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CHANT D’AMOUR (Alphonse de Lamartine)

Posted by arbrealettres sur 21 février 2023




    
CHANT D’AMOUR
Naples, 1822.

Si tu pouvais jamais égaler, ô ma lyre,
Le doux frémissement des ailes du zéphyre
A travers les rameaux,
Ou l’onde qui murmure en caressant ces rives,
Ou le roucoulement des colombes plaintives,
Jouant aux bords des eaux ;

Si, comme ce roseau qu’un souffle heureux anime,
Tes cordes exhalaient ce langage sublime,
Divin secret des cieux,
Que, dans le pur séjour où l’esprit seul s’envole,
Les anges amoureux se parlent sans parole,
Comme les yeux aux yeux ;

Si de ta douce voix la flexible harmonie,
Caressant doucement une âme épanouie
Au souffle de l’amour,
La berçait mollement sur de vagues images,
Comme le vent du ciel fait flotter les nuages
Dans la pourpre du jour :

Tandis que sur les fleurs mon amante sommeille,
Ma voix murmurerait tout bas à son oreille
Des soupirs, des accords,
Aussi purs que l’extase où son regard me plonge,
Aussi doux que le son que nous apporte un songe
Des ineffables bords !

Ouvre les yeux, dirais-je, à ma seule lumière !
Laisse-moi, laisse-moi lire dans ta paupière
Ma vie et ton amour !
Ton regard languissant est plus cher à mon âme
Que le premier rayon de la céleste flamme
Aux yeux privés du jour.

[…]

(Alphonse de Lamartine)

 

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Petite mère, c’est toi (Sophie Hüe)

Posted by arbrealettres sur 7 février 2023



Illustration: Emile Munier
    
Petite mère, c’est toi

La nuit, lorsque je sommeille,
Qui vient se pencher vers moi ?
Qui sourit quand je m’éveille
Petite mère, c’est toi.

Qui, pour que je sois bien sage,
Doucement prie avec moi ?
Qui d’un ange a le visage ?
Petite mère, c’est toi.

Qui gronde d’une voix tendre,
Si tendre que l’on ne soit
Repentant rien qu’à l’entendre ?
Petite mère, c’est toi :

Qui pour tous est douce et bonne ?
Au pauvre ayant faim et froid
Qui m’apprend comment on donne ?
Petite mère, c’est toi.

Qui, me montrant comme on aime,
Sans cesse pensant à moi,
Me chérit plus qu’elle-même ?
Petite mère, c’est toi.

Quand te viendra la vieillesse,
À mon tour veillant sur toi,
Qui te rendra ta tendresse ?
Petite mère, c’est moi.

(Sophie Hüe)

 

Recueil: Mon premier Livre de Récitation
Traduction:
Editions: Prieur et compagnie

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Créatrice (Badawi al-Jabal)

Posted by arbrealettres sur 17 janvier 2023



Illustration: Freydoon Rassouli
    
Créatrice
(extrait)

Tes grâces j’en ai mille et elles sont variées,
chacune est un monde de Lumière.
Sur les deux ailes de la puissance et de la passion,
tu m’as élevé vers un monde magique — vision de tes yeux.

Je leurre le sommeil par compassion
pour un rêve ivre et bienveillant
sur de minces lèvres brunes.

Ton chuchotement plein de douceur est un murmure
que porte le zéphyr rôdant parmi les fleurs.

Ton apparition a visité mes pupilles
et les a parfumées,
combien gracieuses et parfumées
sont ces apparitions !

Dans mon cœur j’ai savouré ta voix,
vin vieux non distillé
et Lumière invisible.

Tu m’as créé du Désir
assoiffé de folies
et de pondération.

J’ai loué l’exaltante apparition
afin de lui rendre gloire,
qu’elle soit Dieu ou beauté.

Ô Étoile qui tantôt se dissimule
et qui tantôt se dévoile à moi
sous les catégories du défini
et de l’indéfini.

Tu as abandonné ta soeur l’Aurore,
le Soleil du matin a ouvert l’oeil
sur la lamentation de la délaissée.
Dans le ciel, sur le bleu humide,
je vois des sillages par Toi tracés.

J’ai des trésors de compassion intarissables,
je les ai mis à disposition de l’opprimé et du persécuté.
Je prodigue avec l’humilité d’un indigent,
hélas ! mendiant rejeté qui répand la grâce.

Mes Pierres précieuses, lasses,
sommeillent dans un flot de senteurs
après avoir voyagé à l’aube et en plein soleil.

Elles ont erré loin du Cou bienheureux
mais vers Sa splendeur
la nostalgie de la Lumière pour la Lumière
les a guidées.

(Badawi al-Jabal)

***

Recueil: Poésie Syrienne contemporaine
Traduction:de l’Arabe par Saleh Diab
Editions: Le Castor Astral

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JE CHASSE LE MOT (Andrée Chedid)

Posted by arbrealettres sur 13 janvier 2023



Illustration: Wordart Nuages de Mots
    
JE CHASSE LE MOT

Je chasse le mot
Qui me déplaît
Je le débusque
Et le refoule
Je l’éconduis
Je l’expulse
Je l’exile
Je le déporte
En un mot
Je le bannis

Je cherche en vain
Le mot qui fuit
Sans nom
Sans vie Invisible
Est-il tout près
Dans un buisson ?

Est-il tout loin
Ce mot invincible
Sommeillant
Dans une forêt indicible ?

