Posts Tagged ‘suc’
Posted by arbrealettres sur 11 mars 2022

Coquelicots en juillet
Petits coquelicots, petites flammes d’enfer,
Vous ne faites pas mal ?
Vous tremblez. Je ne sais pas vous toucher.
Je mets les mains dans les flammes. Rien ne brûle.
Et cela m’épuise de vous regarder
Trembler comme ça, rouge vif et froissés comme une bouche.
Une bouche que l’on vient d’ensanglanter.
Oh petites jupes sanglantes !
Il y a des vapeurs que je ne peux toucher.
Où est votre opium, où sont vos capsules écoeurantes ?
Si je pouvais saigner, ou dormir ! –
Si ma bouche pouvait épouser une blessure pareille !
Ou vos sucs distiller pour moi, dans cette capsule de verre,
Une stupeur, un apaisement.
Mais pas de couleur. Pas de couleur.
(Sylvia Plath)
Recueil: Ariel
Traduction: Valérie Rouzeau
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Sylvia Plath), apaisement, écoeurer, épouser, épuiser, blessure, bouche, brûler, capsule, coquelicot, couleur, distiller, dormir, enfer, ensanglanter, flamme, froisser, jupe, main, mal, mettre, opium, regarder, rouge, saigner, sanglant, savoir, stupeur, suc, toucher, trembler, vapeur, vif | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 décembre 2021

Recette
En remède à vos maux d’amour,
Prenez la fleur de souvenir
Avec le suc d’une ancolie,
Et n’oubliez pas le souci;
Mélangez tout en fâcherie.
La plante du désir de loin,
Poire d’angoisse en émollient, –
Dieu, pour l’amie, vous les adresse -;
Poudre de plaintes en calmant,
Feuille de l’élection d’un autre
Et racine de jalousie :
Mettez l’essentiel sur le coeur
Juste avant de vous endormir
En remède à vos maux d’amour.
(Charles d’Orléans)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Charles d'Orléans), amour, ancolie, angoisse, coeur, désir, essentiel, fâcherie, fleur, maux, mélanger, plante, poire, poudre, racine, recette, remède, souci, souvenir, suc | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 20 octobre 2021

Le vase brisé
Le vase où meurt cette verveine
D’un coup d’éventail fut fêlé ;
Le coup dut l’effleurer à peine,
Aucun bruit ne l’a révélé.
Mais la légère meurtrissure,
Mordant le cristal chaque jour,
D’une marche invisible et sûre
En a fait lentement le tour.
Son eau fraîche a fui goutte à goutte,
Le suc des fleurs s’est épuisé ;
Personne encore ne s’en doute,
N’y touchez pas, il est brisé.
Souvent aussi la main qu’on aime
Effleurant le coeur, le meurtrit ;
Puis le coeur se fend de lui-même,
La fleur de son amour périt ;
Toujours intact aux yeux du monde,
Il sent croître et pleurer tout bas
Sa blessure fine et profonde :
Il est brisé, n’y touchez pas.
(Sully Prudhomme)
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Posted in poésie | Tagué: (Sully Prudhomme), aimer, éventail, blessure, brise, bruit, croître, eau, effleurer, fêlé, fine, goutte, intact, invisible, main, meurtrissure, mourir, pleurer, profonde, suc, toucher, vase, vervaine | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 mai 2021

Les lèvres en fleurs
abeilles gourmandes
gonflées de suc
De la fleur
ou de l’abeille qui
butine l’autre ?
(Abdellatif Laâbi)
Recueil: L’arbre à poèmes Anthologie personnelle 1992-2021
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 17 juin 2020

Illustration: Henri Eisenberg
LE POMMIER SUR LA ROUTE
Je suis un pommier tout près de la route
Que ne longe pas de clôture.
Ils sont rouges mes fruits,
Ils flamboient dans mes branches.
Sers-toi, passant, on ne te dira rien.
Et si tu tiens à remercier quelqu’un,
Remercie la terre où j’ai mes racines,
Ce pays-ci qui nous berce tous deux,
Qui me nourrit, qui te nourrit aussi.
Quand au printemps le soleil devient bon,
Je sens se faire en moi une nuée de fleurs,
Quand l’été me verse un suc vénéré,
J’incline jusqu’au sol mes branches
Pour rendre grâce à la terre,
Et lui dire humblement
Ce que je veux lui dire,
Je ne sais trop comment.
Quand vient l’automne
Et que mes branches ploient sous la foison des fruits,
Je les offre aux humains,
Puis quand commence à tomber ma parure,
Quand la neige me fait une fourrure épaisse,
J’étreins très fort le sol de toutes mes racines
Afin que la tempête
Ne puisse m’arracher à mes assises,
Et d’année en année je porte plus de fruits
Et chaque année je veux en donner davantage.
Je chéris les enfants balancés dans mes branches,
Portant le foulard rouge
Qui parle d’un drapeau.
Et je chéris aussi les jeunes filles
Dont les pieds blancs parcourent mon feuillage,
Poches, tabliers tout remplis de pommes,
Criant de joie, les joues en feu.
J’arrive alors à oublier les gens
Qui ont jeté des pierres
Dans ma boule de feuilles.
Je me souviens que le printemps passé
Deux jeunes gens se sont appuyés à mon tronc
Et se sont embrassés,
Que le garçon, joyeux,
Mit une fleur à son chapeau
Et partit en chantant.
Je suis un pommier tout près de la route
Que ne longe pas de clôture.
Ils sont rouges, mes fruits,
Ils flamboient dans mes branches.
Sers-toi, passant, on ne te dira rien.
Et si tu tiens à remercier quelqu’un,
Remercie la terre où j’ai mes racines,
Ce pays-ci qui nous berce tous deux,
Qui me nourrit, qui te nourrit aussi.
(Mihai Beniuc)
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Posted in poésie | Tagué: (Mihai Beniuc), arracher, assise, automne, épais, été, étreindre, bercer, bon, branche, clôture, commencer, comment, davantage, devenir, dire, donner, flamboyer, fleur, foison, fort, fourrure, fruit, humain, humblement, incliner, longer, neige, nourrir, nuée, offrir, parure, passant, paye, pommier, porter, printemps, racine, remercier, rendre grâce, rouge, route, savoir, se servir, sentir, sol, soleil, suc, tempête, tenir, terre, tomber, vénérer, verser | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 mai 2020
Le sel dans la cupule en buis
gardait le secret des cristaux
une sombre robe
et de soleil gorgée
conservait un suc léger
d’avoir frôlé les fleurs
une boucle d’or avait fait sur la jambe
ailleurs intacte
une sculpture infime,
l’orage grondait
chaque chose pourtant veillait et travaillait
pour sauver son éternité.
(Jean Follain)
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Follain) (Jean Follain), éternité, boucle, buis, cristal, cupule, fleur, frôler, gorge, gronder, morte, nature, orage, sauver, sculpture, secret, sel, soleil, sombre robe, suc, travailler, veiller | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 octobre 2019

Qui dira la richesse du merveilleux
le suc infini qui coule dans ses veines
Qui dira le sang
le saint sang
du silence
(Michel Camus)
Illustration
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Michel Camus), dire, infini, mérveilleux, richesse, saint, sang, silence, suc, veine | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 31 juillet 2019

Il est si beau que la rainette chante,
que le suc perce sous l’écorce,
qu’après fleurs, feuillage et ramure,
vienne le fruit sur l’arbre,
que le rossignol siffle et appelle
celle qu’il a conquise par la force de sa joie.
Il est si fier de lui, qu’il ne sent plus
ni froid, ni gel, ni glace, ni bise.
(Marcabru)
Illustration: Marcio Melo
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Posted in poésie | Tagué: (Marcabru), appeler, arbre, écorce, beau, bise, chanter, conquérir, feuillage, fier, fleur, force, froid, fruit, gel, glace, joie, rainette, ramure, rossignol, sentir, siffler, suc | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 juillet 2019

Contempler le lever du jour!
La petite lueur fait s’évanouir les ombres immenses et diaphanes,
Le goût de l’air est bon à mon palais.
Poussées du monde en marche, ébats ingénus,
lever en silence, fraîcheur exhalée,
Effleurements obliques en haut et en bas.
Quelque chose que je ne puis voir dresse en l’air d’impudiques pointes,
Des mers éclatantes de suc inondent le ciel.
(Walt Whitman)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Walt Whitman), air, ébat, éclatante, ciel, contempler, diaphane, dresser, effleurement, fraîcheur, goût, impudique, ingénu, inonder, lever, lueur, mer, monde, oblique, ombre, palais, pointe, s'évanouir, silence, suc | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 26 avril 2019

Illustration
Euphorbe
Un papillon
se gorge
du suc toxique
de la pulpe viride.
(Frédéric Jacques Temple)
Recueil: Dans l’erre des vents
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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LE POMMIER SUR LA ROUTE (Mihai Beniuc)
Posted by arbrealettres sur 17 juin 2020
Illustration: Henri Eisenberg
LE POMMIER SUR LA ROUTE
Je suis un pommier tout près de la route
Que ne longe pas de clôture.
Ils sont rouges mes fruits,
Ils flamboient dans mes branches.
Sers-toi, passant, on ne te dira rien.
Et si tu tiens à remercier quelqu’un,
Remercie la terre où j’ai mes racines,
Ce pays-ci qui nous berce tous deux,
Qui me nourrit, qui te nourrit aussi.
Quand au printemps le soleil devient bon,
Je sens se faire en moi une nuée de fleurs,
Quand l’été me verse un suc vénéré,
J’incline jusqu’au sol mes branches
Pour rendre grâce à la terre,
Et lui dire humblement
Ce que je veux lui dire,
Je ne sais trop comment.
Quand vient l’automne
Et que mes branches ploient sous la foison des fruits,
Je les offre aux humains,
Puis quand commence à tomber ma parure,
Quand la neige me fait une fourrure épaisse,
J’étreins très fort le sol de toutes mes racines
Afin que la tempête
Ne puisse m’arracher à mes assises,
Et d’année en année je porte plus de fruits
Et chaque année je veux en donner davantage.
Je chéris les enfants balancés dans mes branches,
Portant le foulard rouge
Qui parle d’un drapeau.
Et je chéris aussi les jeunes filles
Dont les pieds blancs parcourent mon feuillage,
Poches, tabliers tout remplis de pommes,
Criant de joie, les joues en feu.
J’arrive alors à oublier les gens
Qui ont jeté des pierres
Dans ma boule de feuilles.
Je me souviens que le printemps passé
Deux jeunes gens se sont appuyés à mon tronc
Et se sont embrassés,
Que le garçon, joyeux,
Mit une fleur à son chapeau
Et partit en chantant.
Je suis un pommier tout près de la route
Que ne longe pas de clôture.
Ils sont rouges, mes fruits,
Ils flamboient dans mes branches.
Sers-toi, passant, on ne te dira rien.
Et si tu tiens à remercier quelqu’un,
Remercie la terre où j’ai mes racines,
Ce pays-ci qui nous berce tous deux,
Qui me nourrit, qui te nourrit aussi.
(Mihai Beniuc)
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