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Poésie

Posts Tagged ‘système’

Emmène-moi (Boulevard des Airs)

Posted by arbrealettres sur 24 décembre 2022



    

Emmène-moi

Je suis comme un grain de sable
Perdu dans l’océan
J’ai perdu mon cartable
J’ai perdu mes parents

Je suis comme l’eau des courants
Fatigué d’ignorer
Si je coule dans le vent
Si je fais que passer

Emmène-moi voir la mer
Fais-moi boire l’océan
Emmène-moi dans les airs
Aime-moi dans le vent

Emmène-moi voir la mer
Fais-moi boire l’océan
Emmène-moi dans les airs
Aime-moi dans le vent

Je suis comme une poussière
Si je m’envole un matin
Je retourne à la terre
Je m’en vais et je viens

Je suis comme l’eau des fontaines
Impuissant et lassé
Poussé par ce système
Qui poursuit sans cesser

Emmène-moi voir la mer
Fais-moi boire l’océan
Emmène-moi dans les airs
Aime-moi dans le vent

Emmène-moi voir la mer
Fais-moi boire l’océan
Emmène-moi dans les airs
Aime-moi dans le vent

Je suis comme les autres en fait
Je ne saurai jamais
Si je poursuis la quête
Si j’ai laissé tomber

Je suis comme rempli d’espoir
Ce matin je renais
Emmène-moi près du phare
Allons jusqu’aux rochers

Emmène-moi voir la mer
Fais-moi boire l’océan
Emmène-moi dans les airs
Aime-moi dans le vent

Emmène-moi voir la mer
Fais-moi boire l’océan
Emmène-moi dans les airs
Aime-moi dans le vent

(Boulevard des Airs)

(Florent Dasque / Jean Baptiste Labe / Jean Noel Dasque / Jeremie Plante / Melissa Doya / Pierre Emmanuel Aurousset / Sylvain Duthu)

 

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J’ai dû rassembler ma propre immensité… (François Jacqmin)

Posted by arbrealettres sur 22 février 2021



    

J’ai dû rassembler ma propre immensité…

J’ai dû rassembler ma propre immensité
pour tenir tête à la neige.
Sa pâleur
ressemblait au système du néant
vu à travers le sommeil.
Jusqu’ici
j’avais vécu dans une encoignure ;
je me sentais peu fondé à dire « il n’y a rien ».
La voyant si blanche, je voulais
être digne de son enchantement sans emploi.

(François Jacqmin)

Découvert ici: https://schabrieres.wordpress.com/

Recueil: Le Livre de la neige
Traduction:
Editions: La Différence

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Trouvons le système (Cristina Silori)

Posted by arbrealettres sur 9 septembre 2019



 

Antonio Nunziante 1956  Italy L'attesa

Trouvons le système
avant que le système ne nous trouve.

(Cristina Silori)

Illustration: Antonio Nunziante

 

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L’Oreille cassée (Michel Serres)

Posted by arbrealettres sur 4 juin 2019




    
L’Oreille cassée
Le vivant, le vrai

Nos visages ravagés de rides se souviennent des sillons de larmes
et notre colonne vertébrale se voûte sous le poids des tristesses passées.

Un corps vivant ne reste pas longtemps vierge et lisse;
la santé, la joie de vivre n’excluent pas les coups ;

bien au contraire, nous n’existons que de souffrances vaillantes contre l’adversité ;
les bons organismes présentent une tête burinée, un corps las et courageux,
une puissance dévastée, mais toujours debout.

Avant le premier coup de corne,
comment savoir si le torero se conduit avec courage ?

Il n’y a de vrai vivant que déchiré.
Les cicatrices renforcent.

Il n’y a de vérité que falsifiée.
Le faux plaide pour le vrai.

Il n’y a de bonté que tentée.

Quelle vertu sans tribulations ?
Il n’y a de bon système que cassé.
Si tout marche, rien ne marchera.

Chaque épreuve me précipite au devant de ce fétiche :
il n’y a de vrai dieu que blessé.

(Michel Serres)

 

Recueil: Hergé mon ami
Traduction:
Editions: Le Pommier

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FRONTISPICE (Jean Tardieu)

Posted by arbrealettres sur 13 avril 2019




    
FRONTISPICE
(Pourquoi sinon)

Pourquoi
sinon
pourquoi chercher
sinon dans le vol indécis des nuages
non pas la métaphore seule
ou l’enfantin symbole mais
le sens même et le non-sens
et que faut-il craindre en vivant sinon
la foudre affreusement imitée
par la guerre et par
le conflit incessant des choses
et que faut-il enfin révérer
sinon la récompense indue
de voir d’entendre de toucher
à profusion le jour et l’ombre
ou le plaisir d’être debout
et de fouler le sol
du sable à l’herbe et de la feuille
au pavement et si parfois
nous vient la faiblesse mortelle
d’imaginer des personnes immenses
d’abord à notre image façonnées
puis s’effaçant dans l’improbable
alors c’est nous c’est nous-mêmes
orgueil et délire
c’est nous c’est nos propres reflets
qu’il nous faut dérisoire prière invoquer
car rien n’est plus sacré que
notre énigme pas à pas
et marche après marche obstinée
à gravir les
degrés de ce temple en mouvement
qui n’est autre
que l’aurore
à l’absolu calcul obéissante’
et la nuit
à nos veux de voyants aveugles révélée
hors des saisons de notre vie
et bien au-delà des
tourbillons du système des mondes
et plus loin confondant
tout l’effort de notre esprit
et tous les termes du
langage et la mesure
et la limite par la vitesse
à tous les vents de l’espace jetés
pour que règne
le temps révolu
et que la conscience
à son retour dans
l’être sans figure s’accoutume
puisque notre faiblesse démente
est pareille au passage des jours pareille
aux troupeaux affolés par l’orage pareille
à la parole trébuchante et
renversée et que dirai-je
encore de plus
sinon pourquoi ?

