Posts Tagged ‘stagner’
Posted by arbrealettres sur 18 janvier 2023

Poème long
(extraits)
I
Je ne vois pas un maître dans la foule.
Les cygnes se déploient sur le lacet
il n’y a pas un aigle à l’horizon.
L’eau est stagnante
et les rives sont plus proches
que le bout de ton nez.
L’air est lourd.
La lumière est lourde.
L’âne parle, mais pas par miracle.
L’aveugle voit, pas par miracle.
Le mort se lève, pas par miracle.
Le miracle est un chiffre dans une machine,
et le ciel est resté dans l’inconnu.
J’étais silencieux tout en parlant.
La femme près de moi est un vêtement déserté.
Je boirai la coupe, et la coupe est vide.
Je sourirai et ma bouche est sans lèvres.
Je récolterai un champ
que j’ai planté dans les ténèbres.
Je suis la nuit,
et les voleurs m’attendent.
***

(Yusuf al-Khal)
Recueil: Poésie Syrienne contemporaine
Traduction:de l’Arabe par Saleh Diab
Editions: Le Castor Astral
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Yusuf al-Khal), aigle, air, attendre, aveuglé, âne, boire, bouche, bout, champ, chiffre, ciel, coupe, cygne, déserter, eau, femme, foule, horizon, inconnu, lacet, lèvres, lourd, lumière, maître, machine, miracle, mort, nez, nuit, parler, planter, proche, récolter, rester, rive, se déployer, se lever, silencieux, sourire, stagner, ténèbres, vêtement, vide, voir, voleur | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 novembre 2020

RYTHMES
Tout débuta
Dans l’arythmie
Le chaos
Des vents erratiques
S’emparaient de l’univers
L’intempérie régna
L’indéchiffrable détonation
Fut notre prologue
Tout fut
Débâcle et dispersion
Turbulences et gaspillage
Avant que le rythme
Ne prenne possession
De l’espace
Suivirent de vastes accords
D’indéfectibles liaisons
Des notes s’arrimèrent
Au tissu du rien
Des courroies invisibles
Liaient astres et planètes
Du fond des eaux
Surgissaient
Les remous de la vie
Dans la pavane
Des univers
Se prenant pour le noyau
La Vie
Se rythma
Se nuança
De leitmotiv
En parade
De reprise
En plain-chant
La Vie devint ritournelle
Fugue Impromptu
Refrain
Se fit dissonance
Mélodie Brisure
Se fit battement
Cadence Mesure
Et se mira
Dans le destin
Impie et sacrilège
L’oiseau s’affranchissait
Des liens de la terre
Libre d’allégeance
Il s’éleva
Au-dessus des créatures
Assujetties aux sols
Et à leurs tyrannies
S’unissant
Aux jeux fondateurs
Des nuages et du vent
L’oiseau s’allia à l’espace
S’accoupla à l’étendue
S’emboîta dans la distance
Se relia à l’immensité
Se noua à l’infini
Tandis que lié au temps
Et aux choses
Enfanté sur un sol
Aux racines multiples
L’homme naquit tributaire
D’un passé indélébile
Le lieu prit possession
De sa chair
De son souffle
Les stigmates de l’histoire
Tatouèrent sa mémoire
Et sa peau
Venu on ne sait d’où
Traversant les millénaires
L’homme se trouva captif
Des vestiges d’un monde
Aux masques étranges
Et menaçants
Il s’en arrachait parfois
Grâce aux sons et aux mots
Aux gestes et à l’image
À leurs pistes éloquentes
À leur sens continu
Pour mieux tenir debout
L’homme inventa la fable
Se vêtit de légendes
Peupla le ciel d’idoles
Multiplia ses panthéons
Cumula ses utopies
Se voulant éternel
Il fixa son oreille
Sur la coquille du monde
À l’écoute
D’une voix souterraine
Qui l’escorte le guide
Et l’agrandit
Alors
De nuits en nuits
Et d’aubes en aubes
Tantôt le jour s’éclaire
Tantôt le jour moisit
Faiseur d’images
Le souffle veille
De pesanteur
Le corps fléchit
Toute vie
Amorça
Le mystère
Tout mystère
Se voila
De ténèbres
Toute ténèbre
Se chargea
D’espérance
Toute espérance
Fut soumise
À la Vie
L’esprit cheminait
Sans se tarir
Le corps s’incarnait
Pour mûrir
L’esprit se libérait
Sans périr
Le corps se décharnait
Pour mourir
Parfois l’existence ravivait
L’aiguillon du désir
Ou bien l’enfouissait
Au creux des eaux stagnantes
Parfois elle rameutait
L’essor
D’autres fois elle piétinait
L’élan
Souvent l’existence patrouillait
Sur les chemins du vide
Ou bien se rachetait
Par l’embrasement du coeur
Face au rude
Mais salutaire
Affrontement
De la mort unanime
L’homme sacra
Son séjour éphémère
Pour y planter
Le blé d’avenir.
(Andrée Chedid)
Recueil: Rythmes
Traduction:
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Andrée Chédid), accord, affrontement, agrandir, aiguillon, allégeance, amorcer, arracher, arythmie, assujetti, astre, au-dessus, aube, avenir, écoute, élan, éloquent, éphémère, étendue, éternel, étrange, battement, blé, brisure, cadence, captif, chair, chaos, chemin, cheminer, chose, ciel, coeur, continu, coquille, corps, courroie, créature, creux, cumuler, débâcle, débuter, désir, détonation, debout, destin, dispersion, dissonance, distance, eau, embrasement, enfanter, enfouir, erratique, escorter, espace, espérance, esprit, essor, existence, fable, face, faiseur, fixer, fléchir, fond, fondateur, fugue, gagner, gaspillage, geste, guider, histoire, homme, idole, image, immensité, impie, impromptu, indéchiffrable, indéfectible, indélébile, infini, intempérie, inventer, invisible, jeu, jour, légende, leitmotiv, liaison, libre, lien, lier, lieu, masque, mélodie, mémoire, mûrir, menacer, mesure, millénaire, moisir, monde, mort, mot, mourir, multiplier, mystère, naître, note, noyau, nuage, nuit, oiseau, oreille, panthéon, parade, passé, patrouiller, pavane, peau, pesanteur, peupler, piétiner, piste, plain-chant, planète, planter, possession, prendre, prologue, rameuter, raviver, refrain, remous, reprise, rien, ritournelle, rude, rythme, s'accoupler, s'affranchir, s'allier, s'arrimer, s'éclairer, s'emboîter, s'emparer, s'incarner, s'unir, sacrer, sacrilège, salutaire, séjour, se charger, se décharner, se libérer, se mirer, se nouer, se nuancer, se prendre, se racheter, se relier, se tarir, se vêtir, se voiler, sens, sol, son, souffle, soumettre, souterrain, stagner, stigmate, suivre, surgir, tatouer, ténèbres, temps, tenir, terre, tissu, traverser, tributaire, turbulence, tyrannie, unanime, univers, utopie, vaste, veiller, venir, vent, vestiges, vide, vie, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 octobre 2019
Pourvu que se dessine,
Que s’annonce un courant,
Que ça ne soit pas là
A stagner, à tourner en rond,
A bouger sans aller
Vers du nouveau.
Quand je sens les parois
Bousculées, basculées,
Quand je sens l’ouverture,
La probable embouchure,
Ce que mon corps alors
Peut contenir de joie!
(Guillevic)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Guillevic), bouger, bousculé, contenir, courant, dessiner, embouchure, joie, nouveau, paroi, s'annoncer, stagner, tourner en rond | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 11 août 2019

