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C’est toi le Printemps que j’attendais (Sophia de Mello Breyner Andresen)

Posted by arbrealettres sur 21 mars 2019



 

C’est toi le Printemps que j’attendais,
La vie multiple et brillante
Où chaque instant est parfait et brillant.

(Sophia de Mello Breyner Andresen)

Illustration: Kristoff L

 

 

 

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Je dis: « Lisbonne » (Sophia de Mello Breyner Andresen)

Posted by arbrealettres sur 18 octobre 2018



 

Je dis:
« Lisbonne »
Quand je traverse – venant du Sud – le fleuve
Et la ville où j’arrive s’ouvre comme si elle naissait de son propre nom
Long scintillement de bleu et de fleuve
Corps amoncelé de collines –
Je la vois mieux parce que je la dis
Tout se montre mieux parce que je dis
Tout montre mieux son être et sa carence
Parce que je dis
Lisbonne avec son nom d’être et de non-être
Ses méandres d’insomnie de surprise et de ferraille
Son éclat secret de chose de théâtre
Son sourire complice de masque et d’intrigue
Pendant qu’à l’Occident la vaste mer se dilate
Lisbonne oscillante comme une grande barque
Lisbonne cruellement construite le long de sa propre absence
Je dis le nom de la ville
– je dis pour voir

***

Digo:
«Lisboa»
Quando atravesso — vinda do sul — o rio
E a cidade a que chego abre-se como se do seu nome nascesse
Abre-se e ergue-se em sua extensão nocturna
Em seu longo luzir de azul e rio
Em seu corpo amontoado de colinas —
Vejo-a melhor porque a digo
Tudo se mostra melhor porque digo
Tudo mostra melhor o seu estar e a sua carência
Porque digo
Lisboa com seu nome de ser e de não-ser
Com seus meandros de espanto insónia e lata
E seu secreto rebrilhar de coisa de teatro
Seu conivente sorrir de intriga e máscara
Enquanto o largo mar a Ocidente se dilata
Lisboa oscilando como uma grande barca
Lisboa cruelmente construída ao longo da sua própria ausência
Digo o nome da cidade
— Digo para ver

(Sophia de Mello Breyner Andresen)

 

 

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A travers ton cœur passa un bateau (Sophia de Mello Breyner Andresen)

Posted by arbrealettres sur 8 août 2018



heart-origami-boat

A travers ton cœur passa un bateau
Qui ne cesse sans toi de suivre son chemin

***

Através do teu coração passou um barco
Que nao pára de seguir sem ti o seu caminho

(Sophia de Mello Breyner Andresen)

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LES VAGUES (Sophia de Mello Breyner Andresen)

Posted by arbrealettres sur 5 juin 2018



LES VAGUES

Les vagues se brisaient l’une après l’autre
J’étais seule avec le sable et l’écume
De la mer qui chantait pour moi seule.

***

AS ONDAS

As ondas quebravam urna a urna
Eu estava só com a areia e com a espuma
Do mar que cantava só para mim.

(Sophia de Mello Breyner Andresen)

Illustration: William Bouguereau

 

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TERREUR DE T’AIMER… (Sophia de Mello Breyner Andresen)

Posted by arbrealettres sur 23 mai 2018



 

TERREUR DE T’AIMER…

Terreur de t’aimer en ce lieu si fragile qu’est le monde.

Souffrance de t’aimer sur cette terre d’imperfection
Où tout nous casse et tout nous rend muets
Où tout nous ment et nous sépare.

***

TERROR DE TE AMAR…

Terror de te amar num sitio tao frágil como o mundo.

Mal de te amar neste lugar de imperfeição
Onde tudo nos quebra e emudece
Onde tudo nos mente e nos separa.

(Sophia de Mello Breyner Andresen)

Illustration: ArbreaPhotos  

 

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Midi (Sophia de Mello Breyner Andresen)

Posted by arbrealettres sur 29 janvier 2018



Midi

Midi. Un coin de plage sans personne.
En haut le soleil, profond, énorme, ouvert,
A vidé de ses dieux le ciel.
La lumière tombe implacable comme un châtiment.
Il n’y a ni fantasmes ni âmes,
Et la mer immense solitaire et antique
Semble battre des mains.