(Jean Tardieu)

 

Recueil: L’accent grave et l’accent aigu
Traduction:
Editions: Gallimard

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FORÊT VIERGE (Norge)

Posted by arbrealettres sur 9 août 2018



FORÊT VIERGE

Le système nerveux,
le système digestif,
le système respiratoire,
le système pileux,
le système sanguin,
le vasculaire,
les glandes,
les méninges,
l’ossature,
l’oeil et l’oreille,
etc.
Oh la la !
Et pour se débrouiller dans cette forêt,
rien que mon âme toute petite,
dont certains disent même
qu’elle n’existe pas.

(Norge)

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Hypothèse de Sapir-Whorf (Edward Sapir)(Benjamin Lee Whorf)

Posted by arbrealettres sur 5 juillet 2018



premier-contact

Hypothèse de Sapir-Whorf:
Les représentations mentales dépendent des catégories linguistiques,
autrement dit que la façon dont on perçoit le monde dépend du langage

***

Nous disséquons la nature
en suivant les lignes dessinées par notre langue native.

Les catégories et les types que nous dégageons du monde des phénomènes,
nous ne les trouvons pas pour la raison qu’ils frappent quiconque les observe.
Au contraire, le monde est présenté comme un flux kaléidoscopique d’impressions
qui doivent être organisées par notre esprit
– ce qui signifie, en large part, qui doivent être organisées
par les systèmes linguistiques de nos esprits.

Nous découpons la nature, nous l’organisons en concepts,
et nous lui donnons la signification que nous lui donnons
car nous sommes largement partie prenante d’un accord
qui organise les choses de cette façon
– un accord que toute notre communauté linguistique partage,
et qui est fondu dans les codes de notre langue.

Cet accord est bien évidemment implicite et non-dit,
mais ses termes sont obligatoires;
la seule façon que nous ayons de parler est en souscrivant à l’organisation
et à la classification des données telles que décrétées dans cet accord.

(Benjamin Lee Whorf)

***

Les humains ne vivent pas uniquement dans le monde objectif.
Ils ne vivent pas non plus seuls dans le monde de l’activité sociale
telle que comprise ordinairement.

Au contraire, ils sont à la merci de la langue particulière
qui est devenue le moyen d’expression dans leur société.

Il est assez illusoire d’imaginer qu’on s’ajuste à la réalité
essentiellement en dehors de l’usage de la langue,
et que la langue est juste un moyen quelconque
de résoudre des problèmes de communication ou de réflexion spécifiques.

Le fait est que le ‘monde réel’ est, dans une large mesure,
construit inconsciemment sur les habitudes linguistiques du groupe.
Il n’existe pas deux langues qui soient suffisamment similaires entre elles
pour être considérées comme représentant la même réalité sociale.

Les mondes dans lesquels vivent différentes sociétés sont des mondes distincts,
et non pas le même monde avec juste des étiquettes différentes attachées aux choses…

Nous voyons, entendons et faisons autrement l’expérience des choses
de la manière dont nous le faisons
car les habitudes langagières de notre communauté
nous prédispose à certains choix d’interprétation.

(Edward Sapir)

Illustration: Film « Premier Contact » http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=226509.html

 

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L’effrayant (Etty Hillesum)

Posted by arbrealettres sur 5 février 2018



Illustration: Charlie Chaplin
    
L’effrayant c’est que des systèmes, en se développant,
dépassent les hommes
et les enserrent dans leur poigne satanique,
leurs auteurs aussi bien que leurs victimes,

de même que de grands édifices ou des tours,
pourtant bâtis par la main de l’homme,
s’élèvent au-dessus de nous, nous dominent
et peuvent s’écrouler sur nous et nous ensevelir.

(Etty Hillesum)

 

 

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Oh! n’inventons plus de système! (André Spire)

Posted by arbrealettres sur 21 janvier 2017



 

Oh! n’inventons plus de système!
Repose-toi, tête blessée.
Que des mains, que des mains légères,
Que des mains légères de mère,
De maîtresse ou de fiancée,
Te rafraîchissent, te caressent.

Cherche, cherche la jupe tiède
Où poser ton front lamentable,
Ton front où des bouts de pensées
Comme d’immenses oiseaux malades
Tournoient, descendent et s’abîment.

Cherche, cherche le refuge
Du giron qui te bercera,
Tandis que de longues paroles.
Des mots câlinants et fluides,
Des mots qui ne veulent rien dire,
Empêcheront que tu ne meures
De fatigue et de solitude.

Oh! n’inventons plus de systèmes!
Repose-toi, tête blessée,
Sur les genoux de ton amie.

(André Spire)

Illustration: Irina Vitalievna Karkabi

 

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Fais-moi quitter mon corps visible (Léon-Paul Fargue)

Posted by arbrealettres sur 8 janvier 2017



 

Félix Vallotton roger-delivering-angelica-1907.jpg!HD [1280x768]

[…]
Fais-moi quitter mon corps visible.
J’escaladerai les échelles
Des épreuves et des blessures,
Je traverserai les systèmes,
Incube de tous les soleils,
Goutte de feu, goutte de boue,
Dans ma soif de te reconnaître.
Sans toi, sans ta douceur sévère,
Ma vie est le rêve d’un rêve
Hanté de fantômes trop tendres.
[…]

(Léon-Paul Fargue)

Illustration: Félix Vallotton

 

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