Petits mystères
Chut ! Oh ! ce soir, comme elle est près !
Vrai, je ne sais ce qu’elle pense,
Me ferait-elle des avances ?
Est-ce là le rayon qui fiance
Nos coeurs humains à son coeur frais ?
Par quels ennuis kilométriques
Mener ma silhouette encor,
Avant de prendre mon essor
Pour arrimer, veuf de tout corps,
A ses dortoirs madréporiques.
Mets de la Lune dans ton vin,
M’a dit sa moue cadenassée ;
Je ne bois que de l’eau glacée,
Et de sa seule panacée
Mes tissus qui stagnent ont faim.
Lune, consomme mon baptême,
Lave mes yeux de ton linceul ;
Qu’aux hommes, je sois ton filleul ;
Et pour nos compagnes, le seul
Qui les délivre d’elles-mêmes.
Lune, mise au ban du Progrès
Des populaces des Etoiles,
Volatilise-moi les moelles,
Que je t’arrive à pleines voiles,
Dolmen, Cyprès, Amen, au frais !
(Jules Laforgue)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Jules Laforgue), avances, étoile, baptême, coeur, compagnon, cyprès, délivrer, dolmen, eau, ennui, essor, faim, lune, mystère, penser, populace, seul, silhouette, stagner, veuf, voile | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 14 décembre 2018

