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SUR UN AIR LENT (Li Qing Zhào)

Posted by arbrealettres sur 21 janvier 2023



Illustration: Dai Dunbang
    
SUR UN AIR LENT

Quêter, quérir, fouiller, fureter,
Froidure vide, froid dur limpide,
Morne monotonie, amère mélancolie, lamentable ennui…
Douceur subite, retour du froid,
Cette saison où je souffre le plus de respirer ;
Avec trois gobelets et deux coupes de vin clair,
Comment y résister, quand le soir vient, quand le vent s’énerve ?
Voici les oies sauvages parties,
Le plus cruel à mon coeur,
Pourtant nous étions bien complices aux temps passés.

Partout au sol les chrysanthèmes s’amoncellent,
Défraîchis et déchus
à présent, qui viendrait prendre la peine de les ramasser ?
Veillant près de la fenêtre,
Solitaire, par moi-même comment parviendrai-je à rejoindre l’obscurité ?
Au sterculier vient s’adjoindre la bruine,
Qui jusqu’au crépuscule dégoutte et dégouline ;
Et toute cette composition,
Comment le seul mot de « souci » pourrait-il en donner le sens ?

***

(Li Qing Zhào) (1084 — après 1149)

Recueil: Quand mon âme vagabonde en ces anciens royaumes Poèmes Song illustrés par Dai Dunbang
Traduction: du Chinois par Bertrand Goujard
Editions: De la Cerise

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QUI PEUT RENIER (Georges Themelis)

Posted by arbrealettres sur 31 janvier 2019



 

odd nerdrum 904

QUI PEUT RENIER

Qui peut renier ce qu’on entend
Comme derrière un silence de pierre

Les monts retentissent, les autres monts.

Chaque moment frappe le tambour,
A tout moment nous disparaissons dans le sommeil.

Avant que le grand vent nous brouille,
Avant qu’une pluie nous lave, une âme
Sourit une autre, la salue de loin.

L’éclair appelle l’éclair.

Nous venons des ténèbres comme les morts.
Nous nous voyons dans un éclair,
Dans une lumière subite, mains et visages.

De grands animaux sont entre nous. Ce sont
Des fleuves profonds, nous ne pouvons pas nous approcher.

Il ne faut pas s’attarder, le tambour bat.

L’amour se hâte comme le feu
Comme l’ombre rapide de la mort.

(Georges Themelis)

Illustration: Odd Nerdrum

 

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