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Poésie

Posts Tagged ‘somme’

Au disciple Jade céleste (Hyujong)

Posted by arbrealettres sur 19 octobre 2022



    

Au disciple Jade céleste

Au lever du jour, un bol de thé,
À la tombée du jour, un bref somme.
Montagne verte et nuages blancs
Causent ensemble de non-naissance.

(Hyujong)

***

 

Recueil: Ivresse de brumes, griserie de nuages
Traduction: Ok-sung / Anne Baron / Jean-François Baron
Editions: Gallimard

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Honte… (Alain Mabanckou)

Posted by arbrealettres sur 4 octobre 2020



Alain Mabanckou
    
honte…

honte à toi qui me cantonnes
à ce lopin de terre
et me donnes le tam-tam à battre

prends donc ta Négritude creuse
porte-la comme viatique
surtout n’oublie pas ta sagaie
encore moins ta natte on t’attend ainsi
vêtu de peau de léopard

je n’ai pour attaches
que la somme des intersections
les échos de Babel

(Alain Mabanckou)

 

Recueil: 120 nuances d’Afrique
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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Fais un somme (Rakugo)

Posted by arbrealettres sur 28 septembre 2020



Illustration: Imao Keinen
    
Fais un somme semble dire
l’alouette qui chante là

(Rakugo)

 

Recueil: Friches
Traduction: René Sieffert
Editions: Verdier poche

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Le Biniou (Hippolyte Guérin)

Posted by arbrealettres sur 26 février 2020




    
Le Biniou

De ma bourse un peu pauvrette
Où l’ennui m’a fait fouillé
Je me suis permis l’emplette
D’un biniou de cornouiller
Sur notre lande bretonne
Oh ! les jolis airs qu’il sonne
Oh ! comme il endort aux coeurs
La fatigue et les douleurs

Refrain:

Les douleurs sont des folles
Et qui les écoute est encore plus fou
A nous deux toi qui consoles
Biniou, mon biniou, mon cher biniou !

Près de moi tout lui fait la fête
C’est l’oiseau qu’il réjouit
C’est l’écho qui le répète
C’est la brise qui le suit.
Quelle est donc cette magie
Qui nous jette en pleine vie
Le sourire au sein des pleurs
La gaieté sur les douleurs ?…

Mais la somme qu’il me coûte
Sera lente à revenir
Et bien des rigueurs sans doute
M’ne laisseront souvenir:
Ma sacoche un peu moins lourde
Moins de cidre dans ma gourde
Puis… qui sait ? jours de malheurs !
La faim même et ses douleurs !…

(Hippolyte Guérin)

 

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MADEMOISELLE SANS SOUCI (Claude Roy)

Posted by arbrealettres sur 31 janvier 2020



Illustration: Andrzej Malinowski
    
MADEMOISELLE SANS SOUCI

Mademoiselle Sans Souci
vêtue de rien d’un peu d’été
Mademoiselle Tôt Partie
à peine là vite en allée

Toute nue dorée de paresse
Mademoiselle Rire aux Larmes
juste habillée de mes caresses
Mademoiselle Fausse Alarme

Rapportez-moi d’où vous allez
Mademoiselle Feu de Paille
un pas perdu deux sous trouvés
trois échos couleur de murailles

le sable roux du sablier
le blond sourd de l’automne proche
le bleu gris du ciel embrouillé
le fuyant d’un pas qui s’approche

Rapportez-moi d’où vous allez
les vraies nouvelles d’où nous sommes
Mademoiselle Voix Voilée
Mademoiselle Profond Somme.

(Claude Roy)

 

Recueil: Claude Roy un poète
Traduction:
Editions: Gallimard Jeunesse

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J’ai mis le désert entre moi (Marc Alyn)

Posted by arbrealettres sur 5 août 2019



j’ai mis le désert entre moi
et ce moi autre qui me nomme
qui je fus cherche qui je suis
refusant d’ouvrir à la voix
j’ai mis le silence entre moi
et ce moi dont je suis la somme

(Marc Alyn)


Illustration

 

 

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SONNET DE LA BOUCHE VUE EN RÊVE (André Berry)

Posted by arbrealettres sur 11 mai 2019




    
SONNET DE LA BOUCHE VUE EN RÊVE

Ayant requis Paula de sa faveur première,
J’attendais que le somme eût porté son conseil,
Quand, bâillante, elle offrit sa bouche à la lumière,
Y tourna par sa glace un rayon de soleil.

A quelque fine église en gothique manière
L’intérieur, miracle! était assez pareil;
Les lèvres paraissaient la superbe portière
Qui s’ouvrait, découvrant le dévot appareil.

