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Poésie

Posts Tagged ‘servir’

Je compte infiniment (Victor Segalen)

Posted by arbrealettres sur 15 mars 2023



    

3 minutes de Magie ((-:

Je compte infiniment
sur des beaux hasards
servis par mon aptitude
à leur sauter aux cheveux.

(Victor Segalen)

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Je t’ai possédée, ô fille de Kuprôs (Sappho)

Posted by arbrealettres sur 24 février 2023



Illustration: Odile Wysocki-Grec
    
Je t’ai possédée, ô fille de Kuprôs !
Pâle, je servis ta volupté cruelle…
Je pris, aux lueurs du flambeau d’Hesperôs,
Ton corps d’Immortelle.

Et ma chair connut le soleil de ta chair…
J’étreignis la flamme et l’ombre et la rosée,
Ton gémissement mourait comme la mer
Lascive et brisée.

Mortelle, je bus dans la coupe des Dieux,
J’écartai l’azur ondoyant de tes voiles…
Ma caresse fit agoniser tes yeux
Sur ton lit d’étoiles…

… Depuis, c’est en vain que la nuit de Lesbôs
M’appelle, et que l’or du paktis se prolonge…
Je t’ai possédée, ô fille de Kuprôs,
Dans l’ardeur d’un songe.

(Sappho)

 

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En travaillant la terre (Grégory Rateau)

Posted by arbrealettres sur 18 février 2023



Illustration: Erich Heckel
    
En travaillant la terre

Le vieux est là
Muet comme une souche
Il attend que le nuage passe
Ses outils sont comme des promesses
Un supplément de force
Malgré les années
Chaque muscle est à sa place
Pour faucher
Bêcher
Ratisser

Je regarde ma main
Pas un pli
La finesse des doigts qui ne trompe pas
Elle n’a donc servi à rien
Le vieux ne me le dit pas
Trop brave
Sa poigne montre l’exemple
Mes pas deviennent les siens

Je suis vite à la traîne
Sans un mot
Le voilà qui porte deux fois plus que moi
J’ai vu la ville de près ses fulgurances
Ses éclats mystiques
Ses passions au rabais
Rastignac du pauvre
J’ai croisé le fer avec elle
Ne blessant que moi-même

Le vieux n’a rien vu lui
Aucune lutte
Une simple ligne d’horizon
Des remparts de forêts sous un ciel vide
Il ne goûtera jamais à l’ennui qui élève
Aux délices de la foule
Son champ sera sa seule ivresse
Et pourtant lui en a palpé de la terre
Sué pour la rendre fertile
Son nom restera une empreinte

Que laisserai-je dans le bitume ?
Des projets froissés
Des rêves léthargiques…
Au loin je vois des tours
Les murs se rapprochent
Que restera-t-il du vieux
Quand même les arbres alentour seront maigres comme mes dix doigts ?

(Grégory Rateau)

 

Recueil: Conspiration du réel
Traduction:
Editions: Unicité

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S’il était inéluctable pour moi (Mundhr Masri)

Posted by arbrealettres sur 19 janvier 2023



    

S’il était inéluctable pour moi

S’il était inéluctable pour moi
de choisir un dieu
à adorer et à servir
le dieu de ma grand-mère
celui qu’elle envoyait pour m’accompagner
où que j’aille
celui à qui elle confiait de me surveiller où que je sois
serait mon dieu.

Il m’arriva d’adorer le feu autrefois
il m’arriva d’adorer une idole
autrefois j’adorais un chef
autrefois j’adorais une femme
autrefois
je n’adorais personne
puis je n’ai pas trouvé d’autre échappatoire que
d’incliner ma tête
quand ma grand-mère m’a dit :
il vaut mieux
que tu remettes ta vie
entre les mains de dieu
plutôt qu’entre les mains
des hommes.

Le dieu de ma grand-mère est mon dieu

***

(Mundhr Masri)

 

Recueil: Poésie Syrienne contemporaine
Traduction:de l’Arabe par Saleh Diab
Editions: Le Castor Astral

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QUELQUE VIN… (Jean Cocteau)

Posted by arbrealettres sur 9 janvier 2023




    
QUELQUE VIN…

Quelque vin inconnu dans mes caves repose
De gardes encerclé.
Si je le voulais boire à quoi sert que je l’ose ?
Je n’en ai pas la clé.

Jamais sur ce vin vieux nulle voix ne m’informe
Et s’il tombe au rebut
Ou si c’est longuement qu’il faut que ce vin dorme
Avant que d’être bu.

