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Poésie

Posts Tagged ‘sûr’

Le mot mur (Jacques Dupin)

Posted by arbrealettres sur 24 mars 2023


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le prisonnier ne prononce pas le mot mur
même quand il écrit sur

(Jacques Dupin)

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Le Nom (Patrick Bertrand)

Posted by arbrealettres sur 20 février 2023



Illustration: Serge Ceccarelli
    
Le Nom

Il viendra, j’en suis sûr!
S’il a le pelage souris,
Je l’appellerai Gris-Gris.
S’il conduit un char,
Ce sera Ben Hur.
Si c’est un gros matou,
Une force de la nature,
Hercule lui conviendra.
Victor, Hector, Nestor ou Arthur
S’il porte noble minois.
S’il a une belle voix,
Léo me plaira.
j’en suis sûr, il viendra!

Un jour, le bonheur à ma porte a sonné.
j’ai ouvert, j’avais hâte.
— Nelson, enchanté !
A-t-il dit en me tendant sa patte.

(Patrick Bertrand)

 

Recueil: Silence la queue du chat balance
Traduction:
Editions: Actes Sud

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Maman les p’tits bateaux (Anonyme)

Posted by arbrealettres sur 5 février 2023




    
Maman les p’tits bateaux

Maman les p’tits bateaux,
Qui vont sur l’eau,
Ont-ils des jambes ?

Mais oui, mon gros bêta,
S’ils n’en avaient pas,
Ils ne march’raient pas.

Allant droit devant eux,
Ils font le tour du monde
Mais comme la terre est ronde,
Ils reviennent chez eux.

Va quand tu seras grand,
Tu feras le tour du monde
Sur un vaisseau puissant,
Marchant au commandement.

Va, quand tu seras grand,
Même au bout de la terre,
Tu reviendras sûrement,
Embrasser ta maman.

(Anonyme)

 

Recueil: Les plus belles chansons du temps passé
Traduction:
Editions: Hachette

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Des hauts pays de froidure (Albertine Sarrazin)

Posted by arbrealettres sur 1 novembre 2022



Illustration
    
Des hauts pays de froidure
Je frissonne bien souvent

Du vent qui traîne dément
Sa souffrance crue et pure

De ses défunts monuments
Mi-larmier mi-ossature

Seule rêverie sûre
Se laisser infiniment

Dans la glissante verdure
Pacotille d’océan

Au baiser douce gerçure
Que d’être amoureusement

(Albertine Sarrazin)

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Mémoire 1966-1967 (Claude Roy)

Posted by arbrealettres sur 25 août 2022




Illustration: Frédéric Rébéna
    
Mémoire 1966-1967

Il y a sûrement une porte
mais il faudrait la trouver
une porte dans le ciel gris qui ouvrirait sur un pré
Ici c’est l’hiver mais une fois la porte ouverte
on entrerait dans l’été
Ici c’est gris étouffé cendres serrées et murailles closes
mais si on parvenait à ouvrir la porte
un plein soleil de coquelicots
d’herbe fraîche et de campanules
vous rirait au nez

Si on trouvait la porte
qui se cache dans les corridors
on aurait de nouveau la vie devant soi
avec le soleil retrouvé
la permission de tout recommencer

(Claude Roy)

 

Recueil: Poèmes de Claude Roy
Traduction:
Editions : Bayard Jeunesse

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Bestiaire des animaux à l’aise dans leur peau (Claude Roy)

Posted by arbrealettres sur 24 août 2022



Illustration: Frédéric Rébéna
    
Bestiaire des animaux à l’aise dans leur peau
À Richard et Jacqueline Heyd

Très oiseaux les oiseaux sont très sûrs d’être oiseaux
L’écureuil sait très bien son métier d’écureuil
Les chevaux dans leur peau de cheval sont chevaux
Le lézard sait par coeur l’art de vivre en lézard
La fourrure du chat tient le chat tout entier
Le renard est renard tout le long de l’année
Le poisson est dans l’eau comme un poisson dans l’eau

Mais moi je m’évapore et me perds et me trouve
et ne suis jamais sûr d’être ce que je suis.

(Claude Roy)

 

Recueil: Poèmes de Claude Roy
Traduction:
Editions : Bayard Jeunesse

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Je rêve que je rêve (Jules Supervielle)

Posted by arbrealettres sur 26 juin 2022




    
Je rêve que je rêve

Je rêve que je rêve et je suis là pourtant Devant
vous, jeune fille, ô comble de jeunesse,
Mais vous êtes réelle et si sûre du temps
Qui vient vous courtiser, alors qu’il me délaisse
Dans un coin de brouillard toujours sans feu ni lieu
D’où je vois, vivement, aller venir vos yeux
Et d’avancer vers moi quelque secrète barque
Vide, où mon coeur tout seul et sans le corps embarque

(Jules Supervielle)

Recueil: Poèmes par coeur
Traduction:
Editions: Seghers

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Ils étaient huit jeunes hommes (Charles Camproux)

