Posts Tagged ‘suaire’
Posted by arbrealettres sur 21 juillet 2021

LE HOUX
le houx flagelle les pluies
chute du fruit dans les bois
un frémissement de détresse
le front nu contre le tronc
lève des nuées d’insectes
et le choc d’un bec taraude
ce suaire de granit
dévidé de seuil en seuil
(Herri Gwilherm Kèrourédan)
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Posted in poésie | Tagué: (Herri Gwilherm Kerouredan), chute, détresse, dévidé, feuille, flageller, frémissement, front, fruit, granit, houx, insecte, seuil, suaire, tronc | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 juin 2021
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Posted in poésie | Tagué: (Georges Bataille), annoncer, incandescente, jour, larme, rose, suaire | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 14 octobre 2020
Naissance du ciel
le coeur avale la nuit
comme une encre
de silence
il se nourrit du gouffre
pour se dépeupler de soi
c’est la brûlure
qui donne la couleur
inscrit
les corps
dans la lumière
pierre d’angle
dans un cercle de tourbe
pierre d’oubli
dans le cercle du vide
la vie touche
au plus juste
pour celui qui boit
la naissance du ciel
avec la seule conviction
de l’éclair
qui aimante le rappel
au point limite
chemin du visage
d’infini en infini
entre voie et vie
visage oublié sur la terre
sous l’emprise du si longtemps
visage troué
maison de vie
suaire du bout du monde
visage du fond du ciel
(Zéno Bianu)
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Posted in poésie | Tagué: (Zéno Bianu), avaler, éclair, boire, cercle, ciel, coeur, conviction, encre, gouffre, infini, naissance, oubli, se nourrir, silence, suaire, terre, vide, visage | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 8 octobre 2020
Milarépa
SANS LIEU
Je suis celui qui pourchasse
le visage des apparences
Milarépa
sans lieu
sans nom
le géomètre des éclipses
parcourt l’horizon
sans lieu
sans mémoire
il prend le suaire du ciel
et l’étend sur le monde
sans lieu
sans boussole
le visage sillonné d’ombres
il explore les abîmes d’en-haut
sans lieu
sans cesse
il s’en va caresser la mort
au-delà des lunes brûlées
(Zéno Bianu)
Recueil: Infiniment proche et Le désespoir n’existe pas
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Zéno Bianu), abîme, apparence, au-delà, éclipse, étendre, boussole, brûler, caresser, ciel, en haut, explorer, géomètre, horizon, lieu, lune, mémoire, monde, mort, nom, ombre, parcourir, pourchasser, prendre, sans, sans cesse, sillonner, suaire, visage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 juin 2020
![église [800x600]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2015/04/c3a9glise-800x600.jpg?w=833&h=624)
NOTRE-DAME-DES-ILES
Bretagne, ma demeure
il faut que survive
le kyrie dans ton âme de sel
idem il faut jeter au ciel
la drisse
des piétés et des miséricordes
idem il faut poursuivre les troménies
dans la croyance des bocages
idem relire les portulans
il le faut
idem faire son évangile
de la pensée du soleil
il le faut.
Et cependant, mère, aber
dans le suaire des grèves
roulent
des monceaux de chiens et d’enfants.
J’ai vu dans tes abysses
errer les cerveaux et les poulpes
Ah quand ressusciteront les ossuaires pourrissants
dans le soleil des baies ?
Ah quand reviendront mes amis morts
ah quand reviendront mes chevreuils massacrés
mes chevaliers mes disparus mes trépassés ?
Ah quand dans les monts d’Arrée
surgiront les cèdres du Liban
les jasmins, les cyprès ?
Ah quand donc reviendront les poulains en fleurs
dans la féerie des colzas
et le bagad de Pâque à Tronoën et à Lanmeur ?
(Xavier Grall)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Xavier Grall), aber, abysses, ami, âme, évangile, bagad, baie, Bretagne, cèdre, cerveau, chien, colza, demeure, disparu, enfant, féerie, grève, kyrie, mère, miséricorde, monceau, mort, ossuaire, pensée, piété, poulain, poulpe, pourrir, poursuivre, relire, ressusciter, revenir, sel, soleil, suaire, survivre, trépassé | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 novembre 2019

Illustration: Marc Chagall
PERSONNE NE VIENDRA
Dans les bougeoirs brûle la cire,
Calme maison.