(Jean Cocteau)

 

Recueil: Clair-obscur
Traduction:
Editions: Points

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À l’ombre des pins et des cyprès (Pan Qi Yu)

Posted by arbrealettres sur 6 décembre 2022



Illustration: Shan Sa
    
À l’ombre des pins et des cyprès

La sagesse reçue des Anciens
M’accorda une vie humaine.
Elle m’invita, pauvre créature, jusqu’au palais
À tenir un humble rang dans le quartier des femmes.
J’ai joui de la grâce profuse du saint souverain,
Recueillant la faveur radieuse du soleil et de la lune.
Les rais brûlants de l’astre pourpre posés sur moi,
Je reçus la haute bénédiction dans le Pavillon de Zeng Shen.
Abandonnée à l’espoir de jours heureux,
Je délaçais mon souffle, éveillée comme endormie.
Mais les décrets du Ciel — qui pourra jamais les infléchir ?
Avant de les savoir, le soleil voilait sa lumière
Et me laissait déjà dans l’ombre du soir.
Je gardais la bonté du roi qui demeurait mon seul asile
Et mes fautes ne me conduisirent pas à l’exil.
J’ai servi l’impératrice douairière dans le palais d’orient
Et pris ma place parmi les suivantes de la Confiance éternelle.
J’aidais à laver les rideaux, à balayer le sol souillé
Et ma tâche se poursuit ainsi jusqu’au terme mortel.
Alors mes os trouveront repos au pied de la colline.
Et l’ombre vacillante des pins et des cyprès couvrira ma tombe.

(Pan Qi Yu)
(1er siècle avant J.-C.)

 

Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel

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Vieux mineur (Johannes Kühn)

Posted by arbrealettres sur 23 novembre 2022




    
Vieux mineur

Es-tu allé dans la nuit —
je connais
la nuit, c’est de la roche.
De mes mains j’ai frappé,
des battoirs mes mains à force.
Il sont partis en fumée
les charbons que j’ai abattus,
et dans les airs
se sont dissipées les fumées,
et dans les poêles des blancs hivers
elle est morte
la chaleur.

À la place des mains des battoirs.

Mais ils ne sont pas morts
les gens dans le froid
des blancs hivers.
À l’usine, qui fumait de toutes ses cheminées,
ce que j’ai abattu
est devenu fer
il sert pour les voitures
et étayent les maisons

Habite ! vis ! tout va bien,
mes mains sont des battoirs :
pas pour rien.

***

Alter Bergmann

Bist du in der Nacht gegangen —
ich kenn
die Nacht, die Gestein ist.
Ich schlug mir die Hände zu Brettern.
Es sind verraucht
die Kohlen, die ich gebrochen,
es sind die Rauchschwaden
vergangen in Luft,
es ist in Öfen
der weißen Winter
die Wärme
gestorben.

Mir sind die Hände zu Brettern geworden.

Gestorben sind nicht die Menschen
in Kälte
der weiBen Winter.
In Fabriken, wo durch Schornsteine rauchte,
was ich gebrochen,
ist Eisen geworden,
das dient an Wagen,
als Träger in Häusern.

Wohnt! Lebt! Wie gut,
mir sind die Hände zu Brettern geworden
nicht umsonst.

(Johannes Kühn)
Traduction de Claude Vercey

 

Recueil: Poésies du Monde
Traduction:
Editions: Seghers

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La belle vieille (François Maynard)

Posted by arbrealettres sur 10 octobre 2022



Illustration: Christelle Fontenoy 
    

La belle vieille

Cloris, que dans mon temps j’ai si longtemps servie
Et que ma passion montre à tout l’univers,
Ne veux-tu pas changer le destin de ma vie
Et donner de beaux jours à mes derniers hivers ?

N’oppose plus ton deuil au bonheur où j’aspire.
Ton visage est-il fait pour demeurer voilé ?
Sors de ta nuit funèbre, et permets que j’admire
Les divines clartés des yeux qui m’ont brûlé.

Où s’enfuit ta prudence acquise et naturelle ?
Qu’est-ce que ton esprit a fait de sa vigueur ?
La folle vanité de paraître fidèle
Aux cendres d’un jaloux, m’expose à ta rigueur.

Eusses-tu fait le voeu d’un éternel veuvage
Pour l’honneur du mari que ton lit a perdu
Et trouvé des Césars dans ton haut parentage,
Ton amour est un bien qui m’est justement dû.