Illustration: Susan Seddon Boulet
ISIS ERRANTE
Cela aussi est une expérience de l’âme,
Le monde démembré qui jadis fut le dieu tout entier,
Dont les fragments brisés gisent à présent, morts.
Cette disparition de la réalité elle-même est réelle.
Recueillant sous mon manteau noir les vestiges de la vie
Qui stagnent, déchus, parmi les gens et les lieux,
Je scrute le double désert de ma solitude,
Le monde extérieur mort, et l’esprit stérile.
Jadis Il fut présent, sacré, dans la maison du monde,
Portant le jour comme un vêtement, sa beauté visible
Dans l’homme et le blé lorsqu’Il descendait la rivière fertile.
Il comblait d’amour l’espace de ma nuit.
Je trace le contour de sa main qui disparaît sur un nuage,
Et cela, son sang, coule de la blessure d’un soldat qui meurt.
Dans les champs fracassés son corps est épars, ses membres gisent
Écartelés comme une carlingue naufragée dans le sable.
Son crâne est une cathédrale morte, et les rayons de sa couronne
Brillent dans du fer-blanc et du verre cassé.
Ses yeux bleus se reflètent des lacs dans le ruisseau,
Et sa force est la pierre désolée des cités abattues.
Oh, dans les débris de vaisselle de mes rêves,
Me tournant vers les tessons des jours passés,
Découvrirai-je son visage aimé profané?
Les fonds inexplorés du sommeil sont-ils sa tombe?
Après la fin dangereuse estompée de la nuit
Dans les caveaux de la peur ses os reposent-ils,
Et le dédale du cauchemar mène-t-il vers la puissance qui est là cachée?
Les eaux infernales menaçantes recouvrent-elles le roi ichtien?
Je rassemble les fragments divins dans le mandala
Dont le centre est la puissance créatrice perdue,
Le soleil, le cœur de Dieu, le lotus, l’électron
Qui fait palpiter monde après monde, rayon après rayon
Pour que celui qui vivait au commencement renaisse au dernier jour.
***
ISIS WANDERER
This too is an experience of the soul
The dismembered world that once was the whole god
Whose broken fragments now lie dead.
This passing of reality itself is real.
Gathering under my black cloak the remnants of lift
That lie dishonoured among people and places
I search the twofold desert of my solitude,
The outward perished world, and the barren mind.
Once he was present, numinous, in the bouse of the world,
Wearing day like a garment, bis beauty manifest
In corn and man as he journeyed down the fertile river.
With love he filled my distances of night.
I trace the contour of bis hand fading upon a cloud,
And this bis blond flows from a dying soldier’s wound.
In broken fields bis body is scattered and bis limbs lie
Spreadeagled like wrecked fuselage in the sand.
His skull is a dead cathedral, and bis crown’s rays
Glitter from worthless tins and broken glass.
His blue eyes are reflected from pools in the gutter,
And his strength is the desolate stone of fallen cities.
Oh in the kitchen-midden of my dreams
Turning over the postherds of post days
Shall I uncover his loved desecrated face?
Are the unfathomed depths of sleep his grave?
Beyond the looming dangerous end of night
Beneath the vaults of fear do his bons lie,
And does the mate of nightmare lead to the power within?
Do menacing nether waters cover the fish king?
I piece the divine fragments into the mandala
Wjhose centre is the lost creative power,
The sun, the heart of God, the lotus, the electron
That pulses world upon world, reg upon ray
That he who lived on the first me rire on the hast day.
(Kathleen Raine)
Recueil: Sur un rivage désert
Traduction: Marie-Béatrice Mesnet et Jean Mambrino
Editions: Granit
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Kathleen Raine), abattu, amour, âme, écarteler, électron, beauté, blé, blessure, briller, brise, caché, cathédrale, caveau, centre, champ, cité, coeur, combler, commencement, contour, couronné, crâne, créateur, dangereux, débris, déchu, démembré, désert, descendre, Dieu, disparaître, disparition, divin, eau, entier, errer, espace, estompé, expérience, fertile, fond, fracasser, fragment, gésir, homme, inexploré, infernal, Isis, jadis, lieu, lotus, main, maison, mandala, manteau, menacer, monde, mort, mourir, naufragé, nuage, nuit, os, palpiter, perdu, peur, profaner, puissance, rayon, réalité, recueillir, renaître, rivière, ruisseau, sable, sacré, sang, scruter, se cacher, se refléter, soldat, soleil, solitude, sommeil, stagner, tombe, tracer, vaisselle, vêtement, verre, vestiges, visage, visible, vivre, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 juillet 2018

