Vieux murs froissés
jamais repeints
j’ai grandi à vos pieds
ramassant des cailloux
que je gardais
longtemps serrés
dans mes mains
les protégeant
les réchauffant
leur attribuant une élémentaire vie
(Yves Broussard)
Posted by arbrealettres sur 27 décembre 2022
Vieux murs froissés
jamais repeints
j’ai grandi à vos pieds
ramassant des cailloux
que je gardais
longtemps serrés
dans mes mains
les protégeant
les réchauffant
leur attribuant une élémentaire vie
(Yves Broussard)
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Posted by arbrealettres sur 25 décembre 2022
Illustration: Christophe Leparoux
Vive voix
Pleine terre à craquer
Maison de serre chaude
O visage à deux mains
Nacelle de l’oubli
Les copeaux du couchant volent sous l’établi
Tu veilles
Ton enfant se lisse dans ses ailes
Lentement tu descends les marches
Les prunelles
Une rose épargnée envahit la fenêtre
Déjà
Et dans le sang
Ta femme va paraître
Alors le vent soulève une larme
Un rideau
Le plafond s’enhardit jusqu’au bord du tréteau
Et la scène écartée du ciel et de la rampe
Appareille à jamais vers la plus haute lampe.
(René Guy Cadou)
Recueil: René Guy Cadou Poésie la vie entière oeuvres poétiques complètes
Traduction:
Editions: Seghers
Posted in poésie | Tagué: (René Guy Cadou), aile, appareiller, à jamais, écarter, épargner, bord, chaud, ciel, craquer, déjà, descendre, enfant, envahir, femme, fenêtre, haut, lampe, larme, lent, main, maison, marche, nacelle, oubli, paraître, plafond, plein, prunelle, rampe, rideau, rose, s'enhardir, sang, scène, se lisser, serre, soulever, terre, tréteau, veiller, vent, visage, vive, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 décembre 2022
Il n’y a pas de passé.
Il n’y a qu’aujourd’hui et, dans aujourd’hui,
serrés et brûlants comme à l’intérieur d’une clochette de muguet,
tous les morts que nous avons aimés.
(Christian Bobin)
Posted in poésie | Tagué: (Christian Bobin), aimer, aujourd'hui, brûlant, clochette, intérieur, mort, muguet, passé, serre | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 26 novembre 2022
Le livre de Marceline Desbordes-Valmore a cent neuf ans de plus que moi.
Sa reliure de cuir verdâtre au grain serré m’enténèbre
mais dès que je l’ouvre, les poèmes roses et vivants courent vers moi en riant.
(Christian Bobin)
Posted in poésie | Tagué: (Christian Bobin), courir, cuir, enténébrer, grain, livre, ouvrir, poème, reliure, rire, rose, serre, verdâtre, vivant | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 juillet 2022
NOTE UNIQUE
Le monde est à ses rêves
Au plus serré des doigts
C’est le mur qui sans trêve
L’isole à jamais de toi
Il n’est rien que des songes
Le tien est de croire prendre
Quand tout te fuit par le sien
Quand le tien même te fuit
Les arbres et leurs sèves
Sont à d’autres forces
Plus dure que leur rêve
Il n’est pas d’écorce
Tu les poursuis en vain
Ils poursuivent leur rêve
Tu cours tu n’atteins rien
Tu es le mauvais élève
Passe comme le vent
Passe comme la vie
A peine soulevant
Le poids d’une chenille.
(Max-Pol Fouchet)
Posted in poésie | Tagué: (Max-Pol Fouchet), arbre, atteindre, écorce, élève, chenille, doigt, force, fuir, isoler, monde, mur, note, passer, poids, poursuivre, rêve, sève, serre, songe, soulever, tien, trêve, unique, vent, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 juillet 2022
Dors, petit enfant indien et
rêve aux lunes indiennes
trouant les nuits d’obsidienne
sans sorcières ni lutins.
Dort le fleuve entre ses pierres
et la vallée sous ses brumes.
Sur les pics noyés de lunes la
mort affûte ses serres.
Un jour viendra, mon garçon,
où un soleil, un deuxième, se
coulera dans tes veines. Et
dans ton coeur, des chansons.
Exacts, viendront les solstices
— amertume, amour et miel
— et rôderont dans le ciel des
punas des maléfices !
(Atahualpa Yupanqui)
Posted in poésie | Tagué: (Atahualpa Yupanqui), affûter, amertume, amour, brume, chanson, ciel, coeur, dormir, exact, fleuve, garçon, indien, jour, lune, lutin, maléfice, miel, mort, noyer, nuit, obsidienne, petit, pic, pierre, puna, rêver, rôder, se couler, serre, soleil, solstice, sorcière, trouer, vallée, veine, venir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 17 novembre 2021
Je ne saurais dire combien
Je garde en mon coeur de malheur
Serré d’une vieille ceinture,
Puisque c’est le cours de nature.
(Charles d’Orléans)
Posted in poésie | Tagué: (Charles d'Orléans), ceinture, coeur, garder, malheur, nature, savoir, serre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 janvier 2021
… Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ?
Ces doux êtres pensifs que la fièvre maigrit ?
Ces filles de huit ans qu’on voit cheminer seules ?
Ils s’en vont travailler quinze heures sous des meules
Ils vont, de l’aube au soir, faire éternellement
Dans la même prison le même mouvement.
Accroupis sous les dents d’une machine sombre,
Monstre hideux qui mâche on ne sait quoi dans l’ombre,
Innocents dans un bagne, anges dans un enfer,
Ils travaillent. Tout est d’airain, tout est de fer.