Une main, les soufflant, renverse
Les lumignons.
Une autre main soudain s’approche
Les rallumant.
La mère porte un grand suaire
Pour vêtement.
Le père est assis, qui ne bouge
Et ne se plaint –
Mais ce qu’il a dit, quand il parle,
Nul n’en sait rien.
Quelqu’un surgit, et la seconde
Aussitôt sort –
Une autre bougie renversée,
S’éteint encore.
Par la fenêtre à demi close
Regarde alors
L’astre du matin, blanc et rouge,
Le clair d’aurore.
(H. Leivick)
Recueil: Anthologie de la poésie yiddish Le miroir d’un peuple
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (H. Leivick), assis, astre, aurore, aussitôt, blanc, bougeoir, bouger, bougie, brûler, calme, ciré, clair, clos, fenêtre, lumignon, main, maison, matin, mère, parler, père, personne, porter, rallumer, regarder, renverser, rouge, s'approcher, s'éteindre, savoir, se plaindre, sortir, souffler, suaire, surgir, vêtement, venir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 mars 2019

Illustration: Gilbert Garcin
Se détourner du temps,
déjouer le compte-gouttes de l’âge
et déchirer le suaire
des minutes répétées comme des abeilles.
Comment fouler le temps
et marcher sur lui
comme sur une plage
dont la mer s’est séchée ?
Comment sauter sur le temps
et avoir pied dans le vide
et son absence creusée ?
Comment reculer dans le temps
et raccorder le passé
à tout ce qui fuit ?
Comment trouver dans le temps l’éternité,
l’éternité faite de temps,
de temps congelé dans les gosiers les plus froids ?
Comment reconnaître le temps
et trouver le fil inconnu
qui coupe ses moments
et le divise toujours
justement au milieu ?
***
Desconocer el tiempo,
desbaratar el cuentagotas de la edad
y rasgar el sudario
de los minutos repetidos como abejas.
¿Cómo pisar en el tiempo
y caminar por el
como sobre una playa
cuyo mar se ha secado?
¿Cómo saltar en el tiempo
y hacer pie en el vacío
y su excavada ausencia?
¿Cómo retroceder en el tiempo
y empalmar el pasado
con todo lo que huye?
¿Cômo encontrar la eternidad en el tiempo,
la eternidad hecha de tiempo,
de tiempo congelado en las fauces mas frías?
Cômo reconocer el tiempo
y hallar el filo ignoto
que corta sus momentos
y siempre lo divide
justamente en el medio?
(Roberto Juarroz)
Recueil: Quatorzième poésie verticale
Traduction: Sivia Baron Supervielle
Editions: José Corti
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Roberto Juarroz), abeille, absence, âge, éternité, comment, compte-gouttes, congeler, couper, creuser, déchirer, déjouer, diviser, fil, fouler, froid, fuir, gosier, inconnu, justement, marcher, mer, milieu, minute, moment, passé, pied, plage, raccorder, répéter, reconnaître, reculer, sauter, sécher, se détourner, suaire, temps, toujours, trouver, vide | 3 Comments »
Posted by arbrealettres sur 17 janvier 2019

Les murs ne tombent pas
[13]
La Présence était bleu spectral,
ultime rayon bleu,
rare comme le radium, aussi palliative ;
mon ancien ego, qui m’enveloppait,
était suaire (je parle de moi individuellement
mais j’étais entourée de compagnons
dans ce mystère) ;
êtes-vous surpris que nous soyons fiers,
distants,
indifférents à votre bien et mal ?
le péril, étrange rencontre, étrangement enduré,
nous marque ;
nous nous reconnaissons
par des symboles secrets,
mais, isolés, sans voix,
nous nous croisons sur le trottoir,
sur le palier dans l’escalier ;
bien qu’aucun mot ne soit échangé,
il y a une subtile appréciation ;
même après un bref salut hargneux
ou sans même parler,
nous connaissons notre Nom,
nous initiés sans nom,
nés d’une seule mère,
compagnons
de la flamme.
***
The Presence was spectrum-blue,
ultimate blue ray,
rare as radium, as healing;
my old self, wrapped round me,
was shroud (I speak of myself individually
but I was surrounded by companions
in this mystery) ;
do you wonder we are proud,
aloof,
indifferent to your good and evil?
peril, strangely encountered, strangely endured,
marks us;
we know each other
by secret symbols,
though, remote, speechless,
we pass each other on the pavement,
at the turn of the stair;
though no word pass between us,
there is subtle appraisement;
even if we snarl a brief greeting
or do not speak at all,
we know our Name,
we nameless initiates,
born of one mother,
companions
of the flame.
