
J’attends.
Peut-être ne puis-je plus attendre.
Peut-être que savoir ne plus attendre
est la perfection même.
Je conserve ma passivité,
je veux la conserver dans l’acte même d’écrire.
Je veux être apte à le recevoir,
dans un état d’esprit de patience, de modestie, de subtilité,
de tendresse aussi…
(António Ramos Rosa)
Illustration: Benoit Colsenet
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Posted by arbrealettres sur 15 novembre 2017

La sagesse des verts
Verts cendreux, flétris, effacés
Et qui niez l’intensité
De vivre, comme un coeur lassé
Epris d’ombre et de cécité,
Verts des mousses à la racine
D’un vieil érable desséché,
Sourds autant qu’un sanglot caché
Mourant au creux de la poitrine.
Nuance vraiment d’un mystique
Pénétrant, rappelant la fine
Tonalité des dalmatiques
Qu’un reflet de cierge satine.
Et verts, pourtant inconsolés
Sous le ciel d’hiver impassible,
Parlant de désirs immolés
Et de rêves inaccessibles
Ou que le réel étouffa…
Vert mélancolique et d’antan
Qu’ont les gourgouran de sopha
Ou les menuets chevrotants
Au fond du passé; verts des mousses
Qui parez cet arbre chancreux,
Vous scandez, accord qui s’émousse,
Un langage mystérieux.
Mais, ô paroles estompées,
J’ai saisi vos subtilités
Et je comprends vos mélopées
De tristesse et de volupté,
Verts cendreux, effacés, flétris
Et qui niez l’intensité
De vivre, comme un coeur épris
De néant et de cécité.
(Marie Dauguet)
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Posted in poésie | Tagué: (Marie Dauguet), arbre, épris, érable, étouffer, cécité, ciel, coeur, comprendre, effacé, estompé, flétri, impassible, inconsolé, intensité, langage, lasse, mélancolique, mélopée, menuet, mousse, mystérieux, mystique, néant, nier, nuance, ombre, parole, pénétrant, racine, réel, sagesse, subtilité, tristesse, vert, vivre, volupté | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 19 février 2017
Censure morale sur une rose et par elle sur ses semblables
Rose divine qui en culture élégante
es, avec ta subtilité parfumée,
magistère pourpre dans la beauté,
enseignement neigeux à la splendeur.
Semblant de l’humaine architecture,
exemple de la vaine élégance,
où, dans ton être, la nature a réuni
le berceau joyeux et la sépulture triste.
Comme, hautaine dans ta pompe, fière,
superbe, le risque de mourir tu méprises,
et après évanouie et recroquevillée
de ton être caduc tu donnes des signes fanés,
et ainsi par une mort savante et une vie niaise,
en vivant tu trompes et en mourant enseignes!
(Soeur Juana Inès de la Cruz)
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Posted in poésie | Tagué: (Soeur Juana Inès de la Cruz), beauté, censure, culture, divine, enseigner, fané, mourir, niaise, parfumée, rose, signe, subtilité, tromper | Leave a Comment »