Posts Tagged ‘(T. Carmi)’
Posted by arbrealettres sur 29 mai 2022

LORSQUE TU ME TOURNAS LE DOS
Lorsque tu me tournas le dos tu
as pris mes mains
des enfants le sentirent
et des fleurs
je me suis pris femme ensuite et
je n’avais pas de mains
saurais-tu ce qu’est une femme
sans mains à sa rencontre
à présent tu m’as rendu la voix et
je manque de mots
saurais-tu ce qu’est une femme
sans paroles à son seuil
les nuits condamnent mon mutisme la
journée est trop pesante
à présent que tu m’as rendu les mains et la
voix je touche avec le bout de tes doigts et
respire avec le souffle de tes narines.
(T. Carmi)
Recueil: 35 siècles de poésie amoureuse
Traduction: Nicolas LAZAR
Editions: Saint-Germain-des-Prés Le Cherche-Midi
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (T. Carmi), à présent, condamner, doigt, dos, enfant, femme, fleur, journée, main, manquer, mot, mutisme, narine, nuit, parole, pesant, prendre, rencontre, rendre, respirer, savoir, sentir, seuil, souffle, toucher, tourner, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 mars 2018
&

La licorne devant le miroir
Ma Dame,
Si vous n’aviez pas tenu
Devant moi, ce miroir
Je n’aurais pas su
Que j’étais mélancolique et col monté.
Je n’aurais pas su
Que je n’avais qu’une corne,
La barbe rare et des lèvres épaisses.
Ma Dame,
Sans fâcherie,
Si votre main amère n’avait tenu
Devant moi ce miroir
Jamais je n’aurais osé vous approcher
Et poser mes serres crochues
Sur vos genoux.
Ma Dame,
Si vous n’aviez point appelé l’écho de mon corps,
Nous ne serions pas devenus trois :
Moi, vous et moi-même,
Et au-dessus de nous
Une corne hautaine.
(T. Carmi)
Recueil: Anthologie de la poésie en hébreu moderne
Traduction: S. Reich
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (T. Carmi), amer, approcher, écho, épais, barbe, corne, corps, crochu, dame, devenir, fâcherie, genoux, hautain, lèvres, licorne, main, mélancolique, miroir, oser, rare, serre, tenir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 août 2017

Illustration
Au grenadier
Va, va-t’en d’ici.
Va-t’en vers d’autres yeux.
J’ai déjà écrit sur toi hier.
J’ai dit vert
à tes branches qui se prosternent au vent
et rouge rouge rouge
aux gouttelettes de tes fruits.
J’ai crié clarté à ta racine
humide, obscure et tenace.
A présent tu n’es plus.
A présent tu me caches le jour
et la lune pas encore levée.
Mais toi, viens,
(j’ai écrit sur toi avant-hier
et ton jeune souvenir
brûle mes mains comme le chardon),
viens et tu verras cet étrange grenadier :
son sang est dans mon âme, mon coeur, mes mains,
et lui, il est toujours encore planté à son poste.
(T. Carmi)
Recueil: Anthologie de la poésie en hébreu moderne
Traduction: M. Lazar
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (T. Carmi), âme, écrire, étrange, branche, brûler, cacher, chardon, clarté, coeur, crier, fruit, gouttelette, grenadier, humide, jour, levé, lune, main, obscur, plante, racine, rouge, s'en aller, sang, se prosterner, tenace, vent, vert, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 août 2017

Quelqu’un comme toi
Il faut se dépêcher pour entendre
ce qu’a dit l’enfant dans son sommeil.
Quand tu arrives
déjà toutes les syllabes mates
ont replongé dans son rêve.
Il faut se dépêcher pour être là
où elles lèchent le rivage, s’apaisent.
Quelqu’un, quelqu’un comme toi,
doit les reconnaître à la lumière.
(T. Carmi)
Recueil: Anthologie de la poésie en hébreu moderne
Traduction: F. De Haes
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (T. Carmi), arriver, enfant, entendre, lécher, lumière, mât, quelqu'un, rêve, reconnaître, replonger, rivage, s'apaiser, se dépêcher, sommeil, syllabe | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 août 2017

Discours de l’amant
Mon amour est une roue qui revient
et une roue de secours.
Encore et encore je m’énamoure,
plonge jusqu’à perdre haleine
sous la vague.
Blanches d’écume encore et encore
mes mains s’élancent :
— sauvé!
La chaîne au cou est comme une tumeur.
D’année en année elle gonfle,
elle durcit ;
je suis à court de souffle,
j’ai les pieds enflés.
Si court est le temps
qu’il n’y a guère à demander :
maligne ou bénigne ?
Forcé par la Parole
je ne puis que dire :
une roue est dans le monde.
Possible que nous sourie la chance
flottant avec l’aurore.
(T. Carmi)
Recueil: Anthologie de la poésie en hébreu moderne
Traduction: F. De Haes
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in méditations, poésie | Tagué: (T. Carmi), amant, amour, aurore, écume, bénigne, blanc, chaîne, chance, cou, court, demander, discours, encore, enflé, flotter, force, gonfler, haleine, main, maligne, parole, perdre, plonger, revenir, roue, s'élancer, s'énamourer, sauvé, secours, souffle, sourire, tumeur, vague | Leave a Comment »