Posts Tagged ‘soucieux’
Posted by arbrealettres sur 28 juillet 2022

POESIE DE L’IMPOSTURE
« Gardez la monnaie »
dit l’un qui sondait les murs
à l’autre qui prétendait se mettre en marche
et tous deux semblaient soucieux
« Gardez la monnaie »
dit la poussière à l’or
et tout le monde dans la rue se retourna
comme s’il était arrivé quelque chose d’irrémédiable
« Gardez la monnaie »
dit la patrouille en rentrant
car il était tard
il y avait eu beaucoup de morts
et c’était le mot de passe
il faudrait mutiler les corolles qui s’ouvrent
fixer à pleine face
le bégaiement de la misère interrompue
il faudrait…
et cela me rappelle un nom d’emprunt
valable pour toute une vie
et ce brouillard tiré par un bateau d’esclaves
et le sentiment que seule la chute est possible
et qu’en elle
pour la première fois
les amants s’observent sans frémir.
(Georges Henein)
Illustration: Brendan Monroe
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Posted in poésie | Tagué: (Georges Henein), amant, bateau, brouillard, chute, corolle, emprunt, esclave, fixer, frémir, imposture, monnaie, mort, mot de passe, mur, or, poésie, poussière, rentrer, s'observer, s'ouvrir, sonder, soucieux, tard, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 juin 2020

LES VAGABONDS
Nous sommes les désespérés,
Les jamais soucieux,
Les affamés,
Qui n’avons aucun lieu
Pour manger,
Aucun endroit pour dormir,
Les sans larmes
Incapables
De pleurer.
***
Vagabonds
We are the desperate
Who do not care,
The hungry
Who have nowhere
To eat,
No place to sleep,
The tearless
Who cannot
Weep.
(Langston Hughes)
Illustration: Théophile Alexandre Steinlen
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Posted by arbrealettres sur 20 décembre 2019

ANIMAUX
Les animaux sont toujours aux aguets,
On est tout tremblant,
Si l’on surprend,
Si l’on capture.
Toujours – un Si
Scintille – pupille,
Tressaille – le corps
Et si – la mort.
*
Tous les animaux sont sérieux,
Soucieux,
Amers,
Amoindris.
Les yeux des animaux, glauques d’humiliation.
L’éternité les a humiliés.
Toujours – méditatifs
Ainsi que des philosophes
Ainsi que des fenêtres
Ainsi que des champs désolés
Ainsi que le mutisme
Ainsi que la lune.
(Aron Lutski)
Recueil: Anthologie de la poésie yiddish Le miroir d’un peuple
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Aron Lutski), aguets, amer, amoindri, animal, capturer, champ, corps, désolé, fenêtre, glauque, humiliation, humilié, lune, méditatif, mort, mutisme, philosophe, pupille, sérieux, scintiller, si, soucieux, surprendre, toujours, trembler, tressaillir, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 octobre 2019

POURQUOI?
Il a besoin de réconfort
mon coeur sombre éparpillé
Dans les failles fangeuses des pierres
comme une herbe de ce pays
il veut trembler à la lumière doucement
Mais je ne suis
dans la fronde du temps
que l’écaille des pierres taraudées
sur la route improvisée
de la guerre
Depuis le jour
où il a regardé la face
immortelle du monde
tombant dans le labyrinthe
de son cœur soucieux
ce fou a voulu savoir
Il s’est aplati
comme un rail
ce coeur à l’écoute
mais il s’est découvert à suivre
comme un sillage
une navigation disparue
Je regarde l’horizon
qui se variole de cratères
Mon coeur veut s’illuminer
comme cette nuit
au moins de fusées
Je soutiens mon coeur
qui s’encave
et ébranle et gronde
comme un projectile
dans la plaine
mais qui ne me laisse
pas même un signe d’envol
Mon pauvre coeur
ahuri
de ne pas savoir
(Giuseppe Ungaretti)
Recueil: Vie d’un homme Poésie 1914-1970
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Giuseppe Ungaretti), ahuri, ébranler, écaille, écouter, éparpillé, besoin, coeur, cratère, découvrir, disparaître, doucement, envol, face, faille, fangeux, fou, fronde, fusée, gronder, guerre, herbe, horizon, immortel, improviser, jour, labyrinthe, laisser, lumière, monde, navigation, nuit, pays, pierre, plaine, pourquoi, projectile, rail, réconfort, regarder, route, s'aplatir, s'encaver, s'illuminer, savoir, signe, sillage, sombre, soucieux, soutenir, suivre, tarauder, temps, tomber, trembler, variole, vouloir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 juin 2018

