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Poésie

Posts Tagged ‘s’évanouir’

Certitude (Octavio Paz)

Posted by arbrealettres sur 25 mars 2023




Certitude

Si réelle est la blanche lumière
de cette lampe, réelle
la main qui écrit, sont-ils réels
les yeux qui regardent ce qui est écrit?

D’un mot à l’autre
ce que je dis s’évanouit.
Je sais que je suis vivant
entre deux parenthèses.

***

Cerceza

Si es real la luz blanca
de esta lámpara, real
la mano que escribe, ¿son reales
los ojos que miran lo escrito?

De une palabra a la otra
to que digo se desvanece.
Yo sé que estoy vivo
entre dos paréntesis.

(Octavio Paz)

Illustration

 

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LE TEMPS (Andrée Chedid)

Posted by arbrealettres sur 15 janvier 2023



Illustration: Lionel Valot
    
LE TEMPS

Mon temps s’achève
J’en suis consciente

Ce temps si frêle si transitoire
Qui boude et qui s’obstine
Puis s’évanouit à chaque pas
Jour après jour il me rappelle
Ma mort inscrite quelque part
Dans un coin de ma vie ?
Dans l’inconnu ?

Ces jours précieux
Je les gaspille,
Les dilapide et les dissipe
Je les prodigue à tout venant
Et les disperse à tous les vents

(Andrée Chedid)

 

Recueil: L’Étoffe de l’univers
Traduction:
Editions: Flammarion

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L’union amoureuse (Yang Fang)

Posted by arbrealettres sur 7 décembre 2022



Illustration: Shan Sa
    
L’union amoureuse

L’aimant détourne à lui la pointe de l’aiguille de fer
Le verre en fusion rassemble le feu et la fumée
L’aigu et le grave tonnent à l’unisson des accords parfaits
Et les coeurs voisins s’attirent toujours à l’intime
Mon amour me lie à toi comme l’ombre au corps
Nous dormons côte à côte sous des draps de trame fine
Dont la soie généreuse provient de cocons jumeaux
Aux heures chaudes, nos éventails sont deux ailes qui se touche
Aux heures froides, nos épaules s’embrassent sur la natte feutrée
Tu ris soudain et me voilà hilare
Tu t’affliges alors et ma joie s’évanouit
Allant, je joins mes pas aux tiens
Partant, nous partageons la poussière du chemin
Inséparables, comme les lions des portes célestes
Je ne recherche que ta présence
Et je ne crains que ta distance
Unissons nos corps en une seule forme
Partageons nos vies dans une chambre commune
Et dans la mort, scellons nos os sous un seul tombeau.
Le poète Qu sut dire l’amour au plus vrai ;
Le nôtre surpasse encore les mots.

(Yang Fang)

(IVe siècle)

 

Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel

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Comme un cri (Claude Haller)

Posted by arbrealettres sur 31 octobre 2022



Illustration: Edvard Munch
    
Comme un cri

Il a cru
tout au long de son enfance
que la terre
en son innocence
était
chant d’oiseau
danse de libellule
murmure de rivière
parfum de prairie

Et puis
le chant
la danse
le murmure
le parfum
se sont évanouis

Alors soudain
le monde fut comme un cri
un immense cri dans la nuit
et il en sera ainsi
tant qu’on n’aura pas ressuscité

L’oiseau et son chant
La libellule et sa danse
La rivière et son murmure
La prairie et son parfum

(Claude Haller)

Recueil: La révolte des poètes
Traduction:
Editions: Livre de poche Jeunesse

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DEUXIÈME RETOUCHE A L’ANGOISSE (Daniel Boulanger)

Posted by arbrealettres sur 26 octobre 2022



Homme-perdu-barque-film

DEUXIÈME RETOUCHE A L’ANGOISSE

Sur le plan de la mer et du ciel
dont les lumières s’encastrent
jusqu’à s’évanouir
une barque tremble
pareille à l’interrogation de l’homme
au large du bonheur

(Daniel Boulanger)

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Une brise aiguise les aiguilles de pin (Chingak)

Posted by arbrealettres sur 18 janvier 2022



Illustration: Bang Hai Ja Ciel-Terre
    
Une brise aiguise les aiguilles de pin
Monte la tristesse profonde et lointaine
La lune roule sur les vagues de mon coeur
Dans mon esprit un cristal de silence
Écoute et regard, reflets d’un miroir
Je flâne en pinçant les cordes de mon coeur
Là où l’écho s’évanouit, s’épanouit la méditation
Coeur apaisé, cendres éteintes

(Chingak)

Recueil: Les mille monts de lune Poèmes de Corée
Traduction: Sunmi Kim
Editions: Albin Michel

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Quel flamboiement inattendu (Fiodor Tiouttchev)

Posted by arbrealettres sur 17 décembre 2021



    
Quel flamboiement inattendu,
Que cet arc dans les hauteurs,
Qui s’élance à travers les nues
Dans son éphémère splendeur !

Un bout fiché dans les feuillages,
Il embrasse le ciel à demi,
Il se perd dans les nuages,
Et tout là-haut s’évanouit.

Oh, cette brève vision irisée,
Quel délice pour les yeux !
C’est un cadeau qui t’est donné,
Saisis-le, vite, saisis-le !

Regarde, il pâlit déjà,
Encore une minute — eh oui !
Il s’en est allé
comme s’en ira
Tout ce qui fait notre vie.

(Fiodor Tiouttchev)

Recueil: POÈMES
Traduction: traduit du russe par Sophie Benech
Editions: Interférences

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PROMESSE (André Frénaud)

Posted by arbrealettres sur 5 novembre 2021



 

Charles West Cope -« The Thorn »

PROMESSE

Quand tu me donnes ta main c’est ton être entier
Nous voilà dépossédés copropriétaires de deux corps
Un coq flambera entre nos souffles
et nous nous évanouirons une seule présence réelle

(André Frénaud)

Illustration: Charles West Cope

 

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Le néant s’agite et crie (Marcel Béalu)

Posted by arbrealettres sur 5 novembre 2021



Le néant s’agite et crie
Mais le miracle attendu
Depuis le début des temps
Arrive à pas de souris

Ah reste encore immobile
Un seul geste un seul regard
Le ferait s’évanouir

11 grandit grandit grandit
Il va s’abattre sur toi

Non ne te retourne pas
Tu pourrais mourir de joie.

(Marcel Béalu)

 

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Maison à la campagne (Jean-Baptiste Besnard)

Posted by arbrealettres sur 26 juillet 2021



Maison à la campagne

Les routes s’égarent
Avant de traverser des villages accueillants
Au pied desquels coulent de paisibles rivières
Et des arbres vagabondent
Dans une campagne qui perle du silence
Le vent s’affûte sur un rocher
Pour aiguiser le bec de l’oiseau
Écorcher le champ
Et griffer le toit
En ricanant

Peu à peu le jour s’évanouit
Un reste de clarté se cramponne encore à la maison
Tandis que la vitre se glace
Qu’une étoile y glisse
Le sommeil caresse ton visage
Et baigne tes yeux sombres.

(Jean-Baptiste Besnard)


Illustration

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