Il faut donner sans mesure,
comme le soleil
***
Há que dar sem medida,
como o sol
(José Saramago)
Traduction: Nicole Siganos
Editions: Jacques Brémond
Posted by arbrealettres sur 18 mai 2022
Il faut donner sans mesure,
comme le soleil
***
Há que dar sem medida,
como o sol
(José Saramago)
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Posted by arbrealettres sur 15 mai 2022
MATIN AU SOLEIL
Le matin s’est levé de l’or dans la bouche
Au noir du cèdre filtre l’eau des rayons
La montagne est de marbre et la vigne louche
Du côté du chemin qui mène à la maison.
Tout au loin je te vois dans les fleurs, petite,
Et blanche ouvrant un parasol
Comme une autre fleur blanche au-dessus de ta tête;
Ainsi montant grandit ta silhouette
Jusqu’à fleurir immense dans le ciel.
(Franz Hellens)
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Posted by arbrealettres sur 15 mai 2022
Lundi matin,
le soleil a fait un sale coup aux prisonniers:
lundi matin, les gardiens avaient le teint bronzé.
(Jacques Biolley)
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Posted by arbrealettres sur 14 mai 2022
Illustration Arbreaphotos
Promenade
Dans les paysages du dehors je me distrais
Des parois qui au dedans se disposent
En caves, labyrinthe et ratière.
Sous le ciel libéré je suis ébloui et tombe,
De vert et de soleil les oiseaux me composent
En pierre de lumière cette poussière.
***
Passeio
Nas paisagens de fora me distraio
Dos paredões que dentro se dispõem
Em caves, labirinto e ratoeira.
Sob o liberto céu deslumbro e caio,
De verde e sol as aves me compõem
Numa pedra de luz esta poeira.
(José Saramago)
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Posted by arbrealettres sur 14 mai 2022
Illustration: https://wordart.com/
Procédé
Les mots les plus simples, les plus communs,
Ceux à rapporter à la maison et à échanger,
En langue d’un autre monde se convertissent :
Il suffit que les yeux du poète, de soleil
Rasant, les illuminent.
***
Processo
As palavras mais simples, mais comuns,
As de trazer por casa e dar de troco,
Em língua doutro mundo se convertem:
Basta que, de sol, os olhos do poeta,
Rasando, as iluminem.
(José Saramago)
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Posted by arbrealettres sur 14 mai 2022
Illustration: Amedeo Bocchi
Quoi qu’il en soit
Soit la nuit la plus noire, et plus profonde,
Et gelée, et sombre la mer des monstres:
Soit l’oeil de Dieu comme celui du serpent :
Une fente d’écailles dans une pierre.
Soit le centre de la terre feu ou cendres,
Et plus tortueuse et sulfureuse la cicatrice
Des incendies qui vont d’un côté à l’autre
De cette face mesquine, lamentable.
Soit la rue la plus longue et découverte,
Et à son extrémité le plus haut mur qui
De la suspension du pas fait commerce
D’étoffes ternes et d’ors sans poinçons.
Soit le fruit le plus pourri et trompeur,
Entre la main et le blé l’araignée noire.
Soit la chaleur du soleil autre fantasme
Dans la froideur de la grotte des spectres.
Soit le monde mordu et toute la chair
Par les mandibules difformes ou ventouses,
Ou des aiguilles mortelles de combien d’êtres
D’autres terres du ciel descendant sur celle-ci.
Peu importe quoi que ce soit, ou vienne à être,
Ou ait été de douleur et d’agonie,
De misère, épouvante et amertume,
Si ton ventre s’ouvre et me cherche.
***
Ainda que seja
Seja a noite mais negra, e mais profundo,
E gelado, e sombrio o mar dos monstros.
Seja o olho de Deus como o da cobra:
Urna fenda de escamas numa pedra.
Seja o centro da terra fogo ou cinzas,
E mais torta e sulfúrea a cicatriz
Dos incêndios que vão de lado a lado
Desta face mesquinha, lamentável.