Jamais on ne s’arrête et jamais on ne joue.
Aussi quelle pâleur ! la cendre est sur leur joue.
Il fait à peine jour, ils sont déjà bien las.
Ils ne comprennent rien à leur destin, hélas !
Ils semblent dire à Dieu : – Petits comme nous sommes,
Notre père, voyez ce que nous font les hommes !
Ô servitude infâme imposée à l’enfant !
Rachitisme ! travail dont le souffle étouffant
Défait ce qu’a fait Dieu ; qui tue, oeuvre insensée,
La beauté sur les fronts, dans les coeurs la pensée,
Et qui ferait – c’est là son fruit le plus certain ! –
D’Apollon un bossu, de Voltaire un crétin !
Travail mauvais qui prend l’âge tendre en sa serre,
Qui produit la richesse en créant la misère,
Qui se sert d’un enfant ainsi que d’un outil !
Progrès dont on demande : Où va-t-il ? que veut-il ?
Qui brise la jeunesse en fleur ! qui donne, en somme,
Une âme à la machine et la retire à l’homme !
Que ce travail, haï des mères, soit maudit !
Maudit comme le vice où l’on s’abâtardit,
Maudit comme l’opprobre et comme le blasphème !
Ô Dieu ! qu’il soit maudit au nom du travail même,
Au nom du vrai travail, sain, fécond, généreux,
Qui fait le peuple libre et qui rend l’homme heureux !
(Victor Hugo)
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Posted by arbrealettres sur 28 septembre 2020
Illustration: Barbaras Bilder Kunst
LE CŒUR
On dit qu’il est aussi grand
que mon poing serré.
Petit donc,
mais suffisant
pour mettre en mouvement
tout ceci
C’est un ouvrier
qui travaille bien
quoiqu’il aspire au repos,
c’est un prisonnier
qui espère vaguement
s’échapper.
***
EL CORAZÓN
Dicen que es del tamaño
de mi puño cerrado.
Pequeño, entonces,
pero basta
para poner en marcha
todo esto.
Es un obrero
que trabaja bien
aunque anhele el descanso,
y es un prisionero
que espera vagamente
escaparse.
***
IL CUORE
Dicono che abbia la dimensione
del mio pungo chiuso.
piccolo, dunque,
ma sufficiente
per tenere in movimento
tutto questo.
È un lavoratore,
che lavora bene,
sebbene desideri una pausa;
è un prigionero
che sommessamente spera
di fuggire.
***
THE HEART
They say it’s the size
of my clenched fist.
Small, then,
but that’s enough
to set in motion
all of this.
It’s a laborer,
who works well,
though he longs for a break;
it’s a prisoner
who dimly hopes
to escape.
***
HET HART
Men zegt dat het zo groot is
als mijn gebalde vuist.
Klein, dus,
maar voldoende
om dit allemaal
in beweging te brengen
Het is een arbeider
die goed werkt
alhoewel hij verlangt naar rust,
het is een gevangene
die vaag hoopt
te ontsnappen.
***
INIMA
Se spune că ar fi
cât pumnul.
Foarte mică,
însă neobosită
pune-n mișcare toate
lucrurile.
Ea este truditoarea
ce impecabil bate
tânjind după odihnă,
și prizonieră este
nedeslușit visând
la evadare.
***
LU CORI
Diciunu ca è granni
comu lu pugnu dâ me manu.
Picciriddu, allura,
ma è capaci
di smoviri
tuttu chistu.
È un travagghiaturi
ca travagghia forti
puru ca sogna di na pausa;
È un priggiuneru
ca spera vanamenti
di evadiri.
***
O CORAÇÃO
Dizem que é do tamanho
do meu punho fechado.
Pequeno, pois não,
mas basta
para por em movimento
tudo isso.
É um trabalhador
que trabalha bem
embora sonhe com o descanso,
é um prisioneiro
que espera vagamente
a fuga.
***
DAS HERZ
Man sagt, es hätte die Größe
meiner geschlossenen Faust.
Also klein,
aber das genügt
um alles
in Gang zu setzen.
Es ist ein Arbeiter
der fleißig schafft
obwohl es sich nach Ruhe sehnt,
es ist ein Gefangener
der vage hofft
auszubrechen.
***
ΚΑΡΔΙΑ
Λένε έχει το μέγεθος μια γροθιάς.
Είναι μικρή τότε
μα μεγάλη αρκετά για
να βάλει τα πάντα σε κίνηση.
Εργάτης
που δουλεύει καλά
παρ’ όλο που αποζητά μιαν ανάπαυλα.
Φυλακισμένος που ποθεί
να δραπετεύσει.
***
SERCE
Mówią, że jest rozmiaru
mojej zaciśniętej pięści.
Małe,
ale wystarczająco duże,
by wprawiać w ruch
to wszystko.
To robotnik,
który pracuje dobrze,
choć pragnie odpoczynku;
to więzień,
który ma nikłą nadzieję
na ucieczkę.
***
***
心 脏
他们说心脏是
我紧握拳头的尺寸。
小,那么,
但这已足够
带动
所有器官。
它是个劳工,
工作得很好,
尽管他渴望休息;
它是个囚犯
渺茫地希望
逃走。
***
قلب
میگویند به سایز
مشت گره کرده من است.
کوچک، همزمان،
اما کافی است
تا به كار بیاندازد
تمام بدن را.
کارگری ست،
که خوب کار می کند،
گرچه آرزوی استراحت دارد؛
زندانیى است
که کم سو امیدی دارد
به فرار.
(Alaida Foppa)
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