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Poésie

Posts Tagged ‘serre’

Retouche à l’instant (Daniel Boulanger)

Posted by arbrealettres sur 21 mars 2023


Notre-Dame Gargouille

éternellement penché
les serres sur le parapet
le monde sous ses ailes

(Daniel Boulanger)

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Vieux murs froissés (Yves Broussard)

Posted by arbrealettres sur 27 décembre 2022



 

Vieux murs froissés
jamais repeints

j’ai grandi à vos pieds
ramassant des cailloux
que je gardais
longtemps serrés
dans mes mains

les protégeant
les réchauffant

leur attribuant une élémentaire vie

(Yves Broussard)

 

 

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Vive voix (René Guy Cadou)

Posted by arbrealettres sur 25 décembre 2022




Illustration: Christophe Leparoux
    
Vive voix

Pleine terre à craquer
Maison de serre chaude
O visage à deux mains
Nacelle de l’oubli
Les copeaux du couchant volent sous l’établi

Tu veilles
Ton enfant se lisse dans ses ailes
Lentement tu descends les marches
Les prunelles
Une rose épargnée envahit la fenêtre

Déjà
Et dans le sang
Ta femme va paraître

Alors le vent soulève une larme
Un rideau
Le plafond s’enhardit jusqu’au bord du tréteau
Et la scène écartée du ciel et de la rampe
Appareille à jamais vers la plus haute lampe.

(René Guy Cadou)

 

Recueil: René Guy Cadou Poésie la vie entière oeuvres poétiques complètes
Traduction:
Editions: Seghers

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Il n’y a pas de passé (Christian Bobin)

Posted by arbrealettres sur 1 décembre 2022




Il n’y a pas de passé.
Il n’y a qu’aujourd’hui et, dans aujourd’hui,
serrés et brûlants comme à l’intérieur d’une clochette de muguet,
tous les morts que nous avons aimés.

(Christian Bobin)

 

 

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Le livre de Marceline Desbordes-Valmore (Christian Bobin)

Posted by arbrealettres sur 26 novembre 2022



Le livre de Marceline Desbordes-Valmore 1

Le livre de Marceline Desbordes-Valmore a cent neuf ans de plus que moi.
Sa reliure de cuir verdâtre au grain serré m’enténèbre
mais dès que je l’ouvre, les poèmes roses et vivants courent vers moi en riant.

(Christian Bobin)

 

 

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NOTE UNIQUE (Max-Pol Fouchet)

Posted by arbrealettres sur 26 juillet 2022



 

NOTE UNIQUE

Le monde est à ses rêves
Au plus serré des doigts
C’est le mur qui sans trêve
L’isole à jamais de toi

Il n’est rien que des songes
Le tien est de croire prendre
Quand tout te fuit par le sien
Quand le tien même te fuit

Les arbres et leurs sèves
Sont à d’autres forces
Plus dure que leur rêve
Il n’est pas d’écorce

Tu les poursuis en vain
Ils poursuivent leur rêve
Tu cours tu n’atteins rien
Tu es le mauvais élève

Passe comme le vent
Passe comme la vie
A peine soulevant
Le poids d’une chenille.

(Max-Pol Fouchet)

Illustration: Martin Schoeller

 

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Avril vitrail (Christiane Barrillon)

Posted by arbrealettres sur 16 juillet 2022



Avril vitrail
Azur, élytres et écailles
Vert des nervures, des veinules
Ronde irisée des libellules
Bulles, roseaux
Buissons, ruisseaux
Rivières
Avril verrière
Serre et volière
Prismes et ruches
Perruches, pervenches
et sur les branches
chansons boules
de plumes blanches

(Christiane Barrillon)

Illustration

 

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Dors, petit Indien (Atahualpa Yupanqui)

Posted by arbrealettres sur 11 juillet 2022




    
Dors, petit Indien

Dors, petit enfant indien et
rêve aux lunes indiennes
trouant les nuits d’obsidienne
sans sorcières ni lutins.

Dort le fleuve entre ses pierres
et la vallée sous ses brumes.
Sur les pics noyés de lunes la
mort affûte ses serres.

Un jour viendra, mon garçon,
où un soleil, un deuxième, se
coulera dans tes veines. Et
dans ton coeur, des chansons.

Exacts, viendront les solstices
— amertume, amour et miel
— et rôderont dans le ciel des
punas des maléfices !

(Atahualpa Yupanqui)

Recueil: La cour couleurs Anthologie de poèmes contre le racisme
Traduction:
Editions: Rue du monde

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Combien je garde en mon coeur de malheur (Charles d’Orléans)

Posted by arbrealettres sur 17 novembre 2021



 

 


 

Je ne saurais dire combien
Je garde en mon coeur de malheur
Serré d’une vieille ceinture,
Puisque c’est le cours de nature.

(Charles d’Orléans)


Illustration

 

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Melancholia (Victor Hugo)

Posted by arbrealettres sur 12 janvier 2021




    
Melancholia
(extrait)

… Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ?
Ces doux êtres pensifs que la fièvre maigrit ?
Ces filles de huit ans qu’on voit cheminer seules ?
Ils s’en vont travailler quinze heures sous des meules
Ils vont, de l’aube au soir, faire éternellement
Dans la même prison le même mouvement.
Accroupis sous les dents d’une machine sombre,
Monstre hideux qui mâche on ne sait quoi dans l’ombre,
Innocents dans un bagne, anges dans un enfer,
Ils travaillent. Tout est d’airain, tout est de fer.
Jamais on ne s’arrête et jamais on ne joue.
Aussi quelle pâleur ! la cendre est sur leur joue.
Il fait à peine jour, ils sont déjà bien las.
Ils ne comprennent rien à leur destin, hélas !
Ils semblent dire à Dieu : – Petits comme nous sommes,
Notre père, voyez ce que nous font les hommes !
Ô servitude infâme imposée à l’enfant !
Rachitisme ! travail dont le souffle étouffant
Défait ce qu’a fait Dieu ; qui tue, oeuvre insensée,
La beauté sur les fronts, dans les coeurs la pensée,
Et qui ferait – c’est là son fruit le plus certain ! –
D’Apollon un bossu, de Voltaire un crétin !
Travail mauvais qui prend l’âge tendre en sa serre,
Qui produit la richesse en créant la misère,
Qui se sert d’un enfant ainsi que d’un outil !
Progrès dont on demande : Où va-t-il ? que veut-il ?
Qui brise la jeunesse en fleur ! qui donne, en somme,
Une âme à la machine et la retire à l’homme !
Que ce travail, haï des mères, soit maudit !
Maudit comme le vice où l’on s’abâtardit,
Maudit comme l’opprobre et comme le blasphème !
Ô Dieu ! qu’il soit maudit au nom du travail même,
Au nom du vrai travail, sain, fécond, généreux,
Qui fait le peuple libre et qui rend l’homme heureux !

(Victor Hugo)

 

Recueil: Cent poèmes de Vivtor Hugo
Traduction:
Editions: Omnibus

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