Posts Tagged ‘s’interroger’
Posted by arbrealettres sur 24 mars 2022
Comme revenant de la guerre
on se rencontre, on se tend la main
mais on ne s’interroge pas sur les derniers combats
ou sur le profil des ennemis.
Notre regard se croise
là où i1 n’y aura de caresse pour personne
ni d’yeux luisants comme des astres, ni de baisers.
Quel étrange regard, quelle divergence.
***
Come chi torna dalla guerra
ci si incontra e ci si dà la mano
ma non si chiede delle ultime battaglie
o del profilo dei nemici.
Il nostro sguardo si incontra
dove non ci saranno carezze per nessuno
né occhi lucenti come astri, né baci.
Che sguardo strano, the divergenza.
(Nico Naldini)
Illustration: Catherine Thiam-Vernanchet
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Posted by arbrealettres sur 28 mars 2021
RENCONTRE
Avant l’aube, nous étions en route à travers les champs gelés.
L’aile rouge se levait. Encore la nuit.
Soudain un lièvre passa, tout près, devant nous,
Et l’un de nous le désigna de la main.
C’était, i1 y a longtemps. Aujourd’hui ne vivent plus
Ni le lièvre, ni celui qui le désigna.
Mon amour, où sont-ils donc, où vont-ils,
Geste de la main, trace de la course, et bruit des mottes de terre ?
Ce n’est point par regret que j’interroge, mais dans un songe paisible…
(Czeslaw Milosz)
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Posted by arbrealettres sur 7 juillet 2020

À LA PROVENCE
Lorsque je m’interroge et que je cherche en moi
Et le peu que je suis et d’où me vient mon âme,
Provence, c’est à toi que je songe, et je crois
Que tu mis dans mon coeur vraiment toutes tes flammes.
Oui, quand je cherche, au fond de moi-même, d’où sort
La brise de tiédeur qui souffle dans ma tête,
Les chants dont je ne puis retenir les essors,
D’où vient le carillon des éternelles fêtes
Dont de lointains clochers sonnent en moi les jours,
D’où vient cette jeunesse et cette simple joie,
Je me dis bien souvent que c’est toi qui l’envoies,
Provence, tout cela, dans des bouffées d’amour.
(Emile Ripert)
Illustration: Christian Guinet
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Posted by arbrealettres sur 7 juillet 2020

Nuit sinistre, nuit de misère,
Le poète parle bas,
Il s’interroge, espère, désespère,
Mais il sait bien qu’en lui jamais ne s’éteindra
L’étoile qui brillait au front d’Apollinaire.
(Paul-Alexis Robic)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 12 avril 2020

(Recueil Pages d’écriture)
UN PEU DE LOGIQUE IDIOTE
Avez-vous regardé, à l’horizon, les arbres qui garnissent,
avec une impeccable régularité, le bord d’une route et se
détachent sur le ciel ?
La distance les fait paraître petits, pas plus grands que
la taille humaine, et comme ils sont plantés à intervalles
égaux, ils font penser à une file de soldats en marche.
Droits et nets au long des grands labours, ils sont debout pour
« se faire voir », car enfin, s’ils étaient absents, on ne pourrait
les regarder et, s’ils sont là, c’est pour être à la place
de quelque chose d’absent.
Cette logique rigoureuse donne le coup de poing de la vérité.
Une file d’arbres à l’horizon, c’est une file d’êtres venus là pour
« témoigner » par leur présence, donc pour figurer quelque chose
qui se cache derrière eux ce sont des figurants — d’immobiles
figurants qui défilent dans un douloureux silence.
Or, de cet horizon qui les déguise en soldats, je reviens
vers moi-même et mon regard rencontre en chemin mille petits
obstacles qui sont tous là, eux aussi, pour masquer la nudité
de l’étendue, pour habiter le néant. Tous viennent également
« figurer », comblant leur présence, remplaçant leur absence.
L’un figure un ruisseau, l’autre un oiseau, l’autre une charrue,
un mur, un toit, un chou, une boîte de conserve abandonnée…
Et moi-même, je vous le demande, que suis-je ?
Que suis-je, bon sang ? Que suis-je ? Que sommes-nous ?
De quelle armée en marche sommes-nous les avant-postes ?
De quel gouvernement sommes-nous les délégués ? De quel
opéra sommes-nous les figurants ? Permettez : j’interroge,
rien de plus. Je ne suis d’ailleurs pas le premier.
Adieu, arbres de l’horizon. Piétinez le sol en cadence et
chantez sans bouger : « Partons ! Partons ! Partons ! » La question
reste et vous ne m’avez pas répondu.
(Jean Tardieu)
Recueil: Jean Tardieu Un poète
Traduction:
Editions: Gallimard Jeunesse
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Tardieu), abandonner, absence, absent, adieu, arbre, armée, avant-poste, étendue, être, boîte, bord, bouger, cadence, chanter, charrue, chemin, chou, ciel, déléguer, debout, distance, douloureux, droit, figurer, file, garnir, gouvernement, grand, habiter, horizon, humain, idiot, impeccable, intervalle, logique, masquer, mur, néant, nudité, obstacle, oiseau, opéra, partir, petit, piétiner, planter, poing, présence, question, régularité, répondre, regard, regarder, remplacer, rencontrer, rester, rigoureux, route, ruisseau, s'interroger, se cacher, se détacher, silence, sol, soldat, taille, témoigner, toit, vérité, venir, voir | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 janvier 2019

