Altruisme (ou sans pourquoi)
Le bourgeon qui éclot
et réjouit le regard de l’homme
ne demande pas de service en retour
désintéressé
il s’offre
et meurt en beauté
en tant que fleur.
(Germain Droogenbroodt)
Posted by arbrealettres sur 17 décembre 2021
Altruisme (ou sans pourquoi)
Le bourgeon qui éclot
et réjouit le regard de l’homme
ne demande pas de service en retour
désintéressé
il s’offre
et meurt en beauté
en tant que fleur.
(Germain Droogenbroodt)
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Posted by arbrealettres sur 15 septembre 2021
Illustration: Rémi Polack
La Femme Peuplier
Celle qui porte la joie
dans chaque frisson sur sa peau on l’appelle
La Femme Peuplier
Elle va
nue et souriante
les bras grands ouverts
Du Peuplier
elle a le frémissement à chaque souffle qui passe
Elle n’appelle rien mais tout va vers elle
Joyeuse elle s’offre à la caresse qui vient Sans retenue
Celui qui a la chance de la voir quand elle va ainsi nue et offerte
peut trouver la joie tout entière
dans chaque boucle de ses cheveux
Elle n’apparaît dans aucun rêve
Il faut
pour la voir
être celui qui chemine et que la chance aide
Certains passent à côté d’elle
et ne la voient pas
Son offrande est si vaste qu’elle est silencieuse
Ceux qui passent
la tête encombrée des bruits du monde
et du fracas des disputes vaines
n’ont aucune chance de poser la main sur son sein
Ils disent que la joie n’existe pas
que celui qui a été blessé un jour
garde sa blessure pour toujours.
Savent-ils que d’une caresse La
Femme Peuplier peut les rendre à
la joie du monde?
La Femme Peuplier s’est mise en route
Elle est cette femme qui marche dans les rues
et rien ne la distingue des autres femmes
Mais ceux qui l’approchent
sentent un souffle nouveau
les caresser
Ils repartent d’un pas plus léger
vers celles qui les attendent dans les maisons
celles qu’ils appellent leurs femmes
Ils sourient sans savoir pourquoi.
(Jeanne Benameur)
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Posted by arbrealettres sur 5 février 2021
Illustration: Anne-Marie Zilberman
pourquoi ce vide
pourquoi ce manque
j’ai faim de ta voix claire
mais si doux soient tes mots
ils ne délivrent pas
ce qu’attendait ma nuit
pourquoi ce vide
pourquoi ce manque
j’ai faim de ton regard
mais quand je le reçois
il ne m’est rien donné
qui pourrait m’assouvir
pourquoi ce vide
pourquoi ce manque
j’ai faim de ton visage
mais quand il s’offre à moi
je tremble de voir le temps
cheminer dans tes rides
*
j’ai faim de tes flancs nus
mais quand je les pétris
la houle ne s’apaise pas
qui déferle à mes tempes
pourquoi ce vide
pourquoi ce manque
j’ai faim de ton secret
mais quand je plonge en toi
c’est un peu plus d’angoisse
qui s’ajoute à la mienne
pourquoi ce vide
pourquoi l’attente
pourquoi ce tourment
qui nous rend étrangers
cette creusante nostalgie
qui nous livre à l’exil
nous laisse déçus amers avides
nous laisse déçus amers
avides
(Charles Juliet)
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Posted by arbrealettres sur 5 février 2021
La substance interne
n’est plus qu’un oeil
un oeil acharné
à s’élucider
à pénétrer
le plus enfoui
atteindre
le dedans du dedans
là où s’offrent
la paix et la lumière
l’inaltérable joyau
de la haute connaissance
(Charles Juliet)
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Posted by arbrealettres sur 26 novembre 2020
Quand j’ai faim tout me nourrit
racontait cette chanteuse
dont le nom m’est inconnu
Un visage la pluie l’aboiement
d’un chien moi aussi
quand j’ai grande faim
musardant par les rues populeuses
dérivant au gré de mon humeur
je m’emplis de tout ce qui s’offre
