Posts Tagged ‘soul’
Posted by arbrealettres sur 29 mars 2023

PLUIE
Des arbres, des buissons, sans trêve,
Une tiède pluie d’été
Coule ; oh, bonheur, félicité
De retrouver mon soûl de rêve !
Longtemps au soleil je vécus ;
J’en oubliais ce que veut dire
Habiter mon âme en reclus,
Sans que rien d’étranger m’attire.
Je ne veux, ne réclame rien.
Semblable à l’enfant, je chantonne
Et vers mes rêves je reviens
Dont la chaude splendeur m’étonne.
Ô coeur saignant de désespoir,
Vivre en aveugle est joie profonde ;
Ne rien penser, ne rien savoir,
Sentir, sentir, rien d’autre au monde !
***
REGEN
Lauer Regen, Sommerregen,
Rauscht von Büschen, rauscht von Bäumen,
Oh, wie gut und voller Segen,
Einmal wieder satt zu träumen !
War so lang im Hellen draußen,
Ungewohnt ist mir dies Wogen :
In der eignen Seele hausen,
Nirgend fremdwärts hingezogen.
Nichts begehr ich, nichts verlang ich,
Summe leise Kindertöne,
Und verwundert heim gelang ich
In der Träume warme Schöne.
Herz, wie bist du wundgerissen,
Und wie selig, blind zu wühlen,
Nicht zu denken, nicht zu wissen,
Nur zu fühlen, nur zu fühlen !
(Hermann Hesse)
Recueil: Poèmes choisis
Traduction: Jean Malaplate
Editions: José Corti
J’aime ça :
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Hermann Hesse), arbre, attirer, autre, aveuglé, âme, été, étonner, étranger, bonheur, buisson, chantonner, chaud, coeur, couler, désespoir, dire, enfant, félicité, habiter, joie, longtemps, monde, oublier, penser, pluie, profond, réclamer, rêve, reclus, retrouver, revenir, rien, saigner, savoir, semblable, sentir, soleil, soul, splenceur, tiède, trêve, vivre, vouloir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 septembre 2022

Chanson d’arrière-saison
Soûl de soleil jaune
Embaumé aux pommes de l’automne.
Poussant un bout de temps encore
Cette vie sans tête ni corps
Pour rien pour voir
Pour boire jusqu’à la lie
L’arrière-saison ma jolie.
(Georges-Emmanuel Clancier)
Illustration
J’aime ça :
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Georges-Emmanuel Clancier), arrière-saison, automne, boire, chanson, corps, embaumé, joli, lie, pomme, pousser, soleil, soul, tête, vie, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 14 décembre 2018

EX NIHILO
Nous sommes faits de rien,
Nos cités se dressent au-dessus du vide,
Et dans des bars chromés
Des ombres boivent leur soûl de larmes,
Les doigts distraits des femmes passent
Sur des soies, des fleurs, un miroir,
Les caméras et les voitures
Virent sur le moyeu du rien
Sur lequel tournent les années, les étoiles.
Au-delà des maisons et des champs
Se dressent les collines enveloppées de forêts,
Et sur chaque feuille est tracé
Le motif de l’esprit éternel
Qui arrache les royaumes à la poussière.
Au-dessus des forêts s’étendent les nuages,
Champs blancs où la vue qui s’élève
S’arrête à la circonférence de l’air,
Et les lointaines constellations se meuvent
Autour du centre d’une pensée
Sur l’ordre de cet amour
Dont l’être est le souffle de vie,
La terre ferme que nous foulons,
Le corps divin que nous mangeons,
L’incarnation que nous vivons.
***
EX NIHILO
Out of nothing we are made,
Our cities rise upon the void,
And in chromium-plated bars,
Shadows drink their fill of tears,
Women’s transient fingers pass
Over silks and flowers and glass,
Cameras and motor-cars
Spin on the hub of nothingness
On which revolve the years and stars.
Beyond the houses and the fields
.Pise the forest-shrouded huis,
And upon each leaf is traced
The pattern of the eternal mind
That sommons kingdoms from the dust.
Above the forent lie the clouds,
White fields where the soaring sight
Lests on the air’s circumference,
And distant constellations move
About the centre of a thought
By the fiai of that love
nase being is the breath of life,
The terra firma that we tread,
The divine body that we eat,
The incarnation that we live.
(Kathleen Raine)
Recueil: Sur un rivage désert
Traduction: Marie-Béatrice Mesnet et Jean Mambrino
Editions: Granit
J’aime ça :
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Kathleen Raine), air, amour, année, étoile, être, bar, boire, centre, champ, circonférence, cité, colline, constellation, corps, distrait, divin, doigt, envelopper, femme, feuille, fleur, forêt, incarnation, larme, lointain, maison, miroir, ombre, ordre, passer, rien, se dresser, soie, souffle, soul, terre, tracer, vide, vie, voiture | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 octobre 2018

Conclusion
J’ai rêvé les amours divins,
L’ivresse des bras et des vins,
L’or, l’argent, les royaumes vains,
Moi, dix-huit ans, Elle, seize ans.
Parmi les sentiers amusants
Nous irons sur nos alezans.
Il est loin le temps des aveux
Naïfs, des téméraires voeux!
Je n’ai d’argent qu’en mes cheveux.
Les âmes dont j’aurais besoin
Et les étoiles sont trop loin.
Je vais mourir saoul, dans un coin.
(Charles Cros)
Illustration: Oskar Kokoschka
J’aime ça :
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Charles Cros), alezan, amour, argent, aveux, âme, étoile, besoin, bras, cheveux, conclusion, divin, ivresse, mourir, or, rêver, royaume, sentier, soul, téméraire, vain, vin | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 11 octobre 2018
![Christiane Vleugels (2) [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/06/christiane-vleugels-2-1280x768.jpg?w=691&h=986)
Féminin singulier
Eternel Féminin de l’éternel jocrisse !
Fais-nous sauter, pantins nous pavons les décors !
Nous éclairons la rampe… Et toi, dans la coulisse,
Tu peux faire au pompier le pur don de ton corps.
Fais claquer sur nos dos le fouet de ton caprice,
Couronne tes genoux ! … et nos têtes dix-corps ;
Ris ! montre tes dents ! … mais … nous avons la police,
Et quelque chose en nous d’eunuque et de recors.
… Ah tu ne comprends pas ? … – Moi non plus – Fais la belle,
Tourne : nous sommes soûls ! Et plats ; Fais la cruelle !
Cravache ton pacha, ton humble serviteur!…
Après, sache tomber ! – mais tomber avec grâce –
Sur notre sable fin ne laisse pas de trace ! …
– C’est le métier de femme et de gladiateur.
(Tristan Corbière)
Illustration: Christiane Vleugels
J’aime ça :
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Tristan Corbière), éternel, belle, caprice, comprendre, coulisse, cruelle, décor, eunuque, féminin, femme, fouet, gladiateur, grâce, jocrisse, métier, pacha, pantin, police, pompier, serviteur, singulier, soul, trace | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 juin 2018

Ce Monde, comme on dit, est une cage à fous,
Où la guerre, la paix, l’amour, la haine, l’ire,
La liesse, l’ennui, le plaisir, le martyre
Se suivent tour à tour et se jouent de nous.
Ce Monde est un théâtre où nous nous jouons tous
Sous habits déguisés à malfaire et médire.
L’un commande en tyran, l’autre, humble, au joug soupire ;
L’un est bas, l’autre haut, l’un jugé, l’autre absous.
Qui s’éplore, qui vit, qui joue, qui se peine,
Qui surveille, qui dort, qui danse, qui se gêne
Voyant le riche soûl et le pauvre jeûnant.
Bref, ce n’est qu’une farce, ou simple comédie
Dont, la fin des joueurs la Parque couronnant,
Change la catastrophe en triste tragédie.
(André Mage de Fiefmelin)
J’aime ça :
J’aime chargement…
Posted in méditations, poésie | Tagué: (André Mage de Fiefmelin), absous, amour, bas, cage, catastrophe, comédie, danser, déguisé, dormir, ennui, farce, fin, fou, guerre, habit, haine, haut, humble, ire, jeûner, jouer, joueur, joug, juge, liesse, martyre, monde, paix, pauvre, plaisir, riche, s'éplorer, se jouer, se peiner, se suivre, soul, soupirer, surveiller, théâtre, tragédie, triste, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 mai 2018

VIDONS NOS VERRES
Buvons ce soir tout notre soûl
Oublions demain devant la coupe
J’apprécie votre accueil si hospitalier
le gobelet rempli de votre amitié
Attention à ce que la nuit printanière soit courte
Les verres ne sont jamais trop pleins
Trinquons une fois encore
A notre vie qui passe comme l’éclair
(Wei Zhuang)
J’aime ça :
J’aime chargement…
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Wei Zhuang), accueil, amitié, apprécier, attention, éclair, coupe, demain, gobelet, hospitalier, oublier, passer, plein, printanier, soul, trinquer, verre, vider, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 14 février 2018

TESTAMENT
Si mon âme claire s’éteint
Comme une lampe sans pétrole,
Si mon esprit, en haut, déteint
Comme une guenille folle,
Si je moisis, diamantin,
Entier, sans tache, sans vérole,
Si le bégaiement bête atteint
Ma persuasive parole,
Et si je meurs, soûl, dans un coin
C’est que ma patrie est bien loin
Loin de la France et de la terre.
Ne craignez rien, je ne maudis
Personne. Car un paradis
Matinal, s’ouvre et me fait taire.
(Charles Cros)
Illustration: Clara Lieu
J’aime ça :
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Charles Cros), âme, craindre, entier, esprit, folle, guenille, lampe, maudire, moisir, mourir, paradis, parole, patrie, s'éteindre, se taire, soul, testament | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 février 2017

LES SOMNAMBULES
Quand on est amoureux, on vit
A la façon des somnambules
Qui vont, plus légers que des bulles,
Sur le bord des toits, l’œil ravi.
Le bord glissant comme de l’huile
Est sûr et ferme sous leurs pas.
Le gouffre est là, qu’ils ne voient pas,
Au bout de la dernière tuile.
Ils marchent les bras en avant
Comme s’ils priaient leurs étoiles,
Et ne sentent pas dans leurs moelles
Monter le vertige énervant.
Débarrassés des lois physiques,
Un aveugle instinct les conduit.
Les précipices de la nuit
Ont pour eux de douces musiques.
La brise qui leur parle bas
A n’avoir pas peur les engage.
L’infini leur tient un langage
Que le monde ne comprend pas.
Soutenus par un souffle étrange
Ils cheminent, silencieux,
Gomme s’il allaient dans les cieux
Partir avec des ailes d’ange.
Ils vont ainsi jusqu’au moment
Où, d’un cri perçant leur oreille,
Quelqu’un qui les voit les réveille,
Et rompt le charme brusquement.
L’ange s’enfuit! Reste la bête,
Qui, soûle encor d’avoir rêvé,
Chancelle, et va sur le pavé,
Sanglante, se casser la tète.
(Jean Richepin)
J’aime ça :
J’aime chargement…
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Jean Richepin), aile, amoureux, ange, aveuglé, étoile, bête, brise, bulle, chanceler, charmé, ciel, conduire, cri, doux, engager, glissant, gouffre, huile, infini, instinct, léger, marcher, musique, nuit, parler, partir, précipice, prier, ravi, s'enfuir, sanglant, se casser, somnambule, soul, tuile, vertige, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 février 2017

A CORPS PERDU
Hurrah! Que notre nuit toujours recommencée
Soit comme une bataille aux aveuglants éclairs
Qui fasse évanouir le jour dans mes yeux clairs!
Et tant mieux si ma mort doit en être avancée !
Redouble de caresse et de rage insensée,
Jusqu’à vider mes os, jusqu’à rompre mes nerfs !
Dans des spasmes pareils au rut fauve des cerfs,
Fais saigner largement mon corps et ma pensée !
Tu peux m’ouvrir le ventre et me casser les reins.
Frappe! Je ne crains pas la mort. Ce que je crains,
C’est que ta soif d’aimer ne soit pas assouvie ;
Et je veux t’enivrer sans fin, jusqu’au moment
Où, les yeux effarés, tu briseras ma vie
Comme un ouvrier soûl brise son instrument,
(Jean Richepin)
Illustration: Pascal Renoux
J’aime ça :
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Jean Richepin), avance, aveuglant, éclair, évanouir, bataille, briser, caresse, casser, cerf, clair, corps, effaré, fauve, insensé, instrument, mort, nuit, ouvrier, ouvrir, pensée, perdu, rage, recommencé, redoubler, rein, rut, saigner, soul, spasme, ventre, yeux | 2 Comments »