Oui et non,
heure après heure,
se réconcilient
dans la superstition de l’histoire.
La nuit et la chaleur,
le ciel et la verdure
se rendent invisibles
pour être mieux sentis.
(René Char)
Posted by arbrealettres sur 30 décembre 2017
Oui et non,
heure après heure,
se réconcilient
dans la superstition de l’histoire.
La nuit et la chaleur,
le ciel et la verdure
se rendent invisibles
pour être mieux sentis.
(René Char)
Posted in poésie | Tagué: (René Char), chaleur, ciel, histoire, invisible, mieux, non, oui, senti, superstition, verdure | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 avril 2017
Les murs ne tombent pas
[31]
Nostalgie, exaltation,
pur noyau de cogitation brûlante,
notes dans une marge,
palimpseste indéchiffrable griffonné
de trop d’émotions contradictoires,
quête d’une définition finie
de l’infini, titubant vers
une vague expression cosmique,
sentiment évident,
dossier contenant un compte bancaire spirituel,
crédit-pertes indiqué bien trop crûment,
une débauche d’imagination non élaguée,
gribouillages d’équations psychiques numériques,
runes, superstitions, évasions,
invasion de la sur-âme dans une coupe
trop fragile, une jarre trop circonscrite,
un peu trop poreuse pour contenir l’écoulement
de l’eau-qui-va-être-changée-en-vin
aux noces ; quête stérile,
arrogance, suffisance, pitoyable réticence,
vantardise, intrusion d’allusions
inappropriées et affectées,
illusion des dieux-perdus, des démons ;
joueur d’éternité,
initié de la sagesse secrète,
épouse du royaume,
illusion, réversion des vieilles valeurs,
unité perdue, folie.
***
Wistfulness, exaltation,
a pure core of burning cerebration,
jottings on a margin,
indecipherable palimpsest scribbled over
with too many contradictory emotions,
search for finite definition
of the infinite, stumbling toward
vague cosmic expression,
obvious sentiment,
folder round a spiritual bank-account,
with credit-loss too starkly indicated,
a riot of unpruned imagination,
jottings of psychic numerical equations,
runes, superstitions, evasions,
invasion of the over-soul into a cup
too brittle, a jar too circumscribed,
a little too porous to contain the out-flowing
of water-about-to-be-changed-to-wine
at the wedding; barren search,
arrogance, over-confidence, pitiful reticence,
boasting, intrusion of strained
inappropriate allusion,
illusion of lost-gods, daemons;
gambler with eternity,
initiate of the secret wisdom,
bride of the kingdom,
reversion of old values,
oneness lost, madness.
(Hilda Doolittle)
Posted in poésie | Tagué: (Hilda Doolittle), allusion, écoulement, émotion, équation, éternité, évasion, cogitation, cosmique, démon, Dieu, eau, exaltation, folie, imagination, indéchiffrable, infini, noce, nostalgie, palimpseste, perdu, royaume, sagesse, sentiment, superstition, tituber, unité, vin | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 juin 2016
enfoui
sous l’orchestration du mental
un corps d’arc-en-ciel
apprit d’innombrables mémoires
et comprit que le monde
était une superstition
(Zéno Bianu)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Zéno Bianu), arc-en-ciel, corps, enfoui;orchestration, mémoire, mental, superstition | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 août 2015
A FLEUR DE CHANCE
tu n’es pas venue d’aussi loin qu’on le penserait
tu n’as fait que ralentir ta marche à ma hauteur
j’ai trouvé ta tête près de moi comme une lettre sur ma table
comme une lettre que je n’ai pas besoin de décacheter
pour savoir ce qu’elle contient
et que tout s’y décline en clins d’herbe
en chevauchées d’écume à la poursuite du plus haut diamant rétif dans son nid d’aigle
désormais l’imprévu et l’habituel se confondent pour nous dans un grand cri de distraction
une seule rue suffit à nous rendre semblables
la barricade de la vie c’est un sourcil qui se hausse
la petite chanson de l’écolier puni qui trompe l’ennui dans un coin sombre
l’inaperçu nous berce comme un domaine acquis d’une seule caresse de la main
nous nous dirigeons l’oreille légère au fil rompu des torrents,
sur les deux rives les éventails mettent une pudeur d’enlèvement
nous sautons d’une roche à l’autre
notre sourire est le cerceau qui nous précède à fleur de chance
notre rôle n’a jamais été aussi beau
nous cultivons la première morsure des superstitions de l’avenir.
(Georges Henein)
Posted in poésie | Tagué: (Georges Henein), aigle, éventail, beau, cerceau, chance, cultiver, diamant, ennui, habituel, herbe, imprévu, lettre, loin, marche, morsure, nid, oreille, pudeur, ralentir, rôle, rive, sombre, sourcil, sourire, superstition, venir | 5 Comments »
Posted by arbrealettres sur 27 juin 2015
Chats de partout
Je suis le chat de cimetière,
De terrain vague et de gouttière,
De Haute-Egypte et du ruisseau
Je suis venu de saut en saut.
Je suis le chat qui se prélasse
A l’instant où le soleil passe,
Dans vos jardins et dans vos cours
Sans avoir patte de velours.
Je suis le chat de l’infortune,
Le trublion du clair de lune
Qui vous réveille dans la nuit
Au beau milieu de vos ennuis.
Je suis le chat des maléfices
Condamné par le Saint-Office ;
J’évoque la superstition
Qui cause vos malédictions.
Je suis le chat qui déambule
Dans vos couloirs de vestibules,
Et qui fait ses petits besoins
Sous la porte cochère du coin.
Je suis le félin bas de gamme,
La bonne action des vieilles dames
Qui me prodiguent le ron-ron
Sans souci du qu’en dira-t-on.
Epargnez-moi par vos prières
Le châtiment de la fourrière
Où finissent vos émigrés
Sans demeure et sans pedigree.
(Henri Monnier)
Posted in poésie | Tagué: (Henri Monnier), chat, châtiment, cimetière, cour, dame, demeure, ennui, félin, fourrière, gouttière, infortune, jardin, maléfice, nuit, pedigree, porte cochère, prière, ron-ron, ruisseau, saut, se prélasser, soleil, superstition, terrain vague, velours | 3 Comments »
Posted by arbrealettres sur 28 mai 2015
Initium
Les violons mêlaient leur rire au chant des flûtes
Et le bal tournoyait quand je la vis passer
Avec ses cheveux blonds jouant sur les volutes
De son oreille où mon Désir comme un baiser
S’élançait et voulait lui parler sans oser.
Cependant elle allait, et la mazurque lente
La portait dans son rythme indolent comme un vers,
– Rime mélodieuse, image étincelante, –
Et son âme d’enfant rayonnait à travers
La sensuelle ampleur de ses yeux gris et verts.
Et depuis, ma Pensée – immobile – contemple
Sa splendeur évoquée, en adoration,
Et dans mon Souvenir, ainsi que dans un temple,
Mon Amour entre, plein de superstition.
Et je crois que voici venir la Passion.
(Paul Verlaine)
Posted in poésie | Tagué: (Paul Verlaine), amour, âme, bal, chant, cheveu, enfant, flûte, indolent, oreille, passion, pensée, rire, rythme, s'élancer, sensuelle, souvenir, superstition, temple, violon, volute | Leave a Comment »