Des visages des regards un arbre un nuage
la lumière du jour le sourire d’un enfant
tout est absorbé tout me nourrit
(Charles Juliet)
Posted in poésie | Tagué: (Charles Juliet), aboiement, absorbé, chanteuse, dériver, enfant, faim, humeur, inconnu, lumière, musarder, nom, nourrir, nuage, pluie, raconter, regard, s'offrir, se nourrir, sourire, visage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 novembre 2020
Voici le nouveau jardin
Si tu es en larmes encore
à toi il s’offre
Si tu ouvres les yeux
voici les iris
Si tu tends la main
voici les pivoines
Si tu répands ta chevelure
Voici, de senteur en senteur
Tous les sentiers de la flagrance
menant vers les herbes infinies
Vers la fontaine
jaillie du tombeau
Si tu as soif encore
A toi il s’offre
le jardin nouveau
(François Cheng)
Posted in poésie | Tagué: (François Cheng), chevelure, flagrance, fontaine, iris, jardin, larme, main, nouveau, ouvrir, pivoine, s'offrir, senteur, sentier, soif, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 août 2020
dans les cernes des gris et des blancs
circularité émiettée
par les années oubliées
toute fenêtre ouvre le chemin des yeux
chaque visée
à l’air neuf
s’offre
(Bernard Pozier)
Posted in poésie | Tagué: (Bernard Pozier), blanc, cerne, chemin, fenêtre, gris, neuf, s'offrir, visée | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 juin 2020
C’est du vent de la mer que naissent ses pétales
Et puis … c’est le soleil qui peaufine son corps
En faisant miroiter, tels des feux de Bengale
De fabuleux cristaux s’offrant à ce décor.
Sous la chaleur d’été, le paludier s’affaire
Armé de son ételle, il sculpte les mulons
Pour en faire des cônes à des fins salutaires
Puis des « Monts Blancs » sublimes à la morte-saison.
Cette manne salée qui relève nos plats
Nous faisant des gourmets depuis la nuit des temps
Trouve toujours sa place à l’heure du repas
Sur la table du riche ou celle du manant I
Saupoudrant les bonnottes et sardines d’argent
Se cachant prestement au coeur de nos gâteaux
L’or blanc de la Vendée, battu par tous les vents
Est la belle alchimie de la sueur des eaux.
Jardin marécageux … parterres rectilignes
Irrigués çà et là par le flux des étiers …
Qu’il est beau cet Eden et cet effort si digne
De ce splendide geste auguste du saunier.
Lorsque le soir descend, les derniers feux du jour
Enflamment les psychés des mouettes rieuses
La sage salicorne errant aux alentours
Rougit comme un rubis et fait l’audacieuse !
Au milieu des oeillets, pousse une fleur de sel
Venue en un bouquet du fond des Océans
Pour former une gerbe d’épis solennels
Au gré des fantaisies de la Rose des Vents !…
(Jacqueline Commard)
Posted in poésie | Tagué: (Jacqueline Commard), alchimie, alentours, argent, armer, audacieux, auguste, épi, été, ételle, étier, battre, beau, blanc, bonnotte, cône, chaleur, coeur, corps, cristal, décor, dernier, descendre, digne, eau, eden, effort, enflammer, errer, fabuleux, faire, Fantaisie, feu, fin, fleur, flux, former, gâteau, gerbe, geste, gourmet, gré, heure, irriguer, jardin, jour, manant, manne, marécage, mer, milieu, miroiter, Mont Blanc, morte-saison, mouette, mulon, naître, nuit, oeillet, or, paludier, parterre, pétale, peaufiner, plat, pousser, preste, Psyché, rectiligne, relever, repas, riche, rieur, rose des vents, rougir, rubis, s'affairer, s'offrir, sage, sale, salicorne, salutaire, sardine, saunier, saupoudrer, sculpter, se cacher, sel, soir, soleil, solennel, splendide, sublime, sueur, table, temps, trouver, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 février 2020
La Veuve, auprès d’une prison,
Dans un hangar sombre demeure.