Qu’on a vu revenir de malheurs et de joies,
Qu’on a vu trébucher de peuples et de rois,
Qu’on a pleuré d’Hectors, qu’on a brûlé de Troies
Depuis que mon courage a fléchi sous tes lois !

Ce n’est pas d’aujourd’hui que je suis ta conquête,
Huit lustres ont suivi le jour que tu me pris,
Et j’ai fidèlement aimé ta belle tête
Sous des cheveux châtains et sous des cheveux gris.

C’est de tes jeunes yeux que mon ardeur est née ;
C’est de leurs premiers traits que je fus abattu ;
Mais tant que tu brûlas du flambeau d’hyménée,
Mon amour se cacha pour plaire à ta vertu.

Je sais de quel respect il faut que je t’honore
Et mes ressentiments ne l’ont pas violé.
Si quelquefois j’ai dit le soin qui me dévore,
C’est à des confidents qui n’ont jamais parlé.

Pour adoucir l’aigreur des peines que j’endure
Je me plains aux rochers et demande conseil
A ces vieilles forêts dont l’épaisse verdure
Fait de si belles nuits en dépit du soleil.

L’âme pleine d’amour et de mélancolie
Et couché sur des fleurs et sous des orangers,
J’ai montré ma blessure aux deux mers d’Italie
Et fait dire ton nom aux échos étrangers.

Ce fleuve impérieux à qui tout fit hommage
Et dont Neptune même endure le mépris,
A su qu’en mon esprit j’adorais ton image
Au lieu de chercher Rome en ses vastes débris.

Cloris, la passion que mon coeur t’a jurée
Ne trouve point d’exemple aux siècles les plus vieux.
Amour et la nature admirent la durée
Du feu de mes désirs et du feu de tes yeux.

La beauté qui te suit depuis ton premier âge
Au déclin de tes jours ne veut pas te laisser,
Et le temps, orgueilleux d’avoir fait ton visage,
En conserve l’éclat et craint de l’effacer.

Regarde sans frayeur la fin de toutes choses,
Consulte le miroir avec des yeux contents.
On ne voit point tomber ni tes lys, ni tes roses,
Et l’hiver de ta vie est ton second printemps.

Pour moi, je cède aux ans ; et ma tête chenue
M’apprend qu’il faut quitter les hommes et le jour.
Mon sang se refroidit ; ma force diminue
Et je serais sans feu si j’étais sans amour.

C’est dans peu de matins que je croîtrai le nombre
De ceux à qui la Parque a ravi la clarté !
Oh ! qu’on oira souvent les plaintes de mon ombre
Accuser tes mépris de m’avoir maltraité !

Que feras-tu, Cloris, pour honorer ma cendre ?
Pourras-tu sans regret ouïr parler de moi ?
Et le mort que tu plains te pourra-t-il défendre
De blâmer ta rigueur et de louer ma foi ?

Si je voyais la fin de l’âge qui te reste,
Ma raison tomberait sous l’excès de mon deuil ;
Je pleurerais sans cesse un malheur si funeste
Et ferais jour et nuit l’amour à ton cercueil !

(François Maynard)

 

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Soudain, avec une délicatesse, une pureté indicible… (Frédéric Nietzsche)

Posted by arbrealettres sur 27 septembre 2022



 

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Soudain, avec une délicatesse, une pureté indicible,
une chose apparaît, se fait entendre, vous émeut et bouge jusqu’au fond de vous-même.
On écoute, on ne cherche plus ; on accepte sans s’informer du donateur;
une pensée brûle en un éclair, s’impose comme une nécessité,
ne vous laisse aucune hésitation sur la forme où il convient de l’exprimer : je n’ai jamais eu le choix.

C’est une extase dont la tension formidable se dissout parfois en un fleuve de larmes,
pendant que le pas instinctivement se ralentit ou s’accélère.
On se sent ravi, hors de soi, on garde seulement conscience d’une source inépuisable de frissons subtils
et de ruissellements qui vous parcourt jusqu’aux orteils.

C’est un abîme d’extase si profond que la douleur et la tristesse ne font plus l’effet de forces hostiles,
mais paraissent une condition requise, une nuance toute nécessaire par cette abondance de lumière.
On ressent instinctivement les grands rythmes qui embrassent les immenses espaces où bougent les formes ;
l’amplitude de l’oscillation, le besoin d’un rythme large semble être la mesure d’une semblable inspiration,
une espèce de contrepoids à sa pression et à sa tension.

