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Poésie

Posts Tagged ‘s’évaporer’

Bestiaire des animaux à l’aise dans leur peau (Claude Roy)

Posted by arbrealettres sur 24 août 2022



Illustration: Frédéric Rébéna
    
Bestiaire des animaux à l’aise dans leur peau
À Richard et Jacqueline Heyd

Très oiseaux les oiseaux sont très sûrs d’être oiseaux
L’écureuil sait très bien son métier d’écureuil
Les chevaux dans leur peau de cheval sont chevaux
Le lézard sait par coeur l’art de vivre en lézard
La fourrure du chat tient le chat tout entier
Le renard est renard tout le long de l’année
Le poisson est dans l’eau comme un poisson dans l’eau

Mais moi je m’évapore et me perds et me trouve
et ne suis jamais sûr d’être ce que je suis.

(Claude Roy)

 

Recueil: Poèmes de Claude Roy
Traduction:
Editions : Bayard Jeunesse

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Je suis en quête (Jean-Baptiste Besnard)

Posted by arbrealettres sur 8 décembre 2021



Je suis en quête

J’écarte les vapeurs du matin
Pour étreindre des couleurs
Et entendre les accords
D’une musique inaudible.

Le feu s’évapore
Et la sève s’élève
Secoué par des doigts invisibles
Le diapason de la pluie
Scande le rythme de vivre.

J’entre par effraction
Dans ce lieu et connais
Des après-midi secrets
Faits de rires et de caresses
Où j’oublie tout car pour moi
S’est tu l’écho des jours anciens

Je vis hors de l’espace et du temps

Un soupçon de clarté
Se glisse dans la chambre
Et une pointe d’ombre
Se pose sur ton épaule
Je me blottis entre tes bras
Pour mettre mon coeur à l’abri

(Jean-Baptiste Besnard)


Illustration: Zhaoming Wu

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Sérénité du désert (Bernard Montini)

Posted by arbrealettres sur 7 avril 2021



L’âme s’égoutte
s’évapore

plus rien ne bouge

tout se réconcilie
jusqu’au blanc final

sérénité du désert

(Bernard Montini)


Illustration

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Apporte-moi (Eugenio Montale)

Posted by arbrealettres sur 27 mai 2020



 

Apporte-moi la plante qui nous mène
là où surgissent de blondes transparences
et s’évapore la vie telle une essence ;
apporte-moi le tournesol affolé de lumière

(Eugenio Montale)

Découvert chez Lara ici

Illustration: Victor Wang

 

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Tableau de Paris à cinq heures du matin (Marc-Antoine Désaugiers)

Posted by arbrealettres sur 26 février 2020




    
Tableau de Paris à cinq heures du matin

L’ombre s’évapore
Et déjà l’aurore
De ses rayons dore
Les toits alentours
Les lampes pâlissent,
Les maisons blanchissent
Les marchés s’emplissent :
On a vu le jour.

De la Villette
Dans sa charrette,
Suzon brouette
Ses fleurs sur le quai,
Et de Vincenne,
Gros-Pierre amène
Ses fruits que traîne
Un âne efflanqué.

Déjà l’épicière,
Déjà la fruitière,
Déjà l’écaillère
Sautent au bas du lit.
L’ouvrier travaille,
L’écrivain rimaille,
Le fainéant baille,
Et le savant lit.

J’entends Javotte,
Portant sa hotte,
Crier : Carotte,
Panais et chou-fleur !
Perçant et grêle,
Son cri se mêle
A la voix frêle
Du noir ramoneur.

L’huissier carillonne,
Attend, jure, sonne,
Ressonne, et la bonne,
Qui l’entend trop bien,
Maudissant le traître,
Du lit de son maître
Prompte à disparaître,
Regagne le sien.

Gentille, accorte
Devant ma porte
Perrette apporte
Son lait encor chaud ;
Et la portière,
Sous la gouttière,
Pend la volière
De Dame Margot.

Le joueur avide,
La mine livide,
et la bourse vide,
Rentre en fulminant ;
Et sur son passage,
L’ivrogne, plus sage,
Rêvant son breuvage,
Ronfle en fredonnant.

Tout, chez Hortense,
Est en cadence ;
On chante, on danse,
Joue, et cætera…
Et sur la pierre
Un pauvre hère,
La nuit entière,
Souffrit et pleura.

Le malade sonne,
Afin qu’on lui donne
La drogue qu’ordonne
Son vieux médecin ;
Tandis que sa belle,
Que l’amour appelle,
Au plaisir fidèle,
Feint d’aller au bain.

Quand vers Cythère,
La solitaire,
Avec mystère,
Dirige ses pas,
La diligence
Part pour Mayence,
Bordeaux, Florence,
Ou les Pays-Bas.