La langue y composait un lisse et mol dallage,
Le palais un plafond en ogival ouvrage,
Les dents étaient piliers étincelants d’émail.

A la voûte du choeur, de cramoisi tendue,
La luette semblait la lampe suspendue.
Toute la gorge, au fond, n’était qu’un haut vitrail.

(André Berry)

 

Recueil: Poèmes involontaires suivi du Petit Ecclésiaste
Traduction:
Editions: René Julliard

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Ce fil (Kathleen Raine)

Posted by arbrealettres sur 2 décembre 2018



Il s’enroule dans le coeur,
Ce fil ininterrompu
Du présent au passé,
Du dehors au dedans,
D’être vu à voir,
Ciel, jardin, arbre, oiseau
Transmués, transposés
En souvenir, en souffrance
Ces jeunes feuilles, ces pâquerettes,
Le vent contrasté
Qui miroite sur les brins
D’herbe chatoyante,
Deviennent ce que je suis
Moi qui suis la somme
De tout ce que j’ai perdu,
Qui suis celle qui fait,
De ce qui verdoie une joie,
Du vent, une sagesse,
De la froide terre, de l’or,
De l’or du soleil
Le sang vital du chagrin
Qui plonge dans le coeur.
Je suis mon passé
Et mon avenir qui s’approchent
De jours inconnus.

Mais d’eux tous aucun
N’est plus brillant ni plus précieux
Que le vent et les pâquerettes,
La petite fauvette des haies
Intrépide et lustrée de soleil
Qui fouille le parterre de fleurs
Sous ma fenêtre,
Avec ses ailes de temps
L’éternel présent
Voletant et faisant parade
De son ici et maintenant
Lumière qui va à l’amour,
Feuille qui va à l’abandon.

***
It winds into the heart,
That unbroken thread
From present to past,
Without to within,
From seen to seer,
Sky, garden, tree, bird
Transmuted, transposed
To memory, to pain
These young leaves, these daisies,
The dappling wind
That glances on blades
Of glistering grass,
Become what I am
Who am the sum
Of all I have lost,
Who am the maker,
From greenness a joy,
From wind, wisdom,
From cold earth, gold,
From gold of the sun
Life-blood of sorrow
That sounds the heart.
I am my past
And future approaching
Days unknown.

But of all these none
Brighter nor dearer
Than the wind and the daisies,
The little hedge-sparrow
Fearless and sun-glossed
Searching the flower-bed
Outside my window,
Winged with time
The ever-present
Flitting and flaunting
Its here and now
Light into love,
Leaf into loss.

(Kathleen Raine),

Illustration: Isabelle Planté

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SONNET DU SEXE VOLANT (André Berry)

Posted by arbrealettres sur 7 novembre 2018



Illustration: John Singer Sargent
    
SONNET DU SEXE VOLANT

En moi couché tout dort, tout dort d’un parfait somme,
Et le sang et le muscle et la moelle et les os.
Seul demeure insoumis à l’ordre des yeux clos
L’incontrôlable nerf par lequel je suis homme.

Vers celle qui l’ignore ou qui tout bas le nomme,
Toujours de gorge en mont il s’en va sans repos.
Léger dans le maintien, libre dans le propos,
L’adultère il perpètre et l’inceste il consomme.

Par ses ballons porté, lourd ensemble et gaillard,
Chez la vierge ou l’épouse attiré par l’arôme,
A travers les rideaux il suit rêve et fantôme.

Et rien ne fermerait les ailes du paillard
Quand, parcourant des chairs l’illimité royaume,
Sur les corps il furète, indiscret oreillard.

(André Berry)

 

Recueil: Poèmes involontaires suivi du Petit Ecclésiaste
Traduction:
Editions: René Julliard

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NUMÉRO UN (Ewa Lipska)

Posted by arbrealettres sur 7 juillet 2018




    
NUMÉRO UN

La planète a été réservée.
Et alors
qu’est-ce que ça peut bien faire.

La lune est inscrite au registre du cadastre.
Le soleil légué par acte notarial.

Villes numérotées. Rues alignées.
Un destin à plusieurs chiffres.

De nouvelles guerres
sont garanties
sur les biens immobiliers du Décalogue.

Des sommes folles d’espoir
s’envolent aux enchères.

Qu’est-ce que ça peut nous faire
si l’amour
brindille qui se balance au vent
reste toujours Numéro Un
et se penche vers nous.

(Ewa Lipska)

 

Recueil: Moi ailleurs l’écharde
Traduction: Isabelle Macor-Filarska et Irena Gudaniec-Barbier
Editions: Grèges

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