Seja a rua mais longa e descoberta,
E mais alta a parede que ao fim dela
Da suspensão do passo faz comércio
De panos baços e ouros sem contraste.
Seja o fruto mais podre e enganoso,
Entre a mão e o trigo a aranha preta.
Seja o calor do sol outro fantasma
Na frieza da gruta dos espectros.
Seja o mundo mordido e toda a carne
Pelas mandíbulas disformes ou ventosas,
Ou agulhas mortais de quantos seres
Doutras terras do céu desçam a esta.
Seja là o que for, ou venha a ser,
Ou tenha sido em dor e agonia,
Em miséria, pavor e amargura,
Se o teu ventre se abre e me procura.
(José Saramago)
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Posted by arbrealettres sur 9 mai 2022
L’Odeur de mon Pays
L’odeur de mon pays était dans une pomme.
Je l’ai mordue avec les yeux fermés du somme,
Pour me croire debout dans un herbage vert.
L’herbe haute sentait le soleil et la mer,
L’ombre des peupliers y allongeait des raies,
Et j’entendais le bruit des oiseaux, plein les haies,
Se mêler au retour des vagues de midi.
Je venais de hocher le pommier arrondi,
Et je m’inquiétais d’avoir laissé ouverte
Derrière moi, la porte au toit de chaume mou ..
Combien de fois, ainsi, l’automne rousse et verte
Me vit-elle, au milieu du soleil et debout,
Manger, les yeux fermés, la pomme rebondie
De tes prés, copieuse et forte Normandie ?…
Ah ! je ne guérirai jamais de mon pays !
N’est-il pas la douceur des feuillages cueillis
Dans leur fraîcheur, la paix et toute l’innocence ?
Et qui donc a jamais guéri de son enfance ?…
(Lucie Delarue-Mardrus)
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Posted by arbrealettres sur 9 mai 2022
LA MÉRIDIENNE DU LION
Le lion dort, seul sous sa voûte.
Il dort de ce puissant sommeil
De la sieste, auquel s’ajoute,
Comme un poids sombre, le soleil.
Les déserts, qui de loin écoutent,
Respirent ; le maître est rentré.
Car les solitudes redoutent
Ce promeneur démesuré.
Son souffle soulève son ventre ;
Son oeil de brume est submergé,
Il dort sur le pavé de l’antre,
Formidablement allongé.
La paix est sur son grand visage,
Et l’oubli même, car il dort.
Il a l’altier sourcil du sage
Et l’ongle tranquille du fort.
Midi sèche l’eau des citernes ;
Rien du sommeil ne le distrait ;
Sa gueule ressemble aux cavernes,
Et sa crinière à la forêt.
ll entrevoit des monts difformes,
Des Ossas et des Pélions,
A travers les songes énormes
Que peuvent faire les lions.
Tout se tait sur la roche plate
Où ses pas tout à l’heure erraient.
S’il remuait sa grosse patte,
Que de mouches s’envoleraient !
(Victor Hugo)
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Posted by arbrealettres sur 7 mai 2022
Illustration: Christian Schloe
Noire comme la pupille, comme la pupille
toi qui suces la lumière,
je t’aime, nuit vigilante.
Laisse ma voix te chanter,
toi l’aïeule des chants,
dont la main tient la bride des quatre vents.
Lorsque je t’appelle, que je te rends gloire,
je ne suis qu’un coquillage
où l’océan ne s’est pas encore tu.
Nuit, j’ai déjà trop regardé
dans la pupille de l’homme !
Réduis-moi en cendres, nuit, soleil noir !
(Marina Tsvétaïéva)
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Posted by arbrealettres sur 7 mai 2022
Merci, de tout mon coeur et de ma main,
Pour m’aimer tellement — sans le savoir vous, même ! —,
Pour mon repos nocturne et pour, de loin en loin
Nos rencontres qu’un crépuscule enchaîne,
Pour nos non-promenades sous la lune parfois,
Pour le soleil qui luit — pas au-dessus de nous.
Merci de n’avoir pas — hélas — le mal de moi,
Merci de n’avoir pas — hélas — le mal de vous.
(Marina Tsvétaïéva)
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