Tout cela involontaire au premier abord,
semble entraîné par une rafale de liberté, d’indépendance, de puissance, de divinité.
Ce qui est le plus remarquable, c’est la qualité involontaire de l’image et des symboles.
Tout se donne à vous comme l’expression la plus proche, la plus juste, la plus simple.
Il semble en vérité, pour reprendre les paroles de Zarathoustra,
que les choses s’approchent d’elles-mêmes et viennent s’offrir à vous servir d’images…

(Frédéric Nietzsche)

Illustration: Duy Huynh

 

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DES CONTEMPTEURS DU CORPS (Frédéric Nietzsche)

Posted by arbrealettres sur 9 mai 2022



Christian Schloe   75_b [1280x768]

DES CONTEMPTEURS DU CORPS

C’est aux contempteurs du corps que je veux dire leur fait.
Ils ne doivent pas changer de méthode d’enseignement,
mais seulement dire adieu à leur propre corps — et ainsi devenir muets.

« Je suis corps et âme » — ainsi parle l’enfant.
Et pourquoi ne parlerait-on pas comme les enfants ?

Mais celui qui est éveillé et conscient dit :
Je suis corps tout entier et rien autre chose ;
l’âme n’est qu’un mot pour une parcelle du corps.

Le corps est un grand système de raison,
une multiplicité avec un seul sens,
une guerre et une paix, un troupeau et un berger.

Instrument de ton corps, telle est aussi ta petite raison que tu appelles esprit,
mon frère, petit instrument et petit jouet de ta grande raison.

Tu dis « moi » et tu es fier de ce mot.
Mais ce qui est plus grand, c’est — ce à quoi tu ne veux pas croire —
ton corps et son grand système de raison : il ne dit pas moi, mais il est moi.

Ce que les sens éprouvent, ce que reconnaît l’esprit, n’a jamais de fin en soi.
Mais les sens et l’esprit voudraient te convaincre qu’ils sont la fin de toute chose : tellement ils sont vains.

Les sens et l’esprit ne sont qu’instruments et jouets : derrière eux se trouve encore le soi.
Le soi, lui aussi, cherche avec les yeux des sens et il écoute avec les oreilles de l’esprit.

Toujours le soi écoute et cherche : il compare, soumet, conquiert et détruit.
Il règne, et domine aussi le moi.

Derrière tes sentiments et tes pensées, mon frère, se tient un maître plus puissant, un sage inconnu — il s’appelle soi.
Il habite ton corps, il est ton corps.

Il y a plus de raison dans ton corps que dans ta meilleure sagesse.
Et qui donc sait pourquoi ton corps a précisément besoin de ta meilleure sagesse ?

Ton soi rit de ton moi et de ses cabrioles.
« Que me sont ces bonds et ces vols de la pensée ? dit-il.
Un détour vers mon but. Je suis la lisière du moi et le souffleur de ses idées. »

Le soi dit au moi : « Éprouve des douleurs ! »
Et le moi souffre et réfléchit à ne plus souffrir — et c’est à cette fin qu’il doit penser.

Le soi dit au moi : « Éprouve des joies ! »
Alors le moi se réjouit et songe à se réjouir souvent encore — et c’est à cette fin qu’il doit penser.

Je veux dire un mot aux contempteurs du corps.
Qu’ils méprisent, c’est ce qui fait leur estime.
Qu’est-ce qui créa l’estime et le mépris et la valeur et la volonté ?

Le soi créateur créa, pour lui-même, l’estime et le mépris, la joie et la peine.
Le corps créateur créa pour lui-même l’esprit comme une main de sa volonté.

Même dans votre folie et dans votre mépris, vous servez votre soi, vous autres contempteurs du corps.
Je vous le dis : votre soi lui-même veut mourir et se détourner de la vie.

Il n’est plus capable de faire ce qu’il préférerait : — créer au-dessus de lui-même.
Voilà son désir préféré, voilà toute son ardeur.

Mais il est trop tard pour cela :
— ainsi votre soi veut disparaître, ô contempteurs du corps.

Votre soi veut disparaître, c’est pourquoi vous êtes devenus contempteurs du corps !
Car vous ne pouvez plus créer au-dessus de vous.

C’est pourquoi vous en voulez à la vie et à la terre.
Une envie inconsciente est dans le regard louche de votre mépris.

Je ne marche pas sur votre chemin, contempteurs du corps !
Vous n’êtes point pour moi des ponts vers le Surhumain ! —

Ainsi parlait Zarathoustra.

(Frédéric Nietzsche)

Illustration: Christian Schloe

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