Posts Tagged ‘(Sergueï Essénine)’
Posted by arbrealettres sur 6 avril 2018

Illustration: Pierrette Lilot
La tempête pleure, tel un violon tsigane.
Fille aimée, méchant sourire, n’ai-je pas
À cause de ton oeil bleu perdu courage ?
Il me faut beaucoup; beaucoup m’est inutile.
Nous sommes si éloignés, si peu semblables —
Tu es jeune et j’ai tout vécu. Bonheur à
La jeunesse, je n’ai plus que la mémoire
Dans cette nuit de neige et de tourbillons.
Personne ne me caresse, la tempête est mon violon.
Ton sourire bouleverse mon coeur comme une tourmente.
***

(Sergueï Essénine)
Recueil: Poèmes 1910-1925
Traduction:
Editions: La Barque
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Posted by arbrealettres sur 6 avril 2018

Illustration
En automne crie le hibou
Sur la blessure de la route.
Alors ma tête choit,
Mes cheveux blonds se fanent.
Hou! hou! des champs et de la steppe,
Bonjour tremble bleuté, ma mère!
Bientôt la lune, se baignant dans la neige,
S’assiéra sur les boucles de ton fils.
Bientôt sans feuilles je serai glacé,
Un tintement d’étoile à mon ouïe.
Les jeunes chanteront sans moi,
Les vieux ne m’écouteront plus.
Un nouveau poète viendra des champs,
Un nouveau sifflement dans la forêt,
Par l’automne le vent se précipite,
Par l’automne les feuilles parlent bas.
***

(Sergueï Essénine)
Recueil: Poèmes 1910-1925
Traduction:
Editions: La Barque
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Posted by arbrealettres sur 6 avril 2018

Illustration: Caroline Duvivier
Par les soirs bleus, les soirs de lune,
Autrefois j’étais beau et jeune.
Et sans pouvoir s’arrêter tout est
Passé pour ne jamais revenir…
Yeux délavés, coeur refroidi…
Ce bonheur bleu! Ces nuits de lune!
***

(Sergueï Essénine)
Recueil: Poèmes 1910-1925
Traduction:
Editions: La Barque
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Posted by arbrealettres sur 6 avril 2018

Illustration: Oxana Zaika
La tempête de neige tourbillonne,
Par les champs file une troïka.
Dans la troïka une autre jeunesse.
Où est mon bonheur ? Où est ma joie ?
Tout roule sous la folle rafale
Et cette enragée troïka.
***

(Sergueï Essénine)
Recueil: Poèmes 1910-1925
Traduction:
Editions: La Barque
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Posted by arbrealettres sur 6 avril 2018

Illustration: Edvard Munch
Qui suis-je ? Que suis-je ? Tout juste un songe-creux
Qui a perdu la clarté de ses yeux
Dans les ténèbres. J’ai vécu cette vie comme il faut
Sur cette terre, de concert avec les autres.
Nous nous embrassons par habitude,
Et puis j’ai tant embrassé.
Ainsi je dis des mots d’amour
Comme on gratte des allumettes.
Bien-aimée, ma chérie, pour toujours,
Mais dans l’âme ça ne bouge pas.
Éveille le désir chez l’homme :
Sa vérité tu ne la trouves pas.
C’est pour cela qu’il ne m’est pas cruel
De ne pas désirer, d’exiger de flamme,
Et toi, mon vivant bouleau, toi,
Tu es créé pour beaucoup et pour moi.
Toujours à la recherche de ce que j’aime,
Et dans une peu amène captivité,
Je ne suis pas jaloux,
Je ne te maudis pas.
Qui suis-je? Que suis-je? Tout juste un songe-creux
Qui a perdu la clarté de ses yeux
Dans les ténèbres, et je t’aimais comme on doit
Sur cette terre, de concert avec les autres.
***

(Sergueï Essénine)
Recueil: Poèmes 1910-1925
Traduction:
Editions: La Barque
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Posted by arbrealettres sur 6 avril 2018