***

Meio-dia

Meio-dia. Um canto da Praia sem ninguém.
O sol no alto, fundo, enorme, aberto,
Tornou o céu de todo o deus deserto.
A luz cai implacável como um castigo.
Não há fantasmas nem almas,
E o mar imenso solitario e antigo
Parece bater palmas.

(Sophia de Mello Breyner Andresen)

 

 

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ICI DEHORS (Sophia de Mello Breyner Andresen)

Posted by arbrealettres sur 14 novembre 2017




    
ICI DEHORS

Ouvre la porte et marche
Ici dehors
Dans la netteté saline du réel

***

CÁ FORA

Abre a porta e caminha
Cá fora
Na nitidez salina do real

(Sophia de Mello Breyner Andresen)

 

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ART POÉTIQUE (Sophia de Mello Breyner Andresen)

Posted by arbrealettres sur 14 novembre 2017




    
ART POÉTIQUE

La diction n’implique pas d’être gai ou triste
Mais de donner ma voix à la véhémence des choses
Et faire du monde extérieur la substance de mon esprit
Comme celui qui dévore le coeur du lion
Regarde observe écoute
Aux aguets pour la chasse dans la pénombre de la chambre

***

ARTE POÉTICA

A dicçao não implica estar alegre ou triste
Mas dar minha voz à veemência das coisas
E fazer do mundo exterior substância da minha mente
Como quem devora o coracão do leão
Olha fita escuta
Atenta para a caçada no quarto penumbroso

(Sophia de Mello Breyner Andresen)

 

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DIEU ÉCRIT DROIT (Sophia de Mello Breyner Andresen)

Posted by arbrealettres sur 14 novembre 2017




    
DIEU ÉCRIT DROIT

Dieu écrit droit avec des lignes courbes
Et la vie ne se vit pas en ligne droite
En chaque cellule de l’homme sont inscrites
La couleur des yeux et l’acuité du regard
Le dessin des os et le contour des lèvres
C’est pour cela que tu te regardes dans le miroir
Et que dans le miroir tu te cherches pour te reconnaître
Mais en chaque cellule depuis le début
Fut inscrit le signe véhément de ta liberté
Car tu fus créé et tu dois être réel
N’oublie donc jamais ta très austère ferveur
Ton exigence de toi parmi
Les miroirs déformants les désastres les détours
Pas un seul moment tu ne peux perdre
La ligne musicale de l’enchantement
Qui est ton soleil, ta lumière, ton aliment

***

DEUS ESCREVE DIREITO

Deus escreve direito por linhas tortas
E a vida não vive em linha recta
Em cada célula do homem estão inscritas
A cor dos olhos e a argúcia do olhar
O desenho dos ossos e o contorno da boca
Por isso te olhas ao espelho :
E no espelho te buscas para te reconhecer
Porém em cada célula desde o inicio
Foi inscrito o signo veemente da tua liberdade
Pois foste criado e tens de ser real
Por isso não percas nunca teu fervor mais austero
Tua exigência de ti e por entre
Espelhos deformantes e desastres e desvios
Nem um momento só podes perder
A linha musical do encantamento
Que é teu sol, tua luz, teu alimento

(Sophia de Mello Breyner Andresen)

 

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HOMÈRE (Sophia de Mello Breyner Andresen)

Posted by arbrealettres sur 14 novembre 2017




    
HOMÈRE

Écrire le poème comme un boeuf laboure le champ
Sans que la pensée ne se heurte à la métrique
Sans que rien ne soit réduit ou exilé
Sans que rien ne sépare l’homme du vécu

***

HOMERO

Escrever o poema como um boi lavra o campo
Sem que tropece no metro o pensamento
Sem que nada se ja reduzido ou exilado
Sem que nada separe o homem do vivido

(Sophia de Mello Breyner Andresen)

 

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