Posted by arbrealettres sur 26 juin 2022




    
Ils étaient huit jeunes hommes

Ils étaient huit jeunes hommes, nus, nus et qui tremblaient
ils étaient descendus, gelés, enchaînés,
l’un derrière l’autre, nus, les mains dans le dos
et ils savaient pour sûr, ils se savaient condamnés:
le grand camion, au fond, le long de la grande allée,
l’allée des longs cyprès, longs, hauts, est venu s’arrêter,
et les huit jeunes hommes nus, blancs, sans mot sont descendus
entre des hommes verts, vert clair, qui les font se tenir:
se tenir, blancs, nus, devant la grande tombe,
devant le grand trou, long, profond, tout juste creusé,
là tout le long, là, le long de l’allée,
derrière les tombeaux, tout le long, comme une longue tranchée:
par la mitraillette, d’un coup, ils ont tous plongé
dans la longue tranchée, blancs, nus, avec un peu de sang
sur leurs torses blancs, blancs, nus, aux premières aurores:
ils étaient huit jeunes hommes, nus, dépouillés de lendemains.

(Charles Camproux)

Recueil: Guerre à la guerre
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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Vagues (Katherine Mansfield)

Posted by arbrealettres sur 20 avril 2022




    

Vagues

J’ai vu un Dieu minuscule
Assis
sous un parapluie bleu vif
Qui avait des glands blancs
Et des baleines d’or fourchues.
Au-dessous de lui
Son petit monde
S’expose au soleil.
L’ombre de Son chapeau
S’étale sur la ville.
Quand il étire Son bras
Un lac devient un sombre tremblement.
Quand il donne un coup de pied
Il fait nuit sur les cols des montagnes.
Mais tu es petit !
Il y a des dieux bien plus grands que toi ;
Ils s’élèvent et chutent,
Les dieux de la mer dévalant.
Ton coeur peut-il avoir de tels soupirs,
De tels cris sauvages et vains,
Un tel souffle venteux,
Une telle mort gémissante ?
Et ton bras peut-il envelopper
Le vieux,
Le froid,
L’immuable et épouvantable lieu
Où les hordes
De monstres de mer cornus
Et où les oiseaux hurlant
Se réunissent?
De ces hommes silencieux
Qui gisent dans
Nos prisons nacrées,
Peux-tu en faire ta proie?

Comme nous peux-tu rester
Attendant ton heure,
Et alors t’élever comme une tour
Et t’écraser et te fracasser?
Il n’y a ni arbres ni buissons
Dans mon pays,
Dit le Dieu minuscule.
Mais il y a des ruisseaux
Et des cascades
Et des pics montagneux
Couverts de jolies herbes.
Il y a de petites côtes et des ports sûrs,
Des grottes pour la fraîcheur et des plaines pour le soleil et le vent.
Joli est le son des rivières,
Jolie l’éclatante lumière
Des pics jolis.
Je suis satisfait.

Mais Ton royaume est petit,
Dit le Dieu de la Mer.
Ton royaume va choir,
Je ne peux te tolérer.
Tu es fier!
Avec un bruyant
Carillon de rires,
Il s’est redressé et a recouvert
Le pays du Dieu minuscule
De l’extrémité de sa main,
De la pointe de son doigt: Et après —

Le Dieu minuscule
Se mit à pleurer.

***

Waves

I saw a tiny God
Sitting
Under a bright blue Umbrella
That had white tassels
And forked ribs of gold.
Below him His little world
Lay open to the sun.
The shadow of His hat
Lay upon a city.
When he stretched forth His hand
A lake became a dark tremble.
When he kicked up His foot
It became night in the mountain passes.
But thou art small!
There are gods fargreater than thou;
They rise and fall
The tumbling gods of the sea.
Can thy heart heave such sighs,
Such hollow savage cries,
Such windy breath,
Such groaning death?
And can thy arm enfold
The o1d
The cold
The changeless dreadful place
Where the herds
Of horned sea-monsters
And the screaming birds
Gather together.
From those silent men That lie in the pen
Of our pearly prisons,
Canst thou hunt thy prey?
Like us cant thou stay
Awaiting thine hour,
And then rise like a tower
And crash and shatter?

There are neither trees nor bushes
In my country,
Said the tiny God
But there are streams
And waterfalls
And mountain peaks
Covered with lovely weed
There are little shores and safe harbours,
Caves for cool and plains for sun and wind.
Lovely is the sound of the rivers,
Lovely the flashing brightness
Of the lovely peaks.
I am content.

But Thy kingdom is small
Said the God of the Sea.
Thy kingdom shall fall,
I shall not let thee be.
Thou art proud
With a loud
Pealing of laughter,
He rose and covered
The tiny God’s land
With the tip of his hand
With the curl of his fingers:
And after—

The tiny God
Began to cry.

(Katherine Mansfield)

Recueil: Villa Pauline Autres Poèmes
Traduction: Philippe Blanchon
Editions: La Nerthe

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Les cailloux sont rouges (Pierre Dhainaut)

Posted by arbrealettres sur 23 janvier 2022


Rubis

L’ouïe en est sûre,
les cailloux sont rouges.

(Pierre Dhainaut)

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