Illustration
DÉSESPOIR
Ly-y-Hane
Appelle ! Appelle ! Implore ! implore ! Stagne ! stagne ! Rêve ! Rêve !
Pleure ! Pleure ! Souffre ! Souffre !… Toujours ! Toujours !
A peine fait-il chaud que la saison du froid revient !
Ah ! qu’il est accablant d’exister !
Deux ou trois tasses de faible vin,
Ne suffisent pas, pour faire supporter l’âpre vent de l’aurore.
Les cygnes sauvages repassent déjà.
Ah ! que mon cœur est cruellement blessé !
Il y a longtemps que je les connais, pour les voir ainsi passer et repasser…
Les chrysanthèmes foisonnent, partout sur la terre, en une exubérance somptueuse.
Mais la fleur qui s’étiole ici,
Qui donc voudrait la cueillir ?
Ne suis-je pas la sempiternelle gardienne de cette fenêtre ?
Quand donc cette journée s’éteindra-t-elle dans l’obscurité ?…
Une pluie fine mouille les larges feuilles des paulownias.
Le crépuscule vient lentement ; l’obscurité tombe, tombe, goutte à goutte.
La voici complète, maintenant, la nuit, et rien n’est changé pour moi…
Oh ! comment pourrait-on détruire, à jamais, le mot : désespoir ?…
(Textes chinois)
Recueil: Le Livre de Jade
Traduction: Judith Gautier
Editions: Plon
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Textes chinois), accablant, appeler, aurore, âpre, chaud, chrysanthème, complet, crépuscule, cygne, désespoir, détruire, exister, exubérance, fleur, froid, gardien, implorer, mot, nuit, obscurité, passer, pleurer, pluie, rêver, s'étioler, saison, sauvage, somptueux, souffrir, stagner, suffire, supporter, toujours, vent, vin | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 juillet 2018

Illustration
INSTANT
Le hameau désert,
les hautes herbes le long des murs,
les portails en proie aux ronces.
Stagnantes les ombres.
Un oiseau se cache dans l’arbre,
Il sait que les morts respirent.
Délivrés des heures les morts
vivent l’énorme instant.
(Jean Grosjean)
Recueil: Nathanaël
Traduction:
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Jean Grosjean), arbre, énorme, délivré, désert, hameau, herbe, heure, instant, mort, mur, oiseau, ombre, portail, respirer, ronce, se cacher, stagner, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 juillet 2018

Illustration: Pascal Baudot
ATTENDRE PASSE
Chaleur torride entre les champs de blé.
Là-bas aboie le chien des Breniquet.
On voit stagner sur les bois les nuages
et pas un souffle d’air pour qu’ils voyagent.
Le soleil seul tourne au ciel pas à pas.
Déjà toute ombre a changé de visage.
Le coq sur son clocher n’en revient pas,
mais sans bouger nous narguent les nuages.
Il n’est de crainte ou d’ondée que passante.
Rien ne nous fuit autant que notre attente.
(Jean Grosjean)
Recueil: Nathanaël
Traduction:
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Jean Grosjean), aboyer, air, attendre, attente, blé, bois, bouger, chaleur, champ, changer, chien, ciel, clocher, coq, crainte, fuir, narguer, nuage, ombre, ondée, passant, passer, soleil, souffle, stagner, torride, tourner, visage, voyager | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 juin 2018

eux les tournesols
quand le soleil disparaît
leurs têtes s’inclinent
retombent ne sont plus
que ce coeur noir
ce jaune éteint
tu te voyais en eux
tête baissée
tu stagnais
prisonnier d’une attente
inerte
regard mort
ou tu fuyais par les rues mornes
aspirant à retrouver la terre
à sentir monter en toi
la lueur qui pourrait
te redresser
te donner le cran
d’engager le combat
sans lumière
tu étais sans force
(Charles Juliet)
Recueil: L’Opulence de la nuit
Traduction:
Editions: P.O.L.
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Charles Juliet), aspirer, attente, éteint, baisser, coeur, combat, cran, disparaître, donner, engager, force, fuir, inerte, jaune, lueur, lumière, monter, morne, mort, noir, prisonnier, redresser, regard, retomber, retrouver, rue, s'incliner, sentir, soleil, stagner, tête, terre, tournesol, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 mai 2018

CECI
(…)
Ceci fut un vivant
Cette chose fut une personne
Ce sang dilapidé sur le bitume
s’ordonnait, hier encore, dans un réseau de veines
retissait, hier encore, la loi de l’existence
Ce coeur-sentinelle
s’est raidi sous le plomb
Ce sac-à-vermine
abritait des entrailles
où s’ouvrait le plaisir
où germinait la vie
Un rictus a drainé toute la pulpe de ces lèvres
Ces orbites-à-fourmis logeaient oeil et regards.
Ceci fut un vivant
Cette chose fut une personne
L’esprit travaillait cette motte d’indifférence
La parole soulevait cette forme interrompue.
La femme vêtue de noir
tremble dans la tourmente
hurle dans le chaos
S’agglutine aimantée
à ce profil d’écorce
à cette main qui stagne
à ce marécage d’humeurs
à ce balluchon putride
à ce « Toi, que j’appelle
et qui ne sera plus ! »
(Andrée Chedid)
Illustration: Ernest Pignon-Ernest
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Andrée Chédid), écorce, balluchon, ceci, chaos, coeur, dilapidé, esprit, existence, femme, hurler, indifférence, lèvres, main, marécage, noir, orbite, parole, personne, putride, réseau, regard, rictus, sac, sang, sentinelle, stagner, toi, tourmenté, travailler, trembler, veine, vermine, vivant | Leave a Comment »