(Andrée Chedid)

 

Recueil: L’Étoffe de l’univers
Traduction:
Editions: Flammarion

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Au fond de la nuit (Luc Bérimont)

Posted by arbrealettres sur 24 décembre 2022



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Au fond de la nuit, les fermes sommeillent,
Cadenas tirés sur la fleur du vin,
Mais la fleur du feu y fermente et veille
Comme le soleil au creux des moulins.

Aux ruisseaux gelés la pierre est à fendre
Par temps de froidure, il n’est plus de fous,
L’heure de minuit, cette heure où l’on chante
Piquera mon cœur bien mieux que le houx.

J’avais des amours, des amis sans nombre
Des rires tressés au ciel de l’été,
Lors, me voici seul, tisonnant des ombres
Le charroi d’hiver a tout emporté.

Pourquoi ce Noël, pourquoi ces lumières,
Il n’est rien venu d’autre que les pleurs,
Je ne mordrai plus dans l’orange amère
Et ton souvenir m’arrache le cœur.

(Luc Bérimont)

 

 

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Ce qui guette (Gaëlle Josse)

Posted by arbrealettres sur 19 août 2022



    

ce qui guette
ce qui sommeille
au profond d’espaces inconnus
qu’il faut parfois déranger

que remonte à la surface
l’étincelle
la poussière d’ailes
l’étonnement

(Gaëlle Josse)

Recueil: et recoudre le soleil
Traduction:
Editions: NOTAB/LIA

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Me revoilà au bord de la Néva (Fiodor Tiouttchev)

Posted by arbrealettres sur 15 décembre 2021



    

Me revoilà au bord de la Néva,
Et de nouveau, comme par le passé,
Je contemple, vivant, je crois,
Ces eaux qui semblent sommeiller.

Pas d’étincelle dans le bleu du ciel,
Tout est figé dans un calme enchanté,
Sur la Néva songeuse seule ruisselle
De la lune la lueur argentée.

Serait-ce un rêve que je fais,
Ou suis-je en train de regarder
Ce qu’à cette même clarté,
Vivants, nous avons contemplé ?

(Fiodor Tiouttchev)

Recueil: POÈMES
Traduction: traduit du russe par Sophie Benech
Editions: Interférences

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La polka du roi (Charles Trenet)

Posted by arbrealettres sur 2 décembre 2021



 

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La polka du roi

Voulez-vous danser, marquise?
Voulez-vous danser le menuet?
Vous serez vite conquise
Donnez-moi la main, s´il vous plaît

{Refrain:}
Ah ah ah ah, ah ah ah ah
Entrons en danse, quelle cadence
Ah ah ah ah, ah ah ah ah
Le menuet c´est la polka du roi

Pendant que le marquis sommeille
Je veux poser un baiser sur vos doigts fluets
Et sur votre bouche vermeille
Moi, pour l´amour, je suis toujours prêt

{au Refrain}

Montons sans faire de tapage
Tout en dansant le menuet là-haut
Montons jusqu´au troisième étage
Du bonheur nous aurons bientôt

{au Refrain}

J´enlève votre jolie robe
Et, doucement, j´ouvre votre corset
Votre perruque est mal commode
Il faut vous en débarrasser

{au Refrain}

Oh doux émoi, minute brève
C´est dans la joie, la soie et le satin
Que j´accomplis mon plus beau rêve
Chérie, je vous possède enfin!

{au Refrain}

Mais soudain! Qu´y a-t-il marquise?
Je ne vous sens plus très bien dans mes bras
Vous fondez comme une banquise
Expliquez-vous, je ne comprends pas!

{au Refrain}

Hélas, Monsieur, je suis en cire
Et vous, vous êtes au Musée Grévin
Louis XIV? ah triste sire!
Nous ne sommes plus des humains

Ah ah ah ah, ah ah ah ah
Finie la danse, plus de cadence
Ah ah ah ah, ah ah ah ah
Ainsi s´achève la polka du roi!

(Charles Trenet)

Illustration: Abraham Bosse

 

 

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Tu es l’ivresse de la brume (Jean Orizet)

Posted by arbrealettres sur 15 novembre 2021




Tu es l’ivresse de la brume
cette buveuse de soleil
mon oeuvre inéluctable

A l’aube tu surgis de la pâleur givrante
et la terre écrasée sous toi
ne peut plus rien

La vie semble figée
les grands monstres sommeillent
ta délivrante ubiquité fait merveille.

(Jean Orizet)

 

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Fantaisie érotique (Jean-Baptiste Besnard)

Posted by arbrealettres sur 7 avril 2021



Fantaisie érotique

Un rêve de plaisir navigue dans mon crâne :
Une fille dansant sur un vieil air profane
Qui, langoureuse, enlève un par un ses habits
Avec des gestes lents, voluptueux et habi-
Les : d’abord, les boutons de nacre du corsage
Qui, en s’ouvrant, révèle un corps encore sage
Mais qui s’offre déjà dans l’éclat de sa chair
Alors que pointe un bout de sein du plus beau clair.

L’agrafe, qui retient la robe courte, comme
Une ancre de frégate à la voile bien blanche
S’ouvre pour montrer la courbe d’une hanche.
Je voguerai vers elle… et nous croquons la pomme,
Enlacés au milieu d’un immense verger.
Alors que je croyais sommeiller sur la grève
Et vivre sur le sable un si merveilleux rêve :
Tu étais ma fermière et j’étais ton berger.

(Jean-Baptiste Besnard)


Illustration: André Masson

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