« Adieu donc, mon père,
Adieu donc, mon frère,
Adieu donc, ma mère,
– Adieu, mes petits. »
Les chevaux hennissent,
Les fouets retentissent,
Les vitres frémissent :
Les voilà partis.

Dans chaque rue,
Plus parcourue,
La foule accrue
Grossit tout à coup :
Grands, valetaille,
Vieillards, marmaille,
Bourgeois, canaille,
Abondent partout.

Ah ! quelle cohue !
Ma tête est perdue,
Moulue et fendue,
Où donc me cacher !
Jamais mon oreille
N’eut frayeur pareille…
Tout Paris s’éveille…
Allons nous coucher.

(Marc-Antoine Désaugiers)

 

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Rondeau de la dernière goutte de pluie (Jacques Roubaud)

Posted by arbrealettres sur 4 février 2020



Illustration
    
Rondeau de la dernière goutte de pluie

La dernière goutte de pluie
Sait-elle qu’elle est la dernière ?
Elle se hâte vers la terre
Derrière elle le soleil luit

Déjà les grands arbres s’essuient
Pendant qu’elle tombe, légère
La dernière goutte de pluie

Au creux d’une feuille de buis
Qui l’abrite de la lumière
Elle s’évapore sans bruit
La dernière goutte de pluie

(Jacques Roubaud)

 

Recueil: Rondeaux poésies
Traduction:
Editions: Gallimard

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L’ULTIME CHANSON (Miguel Hernández)

Posted by arbrealettres sur 30 janvier 2020



Illustration: Hilma af Klint
    
L’ULTIME CHANSON

Peinte, non vide :
peinte est ma maison
au couleur des grandes
passions et des grands malheurs.

Elle reviendra des pleurs
où elle était partie
avec sa table déserte
avec son lit tonitruant.

Les baisers fleuriront
sur les oreillers.
Et autour des corps
La haine s’évapore
derrière la fenêtre.

va soulèvera la feuille
le lierre intense
nocturne et parfumé

La griffe sera douce.

Laisse-moi l’espérance.

***

Canción última

Pintada, no vacía:
pintada está mi casa
del color de las grandes
pasiones y desgracias.

Regresará del llanto
adonde fue llevada
con su desierta mesa
con su ruidosa cama.

Florecerán los besos
sobre las almohadas.
Y en torno de los cuerpos
elevará la sábana
su intensa enredadera
nocturna, perfumada.

El odio se amortigua
detrás de la ventana.

Será la garra suave.

Dejadme la esperanza.

(Miguel Hernández)

 

Site : http://artgitato.com/
Traduction: Français Jacky Lavauzelle / Espagnol
Editions:

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L’Amoureuse (Paul Eluard)

Posted by arbrealettres sur 26 octobre 2019


 

Elle est debout sur mes paupières
Et ses cheveux sont dans les miens,
Elle a la forme de mes mains,
Elle a la couleur de mes yeux,
Elle s’engloutit dans mon ombre
Comme une pierre sur le ciel.

Elle a toujours les yeux ouverts
Et ne me laisse pas dormir.
Ses rêves en pleine lumière
Font s’évaporer les soleils,
Me font rire, pleurer et rire,
Parler sans avoir rien à dire

(Paul Eluard)

 

Illustration

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Pêcheur (Georges Moustaki)

Posted by arbrealettres sur 23 octobre 2019



 

DCF 1.0

Pêcheur

{Refrain:}
Pêcheur, pêcheur, pêcheur d´amour
Pêcheur, pêcheur à la tombée du jour
Tout seul, tout seul sur un bateau de bois
Tout seul, tout seul, je suis seul avec moi

Dans mes filets ce sont des diamants
Ce sont les larmes de l´océan
Mais au matin elles s´évaporent
Le cœur léger je rentre au port

{au Refrain}

Tout seul je vais où me pousse le vent
La terre est si loin derrière ou devant
Et personne ne m´attend nulle part
Ma vie n´est faite que de départs

{au Refrain}

Lorsque la mort viendra me chercher
Qu´elle me brise contre un rocher
De mes filets qu´elle fasse un linceul
J´y dormirai tout seul, tout seul, tout seul, tout seul…

Pêcheur, pêcheur, pêcheur d´amour
Pêcheur, pêcheur à la tombée du jour

(Georges Moustaki)

Illustration: Sylvain Horréard

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Coeur d’oiseau (Jean-Claude Valin)

Posted by arbrealettres sur 5 août 2019



J’ai réchauffé la pierre longuement dans mes mains
Comme on prie non pour demander mais pour
Que s’évapore la buée sanguine d’un sourire
Et la pierre s’est mise à battre coeur d’oiseau
Qui me fit battre des mains et m’envoler.

(Jean-Claude Valin)

 

 

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