(Hilda Doolittle)
Illustration: Odilon Redon
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Posted in poésie | Tagué: (Hilda Doolittle), égo, bien, bleu, compagnon, connaître, croiser, entouré, envelopper, escalier, fier, flamme, initié, isolé, mal, mère, mystère, péril, présence, radium, rare, rayon, reconnaître, reconnaissance, salut, secret, suaire, surpris, symbole, trottoir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 novembre 2018
L’un t’éclaire avec son ardeur,
L’autre en toi met son deuil, Nature!
Ce qui dit à l’un : Sépulture!
Dit à l’autre: Vie et splendeur!
Hermès inconnu qui m’assistes
Et qui toujours m’intimidas,
Tu me rends l’égal de Midas,
Le plus triste des alchimistes;
Par toi je change l’or en fer
Et le paradis en enfer;
Dans le suaire des nuages
Je découvre un cadavre cher,
Et sur les célestes rivages
Je bâtis de grands sarcophages.
(Baudelaire)
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Posted in poésie | Tagué: alchimie, ardeur, éclairer, égal, Baudelaire), cadavre, deuil, douleur, enfer, fer, intimider, nature, nuage, or, paradis, rivage, sarcophage, sépulture, splendeur, suaire, vie | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 octobre 2018
La moelle des villes
S’enfoncer dans l’étau d’une ville
Longer les parois de sa nuit
Marcher sur sa membrane d’asphalte
Avancer sous la dalle de son ciel
Arpenter ses méandres
Tressaillir de son cri
Forer l’os des solitudes
Se heurter au mutisme des seuils
Frôler l’arbre aux aguets
Se glisser dans la texture
Des pierres
Pénétrer la trame
Des murailles
S’imprégner des noces
Du fleuve et des pavés
Débusquer ses lueurs
Puiser sources sous son gravier
Faire émerger la Ville
De ses suaires
S’infiltrer dans sa moelle
Lui faire jour
Se faire jour !
(Andrée Chedid)
Illustration: Gottfried Salzmann
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Posted in poésie | Tagué: (Andrée Chédid), arbre, asphalte, étau, ciel, cri, dalle, débusquer, fleuve, forer, frôler, gravier, jour, longer, lueur, marcher, méandres, membrane, moelle, murailles, mutisme, noces, nuit, os, puiser, s'enfoncer, s'infiltrer, seuil, solitude, source, suaire, texture, tressaillir, ville | Leave a Comment »
Se détourner du temps (Roberto Juarroz)
Posted by arbrealettres sur 13 mars 2019
Illustration: Gilbert Garcin
Se détourner du temps,
déjouer le compte-gouttes de l’âge
et déchirer le suaire
des minutes répétées comme des abeilles.
Comment fouler le temps
et marcher sur lui
comme sur une plage
dont la mer s’est séchée ?
Comment sauter sur le temps
et avoir pied dans le vide
et son absence creusée ?
Comment reculer dans le temps
et raccorder le passé
à tout ce qui fuit ?
Comment trouver dans le temps l’éternité,
l’éternité faite de temps,
de temps congelé dans les gosiers les plus froids ?
Comment reconnaître le temps
et trouver le fil inconnu
qui coupe ses moments
et le divise toujours
justement au milieu ?
***
Desconocer el tiempo,
desbaratar el cuentagotas de la edad
y rasgar el sudario
de los minutos repetidos como abejas.
¿Cómo pisar en el tiempo
y caminar por el
como sobre una playa
cuyo mar se ha secado?
¿Cómo saltar en el tiempo
y hacer pie en el vacío
y su excavada ausencia?
¿Cómo retroceder en el tiempo
y empalmar el pasado
con todo lo que huye?
¿Cômo encontrar la eternidad en el tiempo,
la eternidad hecha de tiempo,
de tiempo congelado en las fauces mas frías?
Cômo reconocer el tiempo
y hallar el filo ignoto
que corta sus momentos
y siempre lo divide
justamente en el medio?
(Roberto Juarroz)
Traduction: Sivia Baron Supervielle
Editions: José Corti
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