Le jour picore
Des gerbes de cris dans la maison calme
Qui se défend du soleil
Et de la neige
L’air suinte du glacier des roses
Des branches en mouvement
Et l’arbre s’arrache à ses racines
(Jean-Baptiste Besnard)
Posted by arbrealettres sur 3 juillet 2022
Le jour picore
Des gerbes de cris dans la maison calme
Qui se défend du soleil
Et de la neige
L’air suinte du glacier des roses
Des branches en mouvement
Et l’arbre s’arrache à ses racines
(Jean-Baptiste Besnard)
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Posted by arbrealettres sur 2 septembre 2020
Nombreux sont ceux parmi nous
qui cherchent un sens à la vie.
De toute vie,
aussi escarpée et abrupte soit-elle,
suinte et coule le sens.
(Christiane Singer)
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Posted by arbrealettres sur 9 mai 2020
Illustration: Tamara Lunginovic
L’ATTENTE
Des attentes sans nombre
Parcourent les jungles du coeur.
Les unes hurlent comme les loups.
Qu’elle arrive une bonne fois, elle,
La femme, colonne en marbre de la lune,
Dansant sur des alpages ensoleillés;
D’autres guettent aux alentours de ponts
Pour vous attirer dans le gouffre;
D’autres dorment, ours dans leur tanière
Ou serpents engourdis
Par les brumes de l’automne;
Les unes croisent votre sentier,
Lapins effrayés,
Et courent, courent à travers champs.
Mais il y a une grande attente
Qui ressemble à l’ombre.
Elle est tantôt devant, tantôt derrière,
Elle se roule à vos pieds,
Elle s’apprête à vous saisir la nuque,
Elle s’arrête, vous abandonne
Puis se remet à vous pister.
Parfois vous l’oubliez, elle commence alors
A suinter doucement sur votre cerveau
Sa pluie froide.
Vous vous secouez, elle s’enfuit.
Une fois,
Quand vous ne serez pas sur vos gardes,
Elle jettera sur vous ses filets
Où se brisent désespérées
Toutes les flèches de la lumière.
(Mihai Beniuc)
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Posted by arbrealettres sur 21 novembre 2019
MON INQUIÉTUDE
J’ai l’inquiétude des loups, la quiétude des ours sages,
L’ennui écoute retentir en moi les cris d’un coeur sauvage,
Je ne suis point ce que je pense et ne suis pas tel que je veux,
Je suis l’enchanteur et je suis le sortilège de son jeu.
Je suis l’énigme qui se tue à résoudre enfin son mystère
Moi, plus agile que le vent qui se noue autour d’une pierre,
Je suis le soleil de l’été, l’hiver, le vent glacé du Nord
Et je suis le riche dandy que l’on voit gaspiller son or,
Hardi je suis le gars qui porte un peu de biais sa casquette
Et qui dévalise son temps en sifflotant un air de fête,
Je suis le violon mais aussi le tambourin, la contrebasse,
De ces trois vieux musiciens, orchestre vagabond qui passe,
Je suis la danse de l’enfant et sous la clarté de la lune
Je suis cet innocent qui rêve au pays bleu de la fortune.
Lorsqu’en passant je vois d’une maison détruite les décombres
Je suis le vide qui m’observe avec ses regards troués d’ombre.
Je suis la peur en ce moment qui m’épie peut-être au-dehors,
La fosse ouverte dans un champ à la mesure de mon corps,
Maintenant je suis la lueur qui brûle pour le souvenir
Et l’inutile image au mur suintant qui reste à jaunir,
Maintenant, le temps d’un éclair, je suis cette immense tristesse
Qui depuis un siècle me guette et qui me débusque sans cesse,
Et maintenant je suis la nuit, la lassitude est sa rançon,
Le pesant brouillard de la nuit, le soir et sa calme chanson,
L’étoile blanche que l’on voit très haut dans le ciel allumée
Et la rumeur sourde d’un arbre, un son de cloche, une fumée…
(Moshe-Leib Halpern)
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Posted by arbrealettres sur 8 juin 2019
Illustration: Pascal Franche
C’est fini
Déjà les rêves
Sont illisibles
Une lueur malingre suinte
Entre les volets
Un jour encore
Vieux sac informe
Qu’il faudra remplir
Un jour blanc
Comme un mur d’hôpital
(Josée Tripodi)
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Posted by arbrealettres sur 12 octobre 2018
LE MUR DE LA SANTÉ
Le mur de la Santé est le plus beau du monde.