Ce matin j’ai écrit deux poèmes.
Je ne me demande pas pour l’instant quel sens
possède ou non ce travail obscur.
Simplement c’est une autre façon, possible, d’être vivant.
Je m’interroge sur l’origine
de ces deux choses posées à présent sur la table,
pas exactement faites de papier et de pigments.
Sur les hommes qui l’ont dit mieux que moi
et aujourd’hui sont morts.
Sur les siècles de guerres et de paix
qui se sont écoulés entre les mots.
Je m’interroge sur le nom et le visage
de celui qui, de l’autre côté du globe, a laissé
sur sa table deux autres choses égales
et qui doute aussi de mon existence.
Je m’interroge sur les milliers de jours et de nuits
qui ont dû passer pour que nous fassions cela.
Sur les centaines de personnes
qui ont fait don de leurs vers.
Je me demande pourquoi, depuis un moment,
ce monde s’est modifié deux fois.
(Luis Benitez)
Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/
Illustration: René Baumer
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Luis Benitez), écrire, don, guerre, jour, modifié, mort, nuit, origine, paix, papier, personne, pigment, poème, s'interroger, sens, siècle, vers, vivant | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 novembre 2018
Illustration: Christian Seybold
Fanée
Légère, comme après sa mort,
elle a mis des gants, une écharpe.
Un parfum de sa commode
a chassé la chère odeur
à laquelle autrefois elle se découvrait.
Depuis longtemps elle ne s’interroge
plus : Qui suis-je ? (une parente éloignée),
et, perdue dans ses pensées,
elle s’affaire, prenant soin
de sa chambre inquiète qu’elle arrange
et ménage, parce que peut-être
la jeune fille d’autrefois l’habite encore.
(Rainer Maria Rilke)

Illustration: Christian Seybold
Recueil: Oeuvres 2 Poésie
Traduction: Jacques Legrand, Lorand Gaspar, Philippe Jaccottet, Armel Guerne, Maurice Betz
Editions: Seuil
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Posted in poésie | Tagué: (Rainer Maria Rilke), arranger, écharpe, chambre, chasser, cher, commode, découvrir, fané, gant, habiter, inquiet, jeune fille, léger, ménager, mort, odeur, parent, parfum, perdu, s'affairer, s'interroger | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 juillet 2018

Illustration: Goyō Hashiguchi
DISGRACE
Inconnu
Mon âme est comme dissoute,
tant j’ai laissé couler de larmes, sur ma couverture de gaze ;
et la cruelle insomnie ne me laisse pas rêver.
Malgré la nuit avancée, une musique et des chants,
retentissent dans un pavillon, proche du mien.
Mon teint n’est pas fané encore…
Pourquoi donc l’Empereur ne m’aime-t-il plus ?…
Ainsi, jusqu’au jour, douloureusement,
je m’interroge, assise auprès du brasero…
(Textes chinois)
Recueil: Le Livre de Jade
Traduction: Judith Gautier
Editions: Plon
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Posted in poésie | Tagué: (Textes chinois), aimer, assis, âme, brasero, chant, couler, couverture, cruel, disgrâce, dissout, douloureusement, empereur, fané, insomnie, larme, musique, nuit, pavillon, rêver, retentir, s'interroger, teint | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 juillet 2018

LE CORPS N’EST PAS TON CORPS
Le corps, dois-tu dire, n’est pas ton corps.
Nous devons parer les morts d’une rose sur la poitrine
D’une couronne de myrte.
Aimons-nous les uns les autres.
Que le corps de l’homme ne craigne point
Le corps de la femme, en harmonie, en silence.
Aimons-nous les uns les autres.
Le corps de la femme tremble et s’approche.
Derrière, l’ombre nous protège,
L’amour nous fait peur, le sommeil nous entraîne.
En harmonie, en silence.
Enfin la mort nous emporte — aimons-nous les uns
les autres —
Et nous glisse dans son tiroir.
(Tu dois prendre soin de, ton corps même au
printemps
Préparer sa fête avec une rose sur la poitrine,
Une couronne de myrte.)
Là sont les mains avec les doigts immobiles.
Là les yeux et tout ce que les yeux cachent
Dérobés à la lumière, comme des coquilles vides.
Les lèvres bien closes et fêlées.
(Nous ne demanderons plus rien, qui ne puisse être donné
Et nous n’interrogerons pas : nous serons nous-mêmes la réponse.)
(Georges Themelis)
Illustration: Alphonse Mucha
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Georges Themelis), cacher, close, coquille, corps, couronné, demander, fêlé, fête, femme, harmonie, homme, immobile, mort, myrte, parer, poitrine, printemps, réponse, rose, s'aimer, s'approcher, s'interroger, sommeil, tiroir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 juin 2018

ALCHIMIE FAMILIALE
Quand je songe à tous ces drôles :
ce pêcheur du Nord à la barbe rousse
celui qui gagnait sa croûte en dansant
celui qui dévorait des bouquins en pagaille
celui qui se saoulait au lait de la bonté humaine
celui qui agitait un drapeau rouge…
je me regarde dans la glace
et je m’interroge
*
FAMILY ALCHEMY
When I think of them all:
a dancing rascal
a red-bearded fisherman
a red flag waver
a red-eyed scholar
a drunken motherfucker…
I take a look in the mirror
and I wonder
(Kenneth White)
Illustration
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