Elle ne sort de sa maison
Que lorsqu’il faut qu’un bandit meure.
Dans sa voiture de gala
Qu’accompagne la populace
Elle se rend, non loin de là,
Et, triste, descend sur la place.
Avec des airs d’enterrement,
Qu’il gèle, qu’il vente ou qu’il pleuve,
Elle s’habille lentement,
La Veuve.
Les témoins, le prêtre et la loi
Voyez, tout est prêt pour la noce ;
Chaque objet trouve son emploi :
Ce fourgon noir, c’est le carrosse.
Tous les accessoires y sont :
Les deux chevaux pour le voyage
Et le grand panier plein de son :
La corbeille de mariage.
Alors, tendant ses longs bras roux,
Bichonnée, ayant fait peau neuve,
Elle attend son nouvel époux,
La Veuve.
Voici venir le prétendu
Sous le porche de la Roquette.
Appelant le mâle attendu,
La Veuve, à lui s’offre, coquette.
Tandis que la foule, autour d’eux,
Regarde frissonnante et pâle,
Dans un accouplement hideux,
L’homme cracher son dernier râle.
Car les amants, claquant du bec,
Tués dès la première épreuve,
Ne couchent qu’une fois avec
La Veuve.
Tranquille, sous l’œil du badaud,
Comme, en son boudoir, une fille,
La Veuve se lave à grande eau,
Se dévêt et se démaquille.
Impassible, au milieu des cris,
Elle retourne dans son bouge,
De ses innombrables maris
Elle porte le deuil en rouge.
Dans sa voiture se hissant,
Goule horrible que l’homme abreuve,
Elle rentre cuver son sang,
La Veuve.
Voici venir le prétendu
Sous le porche de la Roquette.
Appelant le mâle attendu,
La Veuve, à lui s’offre, coquette.
Tandis que la foule, autour d’eux,
Regarde frissonnante et pâle,
Dans un accouplement hideux,
L’homme cracher son dernier râle.
Car les amants, claquant du bec,
Tués dès la première épreuve,
Ne couchent qu’une fois avec
La Veuve.
Tranquille, sous l’œil du badaud,
Comme, en son boudoir, une fille,
La Veuve se lave à grande eau,
Se dévêt et se démaquille.
Impassible, au milieu des cris,
Elle retourne dans son bouge,
De ses innombrables maris
Elle porte le deuil en rouge.
Dans sa voiture se hissant,
Goule horrible que l’homme abreuve,
Elle rentre cuver son sang,
La Veuve.
(Jules Jouy)
Posted in poésie | Tagué: (Jules Jouy), abreuver, accompagner, accouplement, amant, attendre, époux, épreuve, badaud, bandit, bec, boudoir, bouge, carrosse, claquer, coquette, corbeille, coucher, cracher, cri, cuver, demeure, descendre, deuil, enterrement, fille, foule, fourgon, frissonner, gala, geler, goule, hangar, hideux, homme, horrible, impassible, innombrable, lent, Loi, maison, mari, mariage, mâle, mourir, noce, noir, oeil, pâle, place, pleuvoir, populace, prétendu, prêtre, prison, râle, regarder, rouge, s'habiller, s'offrir, se dévêtir, se laver, se retourner, sombre, sortir, témoin, tranquille, triste, tuer, venter, veuve, voiture | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 31 janvier 2020
Tout est signe,
Tout fait signe,
Souffle qui passe,
Fruit qui s’offre,
Main qui touche,
Face qui crie :
« Retourne-toi,
Reprends-toi,
Reçois tout
et fais signe ! »
(François Cheng)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (François Cheng), crier, face, fruit, main, passer, recevoir, reprendre, s'offrir, se retourner, signe, souffle, toucher | Leave a Comment »