L’eau avare qui suinte à son pied est limpide
Comme un lac de montagne où les oiseaux du ciel
Vont tracer sur l’ennui leur grand deleatur.
Le mur de la Santé est le plus haut des murs,
Mais la rose du rêve est piquée à son flanc ;
Ces graffiti de sang ont la couleur du temps,
Du temps qui fuit, du temps qui dort, du temps perdu,
Du temps que nous vivons, du temps qui vit sans nous.
Le mur de la Santé est le plus vieux du monde.
Le nom de mes amours en dentelle de suie
Dans le dessin d’un coeur percé y meurt et brille.
Le mur de la Santé est le plus grand des murs.
Les longs cheveux du vent effacent la brûlure
Des évasions manquées. C’est dans le souvenir
Que s’ouvrent les battants des portes de prison
Sur les champs de blé roux au bas d’un paysage
Signé par le soleil : Vincent en toutes lettres.
Mais on dit que Vincent est mort fou à Auvers.
Le mur de la Santé n’est saoul que le dimanche.
C’est un dimanche aussi que j’écris ce poème,
Avec le sang qui naît de sa main, mal fermée
Sur la vie, et son ombre endormie à mes pieds.
(Albert Ayguesparse)
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Posted by arbrealettres sur 10 septembre 2018
PAYSAGE DE L’EXIL
Pour la face inconnue, le visage indicible,
Pépite insaisissable en les mailles du crible ;
Pour les matins, hampe brisée, où l’oriflamme
Laisse suinter la lie au travers de sa trame ;
Pour la gerbe de feu dans l’aube moissonnée
Et qui s’est obscurcie, en l’ombre abandonnée ;
Pour l’églantier, paraphe des matins vogueurs,
Sauf-conduit des saisons, aux mains du voyageur ;
Pour la source glanée, ce qu’il en reste alors
Que le fanal du temps s’éteint, sur l’autre bord ;
Pour la vague hauturière à l’oiseleur offerte,
Bourgeon d’écume ardente et floconneuse mouette ;
Pour la harpe tendue à la proue de l’espace,
Aux cordes lacérées par des couteaux de glace ;
Pour les pas effacés sur la pierre du seuil
Et les astres déchus, brisés par les écueils ;
Pour l’éphémère pain pétri par le silence
Et ce poids d’ailes, de duvet, sur la balance.
(Michel Manoll)
Posted in poésie | Tagué: (Michel Manoll), abandonné, aile, aube, écueil, balance, bourgeon, couteau, duvet, espace, exil, face, feu, gerbe, glace, harpe, lie, maille, matin, ombre, oriflamme, paraphe, paysage, pépite, poids, proue, saison, suinter, vague, visage, voyageur | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 28 août 2018
Possédons-nous
les mots que nous livrons
à d’autres?
nous le croyons
puisque nous les portons
en nous
Nous les portons
les mots de tous
même ceux qui suintent
de notre sueur
ceux qui saignent
de notre sang
ceux qui jouissent
de notre plaisir
ceux qui germent
de notre sève
Les mots de chacun
sont à tous
chacun les reçoit de tous
et les porte
vers chacun
Les mots ne sont pas
de nous
ils sont de ce corps
anonyme
sans visage
qui ne peut se passer
de nous
pour exister
Les mots que nous portons
et que nous prononçons
nous croyons les forcer
à devenir les nôtres
c’est eux qui nous font
leur
Les mots viennent d’ailleurs
d’on ne sait où
ils vont ailleurs
on ne le saura pas
Nous sommes traversés
par les mots
(Robert Mallet)
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Posted by arbrealettres sur 23 août 2018
CINABRE
Soleil emprisonné dans les macles du soir,
blessure d’où suinte le mercure,
tu dis l’ultime cri du sang avant qu’il ne se fige
la grande paix des cicatrices et la convalescence
de la terre.
(Jacques Lacarrière)
Posted in poésie | Tagué: (Jacques Lacarrière), blessure, cicatrice, cinabre, convalescence, cri, emprisonné, macle, mercure, paix, sang, se figer, soir, soleil, suinter, terre, ultime | Leave a Comment »