repos
Il m’est donné de voir ma vie finir
Avec la tienne
Ma vie en ton pouvoir
Que j’ai crue infinie
Et l’avenir mon seul espoir c’est mon tombeau
Pareil au tien cerné d’un monde indifférent
J’étais si près de toi que j’ai froid près des autres.
(Paul Eluard)
Posted in poésie | Tagué: (Paul Eluard), attendre, autres, avenir, bouche, cerne, chagrin, confiance, espoir, finir, froid, indifférent, infini, jour, lumière, morte, nuit, perdre, personne, pied, plaisir, poids, pouvoir, près, repos, route, séparé, sens, toi, tombeau, venir, vie, vivante, yeux | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 9 janvier 2019
Ils vont au désert, hommes et dieux,
peuple d’avant, peuple de nuit,
le langage en eux mûrit comme
une rivière, leurs yeux sont inconnaissables.
D’autres auront vécu séparés,
confiants dans le sommeil, ils s’étonnent
d’une ombre de mouette au grand large
de mer, et du pouvoir du sang.
Chacun tourne la roue du monde,
évoquant des issues nouvelles,
l’impossible si proche, multiplié,
Tandis que de minuscules abeilles noires,
mi-vivantes, mi-mortes, tombent du livre
dans l’oblique lumière.
(Lionel Ray)
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Posted by arbrealettres sur 20 décembre 2018
Illustration: ArbreaPhotos
Illisible visage, rien
qui change :
l’impatience est obscure
et désirable.
Le monde s’efface
avant l’aube
dans l’effroi des lointains violents.
Te voici séparé si profondément
cherchant en toi-même asile :
où est la voix ?
où est la rive ?
Dans les sillons : jour maigre
échappé à l’abîme,
l’irrécusable lumière.
(Lionel Ray)
Posted in poésie | Tagué: (Lionel Ray), abîme, asile, aube, échappé, changer, chercher, désirable, effroi, illisible, impatience, irrécusable, jour, lointain, lumière, maigre, monde, obscur, profondément, rien, rive, s'effacer, séparé, sillon, violent, visage, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 décembre 2018
Illustration: Jacob-Peter Gowi
LA CHUTE
C’est la chute, la chute éternelle
d’eau, de pierre, d’oiseaux blessés, le coeur blessé,
la cascade de la délivrance. Les anges tombent
comme des amants de l’azur, séparés,
et meurent de cette même mort qui nous achève tous.
Tombant dix millions d’années, nous nous jetons
dans les bras accueillants du temps;
notre vol nuptial doit finir dans la mort,
délivrance toujours recommencée
tandis que le mystique acharné retient son souffle.
La surface aux aguets de la mer vivante
toujours intacte, offre le sourire de l’amour,
là où le sang vivant se noie dans son extase,
régi par la nature qui fait bouger les montagnes,
se croyant délivré quand il est le moins libre.
Allons-nous sombrer, sombrer ensemble dans l’abîme?
Ici, sur le pic, neige et vent nous invitent
à tomber dans leurs gouffres.
La voie est tracée, inconnaissable la fin,
la mer nous emportera là où mènent courants et marées.
***
THE FALL
It is the fall, the eternal fall of water,
of rock, of wounded birds, and the wounded heart,
Me waterfall of freedom. Angels fall
like loyers from the azure, separate,
and die by that saine death that ends us ail.
Falling ten million years, we fling ourselves
again info the inviting arms of time;
our nuptial flight must end again in death
that serves for freedom time and lime again
while the hard labouring mystic holds his breath.
The watching surface of the living sea
ever intact, :miles with the face of love,
where living blood drowns in its ecstasy,
impelled by nature that can mountains move,
feeling most freedom when it least is free.
Shall we go down, shall ive go down together?
here on the mountain top, the wind and snow
urge us to fall, and go the way they go.
The way is clear, the end we shall not know,
the sea will carry us where tides run and currents flow.
(Kathleen Raine)
Posted in poésie | Tagué: (Kathleen Raine), abîme, accueillant, acharné, achever, aguets, amant, amour, ange, azur, éternel, blessé, bouger, bras, cascade, chute, coeur, courant, délivrance, délivrer, eau, emporter, extase, fin, finir, gouffre, inconnaissable, intact, inviter, marée, mer, montagne, mort, mourir, mystique, nature, neige, nuptial, offrir, oiseau, pic, pierre, recommencé, retenir, sang, séparé, se jeter, se noyer, sombrer, souffle, surface, temps, tomber, trace, vent, vivant, voie, vol | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 novembre 2018
[Fidélité à l’éclair, un livre de conversations avec Daniel Gonzales Dueñas et Alejandro Toledo.
Un livre qui s’ouvre d’emblée sur cette question : quel est le sens de la verticalité dans votre poésie ?
Il y répond en évoquant d’abord son expérience de la lecture des poètes dans sa jeunesse, une lecture attentive où lui apparaissait déjà que : ]
Même chez les grands poètes, il y avait des zones plus faibles, un peu lâches,
des zones qu’on pouvait remplacer, laisser de côté.
Je trouvais, ajoutait-il, chez de nombreux auteurs (et aujourd’hui dans la majeure partie de la poésie),
des passages où la description, l’anecdote ou l’effusion sentimentale dévoraient la poésie.
Alors j’ai commencé à éprouver la nostalgie d’une aventure qui serait la recherche d’une poésie plus dense,
où chaque élément serait comme quelque chose d’irremplaçable, où déplacer une virgule,
changer un mot de place ou un blanc serait une catastrophe…
une poésie qui ne se limiterait pas à cultiver l’atmosphère, les réactions sentimentales,
mais qui aurait (qui oserait avoir) possibilité d’unifier une fois pour toutes
ce qui a été si absurdement séparé : la pensée et l’émotion.
(Roberto Juarroz)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Roberto Juarroz), atmosphère, éclair, émotion, éprouver, blanc, catastrophe, changer, cultiver, déplacer, dévorer, dense, effusion, expérience, faible, fidélité, irremplaçable, laché, lecture, mot, nostalgie, oser, pensée, place, poète, poésie, réaction, remplacer, séparé, sentimental, unifier, verticalité, virgule, voir, zone | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 août 2018
Nos deux mains
Se serraient bien
Dans ma poche de manteau
Nos deux paumes
S’aimaient bien
Le dessus de chaque main
Ressentait la laine
Que nos mains se connaissaient bien
Dans la nuit de ma poche
Bien ensemble à l’abri
Avec de petites farces
Les passants se doutaient bien
Que nos mains s’aimaient bien
Se cachaient se touchaient
Et eux rien
Ils voyaient à nos yeux à nos nez
Ce que faisaient nos mains
Et nos mains s’enroulaient
S’endormaient
Et nos corps marchaient
On se touchait
Tout à fait
Et c’était parfait
Nos mains nous suffisaient
On pouvait s’y retirer
S’y savoir s’abreuver
L’essentiel c’est se toucher
Quand nos corps se promenaient
Nos deux mains se tenaient
Nos deux corps séparés
Par nos mains se touchaient
(Pierre Morhange)
Posted in poésie | Tagué: (Pierre Morhange), à l'abri, corps, dessus, ensemble, essentiel, farce, laine, mains, parfait, passant, ressentir, s'abreuver, s'aimer, séparé, se connaître, se douter, se promener, se retirer, se toucher, suffire | 6 Comments »