CHOSES
I
Les objets ont l’immortelle tranquillité
Et l’immortel amour quand les relient les nombres
Entre l’antique ton la belle majesté
Du temps et le lieu pur l’espace en clair et sombre
Quand les formes sont nues ainsi la pleine chair
Consentante aux frissons, quand ressortent les songes
Des ornements secrets, quand un rayon d’éclair
Pressant chaque mémoire entre eux les fait répondre
Quand leur calme sortant pareil à l’oraison
Ils donnent au coeur d’homme avant qu’il ne les perde
Tout à coup sécurité consolation
Chacun est au plus haut dans les êtres qui sont
L’achèvement de leur mariage est leur superbe
Où Dieu pose la main sur la condition.
II
Chacun soucieux d’être tant
Ne prit sa fonction sa forme
Que de ce lieu où le présent
Le plaça le soumet l’informe
Sa valeur en Dieu est ce fruit
Qu’il est ici et non point la
Ne rayonnant là mais ici.
(Pierre Jean Jouve)
Recueil: Diadème suivi de Mélodrame
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Pierre-Jean Jouve), achèvement, amour, antique, éclair, être, calme, chair, chose, clair, coeur, condition, consolation, constant, Dieu, donner, espace, forme, frisson, fruit, homme, immortel, informé, lieu, main, majesté, mariage, mémoire, nombre, nu, objet, oraison, ornement, perdre, poser, pur, rayon, rayonner, répondre, relier, ressortir, sécurité, secret, sombre, songe, soucieux, superbe, temps, tranquillité, valeur | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 avril 2018

Apreté nue des routes
Où le crime se promène
Imprégné d’odeurs
De sang, de lait
Dont je sais la rumeur
Moi je marche, soucieuse
Des peuples et des danses
Serai-je la ferveur
Insensée de leurs rythmes
Mais j’ignore si c’est l’aube ou l’or qui saigne
Sur le pré incertain des sables
(Béatrice Douvre)
Recueil: Oeuvre poétique
Traduction:
Editions: Voix d’Encre
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Posted in poésie | Tagué: (Béatrice Douvre), apreté, aube, crime, danse, ferveur, ignorer, imprégner, incertain, insensé, lait, marcher, odeur, or, peuple, pré, route, rumeur, rythme, sable, saigner, sang, savoir, se promener, soucieux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 17 janvier 2018

Illustration: Gertrude Abercrombie
Comme la fable aux reflets de tendresse vous
Laisse un goût d’angoisse où vous étiez piégé,
Née du passé une ombre vient assiéger
Votre âme et passe et vous quitte défait.
Ombre ou fable vous noie dans son sillage
Car vous n’étiez allé soucieux en ce mirage
Qu’à pas de peur comme va un coupable.
Née du futur une ombre envahit tout miroir.
(Georges-Emmanuel Clancier)
Recueil: Le Poème Hanté
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Georges-Emmanuel Clancier), angoisse, assiéger, âme, coupable, défait, envahir, fable, futur, goût, mirage, miroir, naître, noyer, ombre, passé, passer, peur, piéger, quitter, reflet, sillage, soucieux, tendresse | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 décembre 2017

Le poète transforme indifféremment
la défaite en victoire, la victoire en défaite,
empereur prénatal seulement soucieux
du recueil de l’azur.
(René Char)
Recueil: Fureur et mystère
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 12 octobre 2017

Illustration: Auguste Rodin
Réponse à un Poète
Comme un astre luit sur la terre,
Sans que sa lumière s’altère
Aux feux obscurcis d’ici-bas ;
Ou, comme ces vagues lointaines,
Qui, jamais n’ont baigné les plaines
Que l’homme foule sous ses pas :
Heureuse est ton âme, ô poète !
L’univers entier s’y reflète,
Ton regard plane dans les deux,
Et de ces sphères, qu’il explore,
Il n’a pas vu surgir encore
Les rayons d’un jour soucieux.
A ta voix, toujours ingénue,
L’hymne de deuil est inconnue ;
Pour toi la vie est dans sa fleur ;
Et sur ton front pur et candide,
On ne voit pas encore la ride
Que creuse, en passant, la douleur.
La muse que tu t’es choisie,
Source de toute poésie,
Inspira mes accords naissants ;
A ses foyers, où tu t’embrases,
Au sein des plus pures extases,
Ma lyre enflammait ses accents.
J’évoquais, dans leur harmonie,
Dieu, la nature, le génie ;
Ces trois déités que tu sers !
Le monde idéal de mes songes,
Était le même où tu te plonges
Pour créer tes chastes concerts.
Là, m’enivrant comme l’abeille,
Qui boit les parfums, puis sommeille
Dans les calices dépouillés ;
J’errais de richesse en richesse,
Et par des larmes de tristesse
Mes yeux n’étaient jamais mouillés.
Mais, quittant sa céleste orbite,
Sur ce globe que l’homme habite
Mon étoile sembla pâlir :
Ici, plus d’ineffable joie ;
Je n’ai pas trouvé sur ma voie
Une seule fleur à cueillir.
Voilà pourquoi mon âme est triste :
Hélas ! des banquets où j’assiste
Si je savoure la liqueur,
La coupe, où je cherche l’ivresse,
N’offre à ma lèvre qui la presse
Rien de ce qu’a rêvé mon cœur !
Dans ce monde, où j’ai voulu lire,
Ne vas pas, enfant de la lyre,
Abattre ton vol radieux :
Ah ! sur cette terre inféconde,
Il n’est point d’écho qui réponde,
A nos accents mélodieux !
(Louise Colet)
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Posted in poésie | Tagué: (Louise Colet), abeille, accent, accord, astre, âme, écho, étoile, baigner, banquet, boire, calice, chaste, choisir, coeur, concert, créer, creuser, cueillir, deuil, douleur, errer, explorer, extase, feu, fleur, globe, heureux, homme, hymne, idéal, ingénu, joie, jour, larme, lèvre, liqueur, lointain, luire, lumière, lyre, mélodieux, muse, obscurci, offrir, parfum, plaine, planer, poète, pur, quitter, radieux, rayon, réponse, rêver, regard, richesse, s'altérer, s'ennivrer, se refléter, servir, sommeiller, soucieux, sphère, surgir, terre, triste, tristesse, vague, vie, voix, vol | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 septembre 2017

Illustration
AVÈNEMENT NOCTURNE
TERRE
Je reconstruis de roses ton passé
car sur les déserts, amèrement,
le soleil à présent fouille les buissons,
les colonnes, et les mouettes sur la mer
verte gonflée de vents et de méduses aspirent
à la chaleur que répandent tes peuples !
Et une mère sur les rochers soucieuse
abandonne son flanc aux profondes
comètes, ô astres, les chèvres humainement
s’arrêtent au bord des torrents
d’autrefois, le nuage sur les temples
se défait, se souvient de l’encens.
Telle est ma mémoire. Mais au couchant
descend une jeunesse qui brille d’événements,
je regarde : humide le vaisseau laboure
l’avenir, parfait au-dessus des rocs
pèse le faucon et dans les sentiers les jacinthes
vivent d’une charité que j’ignore.
***
AVVENTO NOTTURNO
TERRA
Ricompongo di rose il tuo passato
io perché sui deserti amaramente
fruga il sole i cespugli e le colonne
ora, e il cabre effuso dai tupi popoli
ricercano i gabbiani sopra il verde
mare gonfio di venti e di meduse !
E una madre sui sassi pensierosa
abbandona il suo franco aile profonde
comete, astri, si fermano le capre
umanamente al ciglio dei torrenti
d’un tempo, la nuvola sui templi
si disanima memore d’incenso.
Tale la mia memoria. Ma a ponente
cala la gioventù lustra di eventi,
io guardo : umido solea nel futuro
il vascello, perfetto sui macigni
pende il falto e nei viottoli i giacinti
vivono d’una carita ch’io ignoro.
(Mario Luzi)
Recueil: Dans l’oeuvre du monde
Traduction: Philippe Renard, Bernard Simeone
Editions: Editions Unes
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Posted in poésie | Tagué: (Mario Luzi), abandonner, amèrement, aspirer, astre, avènement, avenir, évènement, briller, buisson, chaleur, charité, chèvre, colonne, comète, couchant, désert, descendre, encens, faucon, fouiller, gonflé, ignorer, jacinthe, jeunesse, mère, médusé, mémoire, mer, mouette, nocturne, nuage, passé, peser, peuple, répandre, reconstruire, regarder, roc, rocher, rose, sentier, soleil, soucieux, temple, terre, torrent, vent, vivre | Leave a Comment »