Posts Tagged ‘tact’
Posted by arbrealettres sur 13 mars 2022

Art poétique
D’où vient le poème ? A quoi sert
De tracer à l’équerre la semence :
Fleur ou herbe, forêt et fruit.
Mais avancer un pied n’est pas voyager,
Comme ne sera peinture la couleur qui ne s’inscrit
Avec tact rigoureux et harmonie.
Amour, s’il y a, de peu se contente
Si, pour les loisirs d’une âme accompagnée,
Du corps lui suffit la prescience.
Le poème ne s’oublie pas, ne s’ajourne pas,
Si le corps du mot est moulé
Avec rythme, assurance et conscience.
***
Arte poética
Vem de quê o poema? De quanto serve
A traçar a esquadria da semente:
Flor ou erva, floresta e fruto.
Mas avançar um pé não é fazer jornada,
Nem pintura será a cor que não se inscreve
Em acerto rigoroso harmonia.
Amor, se o há, com pouco se conforma
Se, por lazeres de alma acompanhada,
Do corpo lhe bastar a presciência.
Não se esquece o poema, não se adia,
Se o corpo da palavra for moldado
Em ritmo, segurança e consciência.
(José Saramago)
Recueil: Les poèmes possibles
Traduction: Nicole Siganos
Editions: Jacques Brémond
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Posted in poésie | Tagué: (José Saramago), accompagner, amour, art, assurance, avancer, âme, équerre, conscience, corps, couleur, fleur, forêt, fruit, harmonie, herbe, loisir, mot, mouler, peinture, pied, poème, poétique, rigoureux, rythme, s'ajourner, s'inscrire, s'oublier, se contenter, semence, servir, suffire, tact, tracer, venir, voyager | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 juin 2019

Quand je caresse mon amie, mes yeux magnifient son regard,
mon tact habille et exalte sa peau qui glorifie la mienne.
L’ego vit et vaut de créer de l’ego chez autrui qui, alors,
peut le rendre au premier au décuple, en vie et en valeur.
(Michel Serres)
Recueil: Biogée
Traduction:
Editions: Dialogues
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Posted by arbrealettres sur 14 mars 2019

Illustration: Marie Coisnon
Je confonds les noms des gens,
mais non leurs silences.
Je confonds les feuilles des arbres,
mais jamais leur ombre.
Je confonds dans la caresse
ton tact avec le mien,
mais non ta main avec ma main.
Je confonds ton regard et mon regard,
mais pas tes yeux et mes yeux.
Je confonds ma présence avec mon absence,
mais jamais ton absence et ta présence.
Je confonds ce dieu que j’avais naguère
avec le dieu que maintenant je n’ai plus,
mais non avec celui que mes mots créèrent entre nous deux.
Je confonds très souvent la vie avec la mort,
mais jamais la mort avec la vie.
confonds la matière et le vide,
Mais jamais le vide et un vide.
et je redoute ce pas que je n’ai pas encore fait :
confondre tout ce que je confonds
avec ce que je ne confonds pas
ou peut-être ne confondre plus rien.
Pourtant, je ne sais plus
si confondre quelque chose avec quelque chose
est seulement un subterfuge
pour ne pas les confondre.
Et ne pas confondre une chose avec une autre,
rien qu’un ajournement
de la confusion totale.
***
Confundo los nombres de la gente,
pero no sus silencios.
Confundo las hojas de los árboles,
pero nunca su sombra.
Confundo en la caricia
tu tacto con el mío,
pero no tu mano con mi mano.
Confundo tu mirada y mi mirada,
pero no tus ojos y mis ojos.
Confundo mi presencia con mi ausencia,
pero nunca tu ausencia y tu presencia.
Confundo aquel dios que antes tenía
con el dios que ahora no tengo,
pero no con el que crearon mis palabras
en el medio de ambos.
Confundo muchas veces la vida con la muerte,
pero nunca la muerte con la vida.
Confundo la materia y el vacío,
pero nunca el vacío y un vacío.
Y temo dar et paso que aún no he dado:
confundir todo lo que confundo
con lo que no confundo
o tal vez no confundir ya nada.
Sin embargo, ya no sé
si confundir algo con algo
es solo un subterfugio
para no confundirlos.
Y no confundir algo con algo,
nada mas que un retraso
de la confusion total.
(Roberto Juarroz)
Recueil: Quatorzième poésie verticale
Traduction: Sivia Baron Supervielle
Editions: José Corti
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Roberto Juarroz), absence, arbre, caresse, confondre, créer, Dieu, feuille, gens, main, maintenant, matière, mort, naguère, nom, ombre, présence, regard, silence, tact, vide, vie, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 septembre 2017

Croquis
Sonnet
Beau corps, mais mauvais caractère.
Elle ne veut jamais se taire,
Disant, d’ailleurs d’un ton charmant,
Des choses absurdes vraiment.
N’ayant presque rien de la terre,
Douce au tact comme une panthère.
Il est dur d’être son amant ;
Mais, qui ne s’en dit pas fou, ment.
Pour dire tout ce qu’on en pense
De bien et de mal, la science
Essaie et n’a pas réussi.
Et pourquoi faire ? Elle se moque
De ce qu’on dit. Drôle d’époque
Où les anges sont faits ainsi.
(Charles Cros)
Illustration: Giovanni Segantini
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Posted by arbrealettres sur 15 mars 2017

CROQUIS
Beau corps, mais mauvais caractère.
Elle ne veut jamais se taire,
Disant, d’ailleurs d’un ton charmant,
Des choses absurdes vraiment.
N’ayant presque rien de la terre,
Douce au tact comme une panthère.
Il est dur d’être son amant ;
Mais, qui ne s’en dit pas fou, ment.
Pour dire tout ce qu’on en pense
De bien et de mal, la science
Essaie et n’a pas réussi.
Et pourquoi faire ? Elle se moque
De ce qu’on dit. Drôle d’époque
Où les anges sont faits ainsi.
(Charles Cros)
Illustration: Albert-Joseph Pénot
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Posted by arbrealettres sur 17 septembre 2015
Méconnaître que le fleuve est une épée
et que les choses rêvent leurs rêves propres
c’est ignorer qu’ici,
près de notre regard
en existe un autre:
le regard secret du monde.
Quand on le découvre,
la vie se retourne comme un gant
qui dégage la main qu’il enfermait
et le tact libéré
touche pour la première fois tout ce qui existe.
La réalité est un temps plié
qu’il faut déplier comme une toile
d’une singulière délicatesse
pour trouver au dedans
une autre main qui attend.
(Roberto Juarroz)
Illustration: René Magritte
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Posted in poésie | Tagué: (Roberto Juarroz), attendre, au-dedans, épée, découvrir, délicatesse, déplier, enfermer, fleuve, gant, ignorer, libéré, main, méconnaître, réalité, rêver, regard, se retourner, secret, tact, toucher | 1 Comment »