Posts Tagged ‘s’épuiser’
Posted by arbrealettres sur 8 décembre 2022

Illustration: Shan Sa
Une nuit dans la montagne
Posé à même la montagne inclinée,
Je suis l’errance d’une barque fragile,
Dont l’écho rappelle ma destinée.
Elle flotte, légère, sur les flots lourds,
Et fuit mon regard dans l’ampleur du ciel.
Le soleil s’épuise alors dans l’horizon
Et ma vue entre soudain dans le demi-jour d’une lumière indécise.
Un dernier rayon considère encore la cime des arbres
Et la pointe des roches chenues.
Tandis que le lac se teinte d’encre noire,
Des nuages rouges témoignent encore de l’astre défunt.
L’ombre des îles, plus noire encore
Se détache des eaux assoupies
Qui reflètent un instant le souvenir du jour ;
Mais déjà l’obscurité pèse sur les bois et les collines,
Et le trait confus du rivage
Se trouble dans mon regard impuissant.
La nuit vient, l’air est vif ;
Le souffle du nord crie implacable
Et pousse les cormorans vers la rive.
Ils attendront l’aurore entre les roseaux.
La lune coquette se montre sur les eaux lisses.
Je prends mon luth
Et accompagne ma solitude.
Mes doigts caressent les cordes en sanglots ;
Le chant disperse au loin ses accords.
Le temps s’envole ;
Un frisson de rosée me rappelle à l’heure tardive.
(Chang Jian)
(VIIIe siècle)
Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel
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Posted in poésie | Tagué: (Chang Jian), accompagner, accord, air, ampleur, arbre, assoupi, astre, attendre, aurore, écho, île, barque, bois, caresser, chant, chenu, ciel, cime, colline, confus, considérer, coquet, corde, cormoran, crier, défunt, dernier, destinée, disperser, doigt, eau, encre, errance, flot, flotter, fragile, frisson, fuir, heure, horizon, implacable, impuissant, incliner, instant, jour, lac, léger, lisse, lourd, lune, luth, montagne, noir, nord, nuage, nuit, obscurité, ombre, peser, pointe, poser, pousser, prendre, rappeler, rayon, refléter, regard, rivage, rive, roche, rosée, roseau, rouge, s'épuiser, s'envoler, sanglot, se détacher, se montrer, se teinter, se troubler, soleil, solitude, souffle, souvenir, tardif, témoigner, temps, trait, venir, vif, vue | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 décembre 2022
Illustration: Shan Sa
Le tigre
Le sage a soif mais il ne boit pas aux sources malignes
Le sage a chaud mais il ne s’abrite pas sous des ombres faciles
L’homme véritable sait porter le poids de la liberté.
Mon cheval est sellé ; il m’emporte auprès du devoir.
Ma cravache rythme son pas vif vers l’aventure qui appelle
Ma faim recherche l’antre des tigres — je me nourris de leur sauvagerie
Le froid et le sommeil me conduisent au bois des oiseaux où trouver refuge
La fin du jour presse mon coeur insatisfait — ma quête n’est pas finie.
Je vois le déroulement des jours ; l’an s’épuise dans la nuit qui vient.
De lourds nuages occupent le rivage et poussent leurs soupirs vers la montagne.
La vallée retient mes vers et la crête des pics libère mes souffles angoissés.
Si l’agitation heurte les cordes du luth, Les hautes aspirations élèvent la parole.
Ô ! Comme vivre peut être pesant parfois !
Mais que se passe-t-il en moi qui braille la lâcheté qui s’épanche ?
Je frappe mon coeur — « réveille-toi et garde droite la vertu nécessaire ! »
Si ma poitrine se gonfle, voilà ma tête qui s’abaisse — comme j’ai honte…
(Lu Ji)
(261-303)
Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel
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Posted in poésie | Tagué: (Lu Ji), agitation, an, angoisser, antre, appeler, aspiration, aventure, élever, boire, bois, brailler, chaud, cheval, coeur, conduire, corde, cravache, crête, déroulement, devoir, droit, emporter, facile, faim, fin, finir, frapper, froid, garder, haut, heurter, homme, honte, insatisfait, jour, lâcheté, libérer, liberté, lourd, luth, malin, montagne, nécessaire, nuage, nuit, occuper, oiseau, ombre, parole, pas, peser, pic, poids, poitrine, porter, pousser, presser, quête, rechercher, refuge, retenir, rivage, rythmer, s'abaisser, s'abriter, s'épancher, s'épuiser, sage, sauvagerie, savoir, se gonfler, se nourrir, se réveiller, seller, soif, sommeil, souffle, soupir, source, tête, tigre, trouver, vallée, véritable, venir, vers, vertu, vif, vivre, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 octobre 2022