La pluie d’hier n’est pas encor sèche
Et l’herbe est toujours une eau verte !
Champs labourés et laissés, tristes,
L’arroche se flétrit, se flétrit.
Je rôde par les rues et les flaques;
Jour d’automne craintif et sauvage.
Dans chaque visage rencontré,
Je voudrais saisir ta chère image.
Tu regardes de vagues contrées,
Plus énigmatiques et plus belles.
Pour toi seulement notre bonheur,
Mon amitié te reste fidèle.
Que par la volonté de Dieu
La mort vienne fermer tes yeux :
Telle une ombre dans un champ pur,
Je vous suivrai, je te le jure.
***

(Sergueï Essénine)
Recueil: Poèmes 1910-1925
Traduction:
Editions: La Barque
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Posted by arbrealettres sur 6 avril 2018

Illustration: David Caspar Friedrich
Là où pour toujours sommeille le mystère,
Il est des champs étrangers.
Je ne suis qu’un hôte de hasard sur tes
Montagnes, ô terre.
Vastes forêts et eaux,
Souple puissance des ailes.
Mais tes ans et tes siècles
Voilent la course des astres.
Je ne t’ai pas embrassée.
Mon sort ne t’est pas lié.
Du couchant à l’orient,
Pour moi s’ouvre un nouveau chemin.
Je suis destiné à
Voler dans les ténèbres muettes.
À l’heure de l’adieu
Je ne laisserai rien à personne.
Au-delà de ton monde, depuis les hauteurs
Étoilées, dans cette quiétude où dort l’orage,
J’allumerai au-dessus des gouffres deux lunes
Comme deux regards qui ne se coucheront pas.
***

(Sergueï Essénine)
Recueil: Poèmes 1910-1925
Traduction:
Editions: La Barque
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Posted by arbrealettres sur 6 avril 2018

La vache
Vieille, avec sa bouche édentée,
Les ans enroulés à ses cornes.
Sur la route qui mène aux champs,
Le vacher la brutalisait.
Son coeur est sourd à tout chahut :
Les souris grattent dans un coin.
Elle pense — son âme est triste —
Aux pattes blanches de son veau.
Plus de fils pour cette mère.
Première joie : nul profit.
Sur un pieu dessous le tremble,
Sa peau ondule à la brise.
Et dans le champ de sarrasin,
Avec son fils même destin,
On jettera un licol à son cou
Et on la conduira pour l’abattage.
Plaintive et triste et décharnée,
Cornes seront fichées en terre…
Elle rêve d’un blanc bocage,
D’un beau et riche tapis d’herbe.
***

(Sergueï Essénine)
Recueil: Poèmes 1910-1925
Traduction:
Editions: La Barque
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Posted by arbrealettres sur 6 avril 2018

Mes rêves
Mes rêves se précipitent au loin
Où l’on entend les cris et les pleurs,
Séparer la tristesse du chagrin
Et le supplice de la douleur.
Je peux là-bas trouver moi-même
La consolation et l’ivresse,
Là-bas, en dépit du destin,
Je chercherai le feu sacré :
Je chercherai la vraie fureur.
***

(Sergueï Essénine)
Recueil: Poèmes 1910-1925
Traduction:
Editions: La Barque
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Posted by arbrealettres sur 4 avril 2018

L’HOMME NOIR
Mon ami, mon ami,
je suis si malade, si malade !
D’où me vient ce mal, je ne sais.
Est-ce le sifflement du vent
sur les champs vides et désolés,
est-ce l’alcool qui de matière grise me dépouille
tel en septembre le petit bois s’effeuille ?
Comme l’oiseau, de l’aile
ma tête bat des pavillons,
les jambes l’importunent
bouger est au-dessus de ses forces.
Un homme noir
noir, noir,
un homme noir, sur le lit
près de moi s’est assis,
un homme noir, de la nuit
ne me laisse de répit.
Nasillant au-dessus de moi
comme un moine sur un défunt
l’homme noir
le doigt sur un livre abject
me narre la vie
d’un faquin de noceur,
soufflant sur mon âme alarmes et terreurs.
L’homme noir,
noir, noir…
***

(Sergueï Essénine)
Recueil: Journal d’un poète
Traduction: Christiane Pighetti
Editions: De la Différence
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