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Hommage à T.S. (Old Possum) Eliot (Claude Roy)

Posted by arbrealettres sur 24 août 2022



Illustration: Frédéric Rébéna
    
Hommage à T.S. (Old Possum) Eliot

La mésange sur le cerisier nu
le hérisson qui dort caché dans la haie
la chatte noire qui rôde dans la brume
ne sont mésange hérisson ou chatte que par politesse

Chacun d’eux sait qu’il a un vrai nom
un nom caché au fond du fond de lui-même
mais il ne le dira à personne
Ils font semblant d’avoir les noms qu’on leur donne
viennent parfois quand on les nomme
mésange chatte ou hérisson

Mais c’est juste pour faire plaisir
à ces animaux à noms et prénoms
les humains qui croient qu’on peut dire simplement
qu’une mésange est une mésange
qu’une chatte est une chatte
ou qu’un hérisson est un hérisson

Devant notre naïveté désarmante
les bêtes sont tentées parfois de trahir leur secret
et de nous révéler leurs véritables noms
Mais elles se méfient du qu’en-dira-t-on
et préfèrent garder leur strict incognito
Elles vivent dans l’ombre reposante
de ces noms saugrenus sortes de noms d’emprunt
mésange chatte hérisson noms à l’usage humain

(Claude Roy)

 

Recueil: Poèmes de Claude Roy
Traduction:
Editions : Bayard Jeunesse

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Nous bougeons entre des signaux incomplets (Roberto Juarroz)

Posted by arbrealettres sur 18 mars 2019




    
Nous bougeons entre des signaux incomplets
dont nous ignorons le sens.
Nous ne savons pas qui les a tracés
ni si nous pouvons les effacer.

Ils nous accompagnent comme des mots furtifs,
se superposent à ce que nous voyons,
rajoutent des gestes aux choses,
collent des signes au vide, nécessitant peu d’espace.

Mais parfois nous sentons que l’un d’eux
se réveille en nous, nous réveille,
nous mène à quelque chose qui est plus que le sens
mais aussi à quelque chose qui l’est moins.

Des signaux qui nous marquent le temps,
strict labyrinthe vers rien.
Ou peut-être vers une sortie
qui n’a pas de signaux.

***

Nos movemos entre señales incompletas,
cuyo sentido ignoramos.
No sabemos quién las trazó,
ni tampoco si podemos borrarlas.

Nos acompañan como palabras furtivas,
se superponen a todo lo que vemos,
le agregan gestos a las cosas,
le pegan signos al vacío, casi no necesitan espacio.

Pero a veces sentimos que una de ellas
se despierta en nosotros, nos despierta,
nos lleva a algo más que el sentido,
aunque a veces también hacia algo menos.

Señales que nos marcan el tiempo,
estricto laberinto hacia nada.
O tal vez hacia alguna salida
que no tiene señales.

(Roberto Juarroz)

 

Recueil: Quatorzième poésie verticale
Traduction: Sivia Baron Supervielle
Editions: José Corti

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A l’écoute du corps (Antoine Emaz)

Posted by arbrealettres sur 28 mars 2018




    
à l’écoute du corps
dans l’après-midi bleu

rien que cela

un peu plus fin
on entendrait presque
la mesure du coeur
battre
comme une pendule

à l’écart

avec peu de mots dans la valise
le strict nécessaire

aimanter autour
ne pas brusquer
laisser venir les choses

(Antoine Emaz)

 

Recueil: Peau
Traduction:
Editions: Tarabuste

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Ne rien dire des Zeuzumènes (Serge Sautreau)

Posted by arbrealettres sur 21 octobre 2017



Illustration: Le Trou de Virga
    
Ne rien dire des Zeuzumènes,
ou le strict minimum.
C’est fait.

(Serge Sautreau)

 

Recueil: L’ANTAGONIE
Editions: Gallimard

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