Quand l’oeil est parvenu…
quand l’oeil est parvenu
à se clarifier
dissoute la ténèbre
écartées
les vaines questions
enfin en ordre la pensée
qui ne s’épuise plus à
traquer l’inaccessible
l’être n’a plus à s’interroger
sur le chemin qu’il lui faut
prendre
simplifié et unifié
il adhère en toute confiance
à ce qui advient
et les mots
coulent de source
(Charles Juliet)
Recueil: L’insurrection poétique Manifeste pour vivre ici
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted in poésie | Tagué: (Charles Juliet), adhérer, advenir, écarter, être, chemin, confiance, couler, dissoudre, inaccessible, mot, oeil, ordre, parvenir, pensée, prendre, question, s'épuiser, s'interroger, se clarifier, simplifier, source, ténèbre, traquer, unifier, vain | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 juillet 2022
![Adrian Borda My_Summer_Wine_by_borda [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/12/adrian-borda-my_summer_wine_by_borda-1280x768.jpg?w=836&h=619)
On croit aimer, c’est soi qu’on aime
et l’on s’épuise aux précipices de ses joies
la chute épouse l’air dépossédé qui tremble
avec les mots qu’on prête à l’autre voix
avec la voix offerte aux mots de l’autre
avec tant de vertus qui sont des fautes
tant de vertiges qu’on donne et reçoit
et tant d’ombres vives qui nous ressemblent
Se perdre à deux, se retrouver quand même
ô grand amour, bonheur des erreurs très sereines
et secourable espoir de se tromper ensemble
au même instant, au même lieu, d’un même poids.
(Robert Mallet)
Illustration: Adrian Borda
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Posted in poésie | Tagué: (Robert Mallet), aimer, amour, épouser, bonheur, chute, croire, dépossédé, erreur, espoir, joie, lieu, offerte, ombre, poids, précipice, s'épuiser, se tromper, sereine, vertige, vertu, voix | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 novembre 2020

immobile yeux clos
reclus au plus intime
m’épuisant à mourir
me préparant à naître
scrutant l’invisible
jusqu’à l’hébétude
ou je déambule par les rues
aussi vivant qu’une pierre
le regard vitreux
miné par l’à quoi bon
de tant d’heures inutiles
(Charles Juliet)
Découvert ici: https://schabrieres.wordpress.com/
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Charles Juliet), clos, déambuler, hébétude, heure, immobile, intime, inutile, invisible, mine, mourir, pierre, reclus, regard, s'épuiser, scruter, se préparer, vitreux, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 décembre 2019

Illustration: Jérôme Royer
Il n’y a que la vie
Excusez-moi je ne vais pas très bien
mais vous non plus peut-être …
les masques que jour après jour
les masques que d’instant en instant
je porte pour me dérober à moi-même :
qui suis-je ?
une souffrance qui s’aiguise puis s’émousse
une peur qui s’épuise et se revigore
une souffrance une peur
mais il ne s’agit pas que de cela encore
derrière les mots qu’y a-t-il ? qui est là ?
derrière les mots peut-être rien n’existe
mais « rien » encore n’est qu’un mot
alors comment dire l’au-delà des mots
excusez-moi je ne vais pas très bien
mais vous non plus peut-être …
« le bonheur est une décision » (Tilman) peut-être
pourtant je n’arrive pas à la prendre
mais peut-être certains sont-ils plus doués
mais peut-être ai-je raté un aiguillage mais
je ne sais pas grand-chose je ne sais pas vraiment
effectivement j’ai l’impression de n’avoir pas décidé de ma vie
mais sans doute n’est-ce qu’une impression
ni le monde où je suis né ni la famille où j’ai grandi
ni la tristesse qui peu à peu m’a enveloppé
ni les métiers que j’ai faits ou n’ai pas faits
ni les lieux où j’ai vécu ou n’ai pas vécu
ni les femmes que j’ai aimées ou n’ai pas aimées
IL N’Y A QUE LA VIE
Martine Raymond Robert Michel Marie-Claude Yves …
le suicide fut-il votre décision ?
Laurence Jean-Claude André Christiane Tahar Rabah Gilles …
la maladie de la mort fut-elle votre choix ?
J’ai vécu légèrement sans ancre ni boussole
plus d’une fois rompant mes minces amarres flottantes
comme si j’allais mourir jeune
et voilà que je ne le suis plus
qu’il me reste peut-être même longtemps à tirer
j’appréhende ce ne sera pas facile facile
– est-ce ma seule lucidité ?
l’art d’aujourd’hui ne correspond guère à ce que je cherche
pourtant dès que j’affirme ou nie quoi que ce soit
mes propos ne sont que masques et démasques
dans son infinité de courants et de mouvances
indéchiffrables inconnus inclassifiables infigeables
IL N’Y A QUE LA VIE
[…]
(Daniel Biga)
Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/
Recueil: Il n’y a que la vie
Traduction:
Editions: Castor Astral
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Posted in poésie | Tagué: (Daniel Biga), affirmer, aiguillage, aller, amarre, ancre, appréhender, art, au-delà, aujourd'hui, bonheur, boussole, chercher, choix, correspondre, courant, décider, décision, démasqué, doué, envelopper, exister, famille, flotter, grandir, impression, inclassifiable, inconnu, indéchiffrable, infinité, infligeable, instant, jeune, léger, lieu, longtemps, lucidité, maladie, masque, métier, monde, mot, mourir, mouvance, nier, peur, prendre, propos, qui, rater, rien, rompre, s'aiguiser, s'émousser, s'épuiser, savoir, se dérober, se revigorer, souffrance, suicide, tristesse, vie, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 avril 2019

L’Olivier
L’arbre est maintenant tout pénétré de lumière
Sauf dans une touffe plus serrée en son milieu.
C’est comme une fête légère et changeante
De sa couleur incertaine jouée
Entre son feuillage et l’air qui la baigne :
Un fin gris de verts pétris par le bleu du ciel.
L’oeil s’épuise à démêler de la lumière
Ce qui serait la couleur de l’olivier.
(James Sacré)
Découvert chez la boucheaoreilles ici
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (James Sacré), air, arbre, baigner, bleu, changeante, ciel, couleur, démêler, feuillage, incertaine, jouée, légère, lumière, milieu, oeil, olivier, pénétré, pétri, s'épuiser, serrée, touffe, vert | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 avril 2019
Le matin tu sortais
S’épuisaient les miracles
l’eau gelée du seau
les étoiles éparpillées de la vitre
Ce n’était peut-être que ton étonnement
que recomposait le paysage
ton amour qui s’ouvrait
avec les yeux de la neige.
(Christian Viguié)
Illustration: Utagawa Kuniyoshi
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Posted in poésie | Tagué: (Christian Viguié), amour, éparpillé, étoile, étonnement, eau, matin, miracle, neige, paysage, s'épuiser, s'ouvrir, sortir, vitre, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 février 2019

Illustration: Salvador Dali
EN ROSE
Désir toujours désir où s’avive
le mystère naïf du plaisir
lieu sans lieu
surgi et imprononçable
depuis ta rumeur de vies oubliées
que les vagues tirent par assauts
révélées à l’oubli en harmonies innocentes
en feu de fraîcheur qui ne s’épuise pas
mer aux reflets de jade aux patiences d’azur
mer aujourd’hui tu viens juste de naître
comme une rose sans pourquoi
(Annie Salager)
Recueil: La Mémoire et l’Archet
Traduction:
Editions: La rumeur libre
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Posted in poésie | Tagué: (Annie Salager), assaut, aujourd'hui, azur, désir, feu, fraîcheur, harmonie, imprononçable, innocent, jade, lieu, mer, mystère, naître, naïf, oubli, oublier, patience, pourquoi, révéler, reflet, rose, rumeur, s'aviver, s'épuiser, surgir, tirer, vague, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 janvier 2019
Ton amour qui s’ouvrait
Le matin tu sortais
S’épuisaient les miracles
l’eau gelée du seau
les étoiles éparpillées de la vitre
Ce n’était peut-être que ton étonnement
qui recomposait le paysage
ton amour qui s’ouvrait
avec les yeux de la neige.
(Christian Viguié)
Illustration: ArbreaPhotos
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Posted in poésie | Tagué: (Christian Viguié), amour, éparpillées, étoiles, étonnement;recomposer, gelée, matin, miracle, neige, paysage, s'épuiser, s'ouvrir, seau, sortir, vitre, yeux | 1 Comment »