Si tu dis, tu meurs,
Si tu te tais, tu meurs
Alors dis et meurs!
(Tahar Djaout)
Posted by arbrealettres sur 17 mai 2019
Si tu dis, tu meurs,
Si tu te tais, tu meurs
Alors dis et meurs!
(Tahar Djaout)
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Posted by arbrealettres sur 17 mai 2019
RAISON DU CRI
s’il n’y avait ce cri,
en forme de pierre aiguë
et son entêtement à bourgeonner
s’il n’y avait cette colère,
ses élancements génésiques
et son soc constellant,
s’il n’y avait l’outrage,
ses limaces perforantes
et ses insondables dépotoirs,
l’évocation ne serait plus
qu’une canonnade de nostalgies,
qu’une bouffonnerie gluante,
le pays ne serait plus
qu’un souvenir-compost,
qu’un guet-apens
pour le larmier.
(Tahar Djaout)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Tahar Djaout), élancement, évocation, bouffonnerie, bourgeonner, canonnade, compost, cri, entêtement, guet-apens, larmier, limace, nostalgie, outrage, pierre, raison, soc, souvenir | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 mai 2019
Le monde va changer pour vous,
… oh non, il ne deviendra pas meilleur ;
vous allez découvrir tellement de choses aux ressemblances illusoires
que vous n’arriverez plus jamais à prendre le monde par son bout le plus innocent
(Tahar Djaout)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Tahar Djaout), arriver, changer, découvrir, devenir, illusoire, innocent, meilleur, monde, prendre, ressemblance | 3 Comments »
Posted by arbrealettres sur 7 mai 2019
dès que les lumières s’éteignaient
le petit cheval entrait par l’interstice
et se mettait à manger les images du mur.
(Tahar Djaout)
Posted in poésie | Tagué: (Tahar Djaout), cheval, hippocampe, image, lumière, manger, mur, nuit | 4 Comments »
Posted by arbrealettres sur 7 mai 2019
te perdre,
c’est retrouver le néant des sables
avec ses os de seiches obstruant ma bouche,
c’est retrouver le jour encombré d’épluchures,
jonché de squelettes épineux.
toi perdue,
mes mains se videront de tout ce qui les faisait gémir ou trembler,
mes lèvres n’atteindront plus aux voiles du ciel frais,
les épines des rosiers ne serviront qu’à composer au monde
un visage barbelé.
toi perdue,
je serai ce corps neutre
où les angoisses font halte.
toi perdue,
je tiendrai dans mes bras
que ce tas de sable qui coule,
avec la mort embusquée dans le dernier grain.
(Tahar Djaout)
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Posted by arbrealettres sur 7 mai 2019
il gambade
dans les prairies de la mémoire,
comme un rêve longtemps reclus
qui trouve enfin la nuit propice.
(Tahar Djaout)
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Posted by arbrealettres sur 8 octobre 2018
Soleil Bafoué
(…)
Faut-il avec nos dernières larmes bues
oublier les rêves échafaudés un à un
sur les relais de nos errances
oublier toutes les terres du soleil
où personne n’aurait honte de nommer sa mère
et de chanter sa foi profonde
oublier oh oublier
oublier jusqu’au sourire abyssal de Sénac
Ici où gît le corpoème
foudroyé dans sa marche
vers la vague purificatrice
fermente l’invincible semence
Des appels à l’aurore
grandit dans sa démesure
Sénac tonsure anachronique de prêtre solaire
Le temple
édifié dans la commune passion
du poète
du paria
et de l’homme anuité
réclamant un soleil
(Tahar Djaout)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Tahar Djaout), appel, aurore, bafoué, chanter, démesure, foi, honte, invincible, larme, mère, oublier, paria, poète, prêtre, purificatrice, réclamer, rêve, semence, solaire, soleil, sourire | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 10 juillet 2018
désir de pluie apaisante
quand ta robe repoussée
délivre un feu qui sommeille.
je suis devant ton corps
comme l’enfant émerveillé par le kaléidoscope;
rêve de fruits opulents,
rêve d’oiseaux multicolores,
rêve de paysages enchanteurs,
rêve d’arbres voyageurs.
je suis devant ton corps
comme l’enfant abasourdi par les manèges:
je me souviens — tu étais à mes côtés —
de ce silence des rues pourtant trépidantes,
je me souviens des murs
dont les jointures craquaient de ne pouvoir contenir mon bonheur,
je me souviens de ce désir trop lourd pour ma poitrine,
de ce désir que nous portions à deux
comme un poids d’eau salutaire.
je suis devant ton absence
comme l’enfant pleurant de solitude:
tu viens à moi et la rue répudie son visage des jours brumeux,
tu viens à moi et la lumière née soudain te multiplie,
les choses prennent les contours que tes mains leur attribuent.
comme deux planètes confondues:
ton corps jumeau du mien,
mon désir au tien ligoté.
je suis entre tes bras
comme l’argile frémissante et aveugle:
tes mains inventent mon corps
et tracent un chemin pour mes lèvres.
je suis devant tes paysages offerts
un inlassable déchiffreur:
la rosée des lèvres concédées,
les lianes subtiles de tes bras,
les pirogues de tes cuisses,
la plaine du ventre qui chavire,
le miel de la fleur harponnée,
la combustion d’insectes
dans l’arc des aisselles dévoilées.
je suis devant ton corps
comme l’enfant taraudé d’aventures.
je suis devant ton amour
comme une luciole inextinguible.
(Tahar Djaout)
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Posted by arbrealettres sur 24 avril 2018
POÈME POUR NABIHA
Je rentrerai de voyages
Et te trouverai endormie.
Le raffût des meubles se sera tu,
Les bêtes en douceur se seront éclipsées
Et tous les tambours de la maison
Seront devenus peaux vivantes mais discrètes.
J’arrive toujours dans la suspension juste des pulsations,
Quand la chaux, l’argile et leur blancheur ont tout réoccupé.
J’arrive
Et je vois peu à peu l’émersion :
Toi d’abord qui orchestres couleurs et mouvements,
Redonnes leur tapage aux bestioles,
Diriges des vols périlleux.
Puis les objets,
Fiers de leur prouesses,
Déclenchent l’élan des manèges.
Tu chercheras les chiens acrobates du rêve
Entre les draps étonnés,
Tu secoueras un à un les poudroiements de la lumière
Et la vie se réinstallera.
Tu te réveilles
Et la maison devient un carnaval
(Tahar Djaout)
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