Fouillant la paralysie
il cherchait un corps à rêver
ni le corps couturé
d’un dieu déchu
ni la chair étanche
d’un irradiant
mais un équateur respirant
syncope blanche
qui enfante du zénith
(Zéno Bianu)
Posted by arbrealettres sur 14 octobre 2020
Fouillant la paralysie
il cherchait un corps à rêver
ni le corps couturé
d’un dieu déchu
ni la chair étanche
d’un irradiant
mais un équateur respirant
syncope blanche
qui enfante du zénith
(Zéno Bianu)
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Posted by arbrealettres sur 7 août 2020
retouche à la chouette
syncope de l’ombre
on a touché la moelle de la nuit
(Daniel Boulanger)
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Posted by arbrealettres sur 22 juin 2020
Mort en avion
Je m’éveille pour la mort.
Je me rase, m’habille, me chausse.
C’est mon dernier jour: un jour
entamé d’aucun pressentiment.
Tout fonctionne comme toujours.
Je sors dans la rue. Je vais mourir.
Je ne mourrai pas maintenant. Un jour
entier se profile devant moi.
Un jour comme c’est long. Combien de pas
dans la rue, que je traverse. Et que de choses
dans le temps, accumulées. Sans faire attention,
je suis mon chemin. Bien des visages
se pressent dans mon agenda.
[…]
Je vis
mon instant final et c’est comme
si je vivais depuis bien des années
avant et après ce jour,
une vie continue, sans rupture,
où il n’y aurait pauses ni syncopes ni sommeils,
tant est moelleux dans la nuit cet engin et tant aisément il fend
l’air en blocs de plus en plus gros.
Je suis vingt dans la machine
qui suavement respire,
entre des panneaux stellaires et de lointains souffles de la terre,
je me sens normal à des milliers de mètres d’altitude,
ni oiseau ni mythe,
je garde conscience de mes pouvoirs,
et sans mystification je vole,
je suis un corps volant et j’ai toujours des poches, des montres, des ongles,
relié à la terre par la mémoire et par l’habitude des muscles,
chair sur le point d’exploser.
Ô blancheur, sérénité sous la violence
de la mort sans préavis,
précautionneuse et pourtant irrésistible approche d’un péril atmosphérique,
coup percuté dans l’air, lame de vent
dans le cou, éclair
choc fracas fulguration
nous roulons pulvérisés
je pique verticalement et me transforme en fait divers.
(Carlos Drummond de Andrade)
Posted in poésie | Tagué: (Carlos Drummond de Andrade), air, avion, exploser, fait divers, fracas, fulguration, moelleux, mort, mythe, ongle, péril, pulvérisé, rupture, sérénité, sommeil, souffle, stellaire, syncope, vie, violence | 3 Comments »
Posted by arbrealettres sur 22 mai 2019
Situation de l’âme
La chair, oui, mais l’âme n’a pas désir d’éternité,
Elle qui rétrécit comme un rond de buée
A la vitre et n’est que syncope
Dans la longue phrase du souffle expiré par les dieux.
Elle se sait mortelle et presque imaginaire
Et s’en réjouit en secret du cœur qui la tourmente.
Ainsi l’enfant que l’on empêche de jouer
Se dérobe les yeux baissés contre sa transparence.
Mais les dieux, où sont-ils, les pauvres ? – A la cave ;
Et n’en remontent que la nuit, chercher dans la poubelle
De quoi manger un peu. Les dieux
Ont tourné au coin de la rue. Les dieux
Commandent humblement un grog à la buvette de la gare
Et vomissent au petit jour contre un arbre. Les dieux
Voudraient mourir. (Mais l’âme seule peut,
A distance des dieux et du corps anxieux
Dans son éternité d’azote et d’hydrogène,
A distance danser la mort légère.)
(Jacques Réda)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Jacques Réda), anxieux, arbre, azote, âme, éternité, buée, chair, chercher, commander, corps, danser, Dieu, enfant, gare, imaginaire, léger, manger, mourir, poubelle, rétrécir, situation, souffle, syncope, vitre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 décembre 2016
point rouge
il semble au promeneur fourbu
que la syncope des étoiles
répète les battements de son corps
il faudrait se dit-il
une fable qui ferait le lien
un rappel aussi
de ce qui vibre
quand la brodeuse ajoute au gris
un point rouge même un peu factice
(Hédi Kaddour)
Posted in poésie | Tagué: (Hédi Kaddour), étoile, battement, brodeuse, corps, fable, factice, fourbu, gris, lien, point, promeneur, rappel, répéter, rouge, sembler, syncope, vibrer | 2 Comments »