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La boulangère a des écus qui ne lui coûtent guère (Anonyme)

Posted by arbrealettres sur 6 février 2023




    
La boulangère a des écus
Qui ne lui coûtent guère.
La boulangère a des écus
Qui ne lui coûtent guère.
Elle en a, je les ai vus,
J’ai vu la boulangère aux écus
J’ai vu la boulangère.

Et d’où viennent tous ces écus,
Charmante boulangère?
Et d’où viennent tous ces écus,
Charmante boulangère?
Ils me viennent d’un gros Crésus
Dont je fais bien l’affaire, vois-tu,
Dont je fais bien l’affaire.

À mon four aussi sont venus
De galants militaires.
À mon four aussi sont venus
De galants militaires.
Moi je préfère les Crésus
À tous les gens de guerre, vois-tu,
À tous les gens de guerre.

Des petits maîtres sont venus
En me disant: Ma chère,
Des petits maîtres sont venus
En me disant: Ma chère
Vous êtes plus belle que Vénus.
Je n’les écoutai guère, vois-tu,
Je n’les écoutai guère.

Des abbés coquets sont venus
Ils m’offraient pour me plaire
Des abbés coquets sont venus
Ils m’offraient pour me plaire
Des fleurettes au lieu d’écus.
Je les envoyai faire, vois-tu
Je les envoyai faire.

Moi, je ne suis pas un Crésus,
Abbé ou militaire.
Moi, je ne suis pas un Crésus,
Abbé ou militaire.
Mais mes talents sont bien connus
Boulanger de Cythère, vois-tu
Boulanger de Cythère.

Je pétrirai le jour venu
Notre pâte légère.
Je pétrirai le jour venu
Notre pâte légère.
Et la nuit, au four, assidu
J’enfournerai, ma chère, vois-tu
J’enfournerai, ma chère

Eh bien! épouse ma vertu,
Travaille de bonne manière.
Eh bien! épouse ma vertu,
Travaille de bonne manière.
Et tu ne seras pas déçu
Avec moi boulangère, aux écus!
Avec moi boulangère.
La boulangère a des écus
Qui ne lui coûtent guère.

(Anonyme)

 

Recueil: Les plus belles chansons du temps passé
Traduction:
Editions: Hachette

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Chant du départ (Yang Jiong)

Posted by arbrealettres sur 13 décembre 2022



Illustration: Shan Sa
    
Chant du départ

Les feux de guerre ont illuminé la capitale de l’ouest,
Il n’est personne aujourd’hui dont le coeur soit tranquille ;
La tablette d’ivoire a fait ses adieux à la porte du phénix,
Des cavaliers bardés de fer entourent la ville impériale.
La neige alourdit de ses flocons les étendards glacés ;
La voix furieuse du vent se mêle au bruit des tambours.
Voici donc revenu ce temps, où le chef de cent soldats
Est tenu en plus haute estime qu’un lettré de science et de talent !

(Yang Jiong)

(622-690)

Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel

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Chant du départ (Yang Jiong)

Posted by arbrealettres sur 24 mars 2022



Chant du départ

Les feux de guerre ont illuminé la capitale de l’ouest,
Il n’est personne aujourd’hui
dont le fond du cœur soit tranquille ;

La tablette d’ivoire a fait ses adieux à la porte du phénix,
Des cavaliers bardés de fer entourent la ville impériale.
La neige alourdit de ses flocons les étendards glacés ;
La voix furieuse du vent se mêle au bruit des tambours.

Voici donc revenu ce temps,
où le chef de cent soldats
Est tenu en plus haute estime
qu’un lettré de science et de talent !

(Yang Jiong)

Illustration: Sadahide

 

 

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T’es Pas La Femme Du Boulanger (Daniel Auteuil)

Posted by arbrealettres sur 25 décembre 2021



Illustration: Freydoon Rassouli
    
T’es Pas La Femme Du Boulanger

T’es pas la femme du boulanger
J’en crève rien qu’à te regarder
Je suis un mauvais comédien
Amoureux de toi jusqu’aux mains
Il te parle et tu lui souris
Moi je caresse ma jalousie

Non ça ne m’ennuie pas du tout
Qu’il vienne s’asseoir auprès de nous
Tout le monde lève son verre de champagne
Tout le monde m’a trouvé formidable
Cette chanson de mon enfance
Ca les a émus jusqu’aux larmes
Je dis merci en plaisantant
C’est peut-être ça le talent
Etre à la scène comme à la ville
Un sentimental imbécile

Toi tu ne me vois pas tu t’en fous
Tes yeux ressemblent à des bijoux
C’est un hold up très ordinaire
Il y a changement de cavalière
Quand il allume ta cigarette
Tu penches légèrement la tête
A ton oreille tous ces discours
C’est pire que de lui faire l’amour
S’il vous plaît garçon la même chose
J’ai envie d’arracher ces roses
Ni le plus grand des incendies
N’éteindra cette jalousie

T’es pas la femme du boulanger
J’en crève rien qu’à te regarder
Je suis un mauvais comédien
Amoureux de toi jusqu’aux mains
Il te parle et tu lui souris
Moi je caresse ma jalousie
Non ça ne m’ennuie pas du tout
Qu’il vienne s’asseoir auprès de nous
Tout le monde lève son verre de champagne
Tout le monde m’a trouvé formidable
Cette chanson de mon enfance
Ca les a émus jusqu’aux larmes
Je dis merci en plaisantant
C’est peut-être ça le talent
Etre à la scène comme à la ville
Un sentimental imbécile

(Daniel Auteuil)

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Le grillon (Jean-Pierre Claris de Florian)

Posted by arbrealettres sur 23 décembre 2020




    
Le grillon

Un pauvre petit grillon
Caché dans l’herbe fleurie
Regardait un papillon
Voltigeant dans la prairie.
L’insecte ailé brillait des plus vives couleurs ;
L’azur, le pourpre et l’or éclataient sur ses ailes ;
Jeune, beau, petit-maître, il court de fleurs en fleurs ;
Prenant et quittant les plus belles.
Ah ! Disait le grillon, que son sort et le mien
Sont différents ! Dame nature
Pour lui fit tout et pour moi rien.
Je n’ai point de talent, encor moins de figure ;
Nul ne prend garde à moi, l’on m’ignore ici bas :
Autant vaudrait n’exister pas.
Comme il parlait, dans la prairie
Arrive une troupe d’enfants ;
Aussitôt les voilà courants
Après ce papillon dont ils ont tous envie.
Chapeaux, mouchoirs, bonnets, servent à l’attraper.
L’insecte vainement cherche à leur échapper,
Il devient bientôt leur conquête.
L’un le saisit par l’aile, un autre par le corps ;
Un troisième survient et le prend par la tête.
Il ne fallait pas tant d’efforts
Pour déchirer la pauvre bête.
Oh ! Oh ! Dit le grillon, je ne suis plus fâché ;
Il en coûte trop cher pour briller dans le monde.
Combien je vais aimer ma retraite profonde !
Pour vivre heureux vivons caché.

(Jean-Pierre Claris de Florian)

 

Recueil: Fables
Traduction:
Editions:

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Le bœuf, le cheval et l’âne (Jean-Pierre Claris de Florian)

Posted by arbrealettres sur 18 décembre 2020




    
Le bœuf, le cheval et l’âne

Un bœuf, un baudet, un cheval,
Se disputaient la préséance.
Un baudet ! Direz-vous, tant d’orgueil lui sied mal.
À qui l’orgueil sied-il ? Et qui de nous ne pense
Valoir ceux que le rang, les talents, la naissance,
Élèvent au-dessus de nous ?
Le bœuf, d’un ton modeste et doux,
Alléguait ses nombreux services,
Sa force, sa docilité ;
Le coursier sa valeur, ses nobles exercices ;
Et l’âne son utilité.
Prenons, dit le cheval, les hommes pour arbitres :
En voici venir trois, exposons-leur nos titres.
Si deux sont d’un avis, le procès est jugé.
Les trois hommes venus, notre bœuf est chargé
D’être le rapporteur ; il explique l’affaire,
Et demande le jugement.
Un des juges choisis, maquignon bas-normand,
Crie aussitôt : la chose est claire,
Le cheval a gagné. Non pas, mon cher confrère,
Dit le second jugeur, c’était un gros meunier,
L’âne doit marcher le premier ;
Tout autre avis serait d’une injustice extrême.
Oh que nenni, dit le troisième,
Fermier de sa paroisse et riche laboureur ;
Au bœuf appartient cet honneur.
Quoi ! Reprend le coursier écumant de colère ;
Votre avis n’est dicté que par votre intérêt !
Eh mais ! Dit le normand, par qui donc, s’il vous plaît ?
N’est-ce pas le code ordinaire ?

(Jean-Pierre Claris de Florian)

 

Recueil: Fables
Traduction:
Editions:

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Le talent (Léon Tolstoï)

Posted by arbrealettres sur 21 janvier 2020




    
Le talent est la faculté de concentrer son attention
sur tel ou tel objet et d’y voir quelque chose de nouveau
que les autres ne voient pas.

(Léon Tolstoï)

 

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SE LA COULER DOUCE, C’EST LUNDISPENSABLE (Achbé)

Posted by arbrealettres sur 14 janvier 2020



Illustration: Achbé    
    
SE LA COULER DOUCE, C’EST LUNDISPENSABLE

Se la couler douce, c’est lundispensable.
Reprends en douceur.
Si tu as le choix entre les escaliers et l’ascenseur,
Prends l’ascenseur.
Si tu es au travail, fais mine d’être débordée,
Attention! cela demande beaucoup de talent.
Si tu n’es pas encore au travail, ralentis le pas.
Si tu es à la maison, laisse la vaisselle sale dans l’évier.
S’il y a des moutons sur le parquet,
Laisse-les et ce soir, compte-les pour t’endormir.
La lenteur est un art de vivre.
La slow life, c’est le faste de l’Homme moderne.
Car attention, à vivre trop vite, tu meurs plus longtemps.

(Achbé)

 

Recueil: Ma rue par Achbé
Traduction:
Editions: Gallimard

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Il Changeait La Vie (Jean-Jacques Goldman)

Posted by arbrealettres sur 3 novembre 2019




Il Changeait La Vie

C’était un cordonnier, sans rien d’particulier
Dans un village dont le nom m’a échappé
Qui faisait des souliers si jolis, si légers
Que nos vies semblaient un peu moins lourdes à porter

Il y mettait du temps, du talent et du coeur
Ainsi passait sa vie au milieu de nos heures
Et loin des beaux discours, des grandes théories
A sa tâche chaque jour, on pouvait dire de lui
Il changeait la vie

C’était un professeur, un simple professeur
Qui pensait que savoir était un grand trésor
Que tous les moins que rien n’avaient pour s’en sortir
Que l’école est le droit qu’a chacun de s’instruire

Il y mettait du temps, du talent et du coeur
Ainsi passait sa vie au milieu de nos heures
Et loin des beaux discours, des grandes théories
A sa tâche chaque jour, on pouvait dire de lui
Il changeait la vie

C’était un p’tit bonhomme, rien qu’un tout p’tit bonhomme
Malhabile et rêveur, un peu loupé en somme
Se croyait inutile, banni des autres hommes
Il pleurait sur son saxophone

Il y mit tant de temps, de larmes et de douleur
Les rêves de sa vie, les prisons de son coeur
Et loin des beaux discours, des grandes théories
Inspiré jour après jour de son souffle et de ses cris
Il changeait la vie

(Jean-Jacques Goldman)

Illustration: Louis Toffoli

 

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LE BOURDON (Benoît Pastisson)

Posted by arbrealettres sur 13 juin 2018



LE BOURDON

Ce poème
Je l’écris pour le vendre.
Certes, il n’est pas terrible,
Mais j’utiliserai tous les moyens possibles :
Je taperai du poing,
Je couperai la parole,
J’adapterai mon image,
Je montrerai ma culotte,
Je travaillerai mon sourire,
Je soudoierai les journalistes,
Je collaborerai avec les ennemis,
Je coucherai avec tous les obstacles,
Je ferai des crasses à mes meilleurs amis,
Je développerai les subtilités de l’hypocrisie.
Car pour réussir, il faut développer des talents de
c
l
o
c
h
e

(Benoît Pastisson)

 

 

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