Du fond du cœur, la fontaine de tes pétales
ouvre l’espace par vagues successives,
Jusqu’à ce que le parfum s’en échappe :
papillon au vol immarcescible.
(François Cheng)
Traduction:
Editions: Gallimard
Posted by arbrealettres sur 22 novembre 2020
Du fond du cœur, la fontaine de tes pétales
ouvre l’espace par vagues successives,
Jusqu’à ce que le parfum s’en échappe :
papillon au vol immarcescible.
(François Cheng)
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Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2019
Illustration: Marc Chagall
Déménagement
Photos
Mariage les enfants
et les logis successifs
parents amis paysages
et repas d’anniversaire
les sourires de la tendresse
Livres
Bibles corans paroissiens
classiques et dictionnaires
policiers science-fiction
manuels guides annuaires
les lectures de la tendresse
Albums
Peinture
et architecture
villes déserts archipels
atlas de terre et de ciel
échantillons de la vue
les merveilles de la tendresse
Dessins
Ingres Canson Japon Chine
plumes crayons ou pinceaux
lithos ou sérigraphies
eaux-fortes collages bois
les impressions de la tendresse
Peintures
Huiles aquarelles gouaches
sur la toile ou le papier
châssis cadres et vitrines
serres du plaisir des yeux
les arcs-en-ciel de la tendresse
(Michel Butor)
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Posted by arbrealettres sur 16 octobre 2019
L’autre lumière
I
Une fois que la lumière naturelle a perdu tout pouvoir
éclairant, que dans sa pleine intensité elle ne donne
plus à voir que la part d’ombre et qu’ainsi, le processus
d’inversion se met en place, l’autre lumière jaillit.
Ceux qui sont destinés à la recevoir diffèrent sa venue et
n’acceptent que les fragments de ce qui n’a de sens que
dans la totalité.
II
L’autre lumière produit des éclairs répétés et aveuglants.
Celui dont le bonheur visuel défaille sacrifie souvent à
l’aveuglement temporaire qu’elle lui procure. Son être
n’est plus éclairé par une source inégale mais par des
éclairs successifs et identiques, qui ne trouvent de loi
qu’en eux-mêmes. Différente est la lumière du soleil, dont
l’intensité varie.
Ici, il ne s’agit pas d’une lumière pour voir ou être vu,
mais d’une lumière qui voit.
III
Lorsque ces éclairs diminuent puis cessent, l’ébloui se
trouve plongé dans une nuit extrême. Parce que le surcroît de
lumière avec lequel il s’était accoutumé à voir disparaît,
il lui semble que le monde entier s’obscurcit.
Il est nécessaire que l’autre lumière cesse, que l’ébloui
apprenne une seconde fois à voir au moyen de la lumière
naturelle. Le souvenir lumineux témoigne de l’insuffisance
de la lumière naturelle à éclairer le monde. Par lui l’ébloui
va tenter de revenir dans la vision éblouie, à partir de ce
nouveau point de départ qu’est la lumière naturelle.
IV
Dès lors, la nostalgie permet l’illumination complète, qui
consiste en cela : voir dans l’autre lumière, par le seul
moyen de la lumière naturelle dispensée à chacun.
(Gilles Weinzaepflen)
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Posted by arbrealettres sur 19 avril 2019
Dans ma bouche
l’autre lueur est urgente
elle qui s’espionne
— voilà en gros comment se perdent les plus beaux poèmes
et le sommeil tout en écorchures et lichens
Quelle toundra le sommeil
quelle toundra l’amour
advenant par distillations successives
Pour commencer en tous cas c’est toi
le reste c’est
une chimie tragique
Je vais te le dire le plus simplement que je peux :
J e suis au milieu du pont
et je t’attends
je t’attends tout le temps
(Yànnis Stiggas)
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Posted by arbrealettres sur 14 décembre 2018
Illustration: Philippe Jamin
LE PASSAGE DES DIEUX
Étrange! La permanence du moi doit traverser
La Vierge, Aphrodite, et la Mère en deuil,
Toutes les amours et les peines, les successives déités
Qui ont leur royaume dans le cœur des hommes.
Abandonnée par les dieux, femme au corps vieillissant
Dans le demi-souvenir de l’Annonciation,
De la passion, de la douleur et du chagrin
Qui ont pris le masque de mon visage,
Je m’émerveille de l’indifférence de l’âme.
Car dans son théâtre la pièce est jouée,
Les larmes sont versées; les acteurs, les immortels
Aux apparitions incessantes, ailleurs se sont enfuis
Et moi qui fus la Vierge et Aphrodite,
Isis en deuil et la reine du blé,
J’attends l’ultime avatar, la terrible Perséphone,
Pour danser enfin ma cendre dans la tombe.
***
THE TRANSIT OF THE GODS
Strange that the self’s continuum should outlast
The Virgin, Aphrodite, and the Mourning Mother,
Ail loves and griefs, successive deities
That hold their kingdom in the human breast.
Abandoned by the gods, woman with an ageing body
That half remembers the Annunciation,
The passion and the travail and the grief
That wore the mark of my humanity,
I marvel at the soul’s indifférence.
For in her theatre the play is done,
The tears are shed; the actors, the immortals
In their ceaseless manifestation, elsewhere gone,
And I who have been Virgin and Aphrodite,
The mourning Isis and the queen of corn
Wait for the last nommer, dread Persephone
To dance my dust at last into the tomb.
(Kathleen Raine)
Posted in poésie | Tagué: (Kathleen Raine), abandonner, acteur, amour, annonciation, Aphrodite, apparition, attendre, avatar, âme, étrange, cendre, chagrin, coeur, corps, danser, deuil, Dieu, douleur, femme, homme, immortel, indifférence, Isis, jouer, larme, masque, mère, moi, passage, passion, peine, permanence, Perséphone, pièce, royaume, s'émerveiller, s'enfuir, successif, théâtre, tombe, traverser, ultime, vieillissant, vierge, visage | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 18 avril 2018
les canards dans le ciel
successifs simultanés.
(Pierre Garnier)
Posted in poésie | Tagué: (Pierre Garnier), canard, ciel, simultané, successif | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 mars 2018
Illustration
IRIS
Mais Dieu, surtout pas.
Ne mettez pas de mots vides dans votre bouche,
Hommes, regardez
Iris, malgré le mur,
Debout
C’est votre bleu.
Votre ligne, imaginons
Une plaie vivement recousue.
Votre broderie, sa joie se gonflant,
Quelques secondes d’amour par miracle successives.
Ici,
Du balancement le velours dressé,
Iris.
(Ariane Dreyfus)
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Posted by arbrealettres sur 22 février 2016
J’aurais voulu garder me retournant
deux actes successifs de soleil
dans le vol du pigeon
les façades couleurs de braises
au-dessus l’appel du large
avec un seul nuage roulé en boule
la demi-tristesse de l’orme
nous ne sommes pas sûrs d’avoir vécu
(Marie Uguay)
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Posted by arbrealettres sur 29 septembre 2015
Sous tes paupières dort
une foule impalpable:
des tourbillons avides,
ombres du toucher, s’incarnent,
boivent du sang, formes
changeantes du désir,
toujours la même:
visages successifs
de la vie qui est mort,
de la mort qui est vie.
(Octavio Paz)
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