Je m’exerce à ma souvenance
(Charles Dobzynski)
Posted by arbrealettres sur 31 août 2022
Je m’exerce à ma souvenance
(Charles Dobzynski)
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Posted by arbrealettres sur 1 décembre 2021
Comme la douce souvenance d’une source
Toutes les fleurs se penchent sur ton épaule
Lorsque tu dors
Et le soleil se hâte dans sa course
Pour rattraper vivant ton regard qui s’enfuit
Et les poissons qui glissent sous le lys de tes paupières
Peuplent ton rêve de fuites argentées
Au mouvement de la mer
Ton sommeil prisonnier dans un buisson d’abeilles
Porte le poids secret de dangereux parfums
Qui demeurent en mes veilles
Comme une habitude de lampes
Toutes les fleurs d’été visitent ton souffle d’innocence
Et je suis toutes tes poses avec des gestes ensablés
Tu connaîtras l’éveil dans la cage du matin
Avec les graines des oiseaux
Sous le bonjour des ailes
Ou dans le ventre des moissons
Je te ferai captive de ma lyre
Derrière le dernier feuillage de mon poème
Et la gymnastique savante de mes mots
Te couronnera de fables en habits musiciens
Je te protègerai de mes mains innombrables
Qui se posent sur toi en bouquets allumés
Et déposent tes rêves dans l’ordre de la terre
Et je tisserai dans le ciel de ma poitrine
Une toile tintante de miel
Où ton coeur se prendra.
(Georges Drano)
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Posted by arbrealettres sur 1 mai 2021
Dire l’odeur de sa peau fraîche
Dire l’odeur de sa peau fraîche,
Aucun parfum ne le saurait,
Ni le foin séché
dans la crèche
Ni l’haleine d’une forêt,
Ni le thym ni la marjolaine,
Ni le muguet, ni le cresson
Nourri des pleurs de la fontaine
Et tout baigné de sa chanson,
Ni le repli des coquillages
Qui garde un arôme énervant,
Souvenance d’anciens sillages,
D’algues, de marée et de vent.
(Jean Richepin)
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Posted by arbrealettres sur 1 mai 2020
Son corps est d’un blanc monotone
Comme la neige sur les champs ;
Mais sa toison semble un automne
Doré par les soleils couchants.
Ses seins droits ont la pointe aiguë
Ainsi que la ronce des murs
Et sont froids comme la ciguë
Pleine de poisons doux et sûrs.
Dire l’odeur de sa peau fraîche,
Aucun parfum ne le saurait,
Ni le foin séché dans la crèche,
Ni l’haleine d’une forêt,
Ni le thym, ni la marjolaine,
Ni le muguet, ni le cresson
Nourri des pleurs de la fontaine
Et tout baigné de sa chanson,
Ni le repli des coquillages
Qui garde un arôme énervant,
Souvenance d’anciens sillages,
D’algues, de marée et de vent.
(Jean Richepin)
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Posted by arbrealettres sur 17 juin 2019
C’était un jour d’été de rayons éclairci,
J’en ai toujours au coeur la souvenance empreinte,
Quand le ciel nous lia d’une si ferme étreinte
Que la mort ne saurait nous séparer d’ainsi.
L’an était en sa force et notre amour aussi,
Nous faisions l’un à l’autre une aimable complainte,
J’étais jaloux de vous, de moi vous aviez crainte,
Mais rien qu’affection ne causait ce souci.
Amours, qui voletiez à l’entour de nos flammes
Comme gais papillons, où sont deux autres âmes
Qui redoutent si peu les efforts envieux ?
Où la foi soit si ferme ? où tant d’amour s’assemble ?
N’ayant qu’un seul vouloir, toujours d’accord ensemble,
Fors qu’ils se font la guerre à qui s’aimera mieux !
(Philippe Desportes)
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Posted by arbrealettres sur 6 juin 2019
Illustration: ArbreaPhotos Saint Jean Pied de Port – Roncevaux
PRODIGUE NUIT
Rater dan
Au bout du chemin le jour s’éteint,
l’heure du chant se meurt que voici
que te reste-t-il pour passer la nuit ?
Elle n’est point stérile la nuit,
elle qui dans l’obscurité fait éclore
la fleur aux regards dérobée,
celle qui sous l’âpre feu du jour
ne put s’épanouir,
celle dont le grain de miel
fut au coeur du bois si enfoui
que l’abeille de ton jardin
lasse d’en requérir vainement
la grâce s’en fut par le ciel
il y a longtemps.
La fleur dans les ténèbres éclose
ne se porte pas à la chambre
ni ne sera tressée en couronne ;
seulement à la faveur de sa fragrance
elle me rend sensible au coeur
le regard que jadis je perdis
parmi l’épaisse foule du jour,
les mots sombrés dans le silence.
Elle n’apporte que le nom
de ce que je ne pus saisir,
que l’éperdue souvenance
de ce qui pût advenir.
La brassée d’étoiles lointaines
de mon rêve que portait la nuit
jamais ne se fit prendre.
La fleur de nuit me parlera
dans mon recueillement du distant,
me fera ressentir l’insaisissable
accomplissement des choses.
Ce don ultime du chemin
don hors visibilité hors atteinte
te comblera à l’heure du départ.
(Rabindranath Tagore)
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Posted by arbrealettres sur 15 mai 2019
La pierre aqueuse
C’était une belle brune
Filant au clair de la lune,
Qui laissa choir son fuseau
Sur le bord d’une fontaine,
Mais courant après sa laine
Plongea la tête dans l’eau,
Et se noya la pauvrette
Car à sa voix trop faiblette
Nul son désastre sentit,
Puis assez loin ses compagnes
Parmi les vertes campagnes
Gardaient leur troupeau petit.
Ah ! trop cruelle aventure !
Ah ! mort trop fière et trop dure !
Et trop cruel le flambeau
Sacré pour son hyménée,
Qui l’attendant, l’a menée
Au lieu du lit, au tombeau.
Et vous, nymphes fontainières
Trop ingrates et trop fières,
Qui ne vîntes au secours
De cette jeune bergère,
Qui faisant la ménagère
Noya le fil de ses jours.
Mais en souvenance bonne
De la bergère mignonne,
Emus de pitié, les dieux
En ces pierres blanchissantes
De larmes toujours coulantes
Changent l’émail de ses yeux.
Non plus yeux, mais deux fontaines,
Dont la source et dont les veines
Sourdent du profond du coeur ;
Non plus coeur, mais une roche
Qui lamente le reproche
D’Amour et de sa rigueur.
Pierre toujours larmoyante,
A petit flots ondoyante,
Sûrs témoins de ses douleurs ;
Comme le marbre en Sipyle
Qui se fond et se distille
Goutte à goutte en chaudes pleurs.
Ô chose trop admirable,
Chose vraiment non croyable,
Voir rouler dessus les bords
Une eau vive qui ruisselle,
Et qui de course éternelle,
Va baignant ce petit corps !
Et pour le cours de cette onde
La pierre n’est moins féconde
Ni moins grosse, et vieillissant
Sa pesanteur ne s’altère :
Ainsi toujours demeure entière
Comme elle était en naissant.
Mais est-ce que de nature
Pour sa rare contexture
Elle attire l’air voisin,
Ou dans soi qu’elle recèle
Cette humeur qu’elle amoncelle
Pour en faire un magasin ?
Elle est de rondeur parfaite,
D’une couleur blanche et nette
Agréable et belle à voir,
Pleine d’humeur qui ballotte
Au dedans, ainsi que flotte
La glaire en l’oeuf au mouvoir.
Va, pleureuse, et te souvienne
Du sang de la plaie mienne
Qui coule et coule sans fin,
Et des plaintes épandues
Que je pousse dans les nues
Pour adoucir mon destin.
(Rémy Belleau)
Posted in poésie | Tagué: (Rémy Belleau), adoucir, amonceler, attirer, aventure, éternel, bergère, brune, choir, clair de lune, corps, course, cruelle, désastre, destin, dure, fière, flambeau, flotter, fontaine, mignonne, nature, nue, pierre, plainte, pleur, pleurer, pleureuse, plonger, sang, se lamenter, se noyer, se souvenir, souvenance, troupeau | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 août 2018
LE TIERS CHANT
Je suis la croix où tu t’endors
Le chemin creux qui pluie implore
Je suis ton ombre lapidée
Je suis ta nuit et ton silence
Oubliée dans ma souvenance
Ton rendez-vous contremandé
Le mendiant devant ta porte
Qui se morfond que tu ne sortes
Et peut mourir s’il est tardé
Et je demeure comme meurt
A ton oreille une rumeur
Le miroir de toi défardé
Te prendre à Dieu contre moi même
Étreindre étreindre ce qu’on aime
Tout le reste est jouer aux dés
Suivre ton bras toucher ta bouche
Être toi par où je te touche
Et tout le reste est des idées
(Louis Aragon)
Posted in poésie | Tagué: (Louis Aragon), étreindre, bouche, chant, chemin, croix, demeurer, Dieu, idée, implorer, jouer, lapidé, mendiant, miroir, mourir, nuit, ombre, oreille, porte, rendez-vous, rumeur, s'endormir, se morfondre, silence, souvenance | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 août 2018
À la lune
Ô favorable Lune, je me rappelle,
Sur ce col même – voilà, l’année revient -,
e venais te mirer plein d’angoisse;
Et tu pendais alors sur cette sylve,
L’ éclairant toute, comme aujourd’hui.
Mais brumeux, incertain, par les pleurs
Qui montaient sous mes cils, à mes yeux
Paraissait ton visage, car un supplice
Était ma vie; et depuis rien n’a changé d’elle,
Bien-aimée Lune. Et cependant me plaît
La souvenance, et de compter les âges
De ma douleur. Ô comme est chère
Dans le temps juvénile, quand longue est l’espérance
Et brève la carrière du souvenir,
La remembrance des choses disparues,
Encore que tristes et que le tourment dure !
***
Alla luna
O graziosa luna, io mi rammento
Che, or volge l’anno, sovra questo colle
Io venia pien d’angoscia a rimirarti:
E tu pendevi allor su quella selva
Siccome or fai, che tutta la rischiari.
Ma nebuloso e tremulo dal pianto
Che mi sorgea sul ciglio, aile mie luci
Il tuo volto apparia, che travagliosa
Era mia vita: ed è, né cangia stile,
O mia diletta Luna. E pur mi giova
La ricordanza, e il noverar 1’etate
Del mio dolore. Oh come grato occorre
Nel tempo giovanil, quando ancor lungo
La speme e breve ha la memoria il corso,
Il rimembrar delle passate cose,
Ancor che triste, e the l’affanno duri!
(Giacomo Leopardi)
Posted in poésie | Tagué: (Giacomo Leopardi), angoisse, éclairer, brumeux, changer, chère, cil, disparu, durer, espérance, favorable, juvénile, lune, pleur, remembrance, se mirer, se rappeler, souvenance, supplice, tourment, triste | 5 Comments »
Posted by arbrealettres sur 31 juillet 2018
Illustration: Matthew Denman
RENOUVEAU
Ben oui, notre amour était mort
Sous les faux des moissons dernières,
(la javelle fut son suaire…)
Ben oui, notre amour était mort,
Mais voici que je t’aime encor !
Pan pan ! pan pan ! à grands coups sourds
Comme lorsqu’on cloue une bière,
J’ai battu les gerbes sur l’aire ;
Pan pan ! pan pan ! à grands coups sourds
Sur le cercueil de notre amour
Et pan pan ! les fléaux rageurs
Ont écrasé, dessous leur danse,
Le bluet gris des souvenances
(Et pan pan ! les fléaux rageurs !)
Avec le ponceau qu’est mon cœur !
Dedans la tombe des sillons
Quand ce fut le temps des emblaves,
Comme un fossoyeur lent et grave,
Dedans la tombe des sillons
J’ai mis l’amour et la moisson
Des sillons noirs un bluet sort
Tandis qu’une autre moisson bouge ;
Avec un beau ponceau tout rouge,
Des sillons noirs un bluet sort,
Et voici que je t’aime encor !
(Gaston Couté)
Posted in poésie | Tagué: (Gaston Couté), aimer, amour, écraser, battre, bière, bluet, bouger, cercueil, clouer, coeur, coup, danse, dedans, encore, faux, fléau, fossoyeur, gerbe, javelle, moisson, mort, noir, ponceau, rageur, renouveau, sillon, sortir, sourd, souvenance, suaire, tombe